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JU I

1ntdité fur l'Ecriture. 11

favoit le grec;

il

avoit 16 les

philofophcs,

&

particul•crcment Ariltote, qu'il cite fou–

vcnt. 11 caufa de li violentes émotions dans les fynago–

gues, que ceiles de France

&

d'Eipagnc s'excommu–

nierent

a

caufe de !ni. 11 étoit né

a

Cordoue l'an

n~t.

J

U I

fcfen~e,

&

Ce

défendre

ii

la faveur de cette diflin.5lion.

Q uoi qo'il en fuit, M a1·monides demeura en

E~yptc

le

rclle de fes jours . ce qui !'a fait appcller

_fW,¡.,

r

l!:~y­

pt«l1 .

11 y fot

long-ccms

iacts cmploi, cellement qu'il

fut réduit au métier de 1ouailler. Cependant il ne lailfoit

pas d'émdier,

&

il acheva alors tbn commenr:tire Cur la

mifoah, qu'il avoir commeocé en Efi>a5nc des l'l •e de

'Vingt,trois ans . Alphadel, llls de Saladm, étant re-;,enu

en I;:gypce, aprCs en avoir

été

ch1rfc

par

fol1

fr.ere,

con–

nut le méritc de M iü"mo(l]des,

&

le choilit

P"'"

Con

medecin : il

luí donna peAfion. Múmonides atlurc que

cet emploi l'occuP.Oit ab(olument, car il étnit obligé d 'ai–

Jer

tOllS'

les jours '3

13 COttr

1

'&

d'y

demcurer

iong-LCm¡

s'il

y

aO"oit quclque malade. El> revenan< ehez luí il trou–

voic

~

quantité de pcrfonnes qui venoicnt

le confuhc:r.

Cepandaot

il

ne lailfa pas

:¡I<!J

tra•ailler po<>r

Íll!L bien–

f<1ircur; car il traduilit ,'\

viceu2

,

&

on voit encore 3 Oo–

logne

~et

ou"oa¡¡c. "qul fue fak par ordre. d' Alohadel ,

t•an

1

J94•

.,

·

]!

fe vantoit d'ctre defcendu de la maifon de Dav1d,

comme font la pi11part des

]~tifs

d'Efpagne. Ma1mnn

fon pere,

&

juge de

fo nation en

Efpa~ne,

coruptoit

entre fes anct!trt:s une longue fuite de perfiJnnes qui avoicn t

polfédé fucceffivement ccttc chal'ge. On dit qu'il fut avení

en fonge de rompre la réfolution qu'il avoit prife de gar–

der le célibat.

&

de fe marier

a

une filie de bouchcr qui

étoit fa voiline . Ma"lmon feignit pcut-<!tre un fonge pour

cacher une amourctte qui luí faifoit honte ,

&

fit imer–

veoir le minele pour colorer fa foiblelfe. La mere moll–

rut en meuant MoYfe au monde,

&

M aimon fe

re1l)a~

ría.

]e

ne iais li la ieconde femme qui cut pluficurs en–

fon•, ha"ílfoit le petit Moi"le, ou s'il avoit daos fa .ieu–

nelfe un efprit morne

&

petimt, comme on le dit . Mais

fon pere

luí reprochoit

fu

nailf.1nce , le battit plufieurs

fois ,

&

en fin

le chalfa de ia maifon . O n dit que ne

trouvaot point

d~aucre

gire que le

couvert

d'une fyna–

go~ue,

il

y

palfa la nnit ,

k

l.

Con

rcvcil il

fe trouva

u n homme d'eiprit tout différent de ce qu'il étoit aupa–

ravant. 11

fe mit fons la difcipline de Jofcph le L evite ,

tiis de

Mé,¡~s,

ious

lequel

il

lit en peu de

tem~

de

grands progres. L'envie de revoir le lieu de fa naillánce

L es Egyptiens furent j:lloux de volr ·M aYmdni¡lcs

li

puitfant

a

la

cohr~

pour !'en 'arracher ;· les mtdccins lui

demanderont un elfa1 de ion art. Pour .cct eftct, ils luí

préfenterent un

verre de

poifon, qu..'il avala fans en crain·

dre l'!!tfct

1

par<!e

qu'il

:woit le contre·poifon ;

mais

ayant

obligé di' medeoins

ii

avaler ion poiion, ils mournrcnt

f

wus, paree

qu'ils

,h'avoient

pas

d'antidme fpécifiquc:

On·

dfr

auffi que

d'autres

medecins,

mirent

un·

vcrre

de

poiion

a~~r~s

du lit du Cultan, pour lui periuader que

MaYmonides en voulnic

a

fa vie ,

& qu'o

n l'obligea de

• fe c.ouper les ve'nes.. Mais il avoit

aRpr.is.

qu'il. y avoit

dans le corps humain une veine

que les

Medecins ne

connoilfoit pas ,

qui n érant pas encore a.oupér,

l~effu

...

lion entio¡e du

i~nl¡

ne pou voit fe faire ; il fe fauva par

certe veine inconnue

o

Ceae

circon!laoce ne s'accorde

point avec:

l'hifb

1ire

de f.1 vic

o

"\e

prit ;

mais

61

retonrnanr

a

Cnrdoue , au

lie!U d'emreP

dans la maiíon de

Con

peré, il eo(eígna publiquement

datu

la

fynagogne avec

~m

Krand

éronnement

·des

affi'–

llans! ion pere qui le reconnut alla l'embraífer,

&

le re–

<yut chez lni. Quelques hil1oriens s'in(crivent en

f.1u~

contre cet évenement, paree que J ofeph fils de Mégas ,

n'éroit

á~é

que de dix ans plus que M oYie. Cwe raí-

'

fou e(} puérile; car

411

maltre de trente ans peur

innruirc

un difciple qui n'eA a que vingt. Mais il eO plus vraifem–

blable que Miimlln in(truifl t

lui-m~me

ion tils,

&

en–

fu lte l'envoya étuJier iou• Averroes, qui éto•t alors dans

upc hnute réputation, chez les Arobes. Ce di(oiple cut

u n attachement

&

uno fidélité exemplairc pour

Con

ma1-

tre. Averroiis ótoit d6chu de ía faveur par une nouvtlle

révolution arrivóe chez les M aures de

Efpa~ne.

Abdi

Amomnen, capitaine d'une troupe de bandits, qui fe

dir.>it deicendu en ligne droite d'H, uiTain fils d'l\ !y ,

avoit dé troné les Morabouts en Afrlquc ,

&

enCuite il

étoit entré l'an 1144 en Efpagne,

&

fe

rendir en peu

de tems maltre de ce royoume: il fi t ehercher

1\

verroes

q ui avoit eu beaucoup de crédit ii

la aour des M ara–

bouts,

&

qui

luí étoit fuipeGt . Ce doéleur fe refugi•

ahez les

'Jui[s,

&

confia le iecret de ia rctraite

a

M

aY,

m onidts , qui aima mieux foutfrir tout ,

que

de décou–

vrir le lieu ou ion ma\!re c!toit caché . Abulpharage dit

m eme que Ma"imonides changea de

reli~ion,

&

qu'il io

6t M ufuhnln' JUÍqu'ii ce que ayant douné ordre

a

fes

~lfaires,

il palfa en Egypte pour vivro en

liberté. Ses

nmi:, ont nié la cho(c, mais AvorroCs qui vouloit que

fon ame fot avec celle des Ph;¡o(ophes , paree que

le

Mahométifmc ótoit la rcliglon dus pourceaux, le

1u–

daYimc ce! le des enfans,

&

le Chrillianilhlo impoffible

a

obferver , n'avoit pas infpiré un grand

!lttJohemt!nt 3

fon diiciple pour la loi. D'ailleurs un Eipagnol qui alla

periécuter ce doéleur en

E~yptc ,

jufqn'x la fin de fa

vie, luí reprocha cctte fbibleffe aveo

tllllC

de hameur,

que l'affaire

fue

pbrtée

devane

le

Úlltan,

lequcl

jug~a q~1e

rout ce qu

1

on

f.tit

invololltairemenc

&

par violcnce en

matiere da rcligion, doit

erre

compré poqr rien; d'oU il

c oncluoit que M a'imonidcs

n~avoit jamai~

été

mu ful–

m an. CeDendant c'étoit le oondamncr

&

décidcr conrrc

lai, en mt!mt! tems qn'il

fembloit

Pabfoudre; car il dé–

claroit que

Pa~;uration

6wit véritablc , mais exempre de

c:rim<: , pui(qlle 1:¡ volonté n'y avoit pas eu de part. En–

fin on a líeu de fc upctonner i\lla.t'monidc.:s d'avoir aban-

- donné fa religion par fa m<;>rale relkhée iur cet article;

car non-fc.:ulemcnt il permet aux N ')achidcs de retom–

ber daos l'idolatrie

fi

la néceffitó le demJnde, paree·qn'ils

n'ont re<;\\ aucuQ ordre

d~

fanéEifior le nom de D ieu;

tnais

il

fomiem

qu'on

ne peche poim en

faoritianc

avcc

les idolatres

1

&

eu renonc;:ant

a

la rcligion , ponrvll qu'on

oe le f1 lfe poim en préfence de dix perfonnes; car ol

rs

il

faut mourir plthllt que de renoncer

a

la loi; n¡ais Moi–

monides croyoit que ce péché colfe loriqu'on le com–

met en fecref ( M aYmon.

fondam. leg. cap..

v.). La ma.

xime efl finguliere , car ce n'ell plus la rellgion qu'il

flut

aime.

&

défendre au péril de

fa

vie: c'ell la pr6ience

de dix liraelires 'qu'il

f~ut crai~dre,

&

qui feule fait le

e rime. On a Heu de foupc;:onner que

l'imér~c

avoit di·

été

a

MaYmonides UAC maxime

{j

biiarre.

&

-qu'ayan t

abjuré le

1

uda"if¡pe e11 fecret, il croyoit calmer fa coq,

T ome IX.

En effet, non·feuleme:u il

prorégea

fa nation

a

la conr

des nouve:'lux

fuhans

qui s'6tabliffo1etu fur

l::t

ruine

des

Aliades, mais il fond:t une acadétni!! 3 ,'\lcxandrie,

nU

un grand nombre de diíciples vinr<nt du fonds de 1' E–

gypta, de la Syric,

&

de la

1

<tdée, pour étudier (ous

tui

o

l!

en

auroic.

ed

beaucoup

dava:U:aJ;e,

li

une

nouvcllc

perfécution

ar:rivée

e11 orient,

n'av~o.1it

cmpc!ché les écran ..

gers

de s'y

rcndrc

o

Elle

fut

(j

violente ,

qn~unc

parrie

aes

Juifs

fut obligée de re faire mahométans pour lil

garantir de la miiere :

&

Miimonides qui ne pou voit !eur

inipirer de la fcrmcté, fe trou,•a rédu t comme un grand

nombre d'autres ,

il

faire

le faux prophete,

&

il

pro–

mcr

rrc

3

fes rcligionaircs une d<!J:vrance

qui

n'arriva

P.as

. 11 mourut au commencemem du xiij. fi, cle,

&

or–

Oon

na

qn'on

l'omcrrh

a

~fibérias ,

oU

fes

aocEtres avoien t

l6ur fépnlrure.

Le do.:Ceur campofa un

gr:md nomb1

e d'onvrages

;

il

commema

la

miCnah ;

il

f:it

nne

main

forte ,

&

le

do–

éteur des queflions douteu(es. On prétend qn'il écrivit

en M cdecine, auffi-bien qu'en

Théolo~ie

&

en grec

comme en arabe; mnis que ces livres

fonc

trc!s-rares ou

perdu¡ . On l'accuic d'avoir mépriCé

la cabale jufqu'il

fa vieillelfe; mais on dit que trouvant alors

a

1érnialem

un

hom:ne

rrc!s-habile

dans cetce fcicnce, il s'étoit ap–

pliqué fortcmcnt

:1

cette étude. Rabbi Chaiim alfure

avoir vú une lettre de MaYmonidcs, qui témoignoit fon

chagrín de n'avoir pas percé plt!IÓt d1ns le myftercs de

la Loi: mais on croir que les Cabaliflcs ont Cuppofó

cette

lettre, afi n de n'av01r pas été mépriiés par un

homme qu'on appe!le

In hmúcre

de l'orient

&

<le l'oc–

oident .

Ses

ouvra~es

furcnt re<;us avec beauco p d'applaudif–

femcnt; cCpend:tnc il fant avouer qu'il avoir fouvem des

idées fort abtlraitcs ,

&

qu'ayant étudió la M étaphyli–

qne, il en faifoit un tra p grand u(oge . 11

ioutenoit quo

toutes les faculcós étoicnt des anges ;

il

s'imaginnit qu' il

cxpliquoit

par-l:'i

beaucoup

plu~;

new:ment les opérations

de la lli vinitó .

&

les eK preffions de 1' Ecrimre . N'el1- il

pas

érr~111go,

difoit· il,

qu•ntl

admeao ce

qu~

Gifcnr qucl•

qucs do8ours, qu'nn

:m~e

entre dans le fcin

d~

la fem–

me pour

y

fnrmcr un embryon; qqoiquc ces

rnemcl

do–

a cur'i

affurcnt qu'un

:lll~t!

en

un

~u

confumatH

l a

u lieu

de reconno!trc plmllt que la

facnlt~

généran1c cfl un

ange? C'etl pour ccttc railOn que D icu parle [ouvem dans

1'

Ecriture ,

&

qu'lt dit,

faij onJ l'homme

ti

1Jot r e

ima,~.: ,

l"'rcc que quelqucs rabbins avoient conclu de ce palfa–

J\9,

que D ien avoit un cnrps, quoiqu'infinirncnt plus

plrfait que les nótres; il

foutim que

l'image ligniñ c la

forme clfenticlle qni conflime une ch,fc dans ion

~ue.

T out cela eO fort tiibdl , ne leve poim la diificuil é ,

&

ne déco u vre point le

v~ritable

fons des.,paro!es de n ·eu.

11 croyoit que les aOres fom animés,

&

que les lpheret

célelles ,,¡

v

ent. ll dil"ott que D ieu ne s étoit rcpcnd que -

E~

d' une