LIN
~toit
pas conuu
dos
R omaios, puifqu'•u rapport de Pline,
la
valeur de l'asbelte filé
é~aloit
le prix des perles les
plus cheres;
&
que du tems de Néron , on
re~ardoit
avec admirarion,
&
com•ne un tréíor ,
I)IJC
fervreu~
de
cette toile que cet cmpercu
r polfédoir .
L es Grecs n'ont pas été
pl.us<!clairés fur l'art de fi–
Jer l'asbetle; car
a
l'except
ion de Strabon qui n'en dit
que deu:>: mots, aucuo de lcurs ne l'a décrite: cepen–
daAt , puifque Pline
3
vu de fes yeux des nappcs de
li11
v,if
qne l'on jettoit an feu ponr les nenoyer lorfqu'ell<s
<!toient fales;
11
~n
réfulte qu'on
~voit
q uclque pan le
fecret d'e•¡ faire d<s toilcs ;
&
les ouvrages til!ilS de ce
til, qui ont paru de C,ecle
~~~
fiecle , prouvcnt que ce
fecret nc s'eJl pas perdu,
&
qu'il fe
trouve du
/in
¡,.
~ombHftib/e
propre
a
CClte Jll3llllf3ª U(e ,
En etfet, l'hlfloire moderne npus apprend que Char–
Jes-Quint avoit plulie11rs ferviettes de ce
¡;,,
avec le͕
quellc;s il donnoit le divenitfement aux princes de
f3
cour, lorfqu'i l les régaluit, d'cngrailfer
&
de falir ces
forres de r,rvtettes' de )es jctter al! feu.
&
de les en re–
tirer nenes
&
~ntieres.
L'on a
\'U
depuis
il
R ome,
il
Venife,
~
L ,mdres
&
~n
d'autres ,.illes , divers panicu–
liers prendre Ce pJaifir
a
moinS de frais que Cet
e~Hpe•
reur , On a préfemé
a
la fociété royale un mouchoir
de
/in 'lli[,
qui avoit un ¡lemi-pié de long fur demi pif
de large; m1is on n'ind[qua point l'art du procéd6, nj
d'l>u l'on avoit tiré le foffile .
Enfin, Ciampini
('Jct~n Jt~fti11)
né aRome en IÓ;)3,
&
mort dans la méme yil)c en
1698, ::
la gloire de
nous avo" appris le premier, en
1691,
le fecret de
fi–
lcr le
/in incambufliblc,
&
d'en faire de la toile. Le le–
aeur trouvera le précis de
c:~
méthode
an mot
AMtAN–
TI!;
mais
¡¡ ·
faut ici tranfcrire la maniere dont M . Mahu–
dtl l'a perfettinnné, paree que los ob¡ets qui concer–
nent le¡
t\rts font particulicrcment du relfort <le ce
P i–
élionnaire.
Choiffiifez bieo, djt ce favant,
Mlm. dr littlr.
ton<.
V l .
ldit.
in-¡ ~.
l'efpecc de
¡;,.
imombuflible,
dont los
ti ls íoient Jongs
&
foyeux. Fendez votre minéral déli–
catement en plufieurs morceaux avec un maneau tren–
chom . Jertez ces morceaux dons de l'eau chaude. Am–
man veut qu'oo les falfe infufer dans une leffive pré–
parée avec des cendres de cbéne pourri,
&
des cendres
gravelées,
&
qu'on les lailfe eofoite macérer cnviron. un
mms daos l'eau dou¡:e. M. Mahudel prétend que l'eau
chau<le fuffit en y laj(fam les morceaux
d'~bsbéte
pen–
d~nt
un tems
proportionn~
il
la dureté de leurs parties
tcrreu(es:
remue~-les
enfuite, dit-il, plulieQrs fois daos
l'eau
&
divifez-les avec les doigts en plus de parcelles
fibreqfe<
qu~
vous pourre?;, enforre qu'elles fe trouvenr
infcnJiblcmcnt dép.:>uillées de l'eípece de chanx qui les
teooit nnies; ¡;ene chom fe
dé~rempont
dans l'cau, bl3n•
chit l'amiame
&
l'épaiffit. Change1. l'eau cinq ou lix
fois,
&
jul\¡u'a ce que vous connotffiez par fa clarté
q"e les 6ls f<ront fuffifomment rouis.
Apres cette lotion,
<!tende~-l~s
fur une claie de jonc
pour en fajre égoutter l'eau: cxpofe-z.-les au foleil;
&
Jnrfqn' ils ferom bien íecs,
arrange~-les
fur deux cardes
a
detJIS fort fiues, fe.nblables
a
ce!les des cardeurs de
]aioe. Séparez-les tous en les cardant doucement,
&
ra–
tnarfe~
la filalfe qui dl ainti prép:
1
réc; alors
ajnClez-1~
entre les deux cardes qne vous couchere1. fur une toble
ou elles vous tien dronr lieu de quenouille, paree
qu~
c:'eCl des cxrrémités de ces car<!es que vous tirerez tes
ti ls qui fe préíenternnt .
Aycz fur cene rabie une bobit¡e pleine de
/in orii•Mi–
r <
fi lé
tr~s· 6 n,
dom vous tirerez un 6.1 en mCme tems
que
vousen tirere1.. deu>; ou trois d'amiante
·
&
avec
un
(qfe.auarfujetti par un pefon, vous unirez' tous ces
fils
eo(err¡ble, eníorte que ce tilde
/in commun
foit cou .
vert de ccux
d'~sbeCle ,
qui par ce moyen ne feropt qu'
un
mém~
corps
.
Pour faciliter la fi lure , on aura de l'huile d'olive dans
un n1outlloir,
oU
l'oo
polli(fe
de tems-en·tems tremper
le doigt , aurant pour les garantir de la corrofion de
l '~s
beCle que pour dor¡ner plus de
foupl~lfe
a
ces fils.
Des qu'on e{l ainii ¡>arvenu 3 ls maniere d'er¡ allon–
ger le contjnu, il e(\ asíé en les mulripliant ou en
les
enrrela9an~,
d'en former les "tilfus plus ou moins fins,
dom on urera, en les l<ttaot au feu
l'huile
&
les fils
de
/in
étrangcrs qui
y
forn entrés ,
'
.
O~
fait attuollert)ent aux Pyrénées des cordons, des
Jarrettere•
&
des.
~emtnres
a
v~c ~e
fil, qui font des preu.
ves de la pollibtlné de les meure
~ll ~uvre .
ll ell cer–
tain. qu'a vec un peu plus de foins que n'y donnent les
habttans de ce< monta¡¡nes,
&
avec de l'asbelle choifie
il
>'en fero!r des ouvragcs trcs-déllcats •
'
LIN
Cependont, quand on pourroir en fao;onner -de -ces.
1oiles li vantées par les Jlneiens,
¿e
plus belles m<!mes
que les leors,
&
en
plus grande quantité,
il
fera tou–
jours vrai de dire que par )a friabil íté du minéral dont
elle
tircnt leur
ori~ioe,
elle ne pourront
~tre
de durée
au íerv ice,
&
n'aurom jamais qu'un ufage de pure
ca–
riotité.
L es eograilfer
&
les falir pour avoir le plaitir
de
les
retirer du feu nenes
&
emieres, t:'dl
i
qnoi fe, upporto
prefque tour ce qu'en nnt
V\1
les auteurs qui
.en
on~
6csit
ava11r
&
apri:s Pline.
.
L'ufage des chem;fes, ou des facs de roile
d'amian~
I.C,
employ¿s au bnllemem des morts, pour féparer les
cendres de celles des ¡lUtres matieres combullibJes, feroit
u11
point plus intérelfant pour l'hiCloire romaine , s'il
étoit bien prouvé. Mais Plino,
li'll.
Xlll.
&hap.
j.
dit
que cet¡e courume fiJnérai¡c: ne
~'obfcrvoit
qu'a l'égard
des
rois.
Un
outre utage du
¡¡,.
d'a<bdle
.étoit d'en former des
meches perpétuelles, qui
avoi~or
la propriété d'éclairec
toüjours, fans aucune déperdition de leur fubllance,
&
(¡¡os
q~'tl
ttlt befoin de les mouchcr,
qu~lquc:
graode que
p(it erre la quanJité d'h\Jile qu'on vouloit qu'elles
con~
fumnlfent. On s'en fer ..oir dans leo
temples pour les
lampes confacrées
;lUX
dieux . Louis V iv<7.' erpagnol •
qui vivoit au
commencemeo~
du quimdeme Jiecle, dit
;¡
voir vu cmployer de ces m6cl>rs
a
París.
11
ell tingu–
lier que cet ufage commode,
&
fondé fu·r une elpérience
~1:rtaioe,
ne fubfiOe plus.
M. M ahurlel alfure avoir obfervé que les li,lamens de
/in
mrqm/mfliblc,
fans avoir été me me dé¡muillé< par
la
lo¡ion des porties terrenfes qui les unilfcnt, étant mis
daos un vafe plein de quelque huile ou grailfe que l'on
voudro,
écl~irent ~ant
que dure la fubflancc: o léagineufe .
L es
7'ranfallio•u
philofoppiqt¡u, ]tÚ11
¡68s-,
parlent
d'un autre moycn d'employer le
/in
innmb~tftiblc ,
On
en peut fobriquer un papier alfeot bien nomJl}é
pcrpltuel,
paree que tomes les f01s qu'on a écrit deifus, on en ef–
face l'écri¡ure en le JCttant au feu, ou il n'eCl pas plm
endommagé que la roile de ce minéral. On dit que l'on
conferve une teuille de ce papier d¡¡ns le cabinct do roi
de
Danemar~;
&
~h~trletofl témoi.~ne
que de fon tems
on fabriquoit de ce popier pres d'Oxford.
Quant aux venus
médicinal~s ~ttribuées
au
¡;,.
illeom–
lmfltblc,
il
faut tomes les
relé~ucr
au nombre
~es
chi–
meres. ll en
(¡
peu propre' par exemple,
a
guenr la
t:t•
le, étant
~ppliqué
euérieutement en forme d'onguent,
<¡n'il excite au contraire des démangeaiíoos
a
la peal!.
Bmckman a réfuté plÜlieurs aurres fablos femblables,
dans fon ouvrage latin iuJitulé
Hi(hria naluralis lapi–
di.J,
.,w
A ..
c.,-r,, Brunfvig ,
17~7,
in-4°.
j'y r:cnvoye les
corieux ,
&
je remarque en finilfant, que l'a>belle elt
le f<u l
/in
in<ombuftihle
dont on peut faire des roiles
&
du papier ; fes mines ne font pa$ communes; celles de l's–
miante le font beaucoup;
m~is
corpme fes ti ls font courts
&
fe brifent, on o'en peut tirer aucun parti.
(D.
J .)
"Lt~,
Culeurt dtt li11, (Econom.
rNfti'f.)
ds choix
de
la
grainc de
/in.
On la fait venir commuuémenr de
1'i'1e de Cafan
o
On la
Ot>mme
grailf~
eÜ Rig d ou
d~
totmea".
C'efl la plus chere,
&
elle eCl eClhnée la meil–
leure . Mais celle du pays, quand elle en belle, ne fea
dill inguant pas facilement de celle de Riga, les commif–
lionn~ires
l'enferment d>ns des tonneallx fcmblables,
&
la vendent pour telle, Elle n'eCl pas mauvaiíe, mais
il
fau t avoir
l'att~ntion
de la lailfer repofer, ou de la
Ce–
rner <lans un rerrein diflat¡¡ de quelques licues de celui
ou elle aura ét¡! recueilljo .
Pollr fe mcme
a
COU\'Crt de l'iuconvénient
d'~tre
trom–
pé dans l'achat de
l~
graiue , il y a des gens qui pren–
nent le parti de coufcrver la leur, quond elle el\ épui·
féc, c'eO.a-dire loríqu'elle a été femée troi> OQ quatre
fojs pe fuite au meme lieu.
&
de la garder un ou
deu~
ans dans des facs, bien mélée de paille h:¡chée. Elle re–
prend viglleur, ou plütót elle devient par l'imerruption,
pr.:>pr~
au tcrreín ou l'on en a
fem~
d'autre,
~
on l'em•
ploie ayec fucces .
Dr<
""a/ith
'(IIC
doit {I'VDir
'"
xrailfe P•"r ""
¡,.,,~ .
,11 f>lll qu'elle Co1t peCante
&
luifapte , On obferve, quand
on
l'ochete , que le
mar~hé
fera nul, li elle ne germe
pas bien;
&
pour en faire l'elfai, on en feme une polo
gnée , quelquc tcms nvant la femaille.
.
Q¡u/
di
jon
prix,
Elle n'a poir¡t de prix fi xe. On dt–
ll jngue la nouvelle de la
vi~ille .
Au tems ou l'on nous
n
commllniqu~
ce
m~moir~,
c'eCl-l -dire, lurfque nota
commen~ames
cet ouvrage
que tant de caufes ini9ues
ont fufpendu, la nouvelle .Jaloit annte commu11e, \'tngt
francs la raziere. Elle n'c(l pas moins bonne, loríqu'clle
a produit une ou deu:t fois . La troifieme année e_lle dt,
tnmu~