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LIE

dos rneine> qui font en terrc, le tronc

&

tootes

le~

bran–

ehe• fe ddfechcllt

&

périlfcnt;

&

(j

quclquc part1e con–

tin·1~

de végéter, ce Cera paree que qudqucs branche.s fe

feront

infinuées dans le mur, & y auront

pr1s

racme;

c'dl dans ce cas qu'il dt

tr~s-difficilc

de les faire périr.

L a mc!me force des grirlcs en quc!lion a¡;it fur les plus

gros arbre ;

des

que le

J;trr~

s'en efi

cr11paré,

il

enve ...

foppc le tronc, fe rc!;:t:tnd Cur toutcs les branches, pom ...

pe

l:t

fe ve,

cdovre

les f\!uilles'

&

fait t::mt d'ob(bclcs

a

la vógétation, que l'arbrc périt

a

la fin. On PCl\t re:nar–

<¡ll<r

(ur le

licrrc

des feuilles de troí• ditfércntes f<>t'tnes,

fclo n la difierence de Ion ige. Pcndant qu'il rampe

:l.

tcrre dan¡ fa premiere jeunelfe, elles font de la figure d'un

fer de lance allong6 fans échancrure; quand il s'e!l atta–

che!

:lUx

murs ou aux arbres, fes feuilles font échancrée•

en trois parties; elles font d'un verd plus brun que les

prernieres,

&

elles font mouchetécs de

taches blanchi–

tres; mais lorfque l'arbrifleau domine fur les objets aux–

quels il s'e!l attaché, fes feuilles font prefqn'ovalcs,

&

d'nn verd jaunitre. A u furplus, fa

feuille

ii

tout 1ge,

cft t011jours ferme, épailfc, luifantC en-deífus,

&

a

l'é–

prClt Ve

de

toutes

les

im~mpél)cs.

Le

Ji

erre

nc

donuc

fc:s fleurs qu'au mois de Septcn1bre ; elles vienncnt en

bouquet, fo nt petires, de coulour d'herbe, fam nul agré–

lllCDt,

ni d'autre

UlÍiiuS

qn~

de

ft.:rvir

.l.

la récol tc

dc'i

tbeillcs. Les fruits qui fuccedem, font d(!s baics rondeo; ,

de la groffcnr d'un

~ois;

cll<:s devicnnent naires d!lns

·

leur maturité qu i cU a fa perfdlion

:lU

mois de j:tnvicr :

m ais elles re!lent lo ng-tems

fur les br

anche• .

Le

lierr~

cfl: un nrb:-ilfeau

fauv

o.ge, agrcOe, dur, fo–

lit.lire, impraticable, qui craint

l'td

ucation,

qui fe rcfu·

fe:

a

la culture

1

&

qui dépérit fous la conrraintc; il n'cft

m eme pas aifé de le multipl ier; f<s graincs, quoique lc–

mées immédiatetnent aprCs lcur rnaturité , ne h:vcnt fou–

vcnt qu'au bout de dcux

~ns .

On croiroit qu'au moycn

des libres ou griffas dont les branches de cet arbriífcau

font garnies

a

chaque nocud,

¡¡

doit €tre facile de le fai–

re venir de bourure, mais il

3.

dté bien rcco nnu que ces

fi bra; ne fo

convcrtiffcnr

point eu racincs,

&

qu'ellcs

n'cn favoriícnt nultement la venue: toutes les

houtnrcs

de

lierr~

que

j'ai fait faire,

n'ont

ja1nais

réuffi.

O u

pcur

le multiplier de flranches couchées, qui n'auront de bon–

ncs

racincs qu'au bour: do dcux :tns. Le plus co urt partÍ

fcra de prcndre dans les bois des jcuncs plants enraci–

nés;

it

faudra les planter dans un terrcin frais

&

a

l'om ~

brc , ponr

y

greffer enCuite

le~

variét<:s qui ont de l'agr6-

m ent.

On ne fait nul ut"agc en France du

¡;"r'

ordinaire

dans les jardins ; cepcndant les arbrcs roujours vcrds &

robu(lcs é tant en pct;t nombre, on a befoin queh¡uefo!S

de faire ufage

Jc

tout. On pou rro1t cmployer cet arbrif–

fcau

o

fa re des builfons, des palilfades , des paniques

dans des lienx ferrés' couvens' ou

a

r otnbre:

o n pour–

roic anffi lui faire prcndrc une

tigc ,

&

lui former une

t~tc

régnlicre; c'cll pcut-Crre de tous les arbriífeaux cc-

1ui qui fouffre le plus

d'~tre

pnvé du grand air; on vait

en llalie Ges f.1llcs o u g roucs en

rna¡;;onneric, qui font

g:anies cn ..dedo1ns , avcc aurant de got'h que

d'agr~n1cnt,

de la verdure des

lien·es

pl:lntés au-dchnrs.

Cct arbriffeau pcut Ctrc de quelqu'milité ,

&

on lui

attribue des propriétés: fes feuillé; font tme bonnc nour–

rimrc en hiver pour le menu bétail;

elles

[ont

de quel–

qu:n(ag~

en Medecine;

&

on prétend que leur décoétion

no1rctt

les

cheveux. On a obíervé que les feuilles de

11'_1Úricr qui avoient ét6

prifcs

fur

des

:ubres

voifins

d'un

ltcn·c ,

:1voieor:

f:tit

mourir les vcrs..-3-foie qui en avoient

mangé. Son bois cft blattc, tendre

poreux,

&

filan–

dreux , qualités qu-i l'empechent de fe gcrfer, de fe fen –

dre

~~~

fe derTéchant,

&

qni par-la le rcndcnt propre

il

ccrt~ms

ouvrages du tour: n1ais ce bois

dl

difficile

a

trava.iller.

Quelques-uns des ancien; auteurs qui ont traité de

l'a.gnculture comtn e P line, Catan

&

V arron; pluficurs

modernes, tels quG W echcrus, P orta & A

n~ran,

do n–

nent pour un fnn

certain qu'uu

l'a.iffcau fait avc:c un

n:or.ccau de bois de

Ji

erre

réccmtnent C'oupé, peut fer–

VIr

a contlater

(j

l'on a

m~lé

de l'euu dans le vin ·

&

qu_e

l'épreuv~

s'en fait

n me1tant

le mCiange

dan~

le

va1Cfenu

de

!~erre

qui retieut

l~uoe

des

liqueurs

&

lailfe

fihrer l'autre . L es anciens

~ifent

que c'ell le vin qui

paOc, & q u

e l'ean re

fie. Les modernes 3!furent au co n–

tr~ire

que le

vaiffc:J.U

de

licrrt!

reticnt

le vin

&

qú'il

l01!fc pa!fer l'eau . Mais par différentes

expérie~ces

fait<>s

dans pluíieurs .taífes de

lierrc,

dont le bois avoit ttc!

c oupé

&

travaiiié le m€me jour; & pareilles épreuves

rc!pétées dans

lo~

mt':mes ta!fes apres un defléchement

. de quatre ans; 11

a confiamment réfultó que d• ns les

fa!fes c:lont le bojs

~\OÍ!

verd, 1& liqueur compofée d'ua

LIE

tiers

d'e~u

fur deux tiers de vin, a enticrement filtré en

ving t-quatre hetu es de tems;

&

qnc dans ,le•

m~

mes

tafles dcíféchées , pareille compo(itioll de liqueur a fil

tr~

ea cntier en trois fois vingt-qu1trc heures . Par d'antres

éprQnves fa!tes d:tns les denx états des

tACfes, avec de

l'eao

&

du vin féparernent

&

fans melange ; !'un

&

l'au–

tre on t fi ltré également

&

dans le

me

me efpace de tems;

en !brte que dans r:outes ces différentes

~preuves,

il

n'ert

rcOé aucunc liqueur daos les taffes; il m'a paru que ce

qui avoit

po

induire

en

erreur

a

e~

fujer:,

c'étoit

la

dif ..

fércnce de couleur qui

Ce

trouvoit dans la liqueur

filtr~e

dans différens tems de la filtration . Daos les épreuves

faites avec un m<!lange d'eau

&

de vin dans une. ta!fe

de bois verd, la liqueur qui a filtré

a11

commencement,

au lieu de confc:rver la couleur ou le god.t du

vin,

n'a

qu'une tcintc rouff3tre, de la couleur du beis avec le

111.1U

va

is g

oüt de la fe

ve

du

lierr~,

c'eft

fans doote ce

qui

<t

f.1.it

croire

que ce

n'étoi-r.

que l'ean qni palloit au

commenccm<mt; mais

a

mefure que fe fair la filt[ation,

la couletlr roufsit re fe

charge "eu-a-pen d' une teiute–

rouge~tre

qui Ce trouve

i

la fin de·couleur de peau d'oi–

gno u;

&

le goU t du vin en e

O:

11

fort altéré, qu'3 pcj ..·

tH.:

pcu[-on

l'y rcco nnoltrc.

Les

m~mes

circonfiances fe

(i:HH

trouv éos dans la

ñltr~tion

de pareilte mCiange de

liq ueur, a-travcrs les taOes de bois Cec,

&

dans la fil–

trntion du vin fans metange, dans les tnffes de bois vccd

&

de boí• fec,

(j

ce n'dl que la liqueur tilrréc dtt vin

fan1J mC:tangc

1

ér:oit un peu plus

colorée

a

la fin; mais

le

grnlt

du vio n'y c!toit non plus pref<¡uc pas recon –

noiffitblc.

D 3tls les pays chauds, il décon!e naturellement Oll par

incition faite

~u

r:ronc des plus gros

lierr~s,

uoe gom–

me qui cft de quelqu'ufage en Mcdccine,

&

qui peut

íen•ir d"un

bon

dépilaroire.

JI n'y

3

qu'une feule efpeee de

lierrc

dont on con–

no!t trois variétés.

J

0

.

L e

lil"rr~

dont

le~

c imcs font fltunes. C'efl un ac..

cidcnt pa!fager qui eft caorc: par le mauvais état de l'ar–

briífeau; c'cft u11e marque de fa langueur

&

de fon dé–

péri!fcmcnt .

j'ai 'vü des

li<rres

affeétés de cene mala–

dio, pc5rir au bout de deux ou trois ans;

&

comme ton-

tes les

cirnc~

ér:oient d'un jaune vif

&

brillnnr: qui fai-

...

foit un be! afpeét ; j'cn tirai des plants, mais apres quel–

qucs années ·¡¡s dégéoérercnt

&

reprirent leur vcrdure na-'

turellc .

2°.

L e

lierre

il

feuille

panach~e

de blanc .

3°.

L e

licrrc

a

feuille panachée de jaune . La bcauté

do ces deux

variétés

peur: g randt:ment contribuer

:l

J'or–

nement d'un jardin ; elles ne

fonr nullement dé1icates ,

&

o n peut les multiplier en les greffant fur le

lic,.r<

com–

mun; la greffe

en

approchc

lcu r réuffit

trCs-aitC:tncnt ,

C et

arti~fe

e/1 de M .

D..A~JBE.NToN.

Lt ERRE DE

BACCHUS ,

( B ot.m.)

c'eft le

lierr•

:1

fru ir:

janne, ou pou r

pulcr nob1cmcnt, 3

frnit do ré,

comme Plinc s'exprime d'aprcs D iofcoride

&

Théophra–

Oe;

nos

botani(}es modornes

l~appellent

auffi

huier~•

áio-

11)~/iuJ.

11

o'crt pas

tnoins

CQlnmun en

Grece, que le

lterrc

ordinaire Pcfi en France; tnais. les Tu

res

s'ell fer–

vent anjourd'hui pour

teurs

cnuteres,

tandis

qn'nutrefois

0 11

l'employoit au • plus nobles

ufa~es.

Ses fellilles, fe–

Io n la remarque de Pline, font d'un vcrd

plus

gai que

ccllcs du

li~rr~

ordinaire'

&

res

bouquets coulcur d'or,

llli donnent un tclat parttculier. Ses fellilles cependant

fo nt li

CCrñblablcs

3 ecHes du

Ji

erre

commun, qu'o n a..u–

roit fonvent. de la _peine 3 les difiinguer,

Íl

on nc voyoit

le frúit,

&

pcut-étre que ces efpeccs ne

diff~rent

que

par la co uleur de cctte partie. L es piés qui ont leve! de

la graine jaune de ce

lúrrc,

femée dans le jardin royal

de París, c!t oicnt femblablcs aux piés qui levent de la

graine de nocre

t;errc

en arbre. L et1rs

fcnillcs

~toient

pareilletncnt :ulguleufes ; cepcnd:uu

les

fruit5 differen r

bcaucoup.

Ceux du

(;erre

jaune font . au rapport de M. Tour –

nefort qui les a vüs fu r les lieux, de gros bouquets ar–

rondi~

de dcu

K

on trois pouces de diamctre , compofés

de pltffieurs grains fphériques, un pen angulaires, é pais

d'cnviron qu•tre lignes ,

&

un pcu appl:uis tilr le de,·aur,

oU ils fo ñt marqués d'nn

cerclc

duquel s'éleve une pointt!

hau te de derni-ligne.

La pe•u qui eft fe uille morte ou couleur d'ocre, eft

charnuc; elle renfcrmc trois ·ou qua.tre graiues fé pa.récs

par dos cloifo ns fo rt-mincQs

i

chaqne g raine cft lo nglle

d'environ deux lignes

&

demie

blanche en-dedans , gri–

s5tre, veinée de noirntrc,

&

reievée de petites bo!fes en–

dehors; elles n'ont polnt de goüt,

&

leur figure appro–

che a!fez de celle d'un petit rein; la chair qui couvre

ces graines, cft dou<;l trc d'abord, enCuite elle parolt mu–

cilagit1ellfe . On veud ces. ¡;raines dans

le marché

:tu~

herocs de Cou!lantiqople .

Le: