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LET

que ce qui

t

rapport

a

la

junice, doir étre public

&

CI'ID–

nu de tous,

&

doir pprter la marque la plus aurhentique

&

)a

~us fol~mnelle

de l'auroriré du roi .

Du Tille¡, en

[o11

renuil des ord. des roi¡ de Fra11ce,

p•r:. l.

p,

416. parle d'une ordoonance de Philippe-le–

Lon&, alors

rég~ot

du royaume, fJire

a

S.

Germain·en–

Laie au 111ois de

J

uin 1316. ( ceue ordonnance ne fe rrou–

ve pourta¡lt pas dans le recueil de

cell~s

de la troiÍieme

race)

apr~s

avoir rapporté ce qui en dir par cene or–

donnance fur I'ordre que l'oo devoit obferver pour l'ex–

pédit)on, Ílgnature,

&

fceau des lettres de juflice: il dit

que , de cette ordonnance en tirée la maxime rec;ue,

, qu'en fait de juOice on n'a

reg~rd

¡l

lettres miffives,

, &

que le grand fcel du roi y eO néceilaire non fans

, grande raifon; car les chanceliers de France

&

maitre~

des requ6tes font inOirués a la fuite du roi

1

pour avoir

., le premier reil

a

la juflice de laquelle le roi efl dé–

'' bireur;

&

J'autre reil eO aux ofliciers ordonnés par

,

les provinces pour

l'admi~illration

de

ladite jullice

, m4mement fouveraine,

&

faut pour en acquitrer

1~

, confcience do roí

&

des ofliciers de ladite junice,

" tant

pre~ ~~

perfonne dudit rol' que par fes provinces,

, qu'ils y apportent tQUS une ,Volonté conforme a J'in–

"

tégrité de

ladi¡~

juOice, fans cootention d'autorité, ne

,

~afijo!)

partioulierequi engendrent inju!llce,

prqvo~úent

., 6¡:

~tllfl:Ot

l'ire de Dieu fur' l.'univerfe) . Ladile

or~on"

nan~e,

ajout€ du Tillet, étoit faime

¡

&

par icelle le1

, 1

rois ont momré la craime qu il$' :>soierit qu'aucune in–

., junice fe

fit

en leur royaume,

y

mettant l'ordre fufdit

,, ppur

1'1'

r.arder de furprifc en cet endroit, qui en !eur

.., priqcipale charge ,.

·

'

!)

y

_a

m~me

plulleurs ordongances qul ont

~\tprj:ilé­

Jllent défendu

~

tous juges d'avoir aucun égard aux

ltt·

1res elofo

pu de

caehtt

qui feroient accordées f11r le fait

de la

¡ul}i~e ,

·

'

·

La

~remiere

efl l'ordonnanee ¡j'Orléans,

11r1.

La feconde eij l'ordonnance

d·~

Blois,

art.

28r.

La

rroj

liem~

'efl J!ordopnjlllce"de ·¡y¡oulins, qui efl en–

&ore plus

g.éu;

'rale

&

plus prédfe

f~¡-

ce fujet; fur quoi

on peut

vo1r :

dan~

Néron les

rem~rques tir~es

de

M.

J'ardoux du

~rar

1

favqir que pour" le fajt ' de la ju!lice,

Jes

ltttres

do1vent abroh¡ment Erre patentes,

&

!¡Ue J'on

ne dojt avoir en cela :iucun égarcj

au~

lmre; ;fofos.

Voyez a11{Ji

'Fheveneaq,

lib.

/!l.

tít.

1

f•

4rtit!.

l..

On trouye

n.~a11moins

qnelques

/tttrrs de eachrt

regi–

llré~

ílq

p,arlel)lent; .mais

iJ

s'agilfoit 'de

"lmru

<¡ui ne

contet]Óient que

des

ordres ·particuljqs

&

nc;in de no'u·

veaux réglemens. On peut

mettr~

daos

~ette

clatre celle

d'Henr!

11.

du

~

Dtcembre If5'1, qui fut

r~giJ\r_ée

au

parlement le Jendemain,

&

dont il e(l fait memion "dans

le

tr~it_é

<!e la

p,<?lice,,to~t

l.

fiyre

f.

ehtJp. ij. pagt

!33·

eol.

P!'"'!"".

l,e fOI 9•t·

d~r¡s

cette

lett•·e,

,q~'aya_r¡t

fait

exªmu¡er en f<>n cqnfeii les ordonuances fur le fait de

)'1

polleé, iJ 'n'avoir rieg rrouvé

~

y ajourer; iJ mande au

parleme¡¡¡ d'y terrir )a maip,

é:fe,

·

La cl#lar'ation du

rpj;

dQ

l4 Février 1673, portQ

que les ordonnar¡ces, édirs, déclarations,

&

lertres:pa

7

tem_es, ¡:opcernant les

~tfaires

publiques, foit de

j~illcc¡

ou <le

fin~nc~s,

¡!rnanées eje la feple autoricé

&

propr~

mouyeme¡¡r du roi, fans

p~rties

'qtti feront envoyées

~

fon procureur général avec;: fes

/ettres <le eaehrl

portan~

fes

~r~res

pour l'enrégitlrement, ferdnt

préfent~es

par le

pro~ur~t¡r gén~r.¡l

en I'aifemblée des chambres avec l<fdj–

tes

lettr!s de fqfhel ,

·

· ·

Lorfqu'un homme en détenu prifonnier en vertu d'une

lettre

d~

Mehr't,

pn ne

re~oit

point les recommandations

qt¡e fes

cré~n~ljers

yqpdroient faire,

&

iJ

ne peut

~tre

reten~

en pnfo

0

en vertt¡ de ¡elle; rec

0

¡nmandations.

(A)

L~TTRE~ CA.NOKIQ~f;S,

étoient la mt!me

cqof~

QUe

les

ltttres

·~o!Umenda¡lces

ou pacipques.

Voyez ei-pfr;J

ee~

deux arttclu.

r

A)

·

.

LETTRES DE CESS!ON, font celles qu'un débiteuf

obrient en chanc<;llerie pour Erre rec;u

:l.

fair~

crffi•"

&

pband.~>nn~ment

di'

bi~ns

a

fes cr!!anciers;

&

.par ce mo–

yen

.e rpettre

a

convert de leurs pourfUites . .

Voyn

ABANDONNEMENT

1

BÍ NtFICE DE CESSION, CES·

~ION.

(A)

.

.

.

.

LET

TRE DE

Ca~NCEJ;LI':.RIE,

qn'oq appelle pnfli

úttr.rs

ro¡•au~,

!bnt

t~utes

les

letlrtt

~man~es

d9 fop–

yerau¡

,

&

(}\11

s.expéqte~t

er¡ la chanceiJqie ·en France;

1! y en

a

d~

plu(ieurs fortés; les unes qpi

sle'xp~dient

en

Ja

graq9~ chancell~rie

de

Fr~qce,

&

qu~

J'on"appelle par

cet¡e ra1fon

lettru de g•·,..,de c/Janetllerie;

ou

'ltltres du

gr..,J

[et~u;

les aurres .qu'on

appell~

' fettrtl Je peti:.

ch•metlltrtr,

ou

d'!

p~ttt

{etnu,

Jefquelles s'etpédient

¡lans les

ch~ncellenes

ctablies pres les cours ou pres des

\'r~lidiam: .

LET

Toutes l¡:s

lttt~es

de

~rande

ou de perite chan::ellerie,

font de ¡nijice ou de grace . Elles font répurées furan–

née< un an aprel la date do leur expédition.

Voye:r.

Su–

RA'>!NATION .

(A)

LerTRE DE C.HAsc;E, efl une eípece de mandement

qu'un banquier' marchand ou ¡tégociant donne

a

quel–

qu'un pour faire plyer dans une autre ville

il

celui qol

fera pnrteur de ce .manden}ent la

fomme qui

'f

en

Cl•

prírnée.

Pour former une

/.::re

,de ehange,

i1

faut que trois

thofes concourent.

1°. Que le change foit réel

&

,efte8if, c'ell-a-dire,

qoe la

le~tre

f<'>it tirée d'on_e place pnur

~rre

payée

don~

une nutre. Ainfi

~ne

l<ttre

tirée de Paris fur Paris, n'efl

qu'un mandemeot ordinaire

&

non

.Uile

yéritable

lettre

áe

~anJ!e.

l 0 •

JI faut que le tireur, c'en-11-.dire celui qui donne

cene

/rt~re,

air une íomm!! poreille

~

.celle qu'il re¡;nit

entre les mains de 1¡¡ perfnnqe fur bqQelle il tire ce man–

dement, ou bien qu'JI le tire fl!r fon crédír ; auuemcnt

ce ne feroir qu'un Íll)'lple mandement ou refcri¡i¡ion .

3°. 11

f•ut que la

l,tere de eba11ge

foit fa

ir~

.dans la

forme prefcrite par

l'artide pre>nrer,

tlu

ti:. V.

de J'or–

donnance du mois de Mars 1673, qu'elte porte vaJeur

'rcc;ue foit en deniers, marchandifes}, ou aúnes.

~ffets.

C'e(! ce qui diflingue les

lettres de e a11ge

des b1llets de

chaoge q.\1! ne font point pour valeur fol!rnie en deniers,

marchand!fes, ou

alltr~s

etfets, mais po11r

lt1trn de chall–

g•

fourníés ou

il

fournir.

La forme la · plus ordinaire d'une

ltttre ¡le eba11gr

en telle.

· ., A Paris, ce premier Janvier I7f6.

,,

Monfieur,

'

"\

, A

v'u~

il vous plaira paye"par cette pfemiere de

,

ehange

;\

M .

.Siméon ou ;\

íon ordre, la fol!'me de

,,

~eux

mi!le Jivre¡; valeur resue comprant dudlt fieur ·'

·, ou· dlun aurre do\}t

o~ e_xpr~me

le .nom,

&

mcttn a

,

comPte, cotnmc par

1

avis,

&~

. .,.

A Monfieur Hila.ire,

yoye .treS'-humb!e

~

!--YOJI.

·

ofervneur,

Luc

1en.

.

Le·

ooptrat qui

fe

forme par ces

/ettrts

en.tr

les dif–

férentes peJlboQes q¡ti y'ont part; n'a pas é

ré c

onou des

anciens; car

ce

qni eO dit au digetle

tlt

eo

'1"•4

ctl·t•

loco

dari opertet,

&

dans pluÍieurs lois ,!IU fu¡er de ceux que

l'on appelloit

numultjrii' nrg(fllllril'

&

trapefiu.,,

n'a

point de rappnrt avec le

ehange

de place en place par

/,tlrn,

tel qu'IJ fe pratique

pr~fente!,llCilt.

Les anciens ne connoitroie11t d'a\lt't

chanxe

que celui

d'une monnoie contre one autre; ils >gnorüicnt J'ufage

de changer de

J'ar~ent

contre de<

l«l>"fJ

1

On ell fort incertain dn tems ou certe maniere de com.

mercer a commencé, autli-bieo que de

C<UJ

qui en oot

été les

inventeur~

1

"

Quelques

~>J,teurs,

tels que Giovan Villani, en fon

hiOoire univerfelle,

&

S._vary dans fon parfair

né~ociant

auribuent l'inventiot)

· do¡

/ttlres Je ehange

aux

J

uifs qui

furem bam¡is dy ruyaume,

·

·

Snus

-le

regne de Dagob<rt l. en 640, fous Philippe

Augune, en rt8t,

&

fous Phifippe )e Lon"', en 1316,

ils tiennent qye' ces J uifs s'éraot reri¡és en Lomhardie,

pour y toucher J'argóni qulils avnienr dépofé en fortant

de France entre les · mains de feurs

a

mis, ils fe fervirent

de l'enrremife des vnyageurs

&

marchan s" étrarigers qui

venoient ,en frarice, auxquel< ils

.~qon~ren~ d~s

leura

.en

flyle concls,

a

J'etfet de roucher

c~s

d5mers .

Cette opin(qn efl réfutée 'p¡r de · ls

~erra,

rant paree

qu'ell~

!alifé dJns l'incertitude de favoir

(i

J'ufage des

lettres de eha11g•

a été inveqté des J'an 640, o

o

feule·

menr en 1316, ce qqi fait une diifér,ence de pjus de

,6oo

ans, qu•r caufe que le baunitrement des

J\lif~

étant l.a

punition de )eurs rapines

&

de Jeurs mal verfatiom, Jeur

ayant attjré ¡a haine

pu~Jlque,

cet !luteur ne préfume

pas que · quelqu'un vou14t fe charger de leur argent en

dé~6t;

les a(j'iner

&

~voír

commerce avec cux, su pré–

¡udice de¡ défenfes portées ·par les ordonnances,

IJ 'efl ceQendant difficile de· pénfer que les

)uif~

n'a–

yent 'pas pris des mefures pqur recupérer

en

L'ompardie

la valeur de Jeurs biens; ce '9ui ne fe ' pouvoir faire que

par le moyen· des

ltttrn

ár

ehange.

Ain(i il

y

~

afli:z

d'apparence qu'ils en fureot les prernicrs ioyenreurs.

Les ltaliens

I.toiJlbard~

qoi

corr¡mer~oienr

en France,

ayant tro¡¡vé cerre invention propre"a couvrir leurs ufu–

res, introdui(irent autli en "France l'ufage des

lellrn dt

&ha..ge;

·

·

De Rubys, en fon

hiftoi,_ de la 'f!ille dt

Ly011,

p•ge

289, atrrjbue cette inveution aux Florentins ípécialemenr,

lefquels, dit-il, ayaor éré chaifés de leur pays par les

Gibelins, fe retirerent en Fraoc:e, ou

ils

commencerent .

felon