LET
Qo2nt
a
nos
fcetrcs
de correfpondanc:e daos les pays
l!tranger,;, elles tlc regardent prefque que des afhires de
Commerce; & ccpendant en tct)1S de guerre,
les mi–
niares qui ont l'inrendance des pofies, prennent le foin
de les décacheter & de les Jire avant nous. L es !phé–
niens, daos de frmblables coujonél:urcs, refpeél:crent les
lcttres
que .Philippe écrivoit
ii
Olympic~
rnais uos po–
litic;¡ues ne feroient pas !i délicats :
l~s
.éJats, difeoJrils
:wcc
le duc d',All:>e, ne fe gouvernent poiot par des
(empuJes ,
A
u rell:e, on pcut
,voir
RU
rttot
ÉP IST-OLA tR.E,
un
juge
ment fur quelq,ues recueils de
lettres
de
no~
écri–
vains
célebr.es;¡'a¡outerai feul
oment qu'on en a pu)>lié
fous
le nom d'
~bailard
& d
'Héloi.fe,&
fous celui
d 'un.!) religiepfe portugaife' qui
font devives pehnures
de l'amour. Nous avons encore affez bien r.éuffi dans
un nouveau geore de
Jcttrp,
moitié vers, moirié pro–
fe; tel)e efi la
fcttre
dans laquelle Chapellc fait un ré–
dt de (on voyage de Montpellier, & celle du
com~e
d¡: )>léncuf de celui de Daoemark: telles font que)ques
l.ttres
d'Hamilton, de Pavillon, de la Fare, de Chau–
lieu, & fur-tout celles de M . de Volt_aire
.a
u roi de
l'ruffe,
LETTRE DE RECOMMANDATION,
(
jlyle
épift.
)
c'ert le creur, c'efi
l'in[ér~t
que uous prenons ii quel·
qu'un, qui diél:e ces
for~es
de
lettres;
;5¡:
c'dt ici que
Cicéron cfi
encor~
admirable: li fes al)tres
leteres
mon–
lrent (on efprít
&
fes taleos, celles·ci peigncnt
f•
bíen–faifance & fa ¡>robité. ll parle,
i1
tollieire pour (es
arn.ísavec
cc¡t~
chaleur & cctte force d'expr!'f!ion do
1¡t í1~toit
6
bien le maltre, & il apponc touj ours quelque
rail'nn déci!i ve, ou qui tui ect perfonnelle daos l'aff.'lirc
& d11ns te fujet qu'il recomm;md!', au ¡>oinr que fina–
lement fon honqeur ect intére(fé daos le fucci:s de la
chofe qu'il r¡:quiert
av~tc
tant de vivacité ,
Je ne connois daos liorace qu'une feule
lettr-e de re–
commandation;
¡:'el\ celle qu'il écr·it
a
Tibere en
731,
pour pla.:cr Sepfin¡ius aupres de lui dans un voyage que
ce ¡cune prince al)oif f¡¡trc
a
la tete
d'un~;
armél! pour
vifirer les provipces d'Orie11t.
La
recommandation
eur fon effcr; Seprimius fut
a~réé
de Tib<re
1
quí lui donna beaucoup de pan dans fa
bienveíllance,& le fit enCuite <;<Jnnoltre d'Auguite, dom
i1
gal(na bien-rót I'affeél:ion , U nc; dou-z.aine de ligoes
d'Horace ponerent fon ami auffi loin que celui-ci pou·
voit poner
C~s !'fpér~nces:
aulfi efi-il diflici)e d'écríre
en
(i peu de
IDOtS UOC
/~etre J~ rt~QY/lman4ation,
Otl
le
-z.cl!' & la rj!tenqe fe trouvenr alliés avec un plus fa–
ge
r~n:péramenf;
le leél:eur en jugera; vpíci cerce
{.etrr.
, Septímius e!t
~pparamment
le feul
informé de la
,,
part que je puis avoir
ª-
vqtre eflirne, quand
il
me
, CQnjure ou plürót quand il tne force d'ofcr vous écri–
"
r~,
pour
VDliS
11'
recomm~nder
comme un ,homme
, dign" d'e11trer dans la maifon d'uo pri11ce qui pe vellt
, aupres d., lui que d'hot1neres
gen~.
Quand il fe per–
,
fua<le que vous m'honore1. d'·une étroite familiamé,
,
ji faur qu'il ait de mon crédir uue plus haJlte
idée
quc;;.jje n'en ai
moi-m~me.
Je lui ai allégué \líen des
,
raiíohs pour me difpenfer :le remplir fes clef!rs
i
mais
,
enfin j'ai appréhendé qu'il n'imagínat que la retenue
avqjr moins de p:trt
a
mes cxcufes que la diffimula–
tiQn & l'imércr. J'ai done mieux aimé faire une fau–
te, en
Pr~ll3[\i.
une- liQerté ql\'on n\accorde qu'aux
cQqrt\faps
l~s
plus a!Tidus, que de rn'atrirer
1<;
n:p~o
ch~
l¡omcu:r d'avoir manq11é aux dcvoirs de 1 amtué.
Si v 0 us ne trouve-z. pas mauvaís que j'aye prls ceuo
hardieffe, par déférence aux ordrcs <fl\n ami, je vous
fupplie de recev01r Septimius
aupre~
d<; vous, & de
croire qu'il a roures les belles
qqalit~s
qui peuvenr Jui
fairc rnériter cer ponneur , .
Epifl.
j
x.
f.
l.
.
Je ricos po11r des divinirés rurélaires
ces
hommcs b1en
nés, qui s'oc<;upellt du foin de procurer la
fortune &
le
boc¡h~qr
de lcqrs amis .
p
efi impo$ble, au récir de
leurs Cervices
g~néreux,
de ne pas fenrir uq philir fe–
ere!, c¡ui s'empare de nos creu.s
lor~
mi!me que nous
u'y avons pas. le moindre imércr. On
ép~ouvera
fans
doutc ceue forre d'émotion
a
la lequre de la
lettre
íuivanre; o u Pline le jeune reeomma-ude un de fes amis
a
Maxime de
la IJlanierc du monde 13 plus prQ!fante
&
la
plu~ honn~re.
L'o11_ voudroit mdiT\C, aprcs l'avoir
tuc, que cet aimab,le
(lcriv~in
nous Cl'l,t appris la rél1fli–
te de fa
recommandaeion,
com1ne
nous avqns
fq
le
[~e
ces de celle
el'
Hori\CC: voíd Ct!te
lettr~
<;[l
fra.n~OIS;
c'efi la feconde d\l troi!ieme livrc .
Pluu
a
Maxim:.e.
,
]e
erais
etre
en droit de
':'Ol~S
, demandec pour mes amis ce que je voQS offpro1s
" pour
les VÓ!res
(i
j'étois
a
votre place ·.
A~rJ311\lS
1 , Marurius tien!
1!!
premier rang parmi les Alrmaces •
LET
33)
quand je parle de rangs
,)e
ne tes regle pas
fitr tes
btens de la forruue
.dont JI ect comblé, rnais
fur
la
pureté des mqmrs,
fur.laj_n!\ice, fur l'inrégriré , fur
la prud¡:nce. SS's c
Gnfetls d•ngeut mes affaires,
&
(on
go.ilt pré!ide a mes érudes;
i1
a .route la droimre
tome la !incérité, toure l'inrellígence quí fe pcut de:
lirer.
11
m•atme
autant
que vous 1n'aimez
.vons–
meme, & je ne puis ríen dire de plus.
l1
oc con-
,,
noit point l':tmb'ition;
il
s~en
tenu
dans
l'ordr.c des:
,
c!).evaliers, quoiqn'aifément il efit pu monter aux plus
,, g:randes dignités .
J
e voudrois de route mon ame le
urer
d~
1' obfeuriré ou le
laí(f~
(a modeitíe, ayam
1:¡. plus forte p3(fiOI) de !'élever
a
que\qne poflc émi–
nent fans qu'il y penfe, fans qü'il le fache, & peu r-E–
r:re 1neme
fans
qu'il
y
confente;
1naís
jc veux un
., pofie qui lui faffe beaucoup d'honneur, & luí donne
peu d'cmbarras.
e·
e~
une faveur que
;e
vous .de–
mande avec vivacité,
a
la premiere occaJion qui s'cn
préfcntera:
lui
&
moi nons en
aurons une
par
faite
reconnoílfance; car quoiqu'il ne chcrche point ces
forres de graces,
i1
les recevra comme s'il les .avoit
n
arnbitionnées.
Adieu
, .
Si quelqu'uiJ ¡:onnoir de mdllcurs modeles de
lettres
de recommandation
daos nos
écri~s
moderncs,
i1
peut
jes ajouter
a
ce! article.
LETT RE GÉMJNÉE,
(Art wttmífmat.)
les
lett resgé·
minies
dans les inferiprions &
les médailles, marquent
toujours deux perfonncs ; c'efi ainf'i qu'on
'Y
trouve
COSS. pour les deux coofuls
IMPP. pour deux em–
perctlrS, A U GG, ponr denx Áugufies, & o.inli de ton–
re atl!re médaille ou infcrip¡ion. Quand il y avoit trois
p~rfonncs
de
m~
me rang;, on rrip)oir les
/ettrcs
en cet–
fe forre, JMPPP. AUGGG. & )es monéraircs avoient
fur ce fnjet des f'ormules invariables.
(D.
J.)
L
¡;:
T
T
ll E S, (
Juri[prud.)
ce tcnpe, u lité dans le
droit & dans la pratiq¡¡e de
la
chancellerie
&
du palais,
a plu!ieurs ti5nifiearions différentes;
i1
!ignifie fouvent
un
aé!e
rédig<! par écrit au chhelet de París & daos
plufieurs aurres tribpnaux. On dit donner
fettres
3
une
panie d'nne d!!claration faite par
Con
¡¡dverfaire; c'e!l–
:1-dire luí en douner aac;
ou'
pour parler plus
claire–
mcnt, c
1
e!l
lui donner un écrít authem:ique, qui con–
ctatc ce que l'autre partie a dir ou fait.
Qnelquofois
lett~<J
!igni(ie pn
contra,.
l.-ETTil E1; D'AnRÉ\'tA l'ION D'.'\SS¡SES,
font de¡
lettres
de cpan.cellerie nficées pour la provincc d' Ao–
jo'!, qui 9ifpenfeur le fei;(neur de
f~ire
!'Ontinucr fes
a~!il."es daos fa
r~rre,
& lui permenent de les faite tentr
dan< la
vil!~
la
plu~
prochaíne par emprun< de tcrri¡oi–
re , La forrpe de ces
lettres
fe Jrouve dans le
jlylc de
la (ha11allerie
p~r
de Pimont.
(A)
· LETTRE.S D'ABQLITras, font des
lcttres
de ehan–
aelleri~
fceUées du grand fcean, par tefqnelles
le roí,
pa! la
pl<!~itudc
de f'l puiffance, abolir le crime .co_m–
mt< par l'unpétrant;
f:'\
maJcflé déclare erre b!CI1 mtor–
m<!e du fuir donr il s''lgit, fans meme qu'il fo_il én'?ncé
daos tes
lcttres
qu'elle entend que le
crim~
fo1t en¡tere–
ment
~boli
&
~teint,
&
elle en accorde le pardou, de
quelque maniere que
le
fait foit
ar~iv¡i,
fans
e¡
u~
l'im-
pétranr poiffe
~tre
inquiéré
a
ce fujer .
.
Lorfqqe ces
lettres
f011t obtcnues avant le jQgement,
elles lien\ !es maim
3u
ju¡;o, & elles ef!l!cent le crime
de
maniere qu'il ne rellc aucnne note d'infamie,
ain_fi
9ue
l'c11f~jgn~
Jnlius Clarns,
lib. fentcnf. traff,at¡¡ de
rn;rtrra;
;¡u lielt qqe !i cites ne Cont obtcnues qu aprcs
le
JUgc–
menr, ·elles n<;_liJ;Vent poinr l'infamie :· c'e!t en ce fens
que
!'011
dit oraioairerncr¡t
t¡t<OJ
prÍnceps
abfo/vit, notat
•
I.-'orJonno,nce de r6.7o parte que les
lettres d'abolition
feront entérinécs fi elles !ont conformes aux charges.
L'effet de ces forres de
lett>·rs
eit plus ércudu que ce–
tui des
lettres
de rém1ffion; en ce que cellos-ci con–
tiennent tonjours la clanfe, s'il efi aln!i qu'il elt expofé,
au 1ícu que par les
lcttra d'abulition,
le roí pardonnc le
crime de quelqne maniere qu'il foit anivé.
Il
y
a des
lettr<s d'abo{ition
gén~rales
qui
s'~ccordent
a
Úne prO\<Ínce entiere ,
Ü
une
Vli
le,
a
Utt
COrps
&
a
une com!J1Unauté, & d'autres parriculiercs qui ne s'ac–
cordcnr qn'ii une feule pcrfonne.
,
. .
.
On ne doit poi¡1t accorder do
frttres d abol•t•on
m
de rc:'miffio.n pour les duels ni pour tes aflaflinars pré–
médit~s,
rant
au~
principnux oureurs
q11'~
letrrs cornpli–
ces
ui
a
ce11x qui ont procuré l'évafion des prifo11niers
dé~~nus
pour crime,_"i pour .rap1 <,le \'iolcucc, ni
a
c_eu~
qui ont excédé quclquc;.
o~c1er
de JUftlce daos Ces tOI\-
étions .
.
r.
f
- L'impérranr. n'eit
~·S ~ccev~ble
a
prérenlcr ,es
ett::c¡
d'·aboli•ion
qu'1l ne
(011
pnfonmer &
é~~ou~
ptndnnt 1 IQ–
fimélion, & jufqu'au jugement délinmf; 11 doitles
pr~-
f~nrq