LET
&
rejenerent abfolument cenx qui
ex.prirt;~oient ~es fo~i
dont ils ne fe
~rvoiem
p<.Jif'\t. (
O.
J.-)
LETTRES
lei,
(
E.ncydopldie.)
.ce .n:tot dé(igoe
.cu
général les Jumieres que procurent }'étude,
&
co parJi–
culier celle des belles-letm:s ou de la
litt~ratnre.
Dans
f!e dcrnier
~ll$'
011
di!lingue les gens de
lettres.
quí cul–
tivem ú:ulemem l'érudicio¡¡ .variée
&
plei.;¡e
d~améoirés,
de
ceux qui s'at,tacheot aux fciences abClraites'
~ a cel lesd'une utilité plus feofible Mais oo ne
pe.
~,~t les
acqu.é.ri¡a
u.o dcgré
~•P,inent
fans
la
connoiíT;mce
d.esl
ettr.e.r,
il
cm
q!fulre que les
l<ttrn
&
les fciences
proprc~Jtent
di,
tes, oot
emr'elle~
l'cncbajnement ,
les )iaiCóns ,
&
les
rappqns les plus étroits; c'eft dans
1'
,Encydopldi•
qu'il
imporle de )e démootrer'
&
je l)'eu veux pqur preuve
t¡ue
l'ex~rnple
des fiecles d'
~thcne~
&
de Rome.
Sj nous les
rappellon~
i
I)Otre
Jl)~moirc'
nous -Yer–
rons que chez les Grccs l'étude des
l#tra
eJI)bellilfoit
celle des fC:enees,
&
que J'étude des fciet_!ces donooit
anx
let;,.n
un nou;vel éclat. La Grece
a
dQ .tou¡ fon
lu!lrc
a
cet alfemblage heureux; c'e(t par-la
ql,l
'~llcjoi–
~nit
au m.érite "le plus folide , la p)us brillante r.éP\It.a-·
ti011 . Les
lettrd
&
J~s
fciences .y marcbercn.t to¡¡jours
d'un pas égal ,
&
fe
fcryjrcnt mt,llucllcmeot d'appyi .
Quoique
le~
P?-ufe,
prétidatfe~Ít
les unes
li
la Po.éfie
&
a
I'Hitloire
, les autres:. la "Dioleaique,
:i.
la
Géomé–
trie
&
a
1
7
.l).
llronoin.ie,on les
re~ardoit
comme des fceurs
i.oféparables, qoi ne formoieut qu'1,1n fcul .chceur. !jo–
mere
&
l-Jéfiode l_
es iovoq\let¡t to\ltes daps
leurs poe–
mes,
&
fytbagore
lel.lrj]¡crifih fans )es féparer, un .hé"
catombe philofopbique eu reconnoi!faoce de la .d.écour
verte quliJ.lit de l'égaliu! du
quarr~
de l'hy"pothl!nuíe
dans le Jnar¡gle-reé):angle, avec )es
9~arr~s
<;les deuf
at¡trcs ,cOtés.
Sou$ 4ugu!te, les
/ettrts
fleurirent avec les fcieoces
&
marcberent de frol)t. Romc, déja majtrc!fe di
Atht!~
ues par
1~
force de f_!:s armes, viM
a
concqu~ir
avec cl1e
pour uu av,ntage plus
flatteur, celui d'une érudition
2gr~able
l¡c
dlunc f¡:i_encc profonde .
Pans le dernier fiecle,
fi
g)orieux
a
la Francc
a
cet
égard, l'i.ntdlígcncc pes
l~¡¡gues
tilnotes
&
l'étude de
la. nOtre furent les
pre¡picr~
fruits de la cultor$' de l'ef–
pm.
Pcndant qu!: l'éloquence de la
ch~ire
&
cel1e du
barreaú brilloient' avcc tant d1éci:Ít; que ja
Po~fie ¡!ta~
loít tous
feS
charr.~es;
que I'Hiftoire
[e
faifoit Jire ovec
!lvidité dans fes
fources,
&
dan~
des traduaions c!lé"
games; que l'amiq¡¡i¡é fembloit hous déyoiler íes tré–
fors; qu'un exal]lCQ judicieux
por~oit par~rout
le flam–
bC'Ill de
1~
critique: la P}lilofopl¡ie r.éforn¡Qit les idécs,
la Phyfique s'ouvroit de nouvel1es routes pleines de lu–
mieres, les Mathématiqucs
s'élcvoieo~
a
la perfeaion
i
enfin les
lutrts
&
les
fciences s'enrichi!foicnt mutuelle-
ment
p~r
'l'inrimir6 de !
Cl.lrcomme"rce.
·
_Ces exemplcs 'de>
í
¡eclc~
l¡rillans
prouvcn~
que
le~
fcaences ne fauroient (ubli!ler dans
Ul)
pay> que les
let–
lra
n'y foient culrivées , Sans elles une nation
feroit
)lors d'état de goüter les fcience•.
&
de tr:ivaille¡-
a
leS
:acquérir. Aijcun particulier nc peut prolit!!r des lum)e–
res des surres,
&
s'entretenir avec les
Ecriv~ins
de tous
les pays
&
de tous les íerns,
s~il
n'e!l [4vant dans
les
lettres
P".
hii-m~me,
ou du moinh
f¡
de~
gens de
letr
lru
ne luJ
ferven~
d'interprcte . Faute d'un te! fccouu,
le voile qui cache les íbences ,
devi~nt
ir¡¡pénétrable .
DiCons
eneQf~
que
'les prin¡:ipe$ des · fciences fcro!cnt
trap reburans, ·
11
les
!.ttres
nc leur prétQienr des cpar–
mes.
Elle~
e'mbellilfent tolJ.S les Cujets qu'elles tolJchent:
les
vé~it6s
dans leurs n¡ains deviem¡ent ph¡s fen{jbles par
les tOUt'S ingénieuJ, par
le~
images rianres,
l'lt
par les
6-
étions m!me fous
l~Cquclle~ ell~s
les offrent
a
l'efprit.
.}tr!~s répat¡d~nt
ejes "fl¡::urs
fu~
)es matiercs les plus ab–
llraates,
&
c~vent
les rendre tntére(fantes . Perfonne n'i–
¡:nor~
avec
que!~
fl}cc:E&
les fagcs de -la Grece
&
¡le
Rqme empJor.erent les ornemens de l'tloqucnce dans
leur~
écrits
pli!lqfqphiq~es.
·
Les fcholafi•ques, :¡u lieu de marchcr fur les
traces
ele
ees
gr~nds
·ma¡tres, ¡¡Ion¡ cnnduit perfqnnc
i
la
(cien~
ce de la·
í~geife,
oa.¡
~
la connqi!fance de la n:¡ture. Leurs
<>~vr~gcs
fqnt a.¡n
jarg~n
égalemcnt iniotellig•ble,
&
mé-
pflfé
~e
tn9t
1!:
fl!l>nde . ·
·
·
.MaiS
fi
l~s l~ttra
r,rvent de elé aox [ciences' les
fctences de leur
cOt~
concqnfcnt
a
la
perf~éfion
des
l.~t,.u. ~lles .
ne t:eroaent que bégayer
dap~
¡me narioq
ou
le~ cqnnqa(far¡ce~ fa.¡~lim!!s
n'auroient aucun acci!s .
PC?ur
l~s r~l!fl~e ~oritranres,
il
faut que l'cfprit philofo–
f'hrque,
&
p~r eoní~quenr 1~
fcionaes qui le produifent
fe reneqntre dans J!humme de
lcttrcs,
ou du moins
dan~
le corps de la pation.
Poye~
G!!:"S
de
LETTRES.
La. (iram¡naire,
l'Eloq~Jeoce,
la Poéfie, l'Hi!loire,
la Crmque, en
ul!
mClt,
toures les
p~rti~s
de la Litté-
LET
.r;llure feroient extrctncmcnt l!éfeétueufes, fi les fcicnees
ne ks rcfon,noieot
&.
oe les perfeél:innnoieut: elles fon1
fur..,rout nécelfaires
a~;~x
ouvrages didaéliq11es eo matierc de
.rh,éwriquc, de poétique
&
d'billoirc. Pour y réullir,
il faut i'trc philofopf\c autont qu'hommc d,e
lettns.
AuUi,
dans l'ancieooe Grece, l'ént¡:licion palie
&
le profond
favuir faifoie.a;u le partage des génics du premicr or4re .
Ert;~pédoele
, Epjcbarme , P;trQlénidc , A rchclaüs fout
célebres parmi les Poetes, commc par mi tes Philofo–
phcs. Socrate
cultivoi~
égalemcnt la pbiloíophic, l'j!lo–
qnence
&
la pQélie . Xéno¡u10n fon difciplc
Cut
allier
da·n~
fa
po,rfon~;~e
l'orateur, l'hlflo.rien
&
le íavant, a••ee
l'homme d'état, l'homme de guerre
JX.
~'bomme
d11
¡nonde. A1,1 feul nom de
Pl~ton,
toute l'élév:uion dc.
fcienées
&
tot¡le l':&JI)énité des
lettra
{e
pr<!íente
ií
l'¡:f–
prit. 4-rillote, ce génie Ul)iverfel, parta la lutl)icrc
&
dans
~ou~
les geores de littérature,
&
dan~
tomes les
parties
d~
fcier¡ces. Pline , Lucicn,
&
les aurrcs écri–
vaiti,S font l'éloge d' Erato!lhene,
&
en parlent commc
d'un bOil)tne qui avoit réuni
~vec
)e pi\IS de gloire, les
Jettrts
&
les fclencq :
Lucrccc , parmi les E.omains, emplo1fa les muCes
la–
tines
a
.c.Qanter les matieres pbilofophiqucs . Varron, le
plns fa va
m
de fon pRys, parrageoir fon loi.fir entre !:1
Philo[ophie, l'Hi!loire, l'émde <les antiqnités,
le; re–
cherches de
la
Gratnmaire
&
les dé:a.lfcmens de la Pot'–
fie. Brutus étqit philofophe,
or~teur,
&
poffi!doit
a
fond
.la juriCprttdencc. Cic.éron , qui porta jutqu'au prodi¡{e
l'union de l'Eioquence
&
de
la Philofophie, dülaroic
lui-m.Smc qué s'il avoit un rang parmi les oratcurs de
fon fieclc, il en étoit plus redevable aux pr,ome11ades de
)'llcadémic, qu'auJ> écoles qcs rb,6tcurs. Tant il el! vrai,
que la multitude des
t~lcns
efl néce(faifC pour la perfc–
élion de chaque
cal~nt
partic1,1lier,
&
qne les
lettres
&
les
fcicncc~
ne peuvcnt fouffrir de qiyorce .
Enfio
li
l'homme attacbé
:}u~
Ccienccs
&
l'hommc de
lettres
ont des liaifons intimes par des intér!ts commur¡s
&
des befolns mutuels, lis Ce convicnncut cocare par
1•
reJTemblance de leurs occup:ítions, par la
fu
pérjori~~
des
lumiei-es. par la nob'er(e des vües,
~par
)
eJ.Lrgenr~.de
yie, honni'te, tran.quille
&
retiré.
)'ofc done dire Caos préjugé en faveur des
lctlr-s
&
des fciences, qu.e ce
(qnt
e)les qui font tleurir une na·
tion,
~
qni répa
0
dent dans le ca:ur
de~
homme5 lc5
regles de la droitc raifon,
&
les fcr¡¡ences de douceur,
de verru&
d'hur¡~aa¡ité
fi nécelfaires
~u
bonheur de 1'1
fo.ci#é. ]e conalus avec Raoul de Prcsles,
p~ns
fon
vi~ux
langage dn xiv. fiecle, que , Ocioítté, fans
lettres
&
,
!ans fci¡=nce,
en
ft!pulturc d'hommc vil' ., . Cepen·
dant le "gol)
e
des
iettrts,
je Cuis bien éloign.é de díre !:1
paffion des
lcttrcs,
tQntbc tous les jqurs
dav~!Jt:Jgc d~n~
ce pays,
~
c'e!l un malheur dont nous ticl¡crons de
dévoiler les caufes
au mot
LJTTF.RiJ>TUI<oi.
LJ!TTRE, EPtTRE,
Mt!;~IVE ·,
(l,ittlrat.)
les
l<ttrer
d¡:s
Grec~
&
des
Romain~
avoient, comme les nOtrcs,
leurs fom¡ules : voici ¡:elles que les
G
rccs rnc¡toicnt au
s;ommcncem¡:nt de lcurs miffivcs .
Philippe, 'roí de M•cédoine,"
a
tout magi!lrat,
}11/rtt,
&
pour indiquer le
reime
grec,
x•'t"'
.
J..,es
111ots
x_.;,.,
,
'"'"t.í.flur.
s:,..,~u,,,
donr
ils
Ce
tervoicnt
,
&
qui
figni–
fio•eni
joie, prifplritl, }<r>ttl,
étQiem des eípeccs de for–
mules aftcllées
~u
{}yle
~piflQiaire,
l'lt
parti!=ulierement
ii
la décQration du frontifpicc de chaque
leltre .
· Ces forres
q~
formules nc fignifjoient
p~s
p)us en
«1-
les-m~mes,
que fignifient ce!les
d~
r¡os
lntru
¡no<lc:r–
ncs; c'éwier¡t de vains complirner¡s d'¡!t!qucrtes . Lo¡¡-.. ,
!!U'on écrivÓit
~
quclqu'un, on lui fonltaitoir au moins en
apparenl'e
lafantl
por
~,.,,.¡,.,,,
la
prifplritl
pa~
l•..
!.f-Tiur,
!a
ioie
&
la
f<Jtidaéliow
par
x•'""
.
Comme on menoit
~
la rlte des
lcttru
,
"•(
1 .,,
,
;"""1&""1•''·
ti,..,.cu,,
on 1ncuoit
i
1~ ~o,~;;.,.·,
,.,.,J;t•;
~
quand on adrelfoit
la
leitre
a
plufieqrs'
;¡¡.~
••
i·~~x.
..... '
porte::.~vuus
bim
,foj•~
heNreux,
ce qui l!quivaloit ( mois
pl_us
fenf~ment) ~
norre formqle
1
1•otre trJs-hu111b/e
f~r~~t~Nr.
S'il
s!a~troit
de donner ¡les exemplcs de leurs
l•tlns ,
je vqus c¡¡erois d'abord celh: de !'hilippe
~
Ari!lote,
au
fujet de la naiífance d'i\lexandr!! ,
, Vous fave?- que j':¡i un fils
¡
je rends graces aox
,, dieux, non pas tánt -de me
l'a
voir donné, que
d~
me
,
l':ivqir
dori11~
c!u
vivant d'i\ri!lore. J'ai líe!' de me
, promettre que vous formere2. en luí un fucC!elfeur di–
"
~ne ' de nou~·. ~
un roi digne de
· ~a
M:icédoine , .
An.!lo!e ne rcl]lplit pas mal
le~ efp~ranccs
de Philippc .
Voaci
ltt
1-str<
qut> fon élcve deventl mairre du monde,
l~i
écrivit fur les c;lébris du trOne de CyrllS .
" )'ap-