LET
L~s
divecfcs nations qui couvrcnt
la
terre, nc
ditré.
reur pas
feulcm~nt
les unes de> aurrcs, par la
fi~ure
&
par le rempéroment, mais encore par l'organifat1on in–
rérieure qui doir nécdfaireme¡¡t fe rctrentir de l'intluence
du climat,
&
de l'impreffion des habitudes narionales .
Or il doir réfulter de cette
difrér~ce
d'organifation, une
ditrérence conlidécable da11s les fons
&
articolarions dont
les peuples font ufage. D e-la vieot qu'il nuns en diffi–
cilc, pour
nc
pas dirc impoffible, de pronoccr l'articu·
]arion que les Allemaods repréfentcnt par
eh,
qu'eu¡–
m~m~s
Ont peine
a
proooncer notre
t<
qu'ils cor¡for¡d:nt
avee norre
ou;
que les ehinois ne connoitrenr pas norre
arriculation
r, &c.
Les élémens de la voi¡; ulités daos
une Jangue, ne font done pas roujours les memes que
ceux d'unc aurre;
&
dans ce cas' fes mémes
leeeru
ne
peuvenr pas y fervir, du moins de la
m~
me maniere;
c'efi pourquoi il ell impoffiblc de faire connoitre
i
quel–
qu'un par écrit' la prqnonciarion exaae d'uoe Jangue
érrangere, fur-tout s'il eft quefiior¡ d'un fon ou d'une
articulalion inufitée daos la langue de celni
a
qui l'on
parle.
ll
n'ell pas plus
poffibl~
d'imaginer un corps de
lee–
ereJ
ét¿mentaires qui foient communes
:i
toares les na–
tions;
&
les cara&eres ahinois ne. font connus des peu–
ples voifins, que paree c¡u'ils ne fom pas les types des
élémens de la voix, ma1s
les fymboles immediars des
chafes
&
des idée;: auffi les mt!mes caraaeres font·ils
ltls diverfement par les dítférens peueles qui en font ufit·
ge, paree que chacun d'eux exprime feIon le génic de
fa langne, les
diff~rentes
iMes dont il a les fymboles
fou~
los yeux .
Voye.:.
E'
e
R
1
Tu
RE
eH1 N
qr
~E.
ehaque langue
doir do¡¡c avoir
f.oncorp$ prppre de
leteru
elémenraíres;
&
il feroir 3
fouh~iter
que chaque
slphabet, comprlt
Jlr~cjfémeo¡
aurar¡r de
lettres
qu'jl y a
d'élémens de
la
yoix uúrés daos la langue; que le
m~me élémenr ne fOt pas re¡¡réfeqré par divers caraaeres;
&
que le n¡éq¡e car;<aere oe fllr pas chargé de diverfes
repréfentl!tioos. Mais il n'eft aucune langue qui jouiife
de cet
~vanuge;
&
il faur prendre le parti de fe con·
former fur ce point
a
ro
utes les
bilarreri~s
de l'ulage.
dont
l'~•"flpire
apri:s rou¡ en <4uffi ralionnable
&
auffi né–
ccilairc !ltr l'écrirure que fur
1~
paraJe, puifque les
let~
tr<J
n'Qnt
&
qe peuvent avo!r qu'une fignification con"
venrionnelle ,
&
que cette convenrio'1_ ne pcut avoir
d'a11rrc titrc que l'ufa,ge le plus res:u.
Voyez
Q
R
T
1~
q,
G~APHI!:.
Comme nous difiinguoqs
dan~
la
vqi~
deux forres
d'élémeos, les fans
&
les
~rticulations;
nous devoos pa·
relllemenr difiinguer denx forres
d~
lettres,
l~s
voyclles
pour repréfenter les fans,
&
1~
coofonnes pour repré·
fenrer
les
articul~tions.
V•:t•z
e o
N S
o'
NNE. S
o
N.
(Qramm.)
VoVELL~,
f-1,
&
Ht<\TUS. eettepremiere
dillin&ion devoit
~rre,
ce femble, le premier principe
eje l'ordre qu'il fa11oit fuivre dans
1~
rabie des
letereJ;
les voyelles auroient dü t!tre •lacées les premieres,
&
l~s
confonnes enfuire.
41
conr¡dérarion des difrérentes
ouvertures de la bouche aoroit pu aider la fixation de
l'or
dre des voyelles
~nrre
elles : on auroir pu claffi fier
les
cor.ft.nr¡es par la nature de l'organe donr l'impreffion
en Ja plus fenlible dans letlr produaion' & r<!gler en·
f!lite
l'or~re
des claíi'es entre elles,
&
cclni des confon·
nes dans chaque
claff~
par des vdes
d'an~lo~ie .
D'aurrc<
caufes ont prodqir par-tol!t un au¡re ¡¡rrangcment,
qr
rien ne fe fait fans caufe; ma!s celles qqi ont produir
l'ordre alphabétique te! q11e notts
l'avon~, n'~roicnr
peur–
~rre
par rappQrt
a
nQUS ql!'UOC fulte
d~
l¡afardS,
3UX·
quels on peor oppofer ce que la ralfoq porolt ifllinuer,
ltnon pour l'éforrper
l'ufag~,
du moins pour l'!!clairer .
1'y1.
qu Marfais défiroit que I'on proposh
qn
nouvel
¡¡lphabet adapté
~
nos
ufa~e
préfeqs, (
VoJ•Z
ALPHA•
BET ) ,
<lébarraffé des inuulirés, des conrraaio9jons
&
des
doubles emplois qnl ghent celui que nous avons,
&
en–
richi de; cara&eres qui y maoquent. Qu'il me foit per.
mis de pofer ici les prin¡:ipes qui p,euvent
f~rdr d~
fon.
dement
il
ce fyfieme .
Notre langue me parott avolr admis hult fons fonda–
menraux qu'on auroit pu caraétérifer par aqrant de
lee–
erCJ,
&
dont les autres fons ullrés font dérivés par de
légere< variarions : les voici écrits felou notre
orthogr~phe
aauelle. avec des exemples ou ils font renlibles .
a,
<;:om!ll,. dans la premiere fyllabe de
cadre;
e,
t~te;
J,
léfard;
; ,
miJer~;
ett,
menni~r
;
o,
poftr,
:t.,
hu111ain;
ou,
poudre.
;r.,..
IX..
LET
·
Il me femble que fai arrangé ees fons
a
peu-pres fe–
Ion l'analogie
d~s
difpolirioos de
11
boucbe Jors de Jeur
produ&ililn.
A
eft
:i
la tére, paree qu'il paroIr
~tre
le
plus natarel, puifque c'dl le premier ou du moins
le
pl~s
fréquenr dans la bouche des enfans: JC ne citerui
pou:J~
en
fav~ur
de cene primauré le verfer
8.
du
ch.
j
de I'Apocalypfe, pour en CO!lCiure, eomme
Wachre~
dans les prolégomenes de fon
Gloffaire germa»irue,ftl!.
1 I ·
§.
3>,
qu'elfe en de droit divio; mais je remarqllerai
que l'ouverrw-e de la bouche néccffaire :l.
la
produ&ion
de l'q, efi de toutes
la
plus
aif~e
&
celle qui
lai1re le
cours le plus l1bre
a
l'air imérieur. Le canal femble
f.:
retrécir de plus en plus pour les aurres. La Jangue s'é·
leve
&
fe p.orre en avanr pour
é;
un peu plus pour
1;
les mach01res fe rapprochent pour
j;
les levres fonr la
méme chofe pour
eu;
elles fe rerrent
d~vanrage
& (e
portent en avant pour
o;
encorc plus pour
u;
mais pour
le .fon
ou,
elles fe ferrent
&
¡'~t·ancent
plus que pour
aucun
~utr.c.
j'ai dit que les autres fons u!irés
~ar:ts
notre
Jong.ue~érivcnt
de ceux-13 par de legeres vanauoos: ces
van~uons
p~uvent
dépendre ou du canal par ou
!e
tair
!'<!·
milfion de l'air, ou
d.e
la
durée de cette émiffion.
L'air peut fortir enrierement par l'ouverture orflinaire
de la bouclte, &edaus ce cas on peut dire que le
f<Jil
en
or;~/;
il
peut aulfi fortir partie par
la
bouche
&
par–
tic par le n¡n.
&
aiQrs on peor dire que le fon en ,,.
fa/.
Le prcmier de ces deux étars e!l narurel,
&
par con–
féquent
il
ne faudroit pour le peindru, que la voyelle
m~me
d•fiinée
a
la repréfenrarion du fon: le fecond érat
cll, pour aiuli dire, VIO!ent, mais il ne faudroir pas pour
cela une
aurr~
vpyelle; la me me fuffiroir' pourvu qu'
on la
furmom~t
d'une efpece
d'a~c~nt,
de celui, par
exempl.c, que nous appellons aujourd'hui
ár<onfl•x;,
&
qui ne ferviroit plus
a
autre chofe, vu la dillinaion de
capétere qce l'on prqpqfe ici. Or,
il
o'y a que quat•c
de nos huit fans fondamentaux., dont chacun puiffc i!rre
ou. qral, qu
n~fal;
ce [onr le premier, le troilieme, le
cioquiéme
&
le lhieme . e•ert ce que nous cr¡rcndons
daos les mor¡ofy\labes,
ban,
p<~i'l,
jeun,
boH.
eerre re·
tt¡3rque pem
indiqu~r
comment
il
faudroit difpofcr
les
voy~!
les dan< le nouvel alphabet: celtes qui font
cor.·
ft<fnt<J,
ou donr I'émiffion fe fair
toujours par la bou·
che,
f~roienr
une claffe;
~elles
qui fon:
v;~riaMa,
on
¡¡ui
p~uvenr ~rre
¡antl\r orales
&
rantót nafa!es, feroicn:
une atltre
el
a
!Te:
~~
voyel le
a
affure la préémineuce
a
li
clatre des
variabi<J;
1'¡:
ce q11i
préced~
fixe affez l'ordre
qar¡s chacune des deux elaCles.
Par rapp¡,¡rt
a
la d"rée de l'émiffion, ou fon peor
~tre
bref ou long;
&
ces ditrérenecs, quand m<rne un vou–
droitles indiquer \ comqte il eonviendroit en effer, n'aug–
menteroicnt pas davanrage le nombre de nos voyelles:
tout le monde
conno~r
les notes grammarical<s qui indi–
quent la brieveré ou la lungueur.
f/qyn
BREVE .
Si nous voulons maintenant fixer le norpbre
&
l'or–
dre des
~rtioularions
ufirées dans notre langne, afin de
confiruire la
t~b]e
des confonnes qui pourroienr enrror
<lan' un nouvel alphabet;
i1
faut
conlid~rer
les a•ricula–
rions dans lenr eaufe
&
d~ns
lcur narure.
·eanfidérées dans Jeur caufe, elles font ou labiales, ou
linguales, ou gntturales,
f~Jon
qu'elles paroi!Tent dépen–
dre plus plrticulierement du mouvemenr ou des levres,
ou de la langue, ou de la trachée·artcre que le peupie
appell~
gofi•r:
&
cet ordrc meme me paro?t le plus rai–
Connable, paree que les articularions labiales fon¡
k>
plu~
faciles,
&
les premieres en effet qui enrrent dans le tan·
gage des enfans,
~uquul
on ne donno le nom de
•albtt·
eir,
que par une onomatopée fondée fur cela
.m~me;
d'ailleurs l'articullrioo ,¡urturale fuppoíe un cffort que
¡oures les anrres n'Gxigenr point, ce qui tui affigne na–
rur~llen¡ent
le
derni~r
rang: au furplus
~er
ordre. c>ra·
aerife
ii
mervcille la fucceffion de5 parttes orgamques ;
ies tevres font ¡:xtC:ricure•,
IJ!
Jangue ect en dedans,
~
la
tr~chée·arrerc
beaucoup plus inr\!rie\lre.
Les arriculations
lin!luales fe
fo .,div1fcnr a!fez com·
¡nqnement en qu:ttrc ofpeces, que l'on non11nc
de1Jtalu
.fifflanteJ, li'{ttidu
&
.mouillt!~s:
Vuycz
LIX.GUI\ LE. eer·
te divilion
a
fon
ut1ht~,
&
Je ne rroqvero1s pas 11ors de
propos qu'tlll
1~
fuivit pour réglor
l'mdr~
des arrieub–
tioos 1ioguales
CQ[re
elles, :t.vcc
l'~u~nr~on
do mcttrc
¡oujours les p
remieres dans. chaque
~laffe,
cellcs
don~
la
prodQ~ion
en.laplus fac¡Je:
e~ dlf~ernement
uenr a
qn
prine1pc ccrta1n; les plus d1fficdes s operenr touJours
plus prl:s du fond de la bouche; les plus a:fées fe rap·
prochcnt davanrage de l'exrcrjeur.
Les articularions conliderées dans leur narure, foQt
conO antes ou variables, felon que le degré de force.
dans la partie organique qui les produit,
efl
ou n'ell pª:
T
~
fuCce-