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P4

LES

!ice; & il y en a

fi

peu dans

l~s

expreffions qu'elles em–

~loicnt,

que la loi ne peor gucre co¡nmeure les paroles

a une

pdu~

capitale, a•moins qu'elle ne déclare expreC–

fémeot celles qu'elle y Coumct.

La

plt}part du tems les

paroles oe íignifient

qu~lque

ch'oíe, que par )e tOn do¡¡t

on les dit; fouvent .en

~~difant

les

m€mes ¡¡awles, on

JI!!

ren(j pas le meme -feo¡ , paree que ce fens dépend

de la liaiCon qu'elles oot avec d'autres chafes. Com-

. mept done peuc-on Cac¡s

ryr~nnie,

en faire

¡m

<rime de

left-.mqiefll

?

'

D~I!S

le.maoiíefle de

)a

feue narine, dooné en

n-tO.

confre la fa_91ille d'OigaQrouki, un de ceS' princes etl

condamné

.;¡

mort, pour avoir proféré des paroles indé·

cences qui

avoi~t)t

du •rapporr

a

l'f perfoone de l'impéra·

trice. Un

a¡.¡~re

pour .avoir maligqen¡eot interPr,été fes

fages

djCpoJj¡[ol.l~

pour l'empirc,

~

0

ffenCé

~ .

·perfoone

facr#e p4rr

i!e¡

paro]

peu refpe&qeufes . S'il efl eneore

de.s

p~

ys o!}.; fette loi regne,

1~ t'ib,~rté,

je dirai mieux ,

fqn ombre JP.eft)e,

ne·

s'y

crou.ve

p,~s

p.lus qu'en Ru1!ie.

D .es paro!e¡

1

ne devienf)ent

qes

.crill)es q11e lorfqu'elles

.a,cpo')lpagn~!l,t

une

•4~on

crlwinellr-, qu'elles

l:

fon¡ joinr

_y;s)

.ou qu

~~~es

la (Uivent ' Ül}

.reov~rfe

,tout,

a

l'on

T~it

,4;s

parl',\~s

un

c1im~

capiml .

T.¡e§

..

~crits

ccm.tiei)Qel)¡ quelque chofe de plus perma–

ne¡t,t ,qQe )es paroles; mais lorfqu'ils oe préparent pas au

~{'"i•

de lefo maj'.fll,

on en fait plutót dans, la monar–

w¡it;

t¡ñ

f~J5f:

de police ,.. gue de crime . lls peuvent ces

lcms

1

dit

<.!.\!!·

de

Mopte(quie~

1

a')lufer la mahgnité

gé·

D~r~le, ,

COJlloler les

mécom~ns,

ditniouer l'envie FODtre

J Fs plac!!S,. d¡mner au

peup~e

la patlence' de foutfrir, &

le:,

faire_rice.

<Ir.

fes

fo~ffra~Jces. ~.i

que!que ¡rait v.a COl)•

jr¡: le

m.qn

~¡gue,

ce qui ell rare,

il

e(j: li haqt

qu~

le

tcajr

n'arri.v.e poiot j¡¡fq'le! '

3'

lui: quelque décemvir

en

p.eut erre effi.euré, mais . ce n'efl pas un grand .lllalneur

ppur

J;'ét¡:.t

r

...

f

'

-~~-

,.. '

,, •

.1•

~e pr.6re9.~s ~oi~t

di:r¡inuer par ces réflef,ions, !'in·

dtgnatlon que,

mér~,t,~:nr

ceux quj' par des paró1es ou

de~

écrics,

!:l¡~

r.cl¡

erqicJÍ,t ~ q~uir

¡a gloire de ' lcur, prince;

.mais

?"e puoi,tiqr¡

~qrret,}!c¡noelle

efl fans doute

plu~

con rsmable que !Ol)te autre. Céfar fe momra rwr [age,

f " ,

9-éd~ignant

d.e (e venger de ceux qui avqii'nt publié

P"'l

.mt...uú

ditf~matoire§ Jr~s-viotens

conrre

(a

perfonne;

c~eq, Su~fooe .'qui

po{te ce•jugeroeot:

fi

'f""'

dicerenltl(

llr/'J¡erfuJ

~;,< inhibir.

maluit

'{Uilm

tJindtfll/:<, J!uJi'{tU

C rfitl'?!4'

rr;min'qfi.ffimo libro

,

&.

Pitholai enrm i¡libtu,

/qctratam

~x[/lint..atlonem

f'fam

1

C'iiilj

animp

t;/(;t.

T ra·

jan

l}'f

youlu~

jamais pcrmettrc qu1: l'on

fTt

la ' moiodre

recherc/_le centre

ceu~

qu¡ avo!ef)t malicjeufement in–

veni,iS ·des impoflcves conrre Con honneur

&

fa cpnduice;

f1fJffi

,contt:ntt!.J

·

effie

'Y11a.~n.ftutiine

fua ,

qua

'nr¡l/i.,~ Ylt~~is

cqr aer rt»t, quam qui

jibi

~~i~ftatem ?.•indi~arent,

fi

b¡en P.'ii¡Je )e jenpe .

f/oyt;:

le

mot'

LIBELL~.

'

· ,Rico

t~e

fur plus fatal a la Jjberté romaioe, que la loi

d'

Aygufl'~ ,

· qui fit re¡¡arder cer¡ains écrits comme objets

du

erime

d~

lefo-m aj éJJI.

Crcmntins Cordus en fvt

~,F.·

cu& , paree que dans

"feo

annalcs,

¡t

avoit appe119 CaC–

.fiqs le dernier des Ro ri¡ains .' J\ilais ce Ccroi¡ · ctre vrai·

mem crimine! , )'ai' peofé dire vraiment coupaólc du

erime de lefe·ma¡cfll,

que de éorrqmpre le ponvoir du

pritice, jufqu'ii lui faire changer de nature, paree que

ce

(~rqit

lni óter tour eníemble

Con

bonheur , fa tran–

qui~ité,

fa SUreté , l'affeélioq , & !'obéilfatlCC de

fe~,

fuJets.

·

· · '

1

· Je· fiiji; :par un trair bien lingulier de notre hifloire;

M<;>mgmneri pris les armes

a

la main da¡¡s Domfronr

¡

fu~

COodamné

r )a

mort'

_1:0 ' 1

f74,

$'0ffiffiC

crimine[ de

lefe·mqj ejll .

'O o fait que q¡tinze ans aupabvant

il

avoit

"u le

¡nalh~ur

de

~Qer

ffenri

1

J.

daos un toqrnoi', &

cer at¡!=)en · accideot le coodt¡iíit fur l'échafaut; ·car pour

le

crime de lefé' ma¡i(ll

dóin' on l'accuCo'if par fa prifc

d'armé's-,

¡¡

ne 'poúvqj¡ en erre recherché; en yertu de

plu(jeurs édits , &

fu~-tq¡u

deeuls la dernierc .amnillie ;

m~is

la régente vouloit

'fá

mor¡'

a

quelque prix ·que ce

fqt; & l'oo tui accorda cette fatisfaélion • Exemple

mé~

morable; diJ ·de'

T.~ou';

pour nous apprendre que dans

les coups

·~qi attaqu~nt le~

tetes couronoées, le hafard

feul efl crimine!,

loes

méme que la volonté efl la plus

IOOOCente . (

Q.

1

J ,) .

·

'

LEsE:M1 JEST~ ,

(

J"':ifpmd, )

1!

y

a

crime

~e

lefo:

ma{ejlé fjt v pu

&

lefe·m'f!efll. humame ,

·

.j..e

cnme de

lef r-mnje/1'1 divine

ell. une

ptfenC~

com·

m ifé:

dire~emem

coutre D ieu, teljes' cj'pe l'ap,onaaé

1

t'hé·

rélie~

fo_r¡;¡ege

1

qmopie, · fasrilege & blaCP,peme. .

'

• Ce c¡1rpe

el)

~ertauiem~nt

de.s plus

dét~llabl~~,

auffi

ell-il puní

'gri~vemept ;

& !Jlémé quelq!fefois dé r:r¡orr,

ce. •

l!\1'

dép~nd

des circonflanccs ; Quelques·uns ·oqr pen–

f~

que ce o'étoit par un crime .public, & c'ónféquem–

I'JlCIJI '}U>

les juges de feigneurs en pouvoient coonoi ·

LES

rrc; muis le bien de l'état demundant qne le culte di–

vio ne foit ,poinr tro ublé , on duit regarder ce crime de

lefe·maje(U d;vine

comme un cas royal.

Le e

rime

de.lefe->nt~•efll

h11maine

c1t une offenfe com–

mi~con~rc

un

coi

oo autre fonverain: ce erime cfi suffi.

trCs-·grave, attendu g ue les fouverains font \es

i1n3t'CS

de Dieu Cur terre ,

~

que toote puilfance vienr de Di;u .

En

~'\.ngleterre

ou appelle

crim< de haut; Jrahifo.,

ce;

que

tto~s

appellons crime de

lef•·mai~(JI

h11mai,e.

On ¡htlmgue, par rapport au erime de

J,-fo-ma;efll bu–

mailu,

plu!ieurs chcfs ou

de,!}-r~s

diff¿reus.. qui rcndent

le critl)C pJqs. ou moius grave .

, "

Le premLer'

c/lef,

qui efl le plus grave,

~fl

la COilfpi–

ratiol} ou .COO.JUratiqn- f" rmée coinre l'ét.'n ·,ou conlre la.

perfoniJe du ji>uverair pour le fairc mourir, foit par le

fer o u par le feo, par le poiCon ou

a~trC111COI.

Le

deú>·ielJ.!~

chef\ e(j: lpr.fque quelqu'un.

a

cemoofé

& femé de• llbeUes

111•

plac~r<lS giffam~toirel

conrre l'hon·

neu~

c;ly,

r'oi, ou .·P'f'lr el:<;iter"'le

peu,Pl~

a

Céi!Jtion.

OJl

~e-

belhon,..

•· ..._

,

r

.

"

1

.1-.a

f~fq~il?tl

de fauffe moonoie ,, )e

qu~l

,

l'infra~lipn

des

fau~¡.cqr\<ÍUJ~-s

dopnés

Pif

le. pqnce

~

) r;nnem• ,

1

a,

fe~ amba(f~deur:s ~u

..oragq

1•

font .a11ffi cop!jdc!rés

.~¡

cwnes

~~

l,eft;;"!aJeJ!( .

· , , ,

.

Quelques 'IJlicurs dillmguefllt trdis pu qua¡re chefs d11

crime de

lefe-hta¡.¡il.~

d'autres

~.iÜ!911'a

huit,. cl¡efs, qui'

font a1uac¡c. de c39, qi.fférens ·

óu

la majetlé

~11

prlnce

~Q

otfenfée; fiJa\s en fai" ¡le

crJm~

de

lefe-m:Vefll

propr.e–

'l!ent <lit, on !"e difliP,gue que,

~euJo:.

chefs •• aioli qu'oq.

vtent do

¡~exph<tuct

.,. ·

.

Touci;s

'(ort~s

de;; '

¡ierConn.es

.' (ont

re~ues

P.our accufa–

teurs en fait

d~

ce crime, &

il

peut

c!tre

iJénoncé &

ppurfuiyl.,l?at tomes, fprtes de 'per.fonnes, llfland meme

elles

f~rqicot

llP.!.é'\s d'infamie : le fi l.s mE'me peut acct¡.fc;o

íon pere

&

le P,ere a,c.cufer for¡ fils ,

Ou adm'er aJm

po.ür

la

preu.vc

de

Fe

crirne le

té~oi­

goage

~e, ¡oijtes

forres de perfonnes,

m~me

ceux qui

feroient "em1emis déclarés de l'accufé;

mai~

dans

ce cas–

en n'a égard

a

leurs d6poÍitie¡¡ts. qu'autapt

<JUC

la raifotl

&

la

jullice le permeuem: la ,confeJfion ou déclaratiou

d'un accuCé etl fuffiCante daos s:erte matiere pour em-

ROrter

cono~¡nnation

.

·

Tous

' ceu~·

qui oiÍt trempé';jans le crime de

lefo·ma–

jejlé

font punís; & ' me me

ce~~

q'li en ay-#¡t connoif–

fancc oc l'pnt pas revélé, foot également

~oupables

du

crime eje

l~[e·maiefll,

· ·

..

Cel~i

qui ofe atten(er fur la per[qnne .dt¡

r.oi

efl trait6

d.!' parrjeide, pacce que les rol? font

,couÍJd~rés

comme

les peres commun¡ de, leurs peupleS'.

' Le Ceul

d~fi.'eip

d'atteoter quelque chofe

co~tre

l'état

ou comre le punce, .efl puní de

mor~

l<;>.rC¡¡u'tl y en

a

prenve.

'

·

··

On Íient cómmunément que la coonoiffar¡ce du crime

de

lefe·maje(ll

au premier

cl¡~f

apparrieoi au parlement,

les autres chefs font

fe~leq¡ent

réP,utés cas royaux.

Le érime··

1efe:maje(lé

au. preinior

¡:hef

ell puoi de

la mort la ' plus rigoureufe' qui etl d'ctre tiré

~

démem-

bré

a

¡¡narre chevaiJX . .

.

l,.'arr~r · a~

·29

t;Jeptcmbre

IJ9í,

reodq centre Jean

Cha!lel, qui avoit J¡lelfé Henr1

1V.

d'un coup de cou–

teau au vifal(e, le. qéclara atreint

llt

convaincjl du crime

de

lefe·maiefll

di1Ji11~

&

ft'1'11aine

áQ

premier chef, pou•

le

tres·méch~nt

{X

tre~,cruel

parr\!'ide

a¡1~mé

fur la per–

fonne du roi.

ll

fut ¡:ondaO}Qé

a

faire :ur¡.ende honora.

ble & de dire

a

genoux

qu~

:malheuieuCement & prodi·

toircment ji avoit atrenté cet inhumain' & tres-abomina–

ble parriclde, &

blecJ;~

le roi' d1clr¡

;ó~ttel'~ ~o

la _face_,

& par de f'auffes & qa)llnahles inrfruéhqns, ti avoct da

étre permis de tuer Jes rois;

4

'qúfi"Je

rpi

Henri

IV.

lors regnatit, n'étoit poinr en l'ég!ife

il!fqu'~'

ce qu'il

eut l'approbarion dú pape. De la on

le-

condqitit en un

tomb~reau

en la place de

Gr~ve ;

pu

il

fut renoillé au"

bras ·&· au• cuiffes, & fa ri¡ain droite

ter¡~nt

le coutea11

dont jl s'étoit

efforc~·

de s:ommettte ce pardcide, cou,

pée, & aprc!s for¡ corps · tiré

&

déf)l!;mbré avec quatre

chevaux & fes

m~mbres

&

cot'ps

1e!t~s

au fcu & co n–

fommés en cendres, & les cendres ¡ettées

au

venr; fes

bien~

acquis

~

confi(quéi au roi. .

A

vaot ' l'exécur_iott

il

fu~

appliqué

a

la c¡'ueflioQ ·ordinaire & cxrraordinalfe ,

pour avoir révélatiQn

<je'fes' co!lJP,Iic~ .

La cqur

ti~

au tli

!{éfeofes

:i

routes perfo[\nes <le proférer en aucun loeu de

femblables

p~opos,

!efqqels

elle

d~lara

Ccandalcux,

c~ditieux, conrrafres

~

la paiole de Dieu, & condamnt.

comme hérétiques par' les faints decrets.

La maifon de Jeati Cf¡qij'el, qui étoit deva?t la porr_e

des Barnabites, fue raCée; & daos la place ou elle é•o•t

ou éleva une pyramide avec des infcrip!iotls ; elle fut

ab~nue

en

16o6.

·