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LEI

Les motifs incliocnt, mais ne forccnt point. La con•

duite des contiogens efl intaiflible, mais n'efl pas né–

cetfaire.

La volonté ne fuit pas toüjours la décirion de l'en–

tendcment; on preod du tcms pour un examen plus

mtlr.

La quantité n'crt pas moius des chafes rclatives que

des chafes abfolues; aio(i quoique le tem;

&

l'e'fpace

foient des rapports, ils nc fom pas moins apprédobles.

JI

n'y a point de

ft~bílauce

créée, abfolument fans

matiere . Les anges méme y font attachés .

L'efpace

&

la matiere ne font qu'uu. {'oint d'efpace

ou il n'y a point de matiere .

L'efpace

&

la matiere ont entr'oux

la

méme diffc–

rcnce que le tems

&

le mouvcment : quoiquc différens

ils oe font jamais féparés.

'

La matiere n'efl éternelle

&

oécetfaire que dans la

fuulre fupporition de la nécellité

&

de l'éternité de l'e–

fpacc.

Le príncipe des indifcernables renverfe l'hypothefe des

:ttt'lmes

&

des corps limilaires.

On ne peut conclure de l'étendue a la durée.

Si l'univers fe parfeElionne o u

fe

détériorc, il

a

eom ·

meneé .

L'univers peut avoir eu un commencement,

&

ne

point avoir de fin. Q uoi qu'il en foit, il y a des li–

mites.

Le qtonde ne feroit pas fonílrait

a

la toute-puitTance

de Dieu par fon éteroité.

ll

faut remonter

a

la mona –

de, pour y trouver la caufe dé l'harmonie univerfelle.

C'cll par elle qu'on

líe

un état

conf~quenr

a

un autre

amP.c~dent .

Tour étre qui fuit des caufes finales,

el1

libre, quoiqu'il agitTe de conoert avce un l!tre atTujeui,

fans connoitT.noe.

a

des caufes efficienres •

Si l'univerfalité des corps s'accroft d'une force nou–

velle, c'dl par miraele, car cet accroitTemeot fe falt

dans un lieu, fans qu'il

y

ait

diminution daos un autre .

S'il n'y avoit poim de créatures,

il

n'y auroic ni tems

ni efpace,

&

l'éternité

&

· 1'ímmeníité de Dieu cetTe•

roit.

Cclui qui niera

le

príncipe de la raifon fuffifanre, fcra

rédult a l'ab!brde.

V.

Principes du droil

m<tNYel,

[<Ion

Leibnitz . Le

droi• ell une fone de puilrance morale¡

&

l'ot.ligation,

une néceffité du meme genre. On entend par moral

oc qui aupres d'un homme d" bien équi..,ant au natu–

rtol. L'homme de bien eíl celui qui ainu> rous fes fem–

blables, antaot que la

raifm~

le p>:rmet. La juílioe, ou

cettc vertu qui regle le fentiment, que les Grecs ont

d61ignée fous le nom de

philantrupie,

ell la charité

du

fa~o.

La charité ell une bienvcillanee univerfelle

¡

&

fa bienveillance, uno habitudé d'aimer . Aimer, c'eíl fe

réj=:.- du bonheur d'un autre, ou faire de fa félicité

ene partie de la riennc. Si un objet efl beau

&

fcofible

en méme tems, on l'aime a•amaur . Or comme

il

n'y

a rien de

li

parfait que Dieu , ríen de plus heureux ,

r ien de plus puitTant, rien d'aoífi fa($e; il n'y a pas d'a–

mour fupérieur

il

ramour divin . St nous fommes fa–

ges, c'ert-3.-dire,

ti

nous almons D ieu, notlS participe–

rons

a

fon bonheur,

&

il fer-a

le n6tre .

La fagetTe n'ert autre chofe que la fcience du bon–

heur; voil:l. la fource du

d~oit

naturel, dont

ii

y a trois

dégrés: droit ftrla daos la •juílice commutative; équi–

t~,

ou plus ri¡(oureufemem ,' charité daos la juilice dl·

llributivc,

&

piété ou probité daos

la

ju(lice univ.erfelle.

De-lil nailfent les préceptes '(le n'offenfer perfonnc, de

cendre

a

chacun ce qui fui apparrient, de bien vivre .

C'efl un príncipe de droit ílría, qu'il ne fauf of!Cn–

fer perfonoe, afio qu'on n'ait• point d'aElion contre nous

dans la cité, point de retTentlment hors de la cité: de-l a

nait la juOice eommutative.

.

Le degré fupérienr au droit ílria peut s'oppeller

1-

'l";tl,

ou

fi

Pon aime mieux ,

charizl,

venu qui he s'en

tient pas

a

la rigueur du dtait Clria; mais en

co

nfé–

quence de laquclle on •contcaae des obligations

<J.Ui

em–

p~chent

ceux qui pourroient

y

étra iotéreffés

ii

exe

rccr

contre noos u

oc

aélion qui nous

contrainc .

Si~ lo

dcrnier

dé~ré

eíl de o'offenCcr pcrfonne, un in–

termédiaire

eCt

de fcov:r a rous, mais autant qu'il con–

viem il ohacun,

&

qu'ils en font dignes ; car il n'etl

pas permis de favorifer tous fes femblables, ni mus éga-

lement.

·

Oell-lit ce qui conflitue la j\trtice diílributive,

&

fon–

de le príncipe de droit ·qui ordonne de rendro a chacun

ce qui lui ert dü .

C 'cfl (ci qu'il

faut rappeller les lois politiqucs : ces

lois font inOituées dans la république pour le bonheur

des fujcrs ; elles appuient ceux qui n'avoietlt que

le

'Tome

IX.

LE

I

dr?ít, lorf<3u'ils

exí~ent .

des autres ce qu'il étoit juíle

qu. tls

rendttTe~t

¡

e ell a elles a pefer le

mér~te

: dc-lü

nattTent

~es p~tvllege&

.' les. chitimens

&

les

récompeu –

fes. 11 s cnfUlt que

1

équaé s'eo tienr daos

les aftaircs

au dcoit ílriEl,

&

qu'~lle

ne perd de vtie

l'ér,<~lité

na–

tuyclle, ,que dans les cas ou elle y el1 comrainre par la

ra!fon d un plus grand bíen; ce qu'on appelle l'acce–

puon des perronnes, peut avoir lieu d•os la diílribution

des biens publics 011 de& n6tres, mais non daos l'échan–

ge des biens d'autruí.

. Le

premi~r

dégré de

~roit

ou de juílice, c'e11 la ¡.ro–

bl¡é ou la ptété. Le dro1t ílr1d garantir de la mifere

&

du mal. Le dcgré f11péríeur au droit ílria tend au bon–

hcur, mais

i

ce bonheur qu'il nous eíl permis d'obtenir

dans ce monde, fans porter nos regards au-deli; mais

(i l'on fe propofe la démon11ration univerfelle,que tour ce

qui eíl hoonétc ell utile,

&

que tont ce qui ert

deshonn~tc

eft nuiriblc, ¡¡ faut montera un príncipe plus élevé, l'im–

mortalité de l'ame,

&

l'cxiílence d'un Dieu créa,eur du

monde, de maniere que nous foyons tous confidérés com–

me vivans daos une cité tn)s-parlaite,

&

fous un fouvcrain

fi fagc qu'il ne peur fe tromper,

ti

puitTant que nous ne

pouvons pnr quelque voie que ce !bit, échapper

a

fon

autoricé , (i bon que le bonheur foit de lui obéir .

c•ert par fa puitTance

&

fa providence admife par

les

hommes, que ce qui n'ert que droit devlent fair, que

perfonne n'eíl oftenfé ou bletT6 que par lui-mcme, qu'au–

cunc bonne a&lon n'exifle fans récompeofe atTurée, au–

cunc mauvaife, fans un chariment certain; cae rien n'eft

négligé dans cette république du monde, par le fouve-

rain uoiverfeJ

,

.

11

y a fous

ce

polnt de vt\e une juílice univerfdle qui

profarit l'abus des chofes qui nous appartient de dcoít

naturel, qui nous retiene la main daos le malheur, qui

emp~che

\IU

grand nombre d'aclions mauvailes,

&

qui

n'en commande pas un moindre nombre de bonnes;

c'efl:

la foumiffion au grand monarque,

a

colui qui nous a

fait,

&

a

qui nous nous devons nnos

&

le n6tre; c'eíl la

crainte de nuire a l'harmonic univerfelle.

c•en la méme c-oníidération ou croyance qn

lt la

forc-e du príncipe de droit, qy'il fhut bien vivre, c'ell-

3-dire,

honn~tetnent

&

pieufement.

Outre les lois éternclles du droit, de la raifon ,

&

de

la nature, dont !'origine en divine, il en e(l de volon–

taircs qui appartiennent aux mamrs,

&

qui oc font que

par !'autoricé d'un fupérieur .

Voila l'otigine du droit civil; ce droit tient fa force

de celui qui a le pouvoir en maio daos la république,

bors de la républlque de ce

u~

qui ont le meme pou voir

que lui; c'ell )e confentcment volontaire

&

tacitc des

pcuples, qui fonde le droit des gens.

Ce droit n'cíl pas le mc!me pour tous les peuples

&

po)lr taos les tems, du-moins cela n'eíl pas nécetTaire .

La bafe du droit facial eft

d~ns

l'eoceinte du droit de

la nature :

Le droit des gens protege, celui qui .doit

veill~r

a

la

liberté publique, qui n'efi pOÍnt foumtS

a

la plii!I1nCc

d'un autrc, qui peut lever des troupes,

avo~r

de• hom–

mes en armes

&

falre des

tr:~ités,

quoiqu'il foir· lié

a

un fupérieur

p~r

des

obligation~,

qn'il

doiv~

foi

&

h<;lln–

mage,

&

qu'il ait voué l'obé•tTance : de-la les nouon&

de potentat

&

ile fouvcraln.

. •

La fouveraineté n'exclut pnlot une autome fupétteu–

re

a

elle dans la ré'publique . Celui-li ert fouverain, qnl

jouit d'une puitfance

&

d'une liberté cel)e qu' il en di:

autorifé a intervenir aux affilires des nauons par fes ar–

mes,

&

a alliíler daos leurs traités.

11 en efl de la puitTance civile daos tes républiques

libres, corñmc daus la naturc; c'·ct1 ct: qui a volonté

~

Si les lois fondamentales n'ont pas pourvtl dans la ré–

publique

a

ce que, ce qui a volonté, jouitTe de fon droit,

il La vice.

es aaes font des difporitions qui tiellllent leur

effi~a­

clt~

du droit, ou

il

fam les regarder comme des votes

de fait.

.

Les aa es qui tiennl'nt leur efficacité du drOit' .font

ou jlldiciaircs ou

iotr:tjudici:1ires;

ou un feul

y

interv1etH,

ou pluficurs; un feul, cotnme d,ans les teílamcns; plu-

fieurs, comtno d:ms les cooventtons.

.

. .

Voila l'analyfc fuccinte de la philofophte de

Lctbru.tz

:

nous traiterons plu.s au long !luelques-uns d7

(es p~um

principaux, aux dtfférens srucles de ce DtEltonnatre •

Poyc•

ÜPTI~IISME,

RAISON SUFFtSANTE, McNADES,

lsn

1"ScERNADLE, HARMONIE PRÉÉTABLIE,

&c.

.

Jamais homme

pcut-~tre

n'a autant IÜ, aUiant étu?•é.,

plus médité

plus écrít que L eibnitl ; ccpcndam ti n oxt–

Ue

de !ui

a~cuo

corps d'ouvr3gos; il ert furprenant que

1'Allcmagne

a

qui cct homme falt lui feul autant d'hon-

Q q

2.

ncur ,