Table of Contents Table of Contents
Previous Page  315 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 315 / 792 Next Page
Page Background

LEI

r~it"oñ

de ee qni srrive daos ce qui procede d'clle; paf–

five en ce qu'elle fert

rendre raifon de ce qui

~rrive

dans ce dont elle procede. ,

_

Cepenqant commc il y a une infiniré de combinai–

fons

&

de mondes poffibles dans les idécs de D ieu,

&

que de ces mondes il n'cn pcut exifler qu'un, il faut qu'il

y

ait une cenaine raifun fhffi[anre de Con choir · or eette

raifon ne peur c!trc que daos le dirférent degré'

d~

per–

feaioo, d'ou il s'enfuit qne le monde qui ell, etl le

plus parfait. Dieu l'a choiri daos [a fa;1;effe , connu dans

fa bonré, produit dans la pi énimde de fa puiffance .

VoiiJ

edmme L eibnitz. en efl

v en

u

¡¡

fon

.fyflhno d'uptimif""".

Par cctte correfpondance d'unc chofe créée a une au–

tre,

&

de chacune

a

toutes , on

con~oit

qu'il y a dans

chaque fubnance li mple des rappons d'apres Jefquels,

avec une incelligence proporrionnée

a

u toute, une mo–

nade étant donnée, l'univers enrier le [eroit.

U

n'e mo·

nade etl done une efpece de miroir repréfcnratif de tous

tes

~tres

&

de tous les phénomene;.

C ettc id!.

'{U<

la

petitJ

~Jpriu

prendrowt pour

ll1U

vi/ion, efi

c~lle

d'un

homme de génie: pou.r le .fentir,

it

n'>:

ru'

a

'la

rapro–

ch.- de fon pri11<ipe á'e11chaíneme11t

&

de fon principc

de diJ!imilitude

.

S1 l'on con lidere une ville fous différens points, on

la voit différenre; c'ell une multiplication d'optique .

Ainli la mulrirude des fubllanoe< limpies en li grande,

qu'on• cruiroit qu'il

y

a une infinité d'univers difftrens;

mais tte ne (ont que des images runographiques d'un feul

conlidc!ré fous différens afpeéh de chaque monade. Voila

la fource de la vérité, de l'ordre, de l'économie,

&

de la

plus grande perfeaion poffible,

&

cette hypothefe e(t la

feule qui répon

:le

a

13; grandeur'

a

la [age!fe

&

a

la ma–

gnificence de Dieu. .

L es chofes ne peuvent done erre autrement qu'elles

font, D ieu ayant prodnit la monade pour le taclt, le

tout ·pour la m naJe qui le repréfente non· p>rfaitement,

mais d'ane maniere confufe , non pour elle, mais .pour ·

Dieu, fans quoi elle Ceroit elle-me1ne Dieu.

La monade en Jimirée non daos

Ces

rapports , mais

dans fa conooiffance. T'outes tendent

¡¡

un me me but in–

fini. T oures ont en elles des raifons fuffifames de cet

infini, mais avec des bornes

&

aes degrés différens de

perceptions;

&

ce que nous difons des limpies, il faut

l'entendrc: des compofés .

Tout étant plein, tous les .!tres liés, tour mouve–

ment fe rraoliner avec plus ou moins d'énergie

a

rai[on

de la diflance,

lOO!

etre re<;ait en lui l'impreffion de ce

qui fe palfe par-rout,

il

en

a

la ¡>erception,

&

Dieu qui

voit ~tout,

peut

tire

en

un

íeu1

t!:lre

ce qui art"ive en tout,

ee qui y ell arrivé

&

ce qui y arrivera,

&

il en fernit

de me <n e de la monade'

(j

le loin des dillances. des af–

foibliffemens ne s'exécutoit fur elle'

&

d'ailleurs elle en

.6 nie.

·

L'ame ne peut voic en elle que ce qui y ell dillina;

elle ne peut done erre

ii

toures les perfeél:ions.

pare~

qu'elles font diverfes

&

infinies.

Q uoique !'ame ou toute monade créée foit repréfen–

lnthre de l'uoivers, elle l'ell bien mieux du corps auquel _

elle en attachée,

&

dont elle eft l'entét.!chie.

Or le corps, par fa connexion au tour, re;>réfeotant

le tour, !'ame par Ca connexion au corps

&

au tour, le

t:epr6[ente au

m.

.

-

Le corps

&

la monade, Con entéléch<e, con(btuent

ce que nous appellons

l'itre

vivant:

le corps

&

lamo–

oade, fon a1ne, conllitue !'animal.

Le corps d'un etre, foit animal,

Coit

vivant, ell tou–

jours organique. car qn'ell-ce que l'organilation? un af–

femblage

forma~t

un tour relatif

a

un autre. D'ou

il

s'enfuit que les parties [ont toutes repréfeotatives de l'u–

ni.verfalité; la monade par fes perceptions, le corps par

fa forme

&

fes mouvemeos, o u états divers.

Un corps ortanique d'un t!tre vivant ell une forre

de machine divme, furpaffant infinimenr tour automate

artificiel . Qu'ell-ce qui a

¡n1

cmpecher le grand Ou–

vricr de. produire ces tnach1nes? la matiere n'eil-elle pas

div•fible

i

l'infini, n'ell-elle pas meme aauellement di–

vifée

a

l'infini?

Or cette machine divine repréfentant le tout, n'a pü

~rre

autre qu'elle ell .

11 y

3

done,

a

parler

a

la

rigueur, dans la plus perite

portian de matiere un monde de créatures vivames, ani–

m ales, entélécnies, ames,

&c.

11 n'y a done dans l'uoivers rien d'inutile, ni !térile,

ni de mort, out cahos, oulle confufion réelle .

Chaque corps a une entéléchie dominante, c'e!l l'ame

dans l'animal; mais ce corps a fes membrcs pleins d'au–

tres etres vivans, de plantes, d'animaul1,

&·c.

&

chacun

de

ceux-ci a avec fon ame dominante fon cntéléchie.

Tome LX.

LEI

Tous les eorps font en vici(Jitudes des partics s'en

échappent continuellement, d'autres

y'

cntrcnt.

. L'am_e ue change point. L e corps change peu-a-peu;

<1

y a des méramorphofcs , mais nulle métempfycofe

11

n'y a point d'ames fans corps .

·

_Conféquemmen:

'il,

n'y a ni générarion, ni mort par–

falte; tout fe rédUit a des dé veloppemens

&

a des dé–

périffemens fucccffifs.

Depuis qu'il ell démonrré que la putréfaaion n'en–

gendre aucun corps organique,

il

s'enfuir q ue le corps

organique exiil?it a la conception

1

&

que .l'ame occupoit

ce corps préex1llanr,

&

que l'an<mal étalt,

&

qu'il n'a

fait que paroltre fous une autre forme.

J'appellerois

fp<rmatit¡ues,

ces animaux qui parvien–

nenr par voie de conceptinn

une grandeur con!idéra–

ble; les aUires, qui ne paffent poinr íous de< formes fuc–

cefiives, nailfant, croilfant, fom multipliés

&

détruirs.

Les grands animaux n'ont gucrc un autre fort; ils ne

font que fe montrer [ur la !cene . Le nombre de ceux

qui changcut de théatre ell petit .

Si naturellement un animal oe commerce point, na–

rurellement

il

ne finit poinr.

L'ame, miroir du monde indellruélible, n'en point

dét•uire. L'animal

m~me

perd fes enveloppes,

&

en

prend d'autres; mais a-travers

[es

métamorphofes,

il

rene

toujours quelque chofe de luí.

On déduir de ces príncipes l'union ou plótllt la coo–

venance de l'a me

&

d'un corps organique. L'ame

a

fes

lois qu'elle fuit,

&

le corps les ficnnes . S'ils [ont unís,

c'ell par la force de l'harmonie préétablic entre tau«s

les fubflances, dont il n'y

a pas

une feule qui ne foit

rcpréfenrative de l'univers .

Les ames

a~iffent

fel on les lois des cauCes finales, par

des appétirs, par des moyens

&

par des

6

ns ; les corps •

feIon les lois des caufes cfficientes ou motrices,

&

il

y

a, pour ainfi dire, deux

re~nes

coordonnés entr'eux.,

l'un des caufes effi¡:ientes , .J'autre des cauCes finales .

Dcfcartes a connu l'i mpoffibiliré qu-e l'ame donnh

quelque force ou mouvemcnt aux corps, paree que la

quantité de force rene roujours " méme dans

lo

naturc,

cependant il a cru que !'ame pou voir changer la dire–

aion des corps . C e fut une Coire de l'ignorance ou l'on

' étoit de ron tems fur une Joi de naturc, qui vcur que

la

m~me

direaion totale perfévere dans

la

ma1iere .

Avec

cette connoilfance de plus,

&

le pas qu'il avoit déja

fait, il feroit infailliblement arrivé au fyllcme de l'har–

monie préétablie; [elon ce fy!lcmt!, le corps agiíEnt,

comme li par impo(JibJe il n'y ayoit point d'ame,

&

les

ames, comme

(j

par impoffible

i1

n'y avoit poinr dct

corps,

&

tous Jes deux, commc s'ils

infllloient

l'un fur

l'autre.

[/

efi incroynble comment

dntx

lois mlchani–

t¡un, glomltrir¡uement

dlmontrlu ,

J'une fur la

Jomm~

du morevement dans la

natu.re

, l'

arttn:

.{ttr la

direEfion

des partíes de

/11-

matiere, une eu ttn effet fur le jjfihne

áe J'union de/'ame avcc le corps. ]e

~manderois

volon–

tiors

ji

ces Jplculatio>ts phyjico-mathlmati'{Ue5

&

ahflrai–

tes, applit¡tl-rles artx ch,fes intcllellHcllu,

n'ob{cllrciff~ne

pas au lie11 á'éclairer,

&

n'ébranlent pas piHtót la dtflo:–

élion

de~

deu_x fitbflttnccs

u'el/u n'e,n

expiit¡tt~nt 1~

com–

merce

.

D'

aJI/eu1's

,

qttellc Joule d autres dijfíwltls

>ti!

naiffent pas de

ce.fy,

flhn!

Leibt~lit ien,

fur la nntr<re

&

Jur la grace, fui" les droJts d<

.D"",

&

Jttr. les al!JO>IJ

d.s

hommes, fur la v olontl, l,; !Jberte, 1<

b

1~11

&

le mal,

/u

chátimens prl(o>tJ

&

a

venir

!

&c.

Dieu a créé l'ame dans le commenccment , de ma–

niere qu'elle fe repré[ente

&

produit en elle tottt ce qui

s'exécure daos le corps,

&

le corps, de maniere qu'il

exécurc

ro~t

ce que J'ame

Ce

repré[ente

&

veut .

L'ame produit fes perceptions

&

fes appétits, le corps

fes mouvemens,

&

l'aaioo de !'une des !ubrtauces con•

fpire avec l'aaion de J'autre, en con[équence du c?n–

cert que D ieu a ordonné entre eu1 daos la formauon

du monde .

une perception précédenre en la la caufe d'une per–

ception fuivanre dans I'ame. Un mouvement analogue

a

la perception premiere de l'ame, .n la caufe d'un moo–

vement fccond analoguc

a

la fecoode perception de )'a–

me .

1l

[a11t convenir

t¡rt'i/

e/1

drffici/~ á

1

apperc~v_oir

com–

mntt au milteu. ,¡, ce doub/e

chan~eJn~1#,

la

!Jb

,er.tl

de

l'hom'me pmt f• conftrv<r .

L.s

Léibnitiens

pr.!tmd•I1C

t¡ue cela n'y fait ríen; le cJroye t¡tu pounra .

L'ame

&

!'animal onr la meme

ori~ine

q.ue

le mon–

de

&

ne finiroot qu'avec lui. Les ames fpennatiques

de; animaux rai[onnables paffent de l'état d'ame Cenfi–

ble

a

celuí plus parfair d'ame raifonnable .

Les ames en général font des miroirs de J'univers ,

des images repré[entalives des cho(es ; l'amc de l'hom·

me ell

a

e plus un miroir re!'<'éfentatif, une.

im~e

de

íon Créateur.

Q

q

ous

\