LE I
LtThnir:r. ttoit gr:tod jurifcoofulte; le Droit éroir
&
Ce–
ra
lon¡:-ccms l'étude dominante
d~
1'1\llcma,¡¡ne,
il
fe
pri!
IC.uaa
l'ige de vingt ans
3UK
eumcos du doélo–
rot:
(a
jcunelfe, qui auroic dO. lui concilkr la bienvdl–
laucc de la fcmme du doyen de la faculté, excita, je ne
(ais comment, fa mauvai(e humcur,
&
Lé'lbnin. fur re–
fu(é; rmis l':1pplaudiaemcnt !lénéral
&
la méme digni–
té qui luí fut offerte
&
conférée par les habitans <le la
ville d'Aitorf, le vangerenr bien <le cette injullice. S'il
en pennis de juger du mt!rite du candidat par le cnoix
du (ujet de (a thcfe, quelle idée oe fe formera-c-on pas
de Lé'ibnitz? il dl(puta
des ear perplorer
<1'
Droíl.
Cet–
te thefe t'ut imprimée dans la fuite
a
vec deux a11trcs pe–
ríes traités, l'un intitulé,
Specí>nm
Eneyel~pedíd!
in jure
I'aurre,
Specimcn ftrtier,diniJ
fe
u
de111onjlratiopum i11
ju–
,.e exbibilrfm in áo{/riná eondltionum.
Ce mor
E~teyelopldie
avoit été employé dans un fens
plus général par AICledius; cclui-cl s'écoit propofé de rap·
proch~r
les <lifférentes fciences,
&
de marquer les ligr¡es
de communicaciop qu'elles ont entre
~Jies.
¡..e pro¡ec en
nolt plu ;} Léi'bmtl.; il
fétoit propofé de
perfe~ion
ncr l'ouvrage d'Allledius;
il
avoit appell!!
a
fqn fecours
quelques f11•ans; l'ouvrage :¡lloit commencer, lorfque le
chef de l'entreprife, diflrait par les circonrlances, fut en–
tealné
a
d'sutre¡ occupa¡ions' Jllalheurcqíemcnt pour nous
qui tui avons fucceqé,
&
pour qui le Jll/:me cravail n'a
<!té qu'une fource
!lo
perfc!cutions, d'infultes
&
d~
cha–
grins qui fe renouvellent de jour en jom, qui ont com–
mena~
il
y
a
plu~
d¡:. quinze ans,
&
qui oe tiniront
peut-~tte
qu'avec norre VJe.
A
l'~ge
de vingt·deuJr ans
i1
dédia
a
l'éleéj:eur de
Mayence Jcan-Phillppe de Schom born,
:me nouvelle >nl–
'hoJe
d'e~tfoigner
&
d'apprmdre
/"
'Jt~rifprt~dence,
avee
un eatalogqc da phofor
a
defirer danr la
[fÍ<n<e
du
Droit.
11
donn~
daos la méme année
fo11 projet pour
l.z r/forme g(nlrale du e
0
rpr d:e Droít .
La tére de cet
homme étoit ennemie du défordre,
&
il falloit que les
matiercs les plus
embarralft~es
s'y
3rran~earf~or ~n
y er¡–
trant;
il
réunirfoit deut grandes quaJirés pre(qu'incom·
patibles, 1' efprit d'invenrion
&
celui de méthode;
&
l'étude la plus opini4tre
&
la plus
varió~,
en accumu–
lant en lui l¡;s
conuoiiT~nces
les pltiS diípar>tes, n'avoit
stfoibli ni !'un
rf1
l'autre: philoíophe
&
m~thémaricil,!n,
tour ce que ces den• mots
renf~rm~r¡t,
11
l'~roi¡.
11 alla
d'Aitorf
;l.
Nw~mberg
vilirer des favans;
il s'inf,nua
daos une fociété fecrete d'alchimitles qui le prirent pour
:adepre fur une lettre farcie de termes o\)fcur$ qu'il leur
:~dre(l'a,
qu'ils enren<lirent
appar~mment,
mais qu'a!furé –
ment L<f'J'bnit·t n'ernendoit pds. lis le crécrent leur fe–
crétaire,
&
il s'innrui(jr beauc;qup avec eux p<ndan¡ qu'ils
croyoi~nt
s'innruire avec lui.
En
1670
igé de vingt-quatre ans, échappc! du labo–
r:uoire c!e. Nurernberg, il lit réimprim<r
1{'
1rai¡é de Ma–
rius N i1.olíus de Berfello,
de verír prí11eipijs
&
vera
ratÍolte phi/ofophqndi contra p[<J!<fq-phílofophor,
avec nne
préfacc
&
aes notes oñ
il
cherche
a
concilicr l':¡rino–
télifme
~'·cc
la Philofophie rr¡oderne:
c'etl-1~
qu'il mon–
tre qt¡elle di(lance
i1
y a entre les difpurcs de mots
&:
h
f€ience <les chafes, qu'il e!tale l'étude profonde qu'il
avoit faite des
anci~ns,
&
qq'il moqtre 'qu'uqe
err~nr
furannée en quelqnefols le germe d'une \'érité nouvelle .
Te! hOJlllllC en
~ffer
s•on illu!hé
(i:
s'illu!lrcra en difant
blane aprcs nn autre qui
a
dit noir .
11
y
a
plus de mé–
rite
a
p~ofer
a
1111C Ch<>fe
qUÍ n'aVOÍt pOÍnt encare été
remn~e,
qu'l penícr jutle íur une chofe donr on
a
dt!jil
d iCputé: le deroier degré du mérite,
lq vérlrablc mar–
que ¡lu génie, c'en
d~ trouv~r
la vérité fur un fujet
'impprr~m
&
nouveau,
:
'
11 puplia
¡tnc
leure
d, Ariflotele re<mtJo,í/J:u reeonei–
/iabili,
oñ il nfe
p~rh;r avantag~ufemenr
d'Arinore dans
un tem• ou le& CartéOeps foqloient aux piés ce philo–
fophe, qui devoít
~1re
un jour veogé par les Neutoniens.
JI
prétendit qn' Ari!tote contenoic plus de yérités que
Defcartes,
&
il
d6mon~ra
que la philof<;>pltie de !'un
&
de l'autre étoit
<orpufl'l{lairo
&
méehaniquc .
. En
17II
íl
adro(fa
a
l
1
ac¡o,démie des Scicnces
fa thlo–
rtt
du mottvmunt abftraít,
&
~
la foclété royale de
Londres,
fa thlorie
d~t mo11v~me11: con~ret .
Le
Dremier
traité cfl un fytleme du mouverrwnt en
gén~ra(;
le fo–
cond en en une application aux phenomenes de
la na–
ture; .il admcrroit dans l'un
&
l'~otre
dn vujde; il re–
gardott
b
matiere co¡nme une Ci¡nple éten<loe indiff-1-
rentc .•u mou vemenr
&
·au repos,
&
il en c!toit venu
a
Cr?rre que pour découvrir )'effonee de
19
m~tion;
l
i)
fallott y conccvoir une force particulicre qui ne peut gue–
res fe
rendrc
quo
p::sr
ces
1nors,
nulltcm momer.tapeam
fo!f
~arentem re~ordation~,
9uia
cq11att~m
/imul
[1111m
&
ttlunHm
contr11rium 11Dí1
retineae 11./tro mome11tNm , ade11·
LE I
301
'fllt'
&are,zt
r,urA~rí,r.,
fú:fu
11élions:m
palfiottllllZ{Ii~
[Hil·
rum, att¡fle cogJtaltone.
L.: voila rout
''oilin de l'entc!lc!chic d'.'\rinote
de
fon fytleme des monade<, de la fen!ibilité, prop;iéré
¡;énérale de la mauere ,
&
de beoucoup d'autres idées
qui nous occupent :i·pré(ent. 1\u lieu de meCurer le mt¡u–
vemem par le produit de la malfe
&
de la virelfc
il
íubfliruoir
:l
l'un de ces élémeus la force, ce qui
d~n
noit pour mefure du mouvcmcnt le produit de
In
ma!fe
par le quarré de
la vltdfo. Ce f11t-la
le príncipe fur
lequel il ér¡¡blit une nouvelle dynamiquc;
il
fut atraqué,
il
(e
dc!feodi• )lvec vtgueur;
&
la qucn ion n'a
~té ,
hnon
'decide!e, du-moins bien éclaircic d<puis, que p:u des
hommcs qui ont réuni la
M~thap)1 ylique
la plus fubt ile
a
la plus h3ute Géométric.
Poyu. l'artide
FoRCE .
JI
avoit encare fur la Phylique générale une idéc par–
ticuliere, c'ctl que Dieu a fai¡ avcc 1• plus grande éco–
nomie poffible, ce qu'il y avoit de plus parfait
&
de
rneilleur ; ¡¡ en le fondareur de l'pptimifme, ou de ce
fyncme qui femble faire de D ieu un automate dans fes
decrets
~
¡lans
fe~
nélions,
&
ramener fous un aurre
nom
&
fous une forme
fpiritu~lle
lo
fqtfim
des anctens,
ou cette néceffité aux chafes d'cire ce qu'elles font.
JI
el) lnutile de dire que Le'Jmit7. c!toit ttUe mathéma–
ticien du premier ordre .
ll
a difputé
:l
N
euton l'invllnr
tion du calcul différentiel .
Vo1ez. la artider de u Dift.
CAr.9u¡:.
PIFI"ÉRE>iTIEL
&
FLU>PON.
M.
de
Fonte–
nelle, qul parolt toujours favorable
:l
M.
LeibnitL, pro–
nanee que Neutoo en ¡:ertaineiJlent invcnreur,
&
que
(a
gloire
~n
en fílreté; mais qu'on ne peut etre trap
CJT–
COQlpeq loríqu'il s'agir d'inl'J!ntcr une accufauon de vol
&
de plagiar cootre utt pommc ¡el que J.,eipoit1. :,
&
M.
de Fontenelle
a
raifon.
Lclbnit:z. étoit entieremenr neuf dans la haute G
~o
métrie,
~n
r676, lor(qu'il connut! París
M.
Huygem,
qui éroit, apres Galijée
&
Defcarres, celui
.l
qui ccuc
fcience deyoir le plus.
11
lut le rrairé
de PQrQ/ogio ofl'ílla–
tori•;
il
médita les ouvrp¡;es de Pafcal
&
de Grégoire
de
S.
V!ncent,
&
il imagina une mérhode done
il
re·
trouva dans la fuite
d~s
traces profondes dnns Grégori,
Barrou
&
d'autres . C'en ce calcul par lcquel il fe glo–
riñ~
<l'avoir foumis
a
l'aoalyfe des chofe¡ qui
ne~'avoient
jamais éré.
Quoi qu'il en foit de cene hifloire que Leibnir>. a faite
d!! Jes découvertes
3
la follicitation de M" Bernoulli,
il en fílr que l'on apperc;:oit des intiniment petits de dif–
férens ordrcs dans fop
traité du mouvemonr ab!lroit,
publié en 167r; que le calcul
djffér~ntiel
parut en r684;
que les príncipes
mathém~tiques
de Neuton ne furenc
publiés qu'en •68z,
&
que- celuj-ci ni! re,•endiqua point
q:ne découyerte . )\l[ais
N
euton , depuis que f<s
a
mis
eu–
renr éleyé la querelle, n'en
d~meura
pas moins
tr~nquil
k,
comme pieu au milieu de f.r gloir<;.
Lcibnit¡. avoit cr¡rrepr!s un grnnd ouvroge
ti•
la [<im–
a
de
l'infini;
mals il
n'•
pas été · fioi.
De fes hautes fp(!culations il defcendit fouvcnt :i des
chafes d'uíage.
11
propara
da ma,l)íner pour l'lpuifo·
ment der eattx,
qui t'ont aban<lo•mer
qu~lc¡qefois
&
in–
tl!rrompent roujours les tr4vaul des mi11es.
JI
cmploya -une portie de fati tems
&
de fa f<;>rtune
a
1~
contlruéHon
d'une ma<hin•
Rríthmlú~ue,
qut ne fue
entier~ment ~ch9vée
que
clan>
les (!eroteres onnées de
fa vle,
Nous avons montré juíqu'!ci Leibnitz
comme
poc–
te, jurifc;:onfulte
&
matq~maticien;
nous l'allom con!i–
dér~r
comme méraphylicien, ou comme homme remoo–
tant des cas particqliers :i des lois générales.
T out
le
munc;le connoft fon prlncipc de la ra:ron
fuffjC:1nt~
&
de
l'harmonie préérablie, fon
id~o
de la monade. Mats
no~s
n'infltlerons poir¡t ici la·deiTos; nous renvoyons aux dtf–
férens articles de ce Diélionoaire,
&
a
1
1
~xpo!jrion
abre–
gée de la phllofopqic de Leibnit'l., qui terminera cc–
lui-ci.
11
s'éleva en r7rr une di!'pure entre lul
.&
le famcux
M.
Cl~rke
(ur
l'e(pace, le rems, le vuido,
le~ ~tomes,
le nmturel, le furnarurel, la
lib~né
&
1lUtres
íuj~ts
non
moins i¡pportans qu'épineox ,
11 en avoit eu une autre avec un difciple de Socin,
appellé
Wifforatitts,
en 1Ó7r, fur la Trinité; car Leib–
nit'l. étott eucore théologien dans
le fens nriél de ce
mor,
&
publía contre fon adverfaire un écrit intitulé
Sacro·f a118tl TrinitaJ per
110va
invensa
f,gic.e
dtft>ll{a .
C'en roujours le mi'Jlle efprit qui regne dan< les ouvra–
ges de Leibnitt. A l'occa!ion
d'un~
qucnion fue les
m~lleres,
il
propof~
des moyens de
p~rl'rélionncr ~a ~ogr
que,
&
il
expofe les défauts
d~
cQIIe qu'on fmvotr.
11
fut appellé aux
conférence~
qui fe tinrent vcrs le com–
meocement <le
ce
liecle fur le mariage d'un grand prio-
ce