go~
LEI
ce
qtholique
&
d'une princciTe luthérienoe.
•11
releva
M.
Burnct, éveque de Sal isbury, fur les vOes peu exaéles
qu'il avoit eués dans' fon projct de réunion de l'églife
:1nglicane avec l'églife luthérienne .
11
défendit la .tolérao–
ce
d'es religions contre M . PeliiTon.
11
mit au ¡our la
Théc;>dicée .en
1.7 1
t : c'eft une répo11fe aux difficultés de
~~yle
fur l'origiue du mal phyfique
&
du md moral.
Nous devrious préfcntement avoir épuifé' l.;eibnitz;
cependáot
¡¡
ne l'cft pas e\tcote . .
Jl
con~ut
le pro'jet d'uue
l:ittgue philofophique qui l'(lit
en
fociété toutes
les na–
tions: t¡;¡ais il ne l'cxécuta point; il remarqua feulemcnt
1
que de_s
r~avans
de fon 'tems, qni avoient eu la tnéme
1
vt'le que
!U!,
perdoient leur cems,
&
ne frappoient pas
au vrai but.
Aprcs cene C'ba\tc9e de la yie
(~avante
de Leibnirz ,
nous allons paH"er
il
quclques détails de fa vic particu.-
Jiere.
·
11 étoit' de la fociété fecrete des alchimilles ole Nu–
remberg, lorfque M. le baroo de Boincbourg, miniftre
de l'éleéleor de Mayence, Jc'an-Philippe, rencontré par
hafard dans une hótellerie, reconnut fc¡>n mérite , luí fit
<ks offres,'
&
l'atracha
a
fon maltrc . En t 688- l'élc–
aeur de Mayence le tit confeíller de la charnbre de ré–
vifion !le fa chancellerie.
M.
de Boincbuurg avoit
en~
voyé fon
tils
a
Paris;
i1
engar;ea Leibnitz
a
faire
le
:voyage,
&
a
veiller
it
fes affaires particulieres
&
3
la
coa~
duitc de fo(l
~ls.
M. tle Boinebourg mourut en 1673,
&
L oibnitz paífa en Angleterre, ou peu
de
rems apres
LEI
'"' f.1uteuil. rii étudioit des mois eotiers de fuite;
~1
fai–
t<>it des CXtraÍtS
d~ tO~ltCS
fes k<ÍtureS.
1J
aimolt
a
COil–
verfer avec toure forte de pcrfonnes, gens de cour, fol–
dats, artifans, laboureur.s .
-11
u'y a guere d'ignoram dont
on ne puiiTe apprendte quelqtte chofe.
JI
a"noit
b
Co–
ciété des femmes,
&
elles' fe plaifoient .en
1~
fienne .
U
avoit une corrcfpondance littéroire .trcs-étenrlue.
1!
four–
niffoit des vOes
JtUX
fc;avans;
il
les animoit; il
kur
ap–
plaudiiToit; il chériífoit autant la gloire des antres
qu~
la
fi~one.
{1
étoit colerc, mais il revenoit promptement;
il •'indignoit d'abord de la cc;mttaditioo, mais fon fecond
mouvemeut .étoit pltts tran'!uille. Gn l'accu[e de n'a voir
été qu 'un grand
&
rigide obfervatem dtt droit natorel :
Ces
palleurs luí en ont fait des réprimandes publiques
&
inmiles. On dit qu'il aimoit l'argent; il a.voit amaffé
une fomme confidérable qu'il
~eooit
cachée. Ce tréfor,
aprcs l'avoir tourmcnté d'inquiétudes pendant fa vic, fut
encore ftonefte
a
ron hériticre ; cette femme,
it
l'afpeél
de celle riche(l'e, fut fi faific de joic, qu'elle eo moorut
fubitement.
11
ne nous
rdle
plus qu'a expofer les
principau~ axio~
mes de la philofophie de Lelbnitz. Ccux qui voudront
conoo!tre plus
a
fond la vie, les travanx
&
le caraélere
de cct homme extraordinaire, peuvent confnlter les aéles
des f<;avans, Kortholt, Eekard, BariAgios, les mémoire$
de l'aeadémie des fciences , l'éloge de Fontencllc, Fa–
bricius, Feller, Grundm:10n, Gentzkeunius, Reimano,
Collins, Murat, Charles Gundelif-Ludovici. Outrc Tho–
mafius dont nous avons parlé,
il
avoit eu pour intlitu–
teur en Mathématiques Kunnius,
&
en Philofophie Schcr–
zer
&
Rappolt. Ce fut Weigel qui lui fit naítrc l'id<'e
de fon arithmétique bioaire, ou de cene méthode d'cx–
primer wut nombre avec les deux caraélcres
1
&
o.
11 ·
revint fur la fin de
1:~
vie au projet de l'Eneydopédie,
qui l'avoit occupé étant jeuoe,
&
il efpéroit cncorc l'exé–
cuter de concert ovec Wolf.
11
fut chargé par M. de
Montauficr de l'éditioo de Martieo-Copella, a l'ufage
d1t Dauphio: l'ouvragc étoit ach.evé lorfqu'on le luí
vo~
la.
11
s'en manque beaucoup que
non~
ayons parlé de
tous fes ouvrages.
11
en
a
peu publié (éparémcnt; la
plus grande partie en difperfée dans les joumaux
&
les
recueils d'académies; d'ou l'on a tiré fa protogée, ou–
vrage qui n'ell pas fans mérite, foit qu'on le confidere
par le fond des chafes, foit qu'on n'ait égard qu'a l'éle–
vation du difcours .
)l
apprít la mort de l'éleCleur.: cet évenement renver[a
.)es corhmel'!cemeos de fa fortune; mais le dua de Brun–
fwic Lunebo\lrg s'empara de 'tai pendant qu'il étoit va–
,dnt,
&
lé gratifla de la place de con[eiller
&
d'une pen–
iio.n. Ccpendant il ne partir pas fur le champ pour
1'A
t.
leniogne.
11
revint
il
Pads, d'ou il
rctourn~
en Angleterre;
.&
cene fu,r qu'enJ676 qu'il fe rendir aupri:s du duc Jean
-Fredéric, qu'il perdir au .bout de trois ans. Le duc Er–
.neft Augune lut offrit fa proteélion,
&
le chargea de
l'hinoire de
~run,Cwic:
oous avons parlé de cet ouvra–
ge
&
des voyages qu'il occafionna. Le duc Erneft le
nomma c:n 1696 fon confeiller-privé de
jutlice: on ne
croit pas eto Allemagnc qu'un philofophe folt incapable
d'aff.1i¡es. En
1699
l'aca<lémie des fciences de París le
mit
a
la .t€te de fes aiTociés étrangers
o
11 eüt trouvá dans
cetr<: capitale un Cort atrez doux, mais il falloit changer
de religton,
9<
cette condition lui déplut. 11
infpira
it
l'éleéleur de Bcandebourg le deiTein d'établir une acadé–
mie
:l
Berlin,
&
ce projet fut e>écuté en
1700
d'apres
íes idées:
!!
en fut nommé préfident perpé¡uel,
&
ce
choix fut généralement applaudi.
.
Eo 17to parut un volumc de l'académle de Berlin,
fous le titre de
Miftellnnta Berolinmfia.
Leibnitz s'y
inontra fous toutes fes formes, d'hi!lorieo, d'antiquaire,
d'étymologille, de phy!icieo' de mathématlcien,
&
me–
ine d'orau:ur.
l.
Principes des mlditations rationwelltJ
dd
Leibnitz.
11
difoit: la connoiiTnnce ell ou claire ou obfcnre,
&
!:¡
coonoiiTance claire etl ou confu fe ou dillinéle,
&
la
' connoitfance diftinéle etl
o
u odéquate ou inadéquate, ou
, intuicive ou Cymbolique.
Si la connoiiTance eft en
m~me r~ms
adéquate
&
in–
tuitive, elle eft rri:s-parfaite; fi une notion ne fu !lit pas
il
la eonnoiífance de la chofe repréfeotée, elle eft ob–
fcurc; fi elle fuffit, elle ell claire.
JJ
avoit les
m~mes
vñes fur
le~ éta~
de
l'éleéle~r
de •
Saxe;
&
il
méditoit l'établiiTement d'une autre acadé–
mie
a
Drefde, mais les troubles de la Pologne
o~
lui
laiiTerent auGune efpéranee de fttcces .
En reyqt¡cije le Czar, qui' étoit alié
a
Torgau pour le
mariitse de fón tils a!né
&
de Chorlotc- Chríftine , vit
Leibnttz, le confulta fur le deiTein ou il étoit de tirer
fes peuples de la barbarie, !'honora de prt!fens,
&
luí
conféra le titre de foo confeiller privé de jutlice, avec
u¡¡e penfion confidérable.
Mais toute profpérité humaine ceiTe; le roi de PruiTe
!'llourut en 1713,
&
le gmlt militaire de fon fucecífeur
i:!étermina Léibitit'L
a
chereher un nouvel azile aux fcien·
'c_es.
(¡
fe
toyrna du cóté de la cour impériale,
&
ob–
tmt la f'aveur du prince Eugene; pem-etre eüt-il fondé
une académie
a
Vienne, mais la pelle furvenue dans
cctte ville rcndit inmíiCs tops fes mouvemens.
11
étoit
a
Vienne en 17t4 lorfque la reine 1\nne mou–
rut. L'éleéleur d'Hanovre lui fuccéda. Leibnitz fe ren–
dir
a
lianovrc', mais
il
n'y trouva pas le roi,
&
il n'é–
~oit
plus d'igé
il
le fuivre. Cependant le roi d' Angle–
terre :epaffa en Allemagnc,
&
Lcibnitz cut la joie qu'il
defir01t: depuis ce tems
(~
fanté s'affoiblit tOUJOUrS ,
11
étoit fujet
a
la goutte; ce mal luí gagno les époules,
&
une ptifat]e dont un jéfuite
d'ln~olllad
luí avoit ,dont¡é
la receue, luí canfa des convulfions
&
des douleurs exeef–
lives, dont il -mou·rut le r4 N ovembre 1716.
!>ans cet état
11
méditoit encorc. Un moment avant
que d'expirer
il
demanda de l'encre
&
dn papicr: il écri–
vit; mais ayant voulu Jire ce qo'il avoit écrit, fa viie
s'ob(cu.rcit '·
&
i!
celf~ d~
vivrp, ftgé de 70 ans ..
11
ne
fe
marta pom!; 11 éto1t d une complexion forre; ti n'n–
voit point cu de inaladies que quelques vertiges
&
la
¡;:o~te.
11
étOit for¡¡bre,
&
paiToit fouvettt le$ nllits da!]S
Si je ne puis énoncer féparément les
car~cileres
né–
ceU:~ires
de diftinélion d' une chofe
a
une autre, ma con–
ooiífnnee en corifufe , quqique dans la nature la chofe
ait de oes caraéleres, dans
l'énuméra~ion
exacile defquels
elle fe limiteroit
&
Ce réfoudroir .
·
Ainfi les odeurs, les couleurs, les Cwe.urs
&
d'aurcs
idées relatives aux fens, nous font afTe'l. clairement con–
nues ! la ditlinélion que nous en faifons en june; mais
la fenfation cft notre uoique garam. Les cara&eres qui
dillioguent ces choCes ne font pas énonciables . Cepen–
dant elles ont des cauCes: les idées en font compofécs;
&
il fcmble que s'il ne manquoit ríen, Coit
1t
notre in–
telligcnce, foit
a
OOS
recherches, foit
a
IIOS
idiomes,
il y auroit une certaine colleélion de mots dans lcfquels
elles pourroient fe réfoudre
&
fe rendre.
Si une chofe a été fuffifammeor examinée; fi
b
col–
leélion des fignas qúi la dillingue de tome autre eft com–
plexo, la notion que nous en aurons Cera dillinéle: c'efl:
ainfi que nous connoiiTons certains objets aommuns
a
plufienrs fens, plufieurs affeélious de !'ame tout ce dont
uous pouvons former une dé6oitlon verbale; aar qu'ell–
ce que cette détinition, finon une énuniératioo fuffifante
des caracílcres de la chofe?
11
y
a 'c'epeodant connoifTanae diftioéle d'une chofe in–
détiniiTnblc, tomes les fois que cette chofe en primiti.
ve,
qu'clle cft
clle-m~rhe
Con proprc caraélere, ou que
s'entcndant par ellc-m'eme, elle n'a cien d'antérieur ou
de plus connu en quoi elle foit réfolublc.
Dans les notiOt1S compofées, s'il nrrive, ou que la
fomme des caraéleres ne fe faififfe pas
ii
la fois , on
qu'il y en ait quclques-uns qui échappeot ou qui man–
queo!, on que la perception nettc,
gén~ralc
ou partiou•
licre des caraél:cres ,
foit momentanéc
&
fugitive, la
cont.toiff.1nce cft ditlinéle, mais iuadéquatQ .
·
Si