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LEI

Tons les efprits enfemble forment la eité de D leu,

gonvernement le plus parfait

d~

tous fous le monarquc:–

le plus parfait.

Cctte

cir ~,

certe monarchie en le monde moral daos

le monde narurel .

11

y a auffi la mcme harmonie

pré~tablie entre le regne phylique de la nature

&

le regne

moral de la graee, c'en-il-dire entre l'homme

&

Dieu,

eoníidéré, ou comme auteur de la grande machine,

o

u comme fou verain de la eiré des efprits.

Les chafes , en eonféquence de cetre hypothefe, con–

duifent

a

la grace par les voies de la narurc. Ce mon–

de Cera détruit

&

r~paré

par des moyens naturels ,

&

la pnnirion

&

le eharimcnt des efprits aura lieu fans

que l'honnonic ceífe. Ce dcrnier événement en fera le

oeomplémcnt.

Le

Dieu archireéle de l'univers, fatisfera au D ieu lé–

gislateur,

&

les fautes ferom punies

&

les vertus ré–

c:ompenfécs daos l'ordre de la juftice

&

du mécha–

Bifme .

Nous n'avons done rien de mieux

a

faire que de

fuir le mal

&

de fuivre le bien, convaincus que nous

ne pourrions qu'approuvcr ce qui fe paífe daos le- phy–

tique

&

dans le moral, s'il nous étoit donpé d'emb<af–

í'er le tour.

111.

Prin<ipu dt la thlolo¡rit naturtllt dt L libnit1:..

En quoi eonlifle lo toute-puiífance de Dieu, linon dans

ce que tout dépend de luí,

&

qu'il ne dtpend de ríen .

Dieu cfl indépendam

&

daos fon exinence

&

dans

fes aélions.

Dans fon exinence, paree qu'il e!l néceífaire

&

~rernel

.

D ans fes aélions, narurellement

&

mo~lement;

na–

turellement ' paree qu'il en libre; moralemeot' paoce

qu'il n'a poi

m

de:

fup~rieur.

Tout dépend de Dicu ,

&

les poffibles

&

les exi–

{hns .

Les poffi bles ont leur réalité daos

Con

exillence. S'il

n'cxifleit pas,

il

n'y auroit rien de poffiple. Les poffi–

bles fom de roure éternité dans fes idées.

L es exiflans dépendent de Dieu,

&

dans leur exiflcnce

& dans leurs aéliom; dan;

l~ur

exiflence, paree qu'il

tes a

er~ées

librement ,

&

qu'il les conferve

!le

meme;

dans leurs aélions, paree qu'il

y

concourt,

&

que le

peu de bien qu'elles ont vieot de lui .

L e concours de Dieu en ou ordinant

Olt

fpécial •

Dieu fait tout, connote tout ,

&

les

poffibl~s

&

les

exillans . Les

~xiflans

dans ce monde, les poffibles dans

les mondes pof])bles .

La Ccience des exiflans paífés, préfens

&

futurs, s'ap–

pelle

feiencc de vi/ion.

Elle ne

diif~re

point de la fcien–

ce de íimple inrelligence de ce monde, confidéré feu–

lement comrne poffible, íi ce n'efi qu'en méme 1ems

que Dieu le voit poffible, il le voir auffi comm\! pe–

vanr erre créé.

La Coien,·e de íimple intelligence prife daos un feAs

· plus flriél, relarivemellt aux vérités

n~ceífaires

&

poffi–

bles, s'apFel)e

f<imcc moymnt,

relati yement a

u~

vérités

poffibles

&

conringenres;

&

f<ienu dt vijio11,

relative=

menr aux v,¡rirés con¡ingentes

&

aéhlelles.

Si la connoiífance du ·vrai

conni~ue

la fagetre, le de·

ftr du bien conflitue la bonté . La perfeélion de l'enten–

dement déJ'l'od de !'une, la perfeélion de la volonté

d~pend

de l'aurre.

·

La natÚrc de !a volomé fuppofe la liberté,

&

la

li–

berté Cuppo!e la fpontanéiré

&

la

d~libération,

condi–

tions fous lefque!les il y a

n~ceffité.

11

y a

deu~

néceffités,

la

métaphyíique qui implique

l'impoffibilír~ d'a~ir,

' la mqrale qui implique inconvé–

nienr

a

agir plllrót aiufi qu'aurrernent. D ieu n'o pü fe

tr<;)(nper dam

l~

choix . Sa liberté n'en

~(l

que plus par–

falte.

11

y

avort tallt d'ordres pqffibles de chafes, dif–

f~rcns

de ¡:elqi' qu'il a

choi~ .

Louons fa

f~geífe

&

fa

bonré,

&

p'en concluons rren contre fa liberté.

Ceux-la fe trqmpent qui préteodent qu'il n'y a de pof-

fible que ce qui efl , ·

' · · · '

· ·

La volonré efl anté<lédente ou conféquente. Par l'an–

t~cédcnre,

D ieu' veút que tout foit bien,

& ·

~u'il

r¡'y

art pomt de mal; par la conféquenre, qu'il y ait le breh

qui efl,

&

le mal qui ·en, 'paree que le tout ne pour–

roit étre amrement

·. ·

' · · '

· · · · ..

La

vofom~

· antécédente n'a pas fon

P.

leif! flfet ;_

1:<

conféquente l'a.

·

·

La

vo"lon~~

de Dieu fe divife

~neore

en produélive

&

en permrffive.

JI

produit fes aéles,

il

permet les

llÓtres .

· '

Le biet'!

&

le mal peuvent

~tre

eoolidérés fous trois

polnrs de v(le ,' le

mé!aphy'~que

1

'le phyíique

&

le 'mo–

ral. I,.e !Jl.!taphyfique efi

~~lauf

·

~

la perfeélion

&

·a

LEI

l'imperfeélion des ahofes non intelligentes : le phy6gue ,'

aux commodités

&

aux incommodités des chafes in–

tellio¡entes ; le moral,

a

leurs aélions vertueufes ou vi·

cieufes .

Dans aucun de ces cas, le mal réel n'efi l'objet de

la volonté produélive de Dieu; dans le deroier, il l'efl

de fa volonré permiffive. Le bien nalt toujours, mi!me

quand

il

permet le mál .

La providence de D ieu fe montre dans tous les effers

de cet univers.

l1

n'• proprement

prononc~

qu'un d.o-

cret, c'efl que tont f'üt comrne i\ efl.

'

Le decret de D ieu efl irrévocable, paree qu'il a tout

vü avant que de le porrer. N os prieres & nos travaux

fonr enrrés dans Con plan,

&

Con plan

a

ér~

le meilleur

poffible .

Soumetrons-nous done aux événemens;

&

quelque fA·

cheox qu'ils ft'líent, n'accufons point

fon ouvrage;

fer–

vons-le, obéiffon•lui, aimons-le,

&

meuons toute notre

contiance dans fa bonré .

Son imelligence' JOinte

a

fa b

nté,

conflitue fa ju–

flice. ll

y

a des biens

&

des maux daos ce monde, &

il y en aura d•ns l'autre; mais quelque petit que foit le

nombre des élus, la peine des malheureux ne Cera

J'Omt

a

compa¡er avec la récompenfe

des

bien·heureux.

11

n'y a poim d'objeélions pri[es dn bien

&

du mal

moral que les príncipes précédons ne réfolvent.

)e ne penfe pas qu'on

puiíf~

fe

dif~enúor

de croire que

les ames prééxinemes ayent été infeélées daos notre

premier pera.

La conragion que nous avons contraélée, nous a co–

pendam t.itré comme les reflts de notre origine célefle,

la ra!fon

&

la

libert~

; la raifon, que nous

pouvon~

perfeélionner; la liberté, qui ell

e~cmte

de néeeffiré

&

de coaélion.

La futurition des cho('es, la préordioation des évéoe-l

mens, la préfaieoce de D ieu, ne ¡our;:hent pplnt

a

narre

liberté .

1V.

Expofitio11 du priwcipu

'{lit

Leibnin. oppo{a

~

Clarkt dans ftur ilifpNU.

D aos les ouvrages de D 1eu,

la force fe conferve toujours la méme. Elle paffe de la

m•riere

a

la mariere' felon les lois de la naturc

&

l'or–

dre le meilleur préétabli .

Si O ieu produit un miracle, c'en une graee

&

non

un effet de narure; ce n'en point aux mathé mariques,

~ais ~

la métaphyíique qu'il fau t recourir contre l'ím–

prété .

L e J>rincipe de contradiélion ell le foudement de toure

vériré mathérnatigue; c'en par celui de la raifon fuffi –

f•nre, qu'on pa(f'e 'des m1rhématiques

a

la phyfique Plus

il

y

a de marfere dans

!'univ~os ,

plus

Di~u

a pu cxercer

fa

fa~eífe

&

fa

puiífanc~.

!Je vuide n'a aucune raifon

fuffifante.

Si D ieu fait tour, ce n'en pas feulement par fa pré–

fence

a

tout, mais encare

p~r

fon qp!!ration; il conCerve

par la meme aélion qu'iJ

~

prodll ir

e ,

&

les étres,

&

tout ce qu'il y a en eux de

Perft:~ion.

D ieu a tout prévll,

&

fi

l~s 9r!!~tures

ont un befoirt

continuel de fon fecours, 1=e

n'~n

pi pour corriger, ni

pour améliorer l'univers.

·

Ceux qui prennenr l'efpace pour un étre- abfolu, s'em·

barraífent daos de grandes diffio.ultéS; ils admertent

Ull

erre

~terne!.

in

ti

ni, qui n'efl pas D ieu;

~ar

l'efpace a des

parries,

&

D ieu u'en a pas.

L'l'fp~ce

&

le tems ne font que ¡les r¡:lª!ions, L'e•

fpace efl l'ordre des c:o-exiflences; le tems, l'prdro des

fucceffions.

·

Ce ¡¡uí efl furnaturel furpaífe les forces de toute

cr~ature; c'e~

un miracle; une volonté fans motif ert

une chimere' cqntraire

a

la natare de la voloqté.

~

J

la fageífe de

Di.eu

.

L'ame n'a point d'aélion fur le corps; ce font deur

ctres_ qui confp(rer¡t

~n

conféquence des lois de l'b•r–

mome prc!établte.

Il

n'y

a

qu'e .D ieu qui puilfe ajoüter des (orces

a

la

nature,

&

c'!;fl une

a~iorl mir~cttleufe

&

furnaturelle.

Les images dont l'ame

!!~ a!f¡:~ée

immédiarement,

font en l!lle; mais

~ll¡:s

font ¡:oorflonpées avec les aélioos

du corps. ·

·

.

La ' préfence de !'ame au corps n'efl qu'imparfaile.

Celui qui crort que les forcos arfriyes

&

vives fouf–

frent de la diminution dans i'univers , n;.enrend ni les

io'is primirives de la nature, · ni la ·

beaur~

de

l'ceuvre

divine .· ·

·

· ' · · "

- 11'

y

a des miracles, les

un~

gue les anges peuvent

_opérer

," d'autr~:s

qui font

'd~ns 1~ puiífaoc~ ~e

P ieu feul,

cqmme anéanqr

!)U

cré~r.

'

Ce

q~i

efl n!!c_eífaire, l_'eq

~ífentieJiement,

&

ce qui

efl.

COllll!'~ep!

do1t fon exrnence

a

UD

~Ir~ ¡neill~ur,

qui

e{\ la rallan fuffifante des ch<>fes .

·

Les