LEG
On voit par la loi
1
re, au codc
de
nal~<ralibuJ
liberis
qui ell de l'empcreur Con(bmin,
&
par la loi
f
du me–
me tilre, qu'il y avoit do tems de cet empereur trois
autres formes do
llgitimatiun;
la loi ¡ce en indiq¡¡e deux.
L'une qui étoit t)ite
proprio iudicio,
du pere naturel,
c'ell-ii-dire, lorfqQe daos quelqu'aéle public ou écrir de
fa main,
&
muoi de la ljgnarure de rrois rémoins dignes
de foi, a u daos un rellamenr ou daos quelqu'aéle judi–
claire,
i1
rraitoit fon batard d'enfanr légirime ou fon eu–
fant limplemenr,
fans ajouter la qualité d'enfant naturel
comme il ell <lit
da.nsla novelle
117,
cap.
ÍJ;
on fup·
pofoit daos ce cas qu'il y avair eu un
maria~e
valable,
&
l'on n'en exigeait pas d'amre preuve. Cette
/lgiti–
matio"
donnait aux enf:ms naturel> rous les drairs des
enfans légitimes, il fuffifait méme que le pere eí\t ren–
du ce
térnoigna~e
a
un de fes eofans naturels, pour lé–
gitimer auffi tO\IS les aurres enfans qu'il avoit eu de la
roéme
(~otme,
le rout poJlrvu que ce
flit
une
pcrfann~
liQre,
&
aveo laquel!e le-pere
auroi~
pu contraél;er ma–
tiage. Cetre m:tnlere de légitimer n'a poim lieu parmi
naus; la dóclaration du pere feroit bien une préfomprian
pour
l'~tat
de l'enfam; mais il faut d'autres prenves du
mari~g<:,
au que l'enfanr foit en polfeffion d'etre rccon–
nu paur légitime.
L'autre farte de
llgitimation
dont
la
meme loi fait
~enrian,
ell celle qui
f~
fait
per reforiptum principis,
c'ell-i¡_-dire,
p~r
letrres du prince, comme cela fe pra–
tique eocore parmi naos ,
L~
loi
f
qui en de l'empereur Zenan, en
renouvel~
lant \Ule canllitmion de l'empereur Confiantin, ordon–
ne
qu~;
(i
un hotnme n'ayant point de femme légirime,
ni d'enfans nés en légitime mariage, épqufe fa cancu–
bine
ingenu~ don~
il a eu
de~
enfans avanr le mariage,
ces enfan.s fera¡a
:~g!timés
par 1<; mariage fubféquenr;
mais que <:cux qu! n'auroienr poin1 d'enfans de leur con–
cuom.;, nés avanr la publication de cette loi, ne ia1,1irom
pas du meme privilege. leur éra.n[ libre de. cotntnencer
po,r époufer h;ur concubiü.:,
&
par ce moyen d'avoir
des enfans légitimcs.
Ceue forme de
/l~itimatiun
ne del(o
it, comme on
voit, avoir lieu qu'en faveur des enfans n.és ayant la
publicar ion de cette loi; mals jullinien lenr donna plus
d'étendue par .fa novelle
8.~,
cap.
ij.
oí¡ il femhlo an–
~;~oncer
<;ertc; forme d.e.
llgj~imation
pat ma.riage fubfé–
quent, comme s'il en éTon
l'aureur, quo!que dans la
l(érité, elle etl.t
été
im¡údu!re par l'empcreur Canllanrin;
m.ais. J u(linieo. y fi.t
plullen~s
chaQg<;m,ens, <;'efi pourquoi
{1 rcg.ardott ceue fbr me corome
étan~
de ·ron invc;ntion.
C~tte
f0rroe de
llgitimation
en celle qu'il appeJ le
per
ktalia
in{lr.J~menta ,
paree que dans ce cas le feul con–
en\emenr n'étoit pas
f<>~!1tnt
pOl\r la validit<! du maria–
ge, il falloit qu'i.l y edr un
contra~
rédigé' par
~crit
&
des paéles d<Xaux .
ll Qrdonna done que
qua.nd un
hom.meépou.fcroit une
fet~!·T\'l.
libre ou. atfranchie qu'il pou.-oik avair pour con–
cubtne, foit qu' il edr déja. des enfans. Jégitimes, ou qu'il
eO.t
feulement des enfans llil.turels. de cettc; femm.e; que
ces enfans natun¡ls dc;vi<;nd:roiem légiümes
pa~ 1~
maria–
g~
fubféquenr.
La mc!roe chofe a lieu. parmi oaus
~
&
c:omme pour
op_érer cette
llgitimation
,,
il fant que le pere naturel
¡mt.IJ.e cantraél;.er mariag_e a,vec la perfanne
don~
il a eu
<les.
~lJf.ltns;
les.
b~tards
!!.d)lltérins
&
ih.c~~eux
ne pcu–
veut c!tre
légit~més
par ce mayeo, mais,
feul~tmen~
par
~ettr~s
du
prin.ce,·
Néanmoins
fiun homme marié époufoit encore une
feOJme,
&
q9e celle_-
ci
ft\t. d.ans la.
boo.n~
(oi, les, en.·
10 ...
(1)
L"o.n ne
lJC~
dlre que les difpe
nfe• ::ac.cordée& pour le mariage en
cenatns ca• par;· le l.'ape. foient
contrait.CL.au
Concile
de- 'Iirénte.
L~a
Péres du Concile ont ro.ujours
<Tcconnu <L1n'
la
.Perfonne
c!u
eh~(
de
l'Eg:i(e
l'autori1é
Chp¡E;me, qui luj convient
comme
ViQj.
re de _Jcfqs ChrifL
&
n"ont
jamai' pré1endu tellement limiter le
h~v:::.r~~!iq:frp~~·;~, ."~u~ú¡~,q~~
1
ci-it~i'm'e_~C:d:i"~ ~~~ci~e. j:~
dlct ib
l'ont
exprelfément dEclaJ.é
::m
ch:¡e. 2.1.
de
b. XXV.
(e(.
fion en,
ces,
tc:rrn.e• ••
enfin
le faint lynode
dé~lare
qu'eu:
égard
i
·~
la
réfprme
des. ma::un.
ou
a
la
dif<:ipline
eccjJ!(i::~í\ique
il
ef't:
..
convenu, fou.J quelque cb.ufe .
Be.
(ou•
quel termc ce puilfe
~rre,
u
t."'.nt
fou•
le regne
de Pie .111.
8c
de J.ules 111, que fous
cclui
de
"
.Pte.
1
V,
qu:en relles mn1ere.
Jes
d~crc~
ne pourront
enfein:fre
"
l':uuorjcé du Siége ApoA:olique
1 ..
en
copf~qu~ru:e., Je
fainc
&:
mh
x~lé~ Pon~ife
Pie V.
crut,
de
fon devoir d"accorder
diverfe• diCpen–
f~·
de
rnarJage,
quojqU:oppof~e•
en, apparence. aux:
déc~1•
du.tCon ..
cde. de, Trente,
&
cela pour rendre le C31me aox:. coD(ciencet det
CO?f'";té}an,, afin
qu'ils uc {e l,ivr:afi'i>ot poinc
ólU
dc!fefpoír .
C'ell:~ainfi..
~p
en
parle.~
l'allutcini
dan.s fon hiftoire do
C,oncilc
liv.
t.
J.
fiha_p,
~~ ~~ .1;~
la U:gitim:uion des enf:aru
n~s
:&Yaac
gue le ma.riage ffit
~a
Y;.illüle. par,.
J~
di(penft:, lts
¡aeacua
ca clreic Caaenic¡we.
••.
LEG
1.95
fans feroient légitimes,
cap. e:< emore extra qrú filii
fint
lc~itimi .
•
11
y
avoit chez les R omains une cinquieme forme de
ll¡itimat.ion;
c'étoit celle qui fe fait
per oblationem
cr~·
""'; c;'en-a-dire lorfque le batard éroir ag¡¡régé :\
l'or–
dre des décurions ou con(eillers des villes, dunt l'état
devlor ll pénible, que pour les encourager on leur ac–
corda divers priv ilcges, du nombre defquels étair celui–
ci: ce privilege
s'~tendait
auffi aux tilles narorelles qui
épouloient des décuriaos. Cette manierere
de
légirimer
fut introc:luite par Théodofe le Grand, ainll que le re–
marque Jullinien dans fa novelle 89; elle n'etl point en
ufage parmi nous,
La
1/,.(ieimation
par mariage fubféquent, a été admife
par le Droit caoao; elle n'ell pas de drait divin, n'a–
yanr été \ldtnife que par le drott patitif des
d~.:rctalcs,
luivaot un referir d'Alcxaudre
111.
de l'an
1181,
au ti·
tre des décrétales,
qui filii fint legitimi.
Cet ufage n'a mcme pa< été rcc;u daos toure l'Egli–
fe; Dnmolin, Fiera, Selden
&
autres aureurs, alfurent
qtle la
llgitimation
par mariage fubféquent, n'a point
d'effet en 1\nglercrre par rapport aux fucce!Iions, mais
feulemenr pour la capacité d'útre promu aux ardres
facrés.
Quelque difpeofe que la cour ce Rome accorde pour
les mariages entre
~eux
qui ont commb incelles ou adul–
teres,
&
quelque claufe qui fe trc.uve dans ces
difpen~
f<s pal)r la
llgitimation
des eufaos nés de telles conjon–
élions, c;es c;laufes de
légitimation
fant tOUJOors regar•
dées camme abulives; elles font canrraires :\ la difpoli–
tion do concile de Trente,
&
ne peuvent opérer qu'une.
fimple difpenfe
f{«Otld Jpirilualia '
a
l'eftet fenlemcnt de
ren<{re ces eofans capables des minill.eres de 1'Eglife.
Voxez
la M ém,
du clergé,
tom~
V.
pag.
8s-8.
&fuiv.
(
1)
Les empereurs voulant grariflor certaines familles, leur
anr accQrdé la faculré de légitimcr cous
b~tards,
&
de
les rendrQ capables de fucceffions, en déroReant aux lois
de l'emp!re
&:
a
toure~
les
confiitution~
de l empire com–
prifes dans le corps des au;hentiqnes.
lt
y
en a uu exem–
ple fous L ouis de Baviert qua:rieme du nom, lequel
par des. le;tres
donu~es ~
Treme le
lQ
janvier
1330,
donna pouvoir :\ nobles hommes Tentalde, 6ls de G•u–
thie<, Suard
&
¡¡
Maffée,
tils d.Odaxes de
For~rs
de
Becgame,
&
il.
leurs bériüers
&
fuccelfeurs
~o
li¡;ne
mafculinc, <le Jégitimer daQs tome 1' Iralíe tc;utes forres
de batardh meme <;eux defcendus.
d~mcc:lles;.
en forte
qu'ils pulfem erre appellé' aux
fucc;el11on~.
erre inlli–
tués
h~rlticrs
&. rendus
c;ap~b)<s,
de donarion, nonobtlant
les lois
cont~
air.escnntcnues
3UK
:tuthl!ntiqu::s..
Il y a d¡¡ns l'c:m.pire uo titre de comre palatir¡, qui
n'a ríen de "1:oamroun avec celm des prmces pa laPtns du
Rhin; c'ell une dignité dunt l'empcreur décore quclq ue–
fois des gens de l:.etll(es. L'eropereur leur donne ord.i–
nairem.cnt le: pou.vair de fáirc des doéteur<, de créer deo
notaices,, de
légiú.,er
.Ja
báeards
;,
&
u.n auteur qui a
éqrit
..(lli
_les, alfáires d'Allernagne die, que co.mme on
ne refpeéle {'aS. beauca up ces comtes., on fa11 encare
moins de cas de leurs produfr.ans, qui fant fouvent vé–
nales auffi-bien. que: la dignité mcroe.
Üll:
vait daos, les arrees. de Papan'· qn'un de ces· cam–
tes oommé
'Je«n
Nava,~ ,
·
chev.alkr
&
comte p•latin,
fut
condamné R•r arret du patlemenr'd"e TauloulC., pro–
oon.c;é le
:~.s:
Mai 1462,
a
fai:re am<mde honorable,
a
dewander pacdon au roi pour les abus par lni commis,
en o&oyanr en France
Ugitiination,
notariats
&
antres
chafes, danr iL· avoit puiifance du pape contre !'auto–
ricé. du roí,;, &¡que le tout fnt décl:ué nul
&
a
bu~~
a~accordent
point (ur la qacftion
fi
une telle lt!gitimi\tion J'étend
en..
Jeur
faveur aux
biens temporels,
pluficurs. fomenam q)lc
le l'otpe
ne
peuc
écendre cene. faculté hort. de fes E
t...
u.
Jans lefqneiSt il en
a le
droic
cornme
Pdncc~
temporel.
D'amtes
plus
(uhtil..
d~oitlenr
•
que
{i
l'illcgitimité· de
l*"cnfant·
d~pend
de ce que·
fes.
Perc
&
Mere ont.
cu:u
raaé un
M.uinge nul
en
ver!l-'
de
qneltl~e-
loi Ecclé·
fiaftique.
1
Jaq_
u.cJ)e.
ih
ODt,.
CODtfi:Venllo
la.
dt(~C.
du
eape
confid6..
rée
par úne
t
1llion· lég9-le
<"Omme.
;v~n:
:lll)
tems
~e
la.
célébr.atio!l
du
rnari:l!JC,
d
e mernc queC~n
admc!tptt
cene
~ébon,
_daos.
les lot•
P•flliminJNrD..
tcndoít.lemarttlg.e
v.ahd~ .d~ 1~
CC"Iébr:a1on..
6t
don·
noit
:~ux:
en
fans
le.. mi!me
dé
gr.~
,te l~g~urnJté·.
que
li
In
dtf[Wonfe
a–
Yoit effeá:ivcrru:nt-précédé'. Or, Jaos.lc:
Oroit-- civil les
enflns
illc!gi–
times éran
t.
«clus de.s
bie!U.
t
empo,els
par b.
nullicl:
dn
mariage
contraét_é;
cette
ljullité
étant
levé
e
de
la
fai on.
ci-
dcírus
~r
la
diípenfe du
Pap~~
cette
ex_clqJion
n'a plus lieu...
C'el\: de
cene rna–
níére
.;•&_
ncm autrt'ment, qae.-
l'on¡
dit
que
!~ P~pe
rene
éten~e
Ja
Jéroifimation :tux. bicns tempotcls. paree qn tl. difpcnfe de· la lo• Ec–
ci~Gaftique
(ur
la.
quelle
fcroic
fondc!c l"tUégjti.mité . V
oye:.
le
ceJé.
bre
Gonu.Jes
liv. 4•
Decreta~ ~is..
17,
ec...
E"l•ñcara
""'"e.
(amea•
C.anesüR:e•
.. (
w
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