Table of Contents Table of Contents
Previous Page  301 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 301 / 792 Next Page
Page Background

LEG

rcli~lon,

on les verroit changer leurs nl<:urs, ijs per·

dr01eot

un

frein

&

un morif,

lt.

ils fcroient

d~tromp~s .

Si cene rc!igion dlla vraie, il peut s'¡•

m~ler

de nou·

vean1 dogmes, de nouvelles opinions;

&

eette nouvelle

maniere de pcnfer peor

~tre

oppoféc

~u

gouvernement.

Or

ñ

le peuple c!l accoutUlné d'C!>béir par 1a force do

la

religion plus que par cclle des lois ,

it

fuivra le tor·

rcnt

de fes opinions,

&

il renverfera la eon!litotion de

)'~tal,

ou il n'en fuivra plus l'impulfion . Qucls

rava~cs

a'ont pas fait en

V

ellphalie les Aoabatlllcs! Le cartme

des Abiffins les affoibliífoit au point de

les

rendre in_,–

pables de footcnir les travaur de la guerre.

N

e font·ee

J>U

les Puritains qui ont conduit le malheureot <::harles

1.

íor l'échafaut? Les

1

uifs, n'ofoient combattre le jour

du

úbat.

Si le

l!gijlattur

fait de la religion un reífort. princi"–

psl de l'état, il donoe

n~ceífaircmcnt

trop de

cr~dit

aux

pr~tres,

qui prendront bientOt de l'ambition. Dans les

pays ou le

llgijlatt~<r

a

pour ain fi dire amalgamé la re•

Jigion avec le gouvernement, on a vu los pi<!tres deve–

nus importans, favorifer le defpotifme pour augmenter

leor propre autorité,

&

cette autorité une fois

~tablic,

rnenacer le defpotifme

&

lui difpurer la

f~rvitude

des

peuples.

Enfin la roligioo feroit un retrort dont le

légijlateur

ne póurroit jamais pr6voir tous les effets,

&

dont rien

ne peqt l'affurer qu'il feroit toujours le ma!tre : cctte

nifon fuffit pour qu'il rende ifs lois principal" foit con–

ftitutives, foit civiles,

&

leur exécution inMpendante du

culte

&

des dogmes religieut ; mais il doit refpeéter ,

aimer

la

religion,

&

la faire aimer

&.

refpeéler .

(1)

Le

ltgijl.ateur

ne doit jamais oublier la difpofition de

b

nature humaine

a

la fuperllition, il pem compter qu'il

y

en

aura

d~ns

tous les tems

&

chez tous les peuples

~

elle fe m!lera

m~me

toujours

a

la véritablc religion .

Le~

connoitrances, les progres

do

la raifon font les meib

leurs remedes contre cette maladic qe notro efpece; mais

comme jufqu'a un certain point elle

ect

incurable, elle

mérite beaucoup d'iodulgcnce .

La

conduite des Chinois

a

cet égard me parolt

ex•

ce!lente . Des philofophes font minillrcs du prince,

&

les provinces font convenes de pagodes

&

de

dieu~ ~

on

n'ufe jamais de rigueur envers ceux qui les adorent;

mais lorfqu'un dieu n'a pas exaucé les vreux des pe•J·

pies

&

qu'ils en font mécomens aú point de fe permet–

trc quelque dome fur fa divinité, les mandarios faifif–

fent ce momcnt pour abolir une fitperftition, ils brifcnt

le

dieu

&

renverfcnt le temple . (

~)

L'édueation dos enfans Cera pour le

llgislateur

u?

rnoycn efficace pour attacher les peuples

a

la patrie, pour

lcur

infpirer l'cfprit de communauté , l'humanitt! • la

bicnveillance, les venus publiques, les vertus privées ,

l'amour de

l'honn~te'

les paffions miles

a

l'état' enfin

pour leur donner, pour leur confervcr la forre de cara,

Tome IX.

(

1

~~:!ltia~~=m~!~i~~;~~

ie

rJ:~d!; ,:r:~etd~'O:~ti~~~fi~~

(o~o;~~

vernement; (ur

tOIH

s'il ell: que

A:

ion de la

Vt~Íe

rc/igion , 3 la–

qaellc

touce

eré.:Lture doit fe foumettre : car

~ne

religio¡t a

~ur

objct les devoirs de l'homme

enYer•

Dieu . Le LI!Q.islateuf

~u

con –

naire dewu

fonder

fe• loi•

fur

le• masimes

d~

l<t vr.1it:

Rtligion

;

"'

d¡na toute Monarchic oll domine

rcligion

Chréri~nne ,

lo fou·

•crain ne peat :nc1tre en \lfage aucun moyen

~lu•

(ur poar afft:rmir

te

Thr~n.e,

que ctlul de défendre dans fe•

ctau toutet

nouve.tU

e<!'•

de

dogntel 8c

d•opinions

u fait de

rcligion. Jamais l'on n'au ..

roit é(.Jtouv6

dan•

la

wcn~halie~

les

tavage.

&:

les implétb des

Anabaptiftes,

fi

les (ouvcnuns cuCfent Veillé

i

l'tJbfervance de In

'lftaie

religion;

~

orpofé

d~s

le•

commencemen•

let~r

autoricé aux

prt~gcC.•

de cetce mon{hutUfe

b<!'ré;(¡e.

La vraie religion inlf.ire

•u~

peuple.

de.

{c;n~imens

de

re(petl:, de foumiffiolt

&

de

v~n!!

..

ution

poor

leur1 Souverains,

elle

lcur

:~pprend

i

le,

con!id~rer

comme les Hcuten:an• de

l~autorité

de

Dieu,

non

pou~

qu'il Jeur

3.

mi• la force cp main.

mai•

PQUr

ne

poi

m

cnfrcindre fes

préce..

~!:~· ic~r~·.~.

0

rrr~~~~ ~ho~~~~:~ ~c~~~~éTira~~ .

1

~~¡ ar!::ti;:~:

•ienncnt . Mai• a'il a'.agit

de Jonncr

de~

lois

l

de• JlCaples plon ..

1és dUJs le•

t~nébrct

d'unc fautTe religion , le

Icgislateur

Cloit

en

ce

c.as

peor prévenir

la

r~bellion d~

fes

(ujcu

&

pour

foqde:r

folide ..

rucnt

(oa

antorité .

ne

110int

s

'éan.cr

de1 principee de

cene

reli..

á~~~ tl~en~a ;~~;~, ':.~':a~c:r s¿!:é:b:Ce~'d~e ~~~;uli~:t~

1

~~~t~:' r~

U&ioa • qai eA:

la

religion Mturclle, ell:

fi

force

que

les Gcn1il1,

quoiquc

:~.veuglét

par

la

fuper(\ifion • u'ont

pu

ignorcr

f\cxiR~nce

d'une loi.

qui rt¡;te

tOntt'•

let chafes du

w;no11de.

Ciceron

difoit

qu'ellc

n·~toit

poJqt

l'oovr.:tge de1

homme1 ,

mai1

ceh-_i

d'ua Etrc

~ternel

qui

pouverne

cout. cpl;n la

volonté de Die"'

qui

,crmet

ou

d~(cnd

le

bien

ou le

mod

3.vee

une

f:agefiO inlinie..

L'homme

p.utlcipant

CA

qaelquc

f:t;o~t

au

dirc mEme de

Cr)·fi¡lpe ,

Q.

ceue

(ageRe, ne petu

q_uoiqae

libre

en

icoutam

(a

r.aifon. agir

contr.ai

..

remeot

¡

cene lo1 étcrnelle. qui

fe

manifCftc

~

ceus:

mémc qui

"oudroient

la

Clléconn.ohre .

11 fer.t

done

mor.tlement impoltiblc que

t•borotue

puide louer le• iojurc•

faitet

a

cet Eue

Surr~me.

qui gou–

.

~trne

tont; qu'il pnHft! approuv«

te,

:tduhétes, lea Qpin.c', le•

LEG

aerc,

de

g~nie

qui conviene

a

la nation. Par-rout ou

le

l/ghlattur

a

eu foin que l'éducation folt propre

a

iu–

fptrcr

a

fon peuple le caraétere qu'il devoit avoir ce

carallere a eu de l'éoergie

&1

a

duré long-tems. Dans

l'efpace de

roo

aos il ne s'elt prefque pos fair de chan–

gemcnt dans les mceurs étonnantes de Lacédémone.

Chet. les anciens Per[es _l'éducation leur faifoit aimer la

mooarch ie

&

lcurs lois; c'ell fur-tout

a

l'éducation que

les Chinois doivcnt

l'immutabilit~

de leurs mCl!urs; les

Rom•ins furenr long-tems

a

n'appreudre

a

leurs eofans

que

1'

Agriculture, la fcieoce militaire

&

les lois de leur

pays.; ils ne leur infpiroient que l'amour de la frugal i·

té•' de la gloire

&

de la patrie ; ils ne donnoient

a

lcurs

enfans que leurs connoiffances

&

leurs paffioos.

11

y

a

daus la patrie différens ordres, différenres claffcs; il

y

:1

des vertus

&

des connoitfances qui doivenr

~tre

com–

munes

a

tous les ordr<s'

i

toutes les cla!fes; il y a des

vertus

&

des connoiffanccs qui fonr plus pruprcs

1t

ccr–

tains états,

&

le

llgislattttr

doit fairc vciller

ii

ce< dé–

tails imporrans. C'ell fur-tout auJ: prinees

&

atJI

hom–

mes qui doivent tenir nn JOUr dans leurs mains la balan·

ce de nos deflinées, que l'édilcation doit apprcndre

a

gouverner une nation de la maniere dont elle veut

&

dont elle doit l'!tre . En Suade le roi n'ell pas le rna!·

tre de Jlúducation de ron fils; il

n'y

a pas long-rems

qu'it l'aífemblée des états de ce royaume un fénateur

dit au gouverneur de l'héritier de la couroune:

Con–

duife>:. le prit:a da11s la eabmu de l'indigtnce laborieu–

ft:

faitu-lui 'IJoir dt pr¡s

fu

malluurtux,

&

apprtnet.–

¡,~¡

l/Ue u n'efi pas pour fervir aux eaprieeJ d'Nnt dou–

t.af•

u dt fort'IJoraiiiJ 'l"e lts P,tuples dt

1'

Europe Jone

fattJ.

Quand les !oís eon!litutives

&

civiles, les formes,

l'ddncation ont contribué

a

atrurer la défenfe, la fu b–

fiOance de l'état, la tranquillité des citoyens

&

k~

mCl!urs; qunnd le peuple ell auaché

a

la patrie

&

a pris

la Corte de caraaere la plus propre au gouverncmcnt

fons lequel il doit vlvre,

U

s'établit uno maniere de pen–

fcr qui fe perpétue dans l:t nation

¡

tout ce qui rient

i

la eon!litution

&

au~

mwurs paroit Caeré; l'efprit du

p~uple

ne fe

perm~t

pas ci'éuminer l'urilité d'unc loi

ou d'un ufage: on n'y difcure ni le plus ni le moins

de néceffité des dcvoirs, on ne fait que les refpeéter

&

les fuivre;

&

fi on raifonno fur leurs bornes , c'efl moins

puur les rolferrcr que pour les étondre: c'efl alors que

les citoyens ont des

princip~s

qui font los regles de lcur

conduite,

&

le

llgislattur

ajoute

1

l'autorité que luí

donnent les lois celle de l'opinion. Cene amorité de

l'opinion entre dans rous les gouvernemcns

&

les con–

fohde; e'efl par elle que prefque par-tout le grand nom–

bre mal conduit ne murmure pas d'obéir au perit nom•

bre : la force r6elle ell dans fes fujets, mais l'opinion

fait la force dc:s ma!tres, cela cll vrai jufqucs dans les

6tats defpotiques, Si les empereurs de Romc,

&

les fui·

O

o

~

tsns

vlolcnee•, le•

meurtre.,

let viot., la mauvaire foi.

en(íft

toucc:a

tes

:~Aion•

qui ré'pugncnt au

fentimem

qui fui

dl:

inn~

de ce

qa.l

en:

ju.nc

&

bonn~te.

fentimel'\t

qu'il

ticnt des

gr.acc• de fon

Cr-6a..

re•r .

Si

done le

U:¡;i•l.ucur Jan•

l'établiO"cment

c(e

fes lois conR:i–

~utivu

&

civiles.

n'a

point

en

vúc:

cene

loi

~nive,fdle

qui com..

mande

:~.ux L~gislualfl

mtme•.

il

nc pol&rra fe

p.auntir

de.

ré–

voltet

&

des

fél.lition•

du

peuple~ .

q_ui

cntrt~prendront

cout pour

fe

fouft.rairc

a

un joag qu"ils croiront ÍnJunc ou

impic .

u

faaJu donc:

qu'il appuie fes

lois:

far

J.a

r•ligion.

a'il

vc.ut

q•'elle• foie1u oh..

(trvies

&:

dur.ableJ . U

qc

do\~

pu

crai~tJre

q11c

le•

miniA:rc:• de

aue

religion pui(fent

p¿rvenlr

.10

dcfpocifmc.

&.

lui

d.ifputer

l'o–

béiíf.tnce

de•

pcuplet. paree qu'il a en

main cqmme

Lég.id;

ucur

le

VOilVoir

de

l~:t

hu111ilier

&

de

u.werfer

leur-s

dc!1ein•.

Or

puif–

q•e

le

rrinci~l

eRet

de

la

religion eA: de

pon~r

lOUtl!

crl!:.uuru

nifon[\able

~

cendre l

l'~ue

fuprérne

le

cuhc qui

lni

e(\ du.

ou~

ae

pcur en a.ueune (¡¡on

lera

nuilible

au

U&i•latcur

ni

au~t

loÍt,

fi

cellcs.ci

n'ont pour ot>jet quo

l'acili~

&:

la felicité

de•

pcu¡,lc•

;

d'oU

il

s'enfuit que

le•

Joi•

doivent

d01n1

ltur

inrlitution

ne

poiu

1

•écartcr de• maximcs.

~

de•

dogme•

de

l.a

vuie relig1on

révéi~e

ou

:~.u

moin• de• préceptes de l.t

religion

no1turdle .

(WI

(z.)

L'bo(nmC

abanJonné

l

lui

m~mc ~1\'

de

(,¡

D.ature

~rC,.onelin

nus:

Yices,

&

lla

(u¡\Crfiition.

Si

le•

Yicc• r!oublellt

la

fucih~. ~ls

(ont

facilemeat répriml!• pu 1.1

rorcc

des:

loll:

&

Cbmroe

la thvcrlíté

d'opiniont

en _fait de religion

"'e:~

pa,•

moil'~ dt~~gercufe

d.ana

~tat

qQI'

les

vtcet

0\nxquels

et\

cachne

J

human1té • 1l

cel de la vr;,.1e

(cience du

Gounrnement

d'y

~rponcr

la. plu• férieu(e

auec:trion

pour

maintCnÍr l'unÍOO

p.:.rmi

let

fUJCU,

&

rrévtnir le1

fchifn1e1

.1Unt–

CQUrCUrJ

des

tumulte•

&

de• rnolte• .

v.,,~

1•

.,,,

.A

l'4r1irll

H~~:

6

~nd\li~e

de

1

Chinois

qui

rcrmenent

la

pluraliré

de

Idclc• •

d\

tout

i

fait

contraire

i

la

raifon ,

l!c

De

~t

.''cs:cufer

que

par

~e•

gen,~

imbaes des

m~mcs

arrean •

l'on

pO;Uf'fOtt

louer le:•

&.tand:mn•

de profincr de

ccrc.aint

conueccnu

rour

es:1irrer une

(nperftitioft

fi

lc:ur

but

écoi

c

de

rcMetfcr pctl

~

pcu

l'idol.urie ,

&

de

t:oftJulr_e

le•

¡)Cuples

r.ar

dégn~•

i

l'adóraüon

d'un (cul

&::

vrai Oitu ·

P.bu

fi

ce n'e(\

point

11 l'objet

de

Icor eonduite. elle ell d'auunt plut bl.t..

mable.

qu'ellc

rent

bcilcntenc

conduire

l

I'Atbc!ifmc

qui

efl!'ur.

ma!

plut

dangereus:

que

l'ldolauic.

(W)