LEG
i:a
1oi;
s~il
traite J•hotnme avec
or~uei1,
J.-
mérite avee
indifférence, le malheurenx avcc dureté; s'il facritie fes
fujets
¡,
fa famille. les
ti
nances
a
fes fantairies, la paix
a
ti!
gloire; li fa fa veur efl aocordée
i
l'homme qui fait
plaire plus qu' ii l'hnmme qui peut fervir;
li
les houneurs,
fi
les places font obteuues par !'intrigue;
ti
lps imp6t< fe
multiplient, alors l'cfprit d!!·communauté difparoir; l'im·
patience
failit
le citoyer¡ d' une
république ;
la Jan–
gueur s'empare du citoyen de la monarchie, il
chercl)e
J'ént,
&
ne voit ptus qt¡e la proie d•un n,aitre; l'aéH–
vité fe rallcntit¡ l'homme prudent rene oi(jf; l'homme
vertueux n'ell que duppe; le voile de l'opiuion rombe;
les pri"cipes nationaux ne paroilfenr plus que des pré–
jugés ,
&
íls ne font en effet que cela; on fe rapproche
de la Joi de
la
nacure, paree que la législation en blelfc
les droits;
il
n'y a plus de mceurs; la nation perd fon
caro&ere; le
llghlattttr
cll étonné d'c'!tre m¡¡.l fervi,
11
:mgmente les récompenfes; mais cell es qui ibttoient
la
vertu out perdu leur prix, qu'elles nc tenoicnt que de
l'opinion;
au~
paffions nobles qui animoienr autrefois les
peuples, le
llgislat~llr
elf:1je de fubflituer la cupidité
&
la oraime,
&
il
;~ttgmem~
encere dans la nation les vi–
ces
&
l'aviliffemenr. Si dans .fa perver{jcé il
conferve
ces formnles, ces exprell)ons de bienveillance :avec Jef–
quelles leurs pr.éd.éce!feurs annono;oiem leurs volomés
utiles ; s'il conferve le langage d'un pere avec la con–
dl)ite d'un defpote,
il
joue le róle d'uo charlatan mé–
prifé
d
1
abord,
&
J>ienJ<'¡t imit¡!; il
introdui~
dat¡s la na–
rion la faulfeté
&
la perñdie,
& ,
comme die
le
Gt¡ari–
ni
~
vifq
.di
caritti mente d'inpidia.
Quelquefois le
llgis/auur
voit la conOitution de l'érar
fe diiJoudre,
&
le gér¡i¡: des peuples s'ét!'indre, paree
que
I:J
Jégisla~ion
n'avoit qu'un objer,
&
que cet objct
venanr
a
changer, les mceurs d'abord.
&
pientót les
Jois n'ont pd re/!:er
le~ m~mes. L~c~démone
étoif in–
ftitl)ée pour conferver la liberté au mi)ien d'une fouje
de petits
é~ats
plus foibles qn'!'lle, paree qt¡'i)s n'avoient
pas fes Inl:llUrs; mais
il
lui..manqt¡oit de · pouvoir s'ag–
grandir fans fe détruire. L'qb]er d!'
1¡¡
législ:uion de la
Chh¡e éroit la tranquillité des ciroyens par l'cxercice des
vcrrqs douccs: ce grand
cm
pire n'aurojJ pas été )a proic
de quelques hordes de
rartares,
fi
les
llgiJiatf!urs
y
avoiem animé
&
er¡trcJcnu les vertus forres,
&
li
011
y
avoit autant pcnfé
a
élever l'amc qu'a la régler . L'obJet
( 1)
Q.oicoaque eft fufñ(:ammeonr informe!
des lois de la. République de ,
flc:nifc. nc pcat fe difpenfer
d'y
rceonnohr.: lc:s yr¡¡is pcinoipes
d'un gouverncment qui ne te=od
qu·~
actür.:r ame fujeu un
fprt
hcureux.
&:
n:tnquille;
l
les garantir non fcnlement
du jeug de
tollte Domination
étranliérc.
m:~.is
meme de.s
:onemau
d'un
Oefpo·
tifme
inferne ;
i
contenar
un chacun dans
!e• bornes étrohe•
du
devoir p.u
Ja
rígueur
det
lois,
8c ;\
ÍJ1VÍter
en mC:me
temt
tou•
h~•
ordces
de.~
cn:oyens. l acq\lerir
let
venu• qui rendent l'homme
ptile
au pP.blic. réglé
Jans
fes
m•cqu.
&.
fidé le 1
fa patrie . Le
~autR~~~ab~~~~~-a~J~~~ ~~~"~e~;,~¡~:~~~:efoi~~·é~!t,/i~ ~~:rq~~:;~~ ~:
ay
ee un ordre
admiri\ble.
qui
tend
a
étoufter tous
Jes
g.:rrne•
de
dtctimul~tion
oo
d'ambition
qui
pol!rroi~nr
prcndre
racin~
dan• le
co.:ur
d5=-
la Noble!fe. Les Magifh:ln qqe l:t.
'Nobletfe
foqrnir
aux:
Tribunaux.
ne
(ont élps
par le Confeil
SujlrCmc,
que fur
d{:s
prcu–
•e• b,ien conni!cs • de
lcur
inLcgriré •
&.
de lcur
r~putation.
Sur
ceJa
on
peut con(ulter nombre
d'aureor•,
Jc
paruculkrc:ment le
c6-
IC::bre Contarini dans les cinq livres
de l'hi!\oire de Vcnife qu' H
a
donqée au
public.
L~
emploi1
&.
srade• honqrifiquet qne
le
(fou.
veroemcnt
diftribue aux: fqjt:u Ju fecond
ordrc.
funt
aOez connot–
ue
que
(a
conffitution ne .s:end p6int
oi
tenir le
peuplc:
dans
J•c–
fclavage. En
effec-
le
premicr
ordre des
fécr~taires :m'(qnel~
font
conf1.~•
les archi\·e•
pnblic•.
8c.
qlti
ont
(éance
nvec
le.s M::agirtr.lts
~r f-br:~~~te~c &ert~.n~~~~~ op~~%c~dig:~tl:•dC:~~cr~¡~~i;~;JéJ:
Sénat
cf,t
compof¿
Je
ciu:t.fensignobJc:s.
'i-ui onr
connoiJl~.nce
de
tous
les dt'creu
dtt Sé
nat • !!ta nt
pré(cns
a
tomes
les
::aífembléct,
~
2U1t di::libér2tionJ .
CreA:
de:
ce
COrps
'JU'c:ft-
tiré celui qui
a
l'ern
p
ploi Je
Gr~nd
Chancellier de Vcni(c. qui cl't adcnis d.:ans
toutes
1e.s
a.ffaira
les plus
(~e
renes
de
1:~
P.épubliquc .
11
n
le
R<lS
f:ur
tous
lcJ
nobles. cxccpt.é
les Procu,ratcnrs, lSC
r~préfcnte
en quelque
(a~on
le
D.ose
du
Pl·uple.
Ainfi
le
Trilmnal
~es Dott~Hr~ d~
/11.
l•i
qui
rréficie anx: Tuges
fubaherne•
dans
le•
viJic• 8c
licu~~:
(oumis
a
la
•s!puUlique •
8c.
Uuquel
ce• joge• Jé¡tendent dans l'inftrul!:ion.
&:
la
décition des procC• , eC\. campo«:
de
pcrfonncs
ignobl.:• .
ces
cmplois
De
N)U\rant
étre
conférés aux nobles . ainG que fe
rappQrtC Con–
urini
:~u
livrc
f
de ton
hiA:oirc .
Enlín
l
es ~rtifrcs
rnCmt::s
joqitf~nt
fufvaat lelJr
état
de qnel.._¡ue diA:inaion
fuiv3.ntla conftinnion du
G onyerneroenL.
lis font féparé• e n
aut~nr
..tecl:ufes
qu'il
y
:a
de
cort?s
•le
métiers diftércnu.
ptef"-JIIt! chaque
claffe
a
le
<tn)it
de
s'éhrc un
chef
pu
b
veoie
Ju
(crn~in.
Ce•
chefs ont la
facult~
de
jager
dans
le•
petits
différen•
qui
naiflent
parrni les
arti~et
de
lcur
COJ'pt,
&
de lcur
donncr
des réglemena
qn'ils
dqi,ent
ob(erycr.
Voili done un avancement honor..,ble. jufques dans le plps l:!aa or-
~~;::e;2;ii~!:n;~nd~h:'&
4
~::c:~~rr ),":b";l~;éude
1
·:arc::~~\i~na::u~r~~;
d'honneur proportionnés
l.
lcur
éut .
Auffi
voi~-on
,Jnns
ccu e
f~,J
per!:Je Ville
tes
aru
8c:
le• rpaoufac.l:ure4
ponées :tu plut h:tut dé-
fere
m::d~e~~~i~n (;t;:e~~m:~rl~·i:i~~~~a~~;efo~cts f~:C::u~ri~~~ to:~
LEG
de la.
lég!sl~tion
de Rome étojt trop ¡;aggrandi(lement ;
la palX cto•t pour les RomaJns un etat de troublc
de faél:ions
&
d'anarchi~;
ils fe dévorerent quand
il;
n:eur~nr
plus le .mohde
a
domprcr .. 1../0bjet de
la
lt–
glslanon de Vemfe
.ell
trop de tenir le peuple dans l'efcla–
"age ; ou l'a!T)oll it ou l'aviJit;
&
la fa.;effe rant vamée
de ce gouvernement, n'ell que J'art de fe
main~enir
fan s
puilfance
{,¡_
f3DS
VCrtliS.
(
1)
-
S ouvem un
ligislatmr
b.orné délie les
refrorts du
go~vernemen~
&
dérange fes príncipes, paree qu'il n'en
YOit pas alfoz l'enfemble ,
&
qn'il donoe rous les foins
a
la partil' qu'il voit feule'
m¡
qui tient de plu. pres
i
fo.n gout parriculier.
a
fon caradere.
Le conquéram ayide de
eooqu~res
négligera la Jurif–
prudence, le Cqmmerce, le&
A
rts . Un aurre excite la
n•rion au Commerce.
&
néghge
1•
guerre. Un
~roilie
me favorife trop les art< de luxe,
&
les ares utilcs font
avilis, aiofi du recte. 11 n'y a point de nation,
du
tnoins
de grande natÍOn, qui ne puilfc étre
a
la foi
s, fousUll
bon gouverne1nent, guerdere,
cotnt)leu;at)te,
favan.te&
polie . J e vais tern¡iner cet article, ¡:léja trop
long, par
qu¡!lque< rét!exions fur J'état préfenr de l'Europe.
Le fyneme d'équilibre, qui d'une moltitude d'étars
ne forme qu'un feul corps, int!ue fur les réfolutions de
tous les
Ugislater¡rr,
J.,es lois conflitUJives,
les lois ci–
viles
1
l'adminiijration font plus liées aujourd' hui avec le
droit des gens'
l'l:
me me en font plus dt"pendantes qu'el–
les ne l'étoierJt autrefois:
il
n~
fe palfe plus ri!'n dans un
état qui n'intérelfe tous les aurres,
&
le
llgislat,ur
d'un
état
pt¡iff~nt
int!ue fur la deflinée de l'Europe enticre.
f)e
C!'t!C
nouvj:lle
litoation des hommes
il
réfp.lte
pluí¡eurs conféquences ,
.
Par e,;emple, il peut
y
avoir de perites monarchies
&
de grandes rápul¡liques. Dans les premieres, le gouver–
nenl~lu
y
Cera maintenu par des arfociations , des allian–
ces,
&
par fe fy(!eme général. Les petits princes d'
A 1-
l('m>Rne
&
d'ltalie fc>nt ·des monarques;
&
fi
leurs peu–
ples fe lailfoíent de leur gouvernerpenr, ils feroient ré–
primés par le•
fouveraíns des grands états. Les dilfen–
rions, le< partís inféparables des grandes républiques
nc
pourroienr aujourd'hni les affoil¡lir au
poin~
de les cxpo–
fer
a
ctre cnva/Jies : }?erfonne n'a profité des p,uerrcs
ci–
viles de la
~uilfe
&
de la Pologne: plulieurs puilfances fe
!igueroot toujours
cpotr~
ccllc qui voudra s'a¡;grandir. Si
·
l',!':fpa-
(oyerie.
~rolfcs.
brocard•; JCis font enfin le• m:tnllfaet:qret Je
ci–
ro, l'lmprirnerie.
&:
t.ant
d'autres objets que pour 01breger
il
con...
yient
de
palf.:r fous 6lence.
Verroi~-on
t1nt
d'ht:ureux
effeu
dF P:uf..
Jniniftration
~coq.omique
fi
l'objet
polf~iquc
de la
Législation
~toit
d'avitir le
peijple par des
lois uop
féyéreJ
&:
t'il étoit
mépri{é
da.
GouventeQ"enr
l
ne
~omberoit-il
pas d:\ns
le
d~gout ~
dans
l'ina–
~ion ~
Les
ancien1:
Légitlnreurs de
Cef~C
pni1fante Répqbliqae
onr
clonné
toute
Jeur attt:ntion
prinoipalement
a
étabJir
Je hort
ordre
(lan.s I•C::r.u
civil,
8c
dans l'aJminiChation
de
p
A.lX:,
pars:e
qu"il•
connoiOoi~nt qu~
~~~~:e~~;ie~~p:~~~&fé:édie~a~~';'~"[. ·c:~~·:ftr~~
•
n~gli~:a!
0
~~
u .lemem
certe
adminin:r~rion.
ao mQin• en s·occ:ul'ant
par préfé-
~~~J;-;~td7,a~:e~t7~i~~at~~:s' h~u~edé:;:r¡.~fra":et¿:ti¡~re;!up1!, (~~~~
fe~~~ ~~~~re~·e;:;~~y,:iptc~'&Qa¿~~~~r;~~rl~e~ee~~e ~~~ric~:'~~)l;:n;:~
rrie .
I:.cr lois Verriticnnes ortt pruJcmment
llréyenu
ce
Janget.
en
dirigeant 3.
lO\
verm
tour
l'cmploi
d.z
l:t
vie de•
ci.roieus
en
tem•
de
pah-:,
cqmme
e"h
teros
de
gucrre.
C'ect:
pourquoi
la
République
de
Veni(c:
a ru (outcnir
(a
gr::mUt:ur
pendaq~
p.n 6
guntl
nombre
:~~~n:t
5
cft
3
~~;ie~l~~~~n: f~~rt~n~e%~b~\{f~~e~~ t~~~d1e~·;u~~!a~~~=
fidérable
¡¡: t antfur ter
re
que fur
mer. :¡p rapport ' de
fhqntl".
s...
~rlli~o
8t.rl' ltl.rr/,•
GJ'ufti,it~.ni,
:1-pol• Gio'llit.
fl't~t••
811f?b•.
Pillro
GiMp,._
;41Ji . Piruo
GArr..A~ti, B~aut,P•
N•ni.
du
l'cre
.A•drr•
ltf•·
nuru
&.
d'ólutres
cJlcbn:.•
,Ecrivaim qu1 ont
donné l'l}inoire
de=•
gr.::mds
exploiu militaitc.s
de 1.1. Répqblique.
N3.it:1u milieu
des
·rrouble•
li
~ritique•
pour l':nuoricé
publiqu~.
l5c:i ljfavor:lbles
ilUX:
~mptiom
populair:es •
l'univers
a cunnlJ. cqmbicn
!:1 Républiqoc;:
elt
(Qcmidá.bJe
a
(es cnncRlis.
~
en m(!:me ternp• cqrqbien
(3
domtn-n::–
tion
e~
chérie des
t>euples
qui Lui (ont foumis; t:n
cffct.
~:1:1...111
que
d'un
coté
elle étolt
zneqacé~
par
(es cnnemis,
on
VO)'Oit
accou–
rir
fe• fuj eu·
offrant
ñ
la
Noblefic jeur vie.
leurs
fonunes pour
l;;~
défenfe
Ju Gouverncment.
e·
en: nlou
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pai
dc:.¡;
faiu éclat:tOI
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valcoreux Vcnitien.J Srenr- conoohre
qn'ilt
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vilt:oire.
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311
foupen de
t•Etn.~,
dOlOS
la r:ux •
coruroe dans b
sqerre
i
d'unc
l ~gislation
qui a fait
l'admiration
des
l~aif l~t
plus
éloign~s.
l!c
que
queh.¡u.:t-uns
ont
voultt
:\tlop.tcr . L_a
fameufe Yillc de
Nurcmberg,
•er.s
l'anne~
1
f
1
s •
Rerubltque h–
bre
aJnrs,
demanda (olcmncllc;roent
a
la Répub\iquc Jc VeniCc. q•l'el_
...
le
lui
~omm~.Jniqu!l,t
fes
loi•, ce qui lqi fut
ac~orJ~ l~""c
le conle•l
Supre:me . comme le
rappor'c
fitt-Y•
Gi(ljNni•ni
:tu
fit"re
Xl
de fon
hií\qir,: .
Cette
~épubjique
voahtt
ndnptcr •1ne
L.:gi•lnrion
a.l:tn4 .
J~quctl~
Elle rcconnoilloit pour
princi¡~al
objer, le dé:fir
de
Ja.
féhac–
té
&:
de la
trapqutllité de1 Peuples. la (tabilité du
G.o~vernt•mcn~
&
l'arrt de: former
Jes
fi.tjeureb,qu'ih foient p.1r
teurs
~.-xurs_bun'
pour eux: méme•,
Se
ntile.t
~
l'é.tat fott en tcnu de
pa1X
{Qit
du.
~ems
de
guerre.
(W )