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LEG

e'eíl le peuple:

a

V

enife,

it

Genes , e'eíl la nobleiTe;

en Anglercrre, ce (ont les deux chambres

&

le roi .

Tour

Ugislatmr

doit fe propofer

b

fécurité de l'é-

13!

&

le bonheur des citoycn¡ .

Les hommes, en fe réuniffant en fociéré, cherchent

une lituation plus heureufe que

l'érat de nature, qui

avoit deux avantal(es, l'égalité

&

la liberté

&

deux

inconvéniens, la crainrc de la violence

&

la' privarían

des fecours , luir

dans

les beloins néceiTaires, foit dans

les dangcrs. Les hommes, pour fe metrre

i

l'abri de

ces ineonvéniens, out confenri done :\ perd re un peu

de leur égaliré

&

liberté;

&

le

llgillatmr,

a rempli fon

objet, lorfqu'en 1\tant aux hommes le moins qu'il cCl

poflible d'égalité

&

de liberté,

·n

leur procure

le

plus

qu'il eíl pof!ible de fé curité

&

de bonheur.

, Le

llgislatmr

doit donner, maintenir ou chauger des

lois con!Htutives on civiles.

Les lois conílirutivcs font celles qui conílituent l'e–

fpece du gouverncment. Le

llgislatmr,

en donnant ces

!oís, aura égard

a

l'étendue de pays

qu~

polfcde la na–

t ion, á la namre de fon fol,

!

la puiffauee des nations

voifines

1

a

leur génie,

&

au génle de

C."\

nation.

U

n,_petir état doit étre républicain ; les citoyens

y

font <rop éclairés fur

leurs

intér~ts:

ces

iuréri'1s forit

trop peu compliqués pour qu'ils veuillent loiffcr déci–

dcr on monarque qul ne feroir pa> plus éclalré qu'enx;

l'état entier pourroit prendre dans un moment la m!me

imprelpon qui feroit fouvent contraire aux volontés du

roí; le peuple, qui ne peut conílamment s'arr!ter dans

les bornes d'uoe joíle liberté, feroit indtpendant au mo–

ment ou 1l voudroit l'!tre.: cet éternel móeontentemenc

attaché 3.

la condition d'homme

&

d'hnmme qui obéit,

ne s'y borneroit pas aux murmures,

&

il n'y auroit pas

tl'intervalle entre l'humeur

&

la réfolution.

Le

llgislatwr

''erra que dons un pays fertila ,

&

ou

b

culture des terres occupe la plu< grande par1lc des ha–

birans,

ils doivent

~tre

moins j•loux de leur liberté,

'paree qu'ils n'ont befoin que de tranqnillité,

&

qu'ils

n'ont ni la volonté ni le tems de s'occuper des dét1ils

de l'adminifltation. D'aillems, oomme dit le préfident

de Momefquleu, quand la liberté n'e!l pas le feul bien,

oo eíl moins attentif

i

la défendre: par la

m~me

rai-

1ón,

de~·peuples

qui habltent des rochers, deo monu–

g:nes peu fertiles, foot molos difl>ofés au gouvernemcnt

d'un feul ; leur liberté eíl leur feul bien;

&

de plus,

s'ils veulent, par l'indu!lrie

&

le commeree, rempla–

cer ce que leur refllfe la nature , ils oot befoin d'une

extri:me liberté.

Le

llgislatmr

donnera

k

gouverneme~t

d'un feul aux

états d'une certaine étendue: lcms différentes puties ont

rrop de peine

ii.

fe réunir rout-a-coup pour

y

rendre les

révolmions faciles: la promptitude des

réfolutions

&

de l'erécution, qui eíl le grand avantage du gouvernc–

meot monarchique, fait paífer, quand il le faut

&

dan>

un moment, d'une provlnce

a

l'autre, les ordres, les

ch:l.timen~,

les fecours . Les différentes parties d'un grand

état font unies fous le gouvernement d'un

f~ul;

&

dans

une grande république

il

fe former01t néceffa1rement des

2élions qui pourroient la déchirer

&

la détruire : d'ail–

leurs les grands états ont beaucoup de voifins, donnent

de l'ombrage, font expofés

o

des guerres

fr~que.ntes;

&

c'cíl ici le triomphe \dU gouvernement monarch1que;

c'eíl- daos la guerre fur-tout qu'il a de l'avamagc (ur

le gouvernement republicain;

il

a

pouo .tui le fecret,

l'union., la célérité, pGint d'oppofition,

p~:nnt

de

lenteu~.

Les viélolres des Romains pe prouvent nen contre mol;

ils ont foumis le monde ou barbare , ou

divif~,

ou

amolli;

&

lorfqu'ils oot

~u

des gu.erres qui

menoie1~t

la république en danget,

liS

fe h:l.t01enr de enSer un d•–

él>tcur, magi!lrat plus abfolu que nos rois. La Hallan–

de, conduite pendant la pai

x

par fes magiílrats, a créé

des Clathouders daos fas guerres contre

l'Efpagn~

con–

tre la France .

Le

/l~islate~~r

fait >ccorder les

lois civiles a11x

lois

con!litutives' elles ne feront pas fnr bcaucoup de

c~s

les

m~mes

daos une• mon:trchie que dans une répubhquc ,

chcz un peuple cultivatcur

&

chez un penple commcr–

.¡:am; elles changeront (elon les tems, les mreurs

&

les

'fome

IX,

(

1) Si

p:ar

le mot

MlrAII

on emend uoe

lt.égle qui

prefc~it

ce

CJ•i

cll: julle

&

honn~te,

il

e&:

cenairt que

l01

cr~.ature

ra¡(onnable.

e'ett.a.dire )'hornmc, doit dans tou• le•

paya

da.

monde. rigler

fe~

atreélion•

~<

fes aétions, (ur la morale qu'il croit lui fernr de lot

cj~ns

tOI.\\C'

fe•

opl!ration;~;, ~

r,ien

n~

ptat \"en dífpeafer.

AoUC•

LEG

climats. Mais ces climáts ont-ils autant l'infl11ence fur

les hommes que quelqucs autcurs l'ont prétendu

&

in–

fluent·ils auffi peu fur nous que

d':mtr~s aureur~

l'ont

ariuré

~

Cette queílion mérite l'attention du

lll!,i,/ateur.

Parwut les hommes font fufceptibles des memes paf–

flions, mais ils peuveot les recevoir par différentes cau–

fes

&

en différrntes manieres; ils peuvent recevoir

les

premieres imprcf!ioos avec plus ou moins de fenfibilité ·

&

fi

les climats ne mettent que peu de différeoce dan;

le genre des paflions, ils peuvent

en

mettre heaucoup

dans les fe11farions.

.Les peuoles du uord ne re9oivent pas comme les peu–

ples du midí, des impref!ions vives ,

&

dont les efiets

foot prompts

&

rapides. La con!litution robuflc , la

chaleur concentrée par le froid, le peu de fubflance des

alimens font fentir beaucoup aux peuples du nord le be–

foin public de la faim. Dans quelques p1ys froids

&

hu–

mides, les efprits aním1ux font engourdis,

&

11 faut aux

hommes des mouvemens violcns pour leur faire fentir

leur cxiflance.

Les peuples du midi ont befoin d'une moindre quan–

tité d'alimens,

&

la narure leur en fournit eu ahondan–

ce;

b

chaletlr du climat

&

la vivaciré de l'imaginarion

les épuifent

&

leur reod le travail pénible.

11

fant beaucoup de travail

&

d'indu!lric· pour fe

v~rir

&

fe loger de m1niere

i\

ne plS fouffrir de la rigueur du

froid;

ti

pour fe g>rantir de la chaleur il nc fam que

des arbres, un hamac

&

du rcpos .

- Les peuples du nord doii'Cilt ccre occupés dtt foin

de

fe procurrr le néceffaire,

&

ceux du midi fenrir le be–

foin de l'amufemenr . Le fam.oíede charie, ouvre une

caverne, coupe

&

tranfporte dll bois pour entrerenir du

fe"

&

des boirions chaudes;

il

prépare des peaux pour

fe

v~rir,

tandis que le fauvage d'Afrique va tour nud,

re defaltere daos une fonraine, cueille dn fruit'

&

dort

ou danfe fous !'ombroge.

La vivacité des fens

&

de l'imagination des peuples

du mldi, Icor rend plus néceffaircs

qu'aux peupl<s dll

nord les plaifirs phyfiques de l'amollr; mais dit le pré–

fident

de

Montefquieu, les femmes, chez les peuples du

midi, perdant la beauté dans

l'ige ou commence

la

raifon, ces peupl<s doivent faire moins entrer le moral

dans l'amour, que les pcuples du nord, ou

l'ef~rit

&

la raiíOn ,accompagnent la beauté . Les Caffres, les peu–

ples de la Guianne

&

du Bré!il fom travailler lenrs fem–

mes comme des

b~tes,

&

les Germains les honoroient

comme des divinités.

(

1 )

La vlvaoité de chaque impreflinn,

&

le peu de befoin

de retenir

&

de combiner 1curs idées, doivent c3tre cau–

fe que les peuples méridionanx anront peu de fuite daos

l'efprit

&

beaucoup d'inconféquences; ils font conduits

par le moment; ils oublient le tems,

&

facrifient la vie

a un feul jour. L e caraibe pleurc le foir du re¡:ret d'a–

voir vendu le marin Con

lit

pour s'cnivrer d'eau-dc-vie.

On doit dans le nord , pour pourvoir

~

des befoin;

qui demanden! plus de combinaifons d'idées, de perfé–

vérance

&

d'induílrie,

~voir

dans l'efprit plus de fuitc,

de regle, de raifonnement

&

de raifon; on doit avoir

dans le midi des enthonfiafmes fubus, des emportemens

fougueux, des terreurs paniques, des craintes

&

des efpé–

rances fans fondement.

11

faut chercher ces

inftuenccs du climat che'l de;

peuples encare fauvages,

&

dont les uns

foi~nt

litués

vers l'équateur

&

les autres vers le cercle

polat~e.

Dans

les climats tempérés,

&

parmi des .peuples q m ne _ront

diílans que de quclques degrés, les mfiuences du c·l'lrnat

font moins fenfibles .

·

Le

II¡Jsl•l•ur

d'un peuple fauvage doit avolr beau–

conp d'égard au cli:nat,

&

n·élifier fes effets par la lé–

gislation, tant par rapport anx

fubliftances: aux .com–

modítés, que par upport ,aux

~'7"'·'.

11

n

'f

~ po~nt

de

olimat

dit M. Hume ou le

l<gulatmr

ne pmffe <:tabhr

des m:..urs fortes,

pur~s,

fublimes, .foibles

&

barbares.

Dam nos pays, depuis longtems pohcés, le

f1glll"""",

fans perdrc le chmat de

vll

e,

aura plus .d ég1rd

am.:

préjugés, aux opinions,. a.ux

mrem~ ~tabl~s;

&

íelon

que ces mreurs, ces o.p:mons, ces

p_rc.:~u~es

réprmdent

a

fes dcffcins ou lcur font op.pofú. 11 dOit les combat-

o

o

tre

ment

il

éprouura un uouble intirieur par

let

r.,~th

qu'it

~or:t

coru ...

mife

1

cu

il

dena corabattre

fa

prorre confcaence , qut ne

pellt

s'cm~cher

de

r~clamer

conrre

(

e, atl-ion.

!l en unt qn'elleJ (eront.

contraire.s

30 ,_

principe• de ceue.

mou

.le. qo'il ccoit

etrc

la

r.é–

gle

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(11')