Table of Contents Table of Contents
Previous Page  294 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 294 / 792 Next Page
Page Background

LEC

C'eft particolierement fitr les grandes módailles grec–

ques qu'on trouve les pofitions de

llgmdu

les plus bi–

farres, fnr-tout quanj

il

y a plus d'un cercle.

ll

n'eft

point de maniere de placer, de trancher, de part3ger les

mots

&

de féparer les lettres que l'on n'y rencomre:

ce qui donne bien de la peiue

a

ceux qui ne follt pas

.alfez

i~telligens

pour les bien

dém~ler

.

On pourroit

~rre

trompé

a

cerraines médailles

ou

la

llgende

ell écrite

a

la maniere des Hébreux, les temes

pofées de la droite

a

gauche . C elle du roí Gelas ell de

cette forte

3:AA¡¡~.

Quelques-unes de Palerme

&

d'au–

tres de Céfarée, c'efl ce qui a fait croire

a

quelques–

\lns que J'on avait autrefOÍS nommé

C /fa•ée,

A<Ae••,

au

Ji

eu de

Flavia,

eAA •

La médaille de Lipaci eft du mé–

rne genre; on

a

été long-tems fans l'entendre, paree

qu'on y lit m.t. pour Am.

11

ne paroit done pas que les anciens ayent fuivi de

regles fixes dans la maniere de placer les

llgmdn

fur les

rnédailles,

&

de plus toutes leurs médailles n'ont pas

des

llgendes;

car encare qu'il foit vrai que la

l!gende

eft !'ame de la médaille, il fe trouve cependam quelques

corps fans ames, non feulement daos les confulaires,

mais auffi daos les impériales, c'en-a-dire, de¡ médail–

les fans

ll¡,ende,

ni du cóté de la téte

1

ni du cóté du

revers; par exemple, daos la famille Julia, la

t~te

de ]u–

les fe trouve íi>Uvent fans

/lgende.

On voit •tlffi des re–

vers fans

llrrende,

&

fur-tout dans cette

m~

me famille.

Une médallle qui porte d

1

un cóté la tete de la Piété

avec la cigogne,

&

de l

1

autre une couronne qui enfer–

me un bhon augural

&

un yafe de

fa!=.rific~teur

1

eft fans

aucune

llgende.

Il

s'en trouve qui ne font que demi-animées, pour

parler ainli

1

parc;e que 1

1

un des cótés eft fans

llgende,

tamót celui de la rete

&

!antót cetuí du revers. Nous

avon5 plufieurs

¡~¡es

d

1

Augune fans ínfcríption, com–

me celle qui porte au revers la ftatue équeflre q\}e le fé–

nat 61 ériger en fon honnenr

1

avec ce mot,

Cú![ar

Di–

vi filius.

Nons avons auili une infinité de revers fans

llge11de'

quelquefois meme des revers confidérables pour

la

liogul~rité

du type,

&

pour le nombre des figures;

je

croi~

qu'on peut

me~tre

dans ce nombre "ceux qui ne

portet¡t qlJe le nom du monétaire, ou le limpie

S. C.

puifq\IC ni ce nom, ni ces lettres ne cootribu'ent en ríen

a

expliqu"er )e 'type . Telles que font trois ou quatre bel–

le¡ médaílles de f'ompéel avec des revers tres-curieux,

c¡ui n'ont"que le nom "de

M. Mí'naeiru Sabinus pro'{ue–

ftor

;· T¿eu_x de Jotes

C~íar,

dont !'une chargée d'on glo–

be, de fa1fceaux

1

d'une hache

1

dlun caducée

&

de deux

máins jointesl n'a que ' te nom

·L:

BHc& .'

L'autre qÚi

porte une aigle mílitaire, une figure affife ieoant urie

braoche "de ·laurier ou d'oliyier, ··couronnée par derríere

par une Viél:oire en ·pié, n'a que

~x

:S:

C.

Une de Gal;

ba,

~ont

le revers en une allocution de

li'l

figures, que

quelques-uns croyent marqner l'adoption de -Pí(bn, fe

trouve ·auffi fam aucune

llgende.

Les favans diétnt que

le ,coin

"e!t

Jnodeme

1

&

que la véritable médaille por;

le

.11/ocutío.

· · ·• ··

· · ·

.. ·

'

·

f'our 'ce!les qui fe trouvent avec les feotes

llgendn

fans téte

1

o'n les met' daos la claffe des inconnues ou

des

Ól~daiJJes

incertaines

1

&

011

les abandonne

OUX

C007

jeélures des lavaos.

Voyn

MÉDAILLE

fant té

te.

11

manq_uerqit quelque chofe d'importaot a ce di!cours

1

fi

Je ne d1fois ríen des deux lan¡:ues favantes, la latine

&

la greque

1

dans lefquelles foot écrites les

llgendes

&

les infcriptions des médaíllés . aritjques·. . .

..

Mais je dais obferver d'abord que la laogue ne fuit

pas toujours le pays, puifque nous voyons quantité de

médaille~

impériales frappées en Grece ou dans les Gau–

~es

1

dont les

"llgendet

font en latín; car "le ·latín a tou–

JOurs été la langue dqminante daos tous les pays ou les

.Rom•i:1s ont été · les maltres;

&

depuis inéme que le

latm efl devenu une langue morte, par la dellrutlion de

la

monaic~ie

romaine', 1l ne laiffe pas de fe co.nferver

pour tous les monumens publics

&

pour toutes les mon–

n.oies confidérables daos tous les états de l'Empire chré-

tten.

·

11 y a des médailles frappées daos les colonies, dont

la. té'C "porte l'iofcription en latín;

&

le revers l

1

infcri–

pu~m,eo

grec. Le P. Jo)?ert parle d'un Hollicien M. B.

qut

dUO CÓ[é

pOrte

Td.fcrc:touc&i\tv~ ·

OO''T',),.&,.C JtcnmTOC',

3VeC Ja

tete du prin'ce

rayonn~e,

&

'di"

l'au'tre cóté.

Col.

P.

7'.

C ,zf.

M etr.

La téte dú génie de la ville efl furmonté

d' un petit chacd .u tout entier · c'eft Céfarée de Paleflí–

ne. Eufin, les médailles,·

do~t

les

ll~endeÍ

font en deux

Jangues diffé rentes, · ne font pas 'extreníement ·rares ·

~~moin celles d' Amioche

1

"ou ·t'on· trouve des

légend;s

la–

tines du có té a es téies de Ctaude

1

de NérÓn·

&

de

§al~a

1

&

des

légmd~s

greques

~u ~ev~rs :

·

·

LE G

Le grec eft, comme je l'ai dit,

i

1

antrc

lan~oe

fa van–

te dont on s'e(l fervi le plus noiverfellement fur les

m~dailles. Les Rom1ios ont tou¡ours eu du refpeél pour

cette langue,

&

fe font fait une gloire de l'entendre

&

de la parler. C'eft pourquoi ils n'ont pas trouvé mau–

vais que non fealernent les vil!es de l'Orient, mais ton–

tes celles

ou

il y avoit eu des Grecs, la confervaffeot

fur leurs

m~dlilles

. Ainfi les médailles de Sicile

&

de

plurteurs villes d'ltalie; celles des Provinces,

&

de tour

le pays qu'on appelloit

la gra,de Grece,

portent tomes

des

llgendes

greques,

&

ces Cortes de médailles f•>nt une

partie fi coo6dérable de la fcience des Antiquaires, qu'il

eft impoffible d'étre un parfait curieox,

li

l.'on n'entend

le grec comme le latín

1

&

l'ancieone Géographie autii–

bíen que la nouvelle.

U

ne nous rene plus, ;:>our completter cet article

1

qu'a f1ire quelques obfervarions fur les lettres iniciales

des

llgendet

.

t

0 •

11

paroit qu'a proprement parler, les lettres inicia•

les font celles quí étant uniques, lignifient un mot en•

rier. Des qu'on en joint plufieurs

1

ce font

d.es

abbré–

viations

1

&

non pas des iniciales:

P. P.

Aux.

fignifie

Perpettms Augujhu

par abbréviation;

7'.

P.

lignifie

tri–

bunitia

pot~(late

par des initiales:

'I'r. Pot.

le dit par ab–

brcviation:

V.

P.

exprime

vota populi

par initiales :

Vot.

Po.

par abbréviation. Or daos

m;t

gr.and nombre de Jet–

tres, il n'eft pas

~ifé

de deviner ce!les qui doivent étre

jointes enfemble,

&

celles qui doivent demeurcr feu les ;

&

je.

n~

crois pas qu'on puí!Je donner

Cur

cela de regle

certa1ne,

2.

0

."

L'ufage des lettres initíales eft de tous les tems .&

de toutes les. natioos dep¡;tis qu'on a commencé a écri–

re. Les Latins

1

les Grecs, les fiébreux, s'en font fer–

vís, témoin l'arrét fatal qtli fut prononcé au roi .Balta–

zar par trois lettresinitiales,

fV!a,,

Thau, Phe

1

que JJa–

niel feul put expliquer,

hJane, 'I'huel, ?bares.

On en

a faft ufage p•iocipalement fur les ll)édailles,

ii

caufe du

peu d'¡:fpace qu'il y a pour exprimer les

llgewaes

1

l<t

multipli¡:ité des prénoms, des furnoms

1

des

~itrcs

&

de¡

cl¡arges

1

n'a pu fe marquer autrel))ent,

.D9\l

pas méme

fur .le

G: B.

La néceffité a été ei¡cqre pJifs grande

dans les loQgues infcriptions; ¡:'eft pourquoj

).l

n'eft pas

pqllible de dqnoér aucon précepte: la vue feule <je plu–

lieurs ll)édailles

&

des infcriptions, o

u

les mots fe lifent

tout au long

1

en peut facil \ter la .connoilfance. J\.inli

perfonne ne doute que

.y,

C.

ne tignifie

[e'!atrft .<•'!frtl–

to

1

&

que

S.

p.

!2:

R.·

ne lignifie

Hnat~u,

populufqtu

romanus.

On convient aaffi que

l. O.

M.

veur dire

'}o vi optimo',

ma.Xi

,;o·;

:mai~

on n'eft pas·

cf~cyOrcj

fue

1

1

interprétation de ces deax lettres

~-

1!.

qui

p~uy~nt

§ga–

lernent fignifier a,,uc

1

x.,.,J,

Efourt•c ,

ou

tl.o)'p.&-r'

B•«t;ti"-',

OU Oi,.Ctu Eu;t•) ,

tribunitia

potdJat~, J~fr~to

pr.o-pincz"oe

t

voto

pt~bliro.

·

· · · ·

·

· 3°.

Si l'on avoit toujours ponéloé .exaélement les Jet–

tres iníriales,' it "fero"it' aifé dé .les reconnoitre,

&

de di–

ftinguer quan d íl en .fa

m

'joiodre quelques-unes enfemble

pour un meme mor: mais paree qu'on

~

fquvel),t négli–

'gé de le faire; p:irticulieretpe\)t daos le bas empire

&

fur

les perites médaílles; on n

1

.y trouye pas •'la ll)eme

f~cili­

té. On dit," faos fe trorriper;

D.

N.

V.

L. Licinius:

dordinus

nofle;.

·

Val~riut - Lichti~111u· ·~icinius; mai~

il

faur fayoir d'ailleu"rs que

[JD.~NIOVf:lO!NV,jVG

&

,C

lES.

tur la

médail.le

ou les deux l:!ufles font affrotl·

tés

1

(igniñe

"Jomini 11ojlri 1ovi Li<inii inviéti ArJguftus

&

Cutfar.

De:la eft venue la li(>erté qu'on s'ell !lon–

née de preodre poui des lettres iniciales "cel!es qui pe le

font point

1 .

& de faire plufieurs mots d'uo feul : dan¡

.Con.

Con/Jantinqp~li,

on yeut

~rouver cfvtfat.~!

gm11es

Narbo,cnfet

1

&c. ·

4°. ]e crois qu'on peut donner pour

COIJ~ant,

que

tootes les fois que' pluf¡eurs

}et,t•re~

jointes enfem.t¡le. ne

forment aucun mot iqtelligible,

il

faut conch,1re que ce

font des 'ioitiales;

&

que· lnrfque 'tes mots ont quelques

fens,

iJ

ne faut pas les féparer pour en faire plufieurs

mots.

·

··

'

·

·

:f

0

Quand plufieurs lettre$ ne

peuy~nt

formeF aucuo

mot,

&

que ce foot !=laireíneut des lettres initiales ,

il

s'agit d'en découvrir la figl)ification. ·La difficalté ne

confineroit pas tant ·

~

gonÍ)er "un ·fens aux

·ugendu

les

plus

embarraffao~es

1

pl!ifqt¡li¡ fuffiroit pot¡r ceJa<!' fe li_–

v~er

a to_utes. les

co¡-¡jeélur~s

qui ¡>euyept s'<?ffrtr

a

l

1

efpr!t

d un

atltlqua~re

exercé

&

ingénieux. Mats tl ne ferott

pas

li -

aifé de . faire adopter ces conje§h¡res . par des per–

fonnes accqutumées a demander ¡les

preuve~ d~

ce qu'on

préten<j leur perfuader; aoffi la ph1part des explicatioos

paroiffem· peu vraiffeinblábles au plus grand nombre des

S~vans.

C'ell ainfi que la priere

a

Jefus-Chrift

1

que le:

P. Hardouin trouvoit le fecret de Jire fur la médaille

.

.

.

~~