LEG
LE'GATAIE.E,
C.
m .
(']ttri{prttd.)
efl cclui
jllnquel on a laiffé quclque chofe par tellament ou co–
dicilc.
Le
llxat¡úre
univerfel cll ceJui auquel le
tefl~reur
a
lé~ué
tous Ces biens, ce qui ell néanmoios toujours re–
firaiot aux biens difponibles.
Le
llgataire
parriculier *!Cl cclui
~uquel
on
a
fair un
limpie le¡:s, foit d'un corps certain, foir d'unc cerraine
íommc ou quantiré
pe
meubles , d'argent ou autres
chofes.
.t.n pays coutumier les
llgatairn
univerfels ticnnent
Jieu d'héritiers, cependant il> ne font pas failis
par
la lol
ui par le tellamel)t, tour legs étant fujet
a
délivrance.
Le
llgataire
uninrfel n'eil tenu des dettes du défunt
~u~
jufqu'a concurrence des bicns légu6, pourvd qu'il
en
ait fait faire inventaire;
il
ne peut pas étre témoin
dans le teflament qui le nomme,
a
la dilfércoce du
¡¿,
g~e'!ir~
particulier qui pe
u~
t':tre té
m
o in ,
Plufieurs c;:ourumes, comme celles de París, défendem
<J:etre
,héri~ier ~
llgatqire
d'une
m~('Qe
perfonne ,
17oyns
,e1-apre;
LEGS.
LE'
G A
T
N 1
E
S, (
Com.)
perites étoffes
m~lées
de poil de l!eur¡:t
1
de fil, de lainc ou de cotan , fm trois
largeurs;
demi~aune
moins ;
6
,
de!'Qi-a'lne
1
ou
detJli.au-l!e
&
~~-
L E'G A
'r
ION,
f.
f. (
'}t~rifprud. )
eCl la charge ou
fonélion, ou digniré d'un légar du faint fiege. On en–
tcn1 aliffi
quelquefuis par-la fon
tribunal, fa Jurifdi–
élion; quelquefois enñn le terrne de
ftl$atio>1
ell
pris
pour le terriroire
mi
s'érend fon
pouvo~r .
11
y
a des
11,-¡atiom
ordinaires , qu!
f~m
propremem des vicariats
apolloliques, commc ta
legation
d' Avignnn, en !aquel–
le on obtient toutes les graces
&
expéditions
bénéficia~
les ¡¡our la Pro
vence,
le Dauphiné, une parrie du Lyon–
nois '
&
du Languedoc; ce qu'ou
appell~
les rrois pro–
vincel: la
vicellf(ation
erl 1:¡ charge du vicel¿gat. Les
t<;;ationt
exrraordinaires fom celles des légars que le
pa–
pe envoic pour trairer quelqqe affaire parriculiere ,
Voyc::;;
t:i-devant
L ÉGA
T.
(A)
·
l.¡EGATOlRE, adj.
(Hi/1. ana.)
terme dont on fe
fert en parlant du gouvernement des anciens Romains
:
Augufle divifa les provinces de l'empire en confulaires,
Ngatoires
&
préfidiales .
-
Les provinces
llgatoires
étoient celles dont l'empe–
reur
h¡i-m~rr¡e
étoit gouverneur, mois ou il nc réfidoit
pas
1
y admini!lrant les affaires par fes lic;qtenaqs o u
le:
$att .
Voyez
L &G.A T VIi.
. LEGATI:JRE, LIGATURES, BROCATEL–
LES
011
MEZEL!NE,
(Comm.) voyn
LJGATORE .
LEGATUS,
f. m.
(Hifl. a>1c,)
ftgnifioit parl)li les
Romains un officier militaire q\1i commandoit en
quali~
té de député du général.
11
y en avoir de pjufienrs
efpeces; fllvoir le
legatus
i
l'armée fous l'empereur ou
íou~
un général, cene premicre' efpece répondoit
a
nos
lieurenans généraux d'armée,
&
le
legt~tru
dans les pro"
vi
u
ces, fous le proconful ou le gouvcrneur étoit
com~
~e
nos lieutenans de roi all
gquvcrpen¡~u¡
d'pne prq>
vm~.
·
·
L orlt¡u'une perfonne de marque p.a•mi les citoyem
romains
~voit
occaíion de voyager dans quelque
pro~
vince, le fúnar tui donr¡eít le titre de
l<g<~tltr,
c'ell·a–
dJre d'
mvoyl du flnat,
pou_r lui attirer plus de refpeéts,
&
en
m~me
tems afio qu'1l ftlt ddfrayé par
les viiles
&
plaees qui fe t¡ouvoiem fur fon pallage; c'ell ce qu'ils
appellcrem
liber-a legatio,
ambaífade libre, paree que la
per_fonne qu'el
!e
.egardoit_n'étoit ehargde de ricn,
&
pou,
VOit fe di!poutller de ce mre au!Ii-r6r qu'elle le vouloir.
LEGE, sdj.
(Marine.) vaiff'emt '/'li foit ttn retour
l..--gc;
c'eCl
liD
va11leau qui rhient fans charge. Si un
vaiireau ayam été affrété allant
&
venant, el! aontraint
de faire fon retour
lege
¡
l'intért'!t gq retardemcm
&
le
frer entier font dus au malrre.
L
~
G
E,
vai/Teall l•g•;
c'ell un vaillbu qui n'a pas
aire?. de lefl, ou qui e!! trap léger par quelqu'autrc dé–
faut, comme de confiruétion,
&
qni par conf6qucm
eO trap haut !hr l'eau! quelqut!S-uns difem
líege .
LE:GENDAIR~,
C.
m.
(Hifl.
ucllf.)
auteur,
écnv:¡tn d'une légende.
. Le premíer
llgmdaire
grce que l'on aonnolífc ell
,Stmon MéraphraCle qui vivoit au x. ficcle ·
&
le prc–
mier
Ugendairc
latín, ell
]
acques de Varafe, plus con–
no fo
us lenom de
17orqgine
&
qui mourut archevt'!quc
de G
en.esen •
~98
,
agé de
96
ans.
,
La
~redes
r.~rnrs
par l\.1étaphra0e pour chsque jour
du m01s de l'année, paro!t n'ctre qu'une pure ñétion
~e
fim
c~rvea~;
vous vcrrez.
a!l mot
/l~u:áe,
que c'efl
a
pell
pre$ le JUgement qu'en portoit Bellarmin,
LEG
Jacques de Varafe el!: ameur de cette fameufc
II_J!;m–
dc dor!e,
qui fut
re~ue
a.vcc rant d'applaudiífement <:lans
les ftcclcs d'ignorance,
&
qae ia
rcn<~iífance
de;
Let~
tres fi t fou11erainemeot
dédai~ner
.
Vo)'<:Z.
ce qu'cn pe¡t•
frn¡
Melchior Cano Wicdios
&
Baillet.
Les óuvrages de M.,.taobralle
&
de
V
or~fc
ne pé–
c¡)lem ¡¡as fe¡¡lemenr du coté de l'invention, de la cri–
tique
&
du ciifcernemcm, mais ils fonr remplis
<4:
con–
l!!S
puéri,les
&
ridiculcs,
11
fa¡H avau\?r
d~
bonne foi que plufjcurs des
/l~en
daires
qui les Ont fui vis, ont eu plus
a
C<X!Ut
la
r~pn
l~tior¡
dt¡ faint dont ils emreprenoiem l'éloge, que l'a–
mour de
)a
vérité, paree que plus !!He erl grande cene
r~putation,
plus elle en al!Nble d'augmcnter
1~
nombre
des dévots
&
des charitC:s pieufes.
C'eO la chaleur du faux ?.ele qpi
a
rempli de tant de
fablcs l'hilloire des faints;
&
jc ne puis mieux fairc que
de )uflifier aes paroles, que l'irréligion ne me diéta Ja–
ma~>,
qu'en les conñrmant par un pairage admirable de
Louis Vives, un
d~s
plus C:lvans catholiques du xYj. fie–
cle.
Qu-e,
dit-il,
de ijs _r,rnllis _[un! foripta,
pra'tc~
¡au&f'
t¡n.rdam , >?¡u/tis Ji<flt commentis f-edata, dum
'{111
fcnbtt
~ffellui
_{No
indttlget,
&
non t¡u.e VJ(_it
div'fs,
foá
t¡Jt.c
tTie egi.JTe eum p;llet
o;rponit; ut 'JJ>tam
¿,¿¡.,
ap•mus
firibentiJ,
11011
verit;J
.
Ft!trt
t¡Hi
raa..gntf' pietatiJ loco .
duure mmdaciola pro re/ÍJ(ÍOIJ< confingere; '!ll•d
&
pe•
riculo_[um efl,
n•
~·eris
adimatur fides propter fal_[a
&
minime
n~ceffarium
.
Ouoniam pro pietatc noflrá, tam
~Jtlt_q
funt 'Utra, 1et ¡;¡{a tanquam
~g.n.sví
milites atque
1»1ltJiu, oneri _/int
ma~is
qrtam
att~ilzo.
Ce beau paíiage erl ' dans l'ouvrage de
Viv~s,
dr
Jrq.-
f/endit di(ciplinis, lib.
V.
p.
360.
(D.
'J.)
,
l.¡ÉG
E NUE, f. f. (
Hi/1.
ucllf)
on a nommé
legendu
les vies
d.esfainrs
&
des martyrs, paree qu'on devoit
les lirc,
lel(end.e erant,
dans les
lc~ons
de matiocs, &
<lllns les réfe<froires dl' communautés .
Tour
k
monde fait
aire~
cmnbicn
&
par quels mo–
tifs, on
a
fqrgé apres aoup J!lnt de \'ies de faints
&
do
rnarty rs, au d¿fattt des véritables aétes qui ont été fup–
prim~s,
ou qui n'onf poi
m
été recueillis
dan~
le rems;
mais bjen des gens .ignorcnt
p~ut-~tr~
une !ou.rce fort
fiuguliere de quamitc! de aes fauires
legendes
qut ont é1é
tranfmifes a la pollérité pour des pieccs authentiqnes , &
gqi n'étoient dans leurs príncipe que des jeu¡¡ d'efpri! de
ceuJ> qui
le~
ont compofées . C'efl un fait dont nous de.
vons la connoiirancc
i\
l'illnfire Valerio ( 1\goOino),
~v~que
de
V
~rpqe ~
cardiQal, qui flcuriífoit
d~ns
le nj ,
f¡ecla,
Ce
favant prélat daos fon ouvragr.
de Rhetoricti chri–
.fliand,
tradulr en frangois par M.
l'abb~
Dinnart,
&
imprimé
a
Parls en
'7fO
in
12,
nous apprcnd qu'ut¡e
des caufes d'un grand nombre de fauircs
ltlgrndes
de faiots
f¡i.
de marryrs répandus dan& le mCJnde, a été la couru–
me qui s'obfervoit
autrefois ca plnúeurs monarleres,
d'exercer les religieux par des amplific:ttions la_tincs
qu'ot~
leur propofoit fur le martyre de
qu~lqnes
famts; ce qm
Jeqr 13itrant la liberrcf de faire sgir
&
par!er les tyrans
&
les fail)ts
pcrf~cutés,
¡lans le goilt
&
de
lll
maniere qui
lenr paroilfoit vraiirl!mbll!ble, Jeur donnoi_r
licn en me–
me tems de compofer fur ces fortes de lujets des
~fpe¡:_es d'llirlqires,
tqut~$
rt;mplies
P.'orn~!'Qens
&
d'inven–
pons,
Quoiquc
oes
!'ortes de picoes ne mérirairent pas d'crre
fort aonfidérées, cellts qui paroiiro:cm les
plus ingé–
nieufes
&
les mieu¡
f.~ites'
furen! mifcs
a
part.
11
eQ
arr!vé de-lil qu'apres un lon,:-rerps, elles fe font tronvées
avcc les manufcrits des bibliothequos des monlfleres;
&
comme il étoit ditficile de dillinguer ces forres de jcui,
des manufcrits préaieux,
&
c;les véritaples hiCloires con–
fervées dans les monalleres, on les a regardés comme
des pieees autheqtiques, dignes de la leéture des fidele&
!1
faur avouer que ces pieux écrivaiqs é!oient e¡cu–
fables, en ae que n'ayant eu
d'aqtr~s
projers que de
s'e–
xercer fu'r de Caintes matieres,
j(s
n'avoient pu pré•·oir
la méprife qui eCl arrivée dans Ja fuire . Si done la po–
Oérité s'erl tmmpée,
~·a
été plutót l'effet de fon peu de
difoernemcnt, qu'une
prc¡¡v~ ¡!~
la
mauv~i(e
intsqtion
des bons religleux .
!1
feroit ditijaile d'avoir la
rn~tnC!
indulgence pour le
célebre Simon MétaphraOe, aureur grcc du ix. fieclc, qui
le prcmier nous a donné
la
vie des
f~hJtS
pour chaque·jour
des mois de l'anntie' puifqu'il en vifible qu'il q'a pu par
cette raifon les aompofer que fort
férieuf~ment . Cepen~ ·
dant il les a remplies
&
amplifiées de plufieurs faits
irn~gioaires, de l'aveu m<!
m~
de Bellarmin, qui dit
nett~menr que MétaphraOe a écrit quelques-unes de fes vies
~
la maniere qu'elles onr pu étre ,
&
non relles qu'elles ont
ét~
effeétivement .
Mais