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LEG

la loi; ce

n'c~

cepcndnnt pxs-l:l ce que

\'.111

eoteod com–

mnnément por

1/gali¡:ztio";

ce tenue peut \'enir pi Otót

de ce que

cene

attdlatiou

dl

communémtnt donn': por

des nñicicrs de ]tH1ice, que daos quelques

provine~s

on

2i'pclle

¡.wr d, lot,

de

lcmc

que

llga/ifativn

f~roir

l'atte–

üation des gens de loi

.

Nous trouvons dans quclqucs diélionnaires

&

d~ns

qudques livres

d~

pratique' que \.¡

llgalifntion

en un

certificar donné pnr autoricé de junict:, ou par un\! per–

fonne

publiqu~,

&

confirme! par l'attcOation, la tigna–

turc

&

le fceau du magilhat, atin qu'oo

y

aj0ute foi

par-tol1t,

t~¡l;moniu,,

autoritatc

publit:tl

firmatnm;

que

1/g.•liftr,

c'e(\ rendrc un aé¡c

autl¡~ntique,

afin que par

tout pays on y

¡tjo~te

foi,

a111Dritat• pub!;;

á

firmar<.

Ces dé6nitions pourroient

vcm-~tre

convenir iiJ!ortaioe<

llgalifatio;rr

particulicres, mois elles ne dOll!Jent pas une

notion exaéle

de~

l!gnlifalionr

en

g~n~ral,

&.

font

~é­

f<:aueufcs en plu rieurs points.

1°.

On no dovoit pas ome¡¡ra d'y ob[erver que les

11-

galifntionr

ne

~·appliquent

qn'ii des aae. émanés d'of–

ticicrs publics;

a<'l~s

q11i N< conféquem font originairc–

znent amj¡emiqucs,

&

dont la

l.!(''li[tztiotJ

nc f.1it, coto–

me on l'a dit, qu'étendre l'anthcmiclté dam un

~utre

licu

ou elle nc feroit pas connue au¡rcmcnt.

~

0

La

llgalifatto¡¡

n'e(\ pas to,Y01¡rs donnéc pu un

offi ier de Jllllicc, ni munic de l'arter!ation

&

de la ligna.

tnre du

ma.~iílrot,

car il y a d\\Utres officicrs publics qui

en donnent aurli en certains cas, quoiqu'ils ne foiem t¡i

1nagillrats ni offieicrs de ¡u

ílicc, tels

que les a!llbltfadeurs,

~ovoyés, r~fidcns,

agcns,

confu.ls

, vlce·cnnfuls, chan–

¡:e\icrs

&

vicc·chan::s"licrs,

& :¡utre

s t)Úlillres du

princ~

dans les cours étrangere&.

Les offiders publics de fin3nce, tels que les tréforlers,

rcceve¡us

&

fermiers gén.éraui,

/lgaltfql.

¡>areillement

certai¡os aél:es qui f<mt de leur con]pétcnce; favoir, les

~acs

émancs de lcurs d;¡-cél:ears, prépo[é

&

cmnmis ,

ll y a auffi quelques officicrs militaires qui

llgalifcnt

cert:úus aél:cs, comrne les otficicrs

généran:~:

des,armécs

de terrc

&

navales, le$ gouverneurs

&

licutcnans géné–

raux des prov!nces, villts

&

plac<>, les licntenans de roi,

majors,

&.

au¡res prcmiers officicrs qui commandcnt daqs

les citndc)les, lc[quels

l.!g.lifent,

tant le>

a~cs

émanés

<les officiers militaires q11i kur fot'!t inférieurs, que ceux

des au¡res

offi~iers

qui leur font fubordonnés,

&

qui

c:1:ercent un miniílere pui:llie, tel$ que les aumóniers

d'armées, des places, des

hópitau~,

lq écrivaitls

d~s

vailfeaux,

&e.

3o. 1l n'c;(\ pas de l'eiTence de la

llgalifation

qu'elle

foit munie du Cceau du

m~ginrot;

on y appofe au con–

naire ordinairemcnt le [ceau du prince, ou cdui de In

villc ou fe lait la

1/g,,Jifatirm.

Entin

la

l.!gnli[ati011

ne rcnd poiut un aél:e

tc:lement

allltlentiquc, que l'on y ajoiltc foi partout pays; car

ri

l'aél:e qu'on

1/galife

n'étoit pl!S dija par

lui-m~me

authen–

tique dans le lieu ou il a étc!

rc~u,

la

1/ga/ifation

ne le

ren~roit

amhe¡uique dans aucun endroit, fon e!fet n'é–

tant que d'étcndrc l'authentdté de l'aél:e d'un lieu dans

un nutre,

&

non pas de la lui donncr: d'ailleurs la

11-

.rr,alif.•tiM

o'eO pas tOUJOUrs faite pour que l'on a¡oilte

.toi partout pays 3 l'aétc

l.!galijl;

elle n'a lbuvent pour

objet que d'étendre l'anthenticlté de l'aél:e <!'una JUrifdi–

.:lion dans une nutre;

&

il n'y a méme poiRt de

1/ga–

li[nliolf

qui puilfe rendrc un aél:e authemique partout pays

paree que dans chaquo état otl on veut le faire valoir

comme tel, il faut qu'a la rclation des nflieiers du pays;

dont il cll émané, ij foit auené authemique par ks of·

ficiers du pays ou l'on veut s'en farvir; cnforto qu'il

faut autant de

1/galifationr

particulieres q11e de pays o\\

l'on veqt faire valoit l'aél:e comme authentique .

L es

lois romaines ne parlent en aucuo endroit

des

liga/i[atio11s

ni d'aucQnc autro formalitó qui y air rap–

port; ce qui fait préfumer qu'ellcs n'éto'cnt poiut alor$

en ufages,

&

que les aél:es

r~~us

par de< olliciers publics,

étoiem

r<~us

par·taut pour

:~.uthentiques

jufqu':l ce qu'ils

futfent argués de faux , Cependan: che1 les

Ro~;ai11s,

J'au¡henticité des aéles rc-;us p¡;r .lcurs officiers publics

nc pou

voit

pa~

c!tre partout pays :mili notoirc qu'elle le

.feroit parmi nous, paree que les officiers publics ni les

parties contraél:amcs, ni les témoins ne mettoiem nueu–

nc lignature manueUc au·bas de l'aéle; ils

y

appo(oiem

feulement l'emprcinle de lcur cachet; chacun avoit alors

fon

fe~~

u on cachet particulier

appell~

flf.num, }i¡tillum

ou

nm11tlsu figmztot·iur

Mnis l'appofition de ces [cc:mx

particuliers étoit pcu milo )lOor prouvcr l'authemicité de

l'aél:c; · car outre que c'étoicnt des fccoux particuliers

qui pouvoient ctre pcu connus tncme dans le lieu ou

fe palfoit l'aél:e, on pouvoit tccller un aé\e avec le ca–

chet d'autrm

1

&

¡ou~

les térnoins

pouyoien~

fccllcr avcc

Tome IX.

LEG

le

rncme cachet, fuivant ce que dit JuGinicn aus

Jwn¡.

tuta,

lib. Il. ti

t.

,.,

§. ;.

enCone que les ct:tférens

'~a­

chct~

oppofés. fur un aéle., ne dénotoicnt point d'unc

man1crc ccrtamc

qucllcs

étOtcnt

les

perfonn(s qui avoicnt

~u

pan

ii

cet

a.:l.c,

&

fur-tout n'y ayont alcrs nucun

keau public chez

le&

Romains, ainri que l'obfcrve

M .

Charles Loyfeau en f<>n

tmiJI der offires, rh . iv.

10.

Les

/lgalifationr

auroicnt done été alors plus nécef–

fsires que ¡amllis pour conllater l'authcmicité des aéte;,

puifqu'il

n

y

avoit aucunc formalicé qui en fit connoltre

1

1

:JU~eur

d'une man:erc ccrtaiue; mais encorc une fois, on

ne.trouve ;ien

dat~s

le

droit romain d'ou l'o11 puilll: in–

clmre que

1

on pranqul1 alors a11c uoe efpece de

llgalifa–

tl?11,

lt n'en point parlé non-phls des

/lg,zlifationr

d2ns le

droit canon, quoique la piOpart des lois dont il etl com–

pof~

aient . été faites daos un tcms ou les

llgal•[<~tionr

é~orem

dé1a en ufagc. En cftet, le decret de Gratien

parut en

IIft

;les Mcretales de Grégoire IX. l'an 1230;

le fexte en

q9S;

les clémcmínes en 131 7,

&

les extra–

vagantes de Jean XXII. en 133-1: or Jc uouve que les

1/galifa~ion,

étoicnt dcs-lors en ul3ge.

Comme il Q'y a aucune loi qui ait établi la formalité

d~s

llgalifatiom,

on ne fait pas précifément en quel tems

on a commencé

n

llgnltjer.

Mais il y a au tréfor des

chartes,

t"t,tt,~{lrc

8o

pour la

m1.

I3fO,

13ft, une copie

des llatuts des tailleurs de Mompcllicr, délivrée par dem.:

not~ires

royaux de la me.'me villc, au-bns de lnquclle font

deut

llgalifatioNr

datécs de

l'année 1):!.3; la premiere

donnée par le juge royal de Montpellier; la feconde

par l

1

offie!al de Maguclonnc.

JI

pnrott

m~

me que l'ufnge des

l!¡.alifatianr

étoit déja

fréquem, car on ct¡ trouve plufieurs de toutc

cf~ccc

don–

Qées

d~ns

les années '330

&

fuivames' qui f<mt aum

au trélor des chartes; ce qui fait préfumcr que cellcs

données

~n

t3l3 n'étoient pls les prem'ercs,

&

que

l'u[Jge en étoit

Mj~

anden.

Quelques

<!oél~urs

ultramontains ont plrlé des

llg<~li[t~tionr

il

l'occafion de ce qui ell dit daos les lois ro–

n¡alnes, des tabellions

&

de la foi due aux aél:es publics;

tels font Ange Balde fur la novclle 44

de tabd!ionibt<r;

Paul de Callro en fon

ronfeil

394; Fclin fnr le chap.

coram. <•erfir. dttbium, de offirio d<lrgati.

Manhceus

d.

n./Jiiélir

;,

dctijio11. ll<apolit.

2fl;

&

Alberic fur le

titr~

du code

de fiJe inflmm.

Ces nutcurs propofcm

l'e(pece

d'un tellament revu dans un pays éloigné par

llll

notaire

dont on révoque en dome In qualité dam le licu ou le

tenamene e(\ préfenté; ils demandcnt fi

la

llgaltfatian,

qu'ils nomment

litternm tcflimonialem,

donnée par l'of–

ticial ou par le juge qui auelle que celui quin re'u l'a–

él:e e(\ réellement nota:re, en fi¡ffifante pour prouver fa

qualité,

&

ils décident pnnr l'.lffirmative.

Alberic de Rofate, jurifcon!itltc de I3erf¡ame dans le

Milnnoi$, qui vivoit au commcncemenc dn ,.je.

ficclc,

dit

~u

mcme cndroit qu'il a toujours v(l pratiqucr en

juOice qu'on n'ajouto't pas foi p3r provilion

a

un a<'le

patfé dam un endroit éloigné; mais que l'on s'adrcllc

au juge du lieu ou le tabcllion <¡ui a re'u l'aél:e exerce

fes fonél:ions, ¡.our qu'il atteílc li qclui qui a re'u l'a–

ae en rt!ellement tabellion' ou bien que l'on prouve fa

qu~lité

de tabelliou en

repr~femant

d'autrcs nélcs éma–

nés de tui •

Pour prévcnir l'emb3rras d'une

llgalifatio,,

Balde,

OU meme endroit, confcille

a

CCll< qui palfent des aéles

qu'ils doivent envoyer dnns des endroits éloignés, de

les faire écrire par un not:úre'

&.

de les faire rigner pat

trois notnirc>, gens de probité, alin

qu'e~ _quel~u'cu­

droit que 1'011 préfcnte ce aéles, on ne pmllc pot!lt ré–

voquer en dome qn'ils ont été

rc~us

par un notatre.

f'elin, [ur le chap.

Pofl.'effioncm de prabtrtio11ibNJ,

&.

Crepolla de Vcronc

cnNtrla

5'4, propofent le

m~me

expé–

dient, lcqucl, fuivnnt Fclin, e(\ cont:Orme 3 lo

1

pe,

des

nouvclles décitions de la Rote; mniS Crepolla 1lld1que

aufli

).¡

voie de prcndre une ntteílation du juge du lieu

otl l'aél:e a été parlé, que celui qui l'a

re~

u étoít réel.–

lemen\ notaire;

&

M. iloy?r, dons fa

dlci!i011

1

5'4, dlt

qnc cette voie

dl

In plus

[u

re.

.

.

Voila tout ce ql\e ces doél:cnrs ont dtt des

1/_~alifa­

tiOIIr

dont ils n'ont parlé qu'cn patfant,

&

fort légerc–

mem: nos auteurs fran,ois n'en ont parlé en aucunc

maniere,

JI ne faut pas confondrc les

llgnlif•timr

avec les Jet–

tres de

-uidimus

qui étoient

andenneml!nt

ufitéts en

france; ces rones de lettres n'étoicnr autre cha lé: que

des expéditions authentiques tirécs fur

!'original . ?'un

aél:e

OU

des COpieS COllationnéeS fur une expédltiOO;

on

l~s nppelloi~ \~mes

de

'Vidimur,

paree q.u'ct1e1 cnru·

mcnc¡oieor or<;l.ina1remcnt par ces termes,

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