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170

LEC

plit! leS chapitres; !a

pl~part

des hommeS

&

leS ftmiJlOS (ans

dome

y

fom comprifes, regardent deux ou trois chafes

a

11 fois ce qui leur óte le pouvoir d'en bien déméler une

fe u

le; ils parcourent rapidement les livrcs les plus pro·

(onds,

&

ils décidem. Que de gens qui om Ju de cette ma–

niere l'ouvrage que nous venons de nommer,

&

qui n'en

om

apper~o

ni l'enchainemcnt, ni les liaifons, ni le trávail..?

M ais je fuppofe deux hommes également anentifs , qui

11e foient ni pa!!lonnés, ni prévenus, ni portés

~

la fa·

tyre, ni parelfeux ,

&

arte fuppofirfon

m~me

efi rare;

je dis que quand la chofe fe rencontre par bonheur, le

ditféreot degré de juOelfe qu'ils auront daos l'efprit for–

m : ra la ditférente mefure dn

difcernem~nt;

car l'efprit

jufle juge fain ement de tour, au lieu que l'imagination

féduire< ne ju¡;e fainement de rien ; l'imagination intlue

fur

nos jugemens

~-peu·prcs

comme une lunette agit fur

nm yeux, fuivant la taille dn verre qui la compofe. Ceux

q ui ont l'ima¡;ination forre croient voir de la petitelfe dans

tnut ce qui n'excede polnt la grandeur naturellc, randis

qoe ceux donr !'imaglna¡ion ell foible voient

d_e

l'enfture

dan; les penfées les piQs mefurées,

&

blilment tout ce

qui palfe lenr portée: en un mor, nons n'efiimoos ja–

mais que les ldées analogues aux nótres.

La jaloufie efi une autre des caufes les plus commu–

ncs

des faux jugemens des

I<Ehun.

Cependant les gens

dt1 mérier qui par eux mémes connoi!fcnt ce qu'il

en

coílte de (oins , de peines, de recherches

&

de veil!es

ro~ r

compofer un oQvrage, :levroient \>ien avoir appris

3

comp.atir .

Mais que faut.i!. penfer de

1~

b;¡lfeffe de ces hommes

méprifabl~s

qui vous lífeot avec des yenx de rivaux,

&

qoi, incapables d\' produlre

eux·m~mes,

ne

~herchcnt

que la maligne joie de nuire aux ouvrages fupérieurs,

&

d'en décréditer les aqteun jofque dans le fein du. fan–

éluaire ? , EnqeiJlÍS des beaux génies,

&

affiigts· de l'eCii–

" me qo'on Icor accorqe, ils favent que 1'e!J1blables :\

c~s pl~ntes

viles qui ne germerír

&

ne croilfent que

fqr les ruines qes palais , ils

n~

peuvent s'e!eirer que

, fur les débris des grandes réputatioos;

auffj

nc tende¡¡t.

11

ils qu'ii les détrmre ,. .

L.e refie des

I<Eleun,

quolqu' avee des difpofitions

moins

honteuf~s ,

ne juge pas trop équitablement. Ceut

¡¡u'un falluep:¡; amour des livres

a

teint, pour ainfi dire,

d·pne

!ittéra¡~r¡:

fuper6cielle, quali6ent d'ét•ange, de lin–

¡:ulier, de bífarre tout ce qu·ils n'entendent pas fan s cf–

fqrt,

c'efl·~·dire,

tout ce qui excede le pem cercle de

)eurs

connoilfan~~~

4

dp

l~ur

génie.

1

,

En fin d'au¡res

leéf,r¡rJ

reyenq~

d'qne erreur étab!ie

1

¡¡ar·

JOÍ

nous quand nous étions plqqgts ¡lat)S la barbarie; fa- '

!oir,

qo~

la plus

lég~r\'

teigtt¡re des fcipnces di!rogeoi.t

~ 1~

ooblelfe, ¡¡tfeélen! ele fe.familiarifer ave9 les rnufes·,

pfcnt

!'~voper,

&

q'or¡t

apr~s

t'J)ut

d~ns

leqrs

d~ci~ons

for

le~ oovr~~ges

qu'un

go~t pm_pront~,

ne penfalu réel• ,

lement que

<!'apr~s

autrni. Qn.

qe

voit que dss ¡¡eps d'i

eer

qrqr~

parmi nos

agr~ables

&

c~s

f\'m 'me;, GUi lif<ut

tout fe qiJi

p~roiJ,

l)s om

~~~r

héros de

litt~rature,

dont 1ls ne fonr que I'écho; ils ne jugent qu'en feconds

fntétés <!e leurs choix ,

§e

fédt¡lts par une for¡e de

pré~

fomption d'aqtant plus

dahg~reufe

s¡u'elle fe cache fous

pue

efp~c~

de qoéiiité

~

,4e

Mf~rence.

Ps igno(e?t que

pour c;hótljr de bons

gu¡d~s

eq

~e

ge,r¡re

,.i!

n¡: faut gt¡e

1

re

mom~

ele )utl}ieres que pour fe conduire par foi·m<!–

m e; c'efi ainfi qt¡'on tilchp

d~

concilier fon orgQel!

av~li

)es int!!réts de

l'lgr¡or~nc\l ~ ~t;

!íl

pª relfe ;

NoÜ~

you.

!ons prefque tous avQ¡r

la

¡¡l?tre

!!~

P.rot;IOq¡Yei".,

&

no¡¡s

fuyons prefque tous

l'att~nltOn, l'ex~meg ,

1¡: •

trav~il

& '

!es t)loyens d'acquérir des

cppnoilfanc~s.

·

1 '

Que ' )es a¡¡teurs foient don¡: moiqs $=1irleux de-futfra–

ges de !11- ph¡s

gr~ude,

que de

1•

plus faine par¡ié. du

p""

plic!

~

.

. ; ..

N er¡ue te ut miretur turba, /ahorn;

(:ont,<nlf!J pr¡r¡ei1

le,éloribus.

(D.

J.)

L.f

e

TE

u

R,

f. m. (

Lit¡lrat.) J.E!or,

qQelqQefols

1

J!túlw,

~

en

g~ec

f'!'>"'!...,, ,

c'étoit cf\ez ces

~eu.x

peu–

~les

U!)

QQm~fi!qUe

dans leS grandes maifons del}iné

a

ltre peqdam les rcpas .

1!

y

3voir

r¡¡~me

un domefiique

l.E!.ur

dan$ lf! t)laifon"s l:.ourgeoifes , oií l'on

f~

piquoir

d~

¡¡o4t

~

d

amour . P<:Pr le.s l¡:rtres, Sen•ius, llans fes

Com,_-,u ntatreJ.fur

V.rg

•lt,

/iv.

XI/.

1J.

lf9, , parle d'une

Jeélnce,

I.E!rtx.

'

Quelquefois

!e

maitre de la m aifon prenoit l'emploi

de

le

fle.ur

;

l'emperecr S6vere, par ¡:xemFie, lifoit fou–

~~nt

lur-meme aux repas ¡le fa famil!e . Les Grecs éta.

phrent d5s

alfag".oftn

qu'i!s eonfacrerent

a

Jeurs théatres,

pqur

y

hre pubhquement les

ocvrag~s de~

poelei . l¡es

;nagnofies

d~s <if~cs ~

les

I<ElfurJ

des Rotl}ains avoiení

de~

maitres expres qu1 leer spprenolcm

il

bien

Jire .

&

pn

appelloit

fn lajj[l.¡r•/,a,,s,

·

·

1

·

LEC

Le tems de

lt

leélure é toit principa!ement

i

foup~r

dan• les heures des vacarions, au milieu

m~me

de b

oult , fi l'on étoit réveillé

&

difpofé

3

ne pu dor–

mtr

dav~ntage: c'~toir

du

moins la pratiquc de Ca–

ron, dont

il

ne faut

pa~

s'étonner, cu il étoit atfamj!

de cetre nourriture . Jc l'ai rencontré, dit Cictron, dam

1:1

~:bliotheque

de Lucu!lus, affis au milieu d'un tas de

li"res de Sto"lciens , qu'i! dévoro't des yeux:

Eral i•

u

inexhau.fla llfJidittJJ l<gmdi, "" [aliar< pot<rat , quipp<

na

t·tpreh~nfionun

11ulgi inawtm rtformida11I, Íll ip[A. eu·

ria fol<r<t

J~tpiuJ

leg<r<, dum fmaiNJ <ogeretllr

ila

111

h<lltto librorum viá<batur.

Atticus ne mangeoit jamais chez lui en fami:!c, on

avec des étrangers, que fon

I<El<Mr

n'edt que!que C:hofc

de beau, d'agréablc

&

d'intérelfant

a

tire

a

la compa–

goie; de forte, dit Cornelius N épos, qu'on trouv<;>it tou–

íours

a

fa table le plaifir de l'efprit réuni

a

celui de I•

bonne chere . Les hifioriens, les orateurs;

&

fur-tout les

poetes étoient les livres

de

choir pendam le repas, chn

les Romains comme che1. les Grecs.

juvenal promet

a

!'ami qu'il invite

a

Yeoir man¡¡er le

foir

e

hez lui, qu'il enteodra lire les vers d'H omere

&

de V irgile donnt le repas, cornme on promet aujourd'nui

am convives une reprife de brel3o apres le fouper.

Si

mon

I<Elmr,

dit·il, n'efi pas des plus habites dans fa

profdlion, les l'ers ' qu' il nous lir.a font li beaux, qu'Hs

ne laiflcront pas de nous fairc plaiftr . ..

.

.

No.flra dabrmt alio1 hodie (OJ1'Divia l11-dbÍ,

Conáitor iliadoJ <antabítur

atqt~<

Ma fonÍJ

Altifoni, a"ubi.•m f dcimtllt <armina pdlmJm ;

Quid r.f<rt tala V<rf;a

qua

voce l<gafltllr ?

·

Sa~~r.

11.

Je finis. paree que cctle matiere de

I<EleurJ, d'a••"

gnoflu

&

de

ldl•r.

a été éphifée par nos lavaos; ceux

qui feroQt ellrieux de s'inlhuirc :\ fond de tous les dé–

talls qui s'y rapportent, ' peuveot Iire Fabricii

Bibliot/J.

anlif.

'"1'·

xix.

Gra:vii

Th<f. antir¡, rom .'

Pignorius

a~

'S<rvÍ/.

Meurlii

Gloffarit~m.

Alexandri ab Alexandro

G~nlal.

di<r, l.

l/.

<.

xxx.

Puteanus

d•

S!Jio,

't .

XII.

p,

lf8.

Gelli

l. X/711!.

<.

"li.

Bi!bcrgii

Dij¡~l.

11tf-Jil.

J,

••atnoftÍI,

Upfal. 1689,

;,.go.

&

6nalemenl

l'lí.

Ray–

naud

á< A"aglfojliJ ad >#<ñfa.,.r.<ligiofam,

in operib.

ráil.

Lugd.

t66j,

in·fol.

(D.

·J .)

' '

-'

,e LECtE'\JRS

ásiiJ rEglt'fe

'ronrl.in.

, ('l'blol.)

clercs

re–

•vét\u .d'un des qu3tre ordres miueu(s .

f7oja.

ClitDRES

MniEuRs .

'

L•s

ltlNurJ

étoient anciennenient

&

en

~ommeri~ant

-1~$ plu~

je\Jq!!_s' des enfa¡js, qr¡l" s.ngo,ient daos le

ckrg~.

l)s' fervoient de

fecrér~irts ~uf

évi!ques

&

al!x

pr~tres,

&

s'íhfifu~foient

en écrivant

atr

en Iifnnt !hus elix . On

To~ni'b$. a¡~fi : c'2ux q~i étRieq(pW~

propres

,.i

)'érude ,

.lJc

qnr

1'0UVOient d.(¡ventr <prétre$

r'

i'i

y

en

avort~

tOt\rcfoi¡¡

qlli deméutoi<:ht

'leE!áti'J

tbdte'l~ú

vi

e",'

La

fortétión

de~

I<Ele!''"J

.a

ro~jour~

été -né¿elfair'e

"ll~ns

l',Egl';¡é

p

if9ue

l'on

~

todjdtlrs' lp les ecritures ·'de 'l'ail'cbi

&

du -hou¡

":Yéa: Tefta'meílr, foit

a

ta'•Melfe, foir

aúx

autres officd

prlnci¡\alenl'enr- de la óuir'. Oh lifolt auffi des ll:ttr'es

de~

-:iurrcs

év~i¡ue$,

dd

a·fr~s

des"'marryrs,

eof¡iile~des ·•ho'·¡)-l~Iie~ ~e·~.P~re¡ ,

coriui1e!

:C!9

) .e, pratique

enc~e

.,

t1

s

1J!.

lJ<NrJ

.étg¡imt

char~6~ .de -~

g:vde dw liv¡es tac·

és:,

·'é

qui les expofoit 'fort peníranl •les • perfécutionL

'Ell i~'J?r.~

mute

.d~

leur 9r9ioation

ma~que

qu'ils doixenPité!lli'pU'r

·¡:el,ui 9ur

p(écbe;

&

chanret'

1~· 1e~ons ,

bt hir

·Ií!íblh\

&

les frllirs

rHl"uh'~ur . L'ev~qu

1

e

les

exHorte

il

lire''ii<Jl!leL

tnent

lf

~ p~atlquer

cé qtfils Hrent,

&

les

mtt

ah

~~á'ó'g

de ceux qt¡i

¡~dm!nifirent

la parole de DleÜ'!' Ira fÓn–

't!ion de ehanter les

le~ohS",

qui éroit autrefois' afl'<:élée

:¡r¡;

l•éf•ur1,

f~

fait

aúJo~rf,h!l,i

indifféremrriehtJial tou!.

.res

forre~

de eleres ,

m~l!)e

par_des

pr~tres.

Flcury,

¡,.

jlit.

""

droi(

~f<llf,

to,m•

1:

f!zrt.

/ .

<bap.

vj,

p.

6r.

·r.,s

fNiv.

1

¡

~

'

,

'

U

paroir, par le concite de Chalcéd'oioe, qu'rl

y

·avoft

clans qutlques óglifas

UUJ?mchi·l~{lmr,

comme

il

y

1

en

un arehi.ac.dly!e, un ar.chi-diacre, un

archi-pr~tre,

&<.

Le feptieme couci!e gt!néral p.rmet a

u~

apbés, qu i fonr

pr~tres

&

qui out étt! .beois-par l'tl:_véque, d'impo(cr les

mains

ii

qu~lqucs·uns

de

. I~ur

religieux pour les fa ire

lt•

lltllt;J.

,.

'

. Selou

l'~uteur

du

fu~plément

de Morcry

¡

la

1

eharg~

de

I<Eler~r

n'a été établte que daQ; le troiliem> fieo!e .

<?otel,ier flit qqe

Tertulli~n .

el}

J~

premier qui fa tfe

Jllentt'!ll

d~s lelJ~urJ. ~- ~~flia¡l;'e

qolt _qu'avanr' que

ce~

tmp!OJ eílt

_11~~ ,

I'Eghfe chréttenne furvoir dans la !c–

ª 'ure des dtVJI]es I;;critures

1~

méthode

qc

la _Syna¡¡o¡¡oe

~u

le JOur du fabbat un facriñcateur, ur¡ lévne

~

ctnq

11

CQ¡n

le

peuplc

1

choilis par le

pr~lideqt

de l'afr.mbl6e,

fftifoient