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LEC
plit! leS chapitres; !a
pl~part
des hommeS
&
leS ftmiJlOS (ans
dome
y
fom comprifes, regardent deux ou trois chafes
a
11 fois ce qui leur óte le pouvoir d'en bien déméler une
fe u
le; ils parcourent rapidement les livrcs les plus pro·
(onds,
&
ils décidem. Que de gens qui om Ju de cette ma–
niere l'ouvrage que nous venons de nommer,
&
qui n'en
om
apper~o
ni l'enchainemcnt, ni les liaifons, ni le trávail..?
M ais je fuppofe deux hommes également anentifs , qui
11e foient ni pa!!lonnés, ni prévenus, ni portés
~
la fa·
tyre, ni parelfeux ,
&
arte fuppofirfon
m~me
efi rare;
je dis que quand la chofe fe rencontre par bonheur, le
ditféreot degré de juOelfe qu'ils auront daos l'efprit for–
m : ra la ditférente mefure dn
difcernem~nt;
car l'efprit
jufle juge fain ement de tour, au lieu que l'imagination
féduire< ne ju¡;e fainement de rien ; l'imagination intlue
fur
nos jugemens
~-peu·prcs
comme une lunette agit fur
nm yeux, fuivant la taille dn verre qui la compofe. Ceux
q ui ont l'ima¡;ination forre croient voir de la petitelfe dans
tnut ce qui n'excede polnt la grandeur naturellc, randis
qoe ceux donr !'imaglna¡ion ell foible voient
d_e
l'enfture
dan; les penfées les piQs mefurées,
&
blilment tout ce
qui palfe lenr portée: en un mor, nons n'efiimoos ja–
mais que les ldées analogues aux nótres.
La jaloufie efi une autre des caufes les plus commu–
ncs
des faux jugemens des
I<Ehun.
Cependant les gens
dt1 mérier qui par eux mémes connoi!fcnt ce qu'il
en
coílte de (oins , de peines, de recherches
&
de veil!es
ro~ r
compofer un oQvrage, :levroient \>ien avoir appris
3
comp.atir .
Mais que faut.i!. penfer de
1~
b;¡lfeffe de ces hommes
méprifabl~s
qui vous lífeot avec des yenx de rivaux,
&
qoi, incapables d\' produlre
eux·m~mes,
ne
~herchcnt
que la maligne joie de nuire aux ouvrages fupérieurs,
&
d'en décréditer les aqteun jofque dans le fein du. fan–
éluaire ? , EnqeiJlÍS des beaux génies,
&
affiigts· de l'eCii–
" me qo'on Icor accorqe, ils favent que 1'e!J1blables :\
c~s pl~ntes
viles qui ne germerír
&
ne croilfent que
fqr les ruines qes palais , ils
n~
peuvent s'e!eirer que
, fur les débris des grandes réputatioos;
auffj
nc tende¡¡t.
11
ils qu'ii les détrmre ,. .
L.e refie des
I<Eleun,
quolqu' avee des difpofitions
moins
honteuf~s ,
ne juge pas trop équitablement. Ceut
¡¡u'un falluep:¡; amour des livres
a
teint, pour ainfi dire,
d·pne
!ittéra¡~r¡:
fuper6cielle, quali6ent d'ét•ange, de lin–
¡:ulier, de bífarre tout ce qu·ils n'entendent pas fan s cf–
fqrt,
c'efl·~·dire,
tout ce qui excede le pem cercle de
)eurs
connoilfan~~~
4
dp
l~ur
génie.
1
,
En fin d'au¡res
leéf,r¡rJ
reyenq~
d'qne erreur étab!ie
1
¡¡ar·
JOÍ
nous quand nous étions plqqgts ¡lat)S la barbarie; fa- '
!oir,
qo~
la plus
lég~r\'
teigtt¡re des fcipnces di!rogeoi.t
~ 1~
ooblelfe, ¡¡tfeélen! ele fe.familiarifer ave9 les rnufes·,
pfcnt
!'~voper,
&
q'or¡t
apr~s
t'J)ut
d~ns
leqrs
d~ci~ons
for
le~ oovr~~ges
qu'un
go~t pm_pront~,
ne penfalu réel• ,
lement que
<!'apr~s
autrni. Qn.
qe
voit que dss ¡¡eps d'i
eer
qrqr~
parmi nos
agr~ables
&
c~s
f\'m 'me;, GUi lif<ut
tout fe qiJi
p~roiJ,
l)s om
~~~r
héros de
litt~rature,
dont 1ls ne fonr que I'écho; ils ne jugent qu'en feconds
fntétés <!e leurs choix ,
§e
fédt¡lts par une for¡e de
pré~
fomption d'aqtant plus
dahg~reufe
s¡u'elle fe cache fous
pue
efp~c~
de qoéiiité
~
,4e
Mf~rence.
Ps igno(e?t que
pour c;hótljr de bons
gu¡d~s
eq
~e
ge,r¡re
,.i!
n¡: faut gt¡e
1
re
mom~
ele )utl}ieres que pour fe conduire par foi·m<!–
m e; c'efi ainfi qt¡'on tilchp
d~
concilier fon orgQel!
av~li
)es int!!réts de
l'lgr¡or~nc\l ~ ~t;
!íl
pª relfe ;
NoÜ~
you.
!ons prefque tous avQ¡r
la
¡¡l?tre
!!~
P.rot;IOq¡Yei".,
&
no¡¡s
fuyons prefque tous
l'att~nltOn, l'ex~meg ,
1¡: •
trav~il
& '
!es t)loyens d'acquérir des
cppnoilfanc~s.
·
1 '
Que ' )es a¡¡teurs foient don¡: moiqs $=1irleux de-futfra–
ges de !11- ph¡s
gr~ude,
que de
1•
plus faine par¡ié. du
p""
plic!
~
.
. ; ..
N er¡ue te ut miretur turba, /ahorn;
(:ont,<nlf!J pr¡r¡ei1
le,éloribus.
(D.
J.)
L.f
e
TE
u
R,
f. m. (
Lit¡lrat.) J.E!or,
qQelqQefols
1
J!túlw,
~
en
g~ec
f'!'>"'!...,, ,
c'étoit cf\ez ces
~eu.x
peu–
~les
U!)
QQm~fi!qUe
dans leS grandes maifons del}iné
a
ltre peqdam les rcpas .
1!
y
3voir
r¡¡~me
un domefiique
l.E!.ur
dan$ lf! t)laifon"s l:.ourgeoifes , oií l'on
f~
piquoir
d~
¡¡o4t
~
d
amour . P<:Pr le.s l¡:rtres, Sen•ius, llans fes
Com,_-,u ntatreJ.fur
V.rg•lt,
/iv.
XI/.
1J.
lf9, , parle d'une
Jeélnce,
I.E!rtx.
'
Quelquefois
!e
maitre de la m aifon prenoit l'emploi
de
le
fle.ur;
l'emperecr S6vere, par ¡:xemFie, lifoit fou–
~~nt
lur-meme aux repas ¡le fa famil!e . Les Grecs éta.
phrent d5s
alfag".oftn
qu'i!s eonfacrerent
a
Jeurs théatres,
pqur
y
hre pubhquement les
ocvrag~s de~
poelei . l¡es
;nagnofies
d~s <if~cs ~
les
I<ElfurJ
des Rotl}ains avoiení
de~
maitres expres qu1 leer spprenolcm
il
bien
Jire .
&
pn
lú
appelloit
fn lajj[l.¡r•/,a,,s,
·
·
1
·
LEC
Le tems de
lt
leélure é toit principa!ement
i
foup~r
dan• les heures des vacarions, au milieu
m~me
de b
oult , fi l'on étoit réveillé
&
difpofé
3
ne pu dor–
mtr
dav~ntage: c'~toir
du
moins la pratiquc de Ca–
ron, dont
il
ne faut
pa~
s'étonner, cu il étoit atfamj!
de cetre nourriture . Jc l'ai rencontré, dit Cictron, dam
1:1
~:bliotheque
de Lucu!lus, affis au milieu d'un tas de
li"res de Sto"lciens , qu'i! dévoro't des yeux:
Eral i•
u
inexhau.fla llfJidittJJ l<gmdi, "" [aliar< pot<rat , quipp<
na
t·tpreh~nfionun
11ulgi inawtm rtformida11I, Íll ip[A. eu·
ria fol<r<t
J~tpiuJ
leg<r<, dum fmaiNJ <ogeretllr
•
ila
111
h<lltto librorum viá<batur.
Atticus ne mangeoit jamais chez lui en fami:!c, on
avec des étrangers, que fon
I<El<Mr
n'edt que!que C:hofc
de beau, d'agréablc
&
d'intérelfant
a
tire
a
la compa–
goie; de forte, dit Cornelius N épos, qu'on trouv<;>it tou–
íours
a
fa table le plaifir de l'efprit réuni
a
celui de I•
bonne chere . Les hifioriens, les orateurs;
&
fur-tout les
poetes étoient les livres
de
choir pendam le repas, chn
les Romains comme che1. les Grecs.
juvenal promet
a
!'ami qu'il invite
a
Yeoir man¡¡er le
foir
e
hez lui, qu'il enteodra lire les vers d'H omere
&
de V irgile donnt le repas, cornme on promet aujourd'nui
am convives une reprife de brel3o apres le fouper.
Si
mon
I<Elmr,
dit·il, n'efi pas des plus habites dans fa
profdlion, les l'ers ' qu' il nous lir.a font li beaux, qu'Hs
ne laiflcront pas de nous fairc plaiftr . ..
.
.
No.flra dabrmt alio1 hodie (OJ1'Divia l11-dbÍ,
Conáitor iliadoJ <antabítur
atqt~<
Ma fonÍJ
Altifoni, a"ubi.•m f dcimtllt <armina pdlmJm ;
Quid r.f<rt tala V<rf;a
qua
voce l<gafltllr ?
·
Sa~~r.
11.
Je finis. paree que cctle matiere de
I<EleurJ, d'a••"
gnoflu
&
de
ldl•r.
a été éphifée par nos lavaos; ceux
qui feroQt ellrieux de s'inlhuirc :\ fond de tous les dé–
talls qui s'y rapportent, ' peuveot Iire Fabricii
Bibliot/J.
anlif.
'"1'·
xix.
Gra:vii
Th<f. antir¡, rom .'
Pignorius
a~
'S<rvÍ/.
Meurlii
Gloffarit~m.
Alexandri ab Alexandro
G~nlal.
di<r, l.
l/.
<.
xxx.
Puteanus
d•
S!Jio,
't .
XII.
p,
lf8.
Gelli
l. X/711!.
<.
"li.
Bi!bcrgii
Dij¡~l.
11tf-Jil.
J,
••atnoftÍI,
Upfal. 1689,
;,.go.
&
6nalemenl
l'lí.
Ray–
naud
á< A"aglfojliJ ad >#<ñfa.,.r.<ligiofam,
in operib.
ráil.
Lugd.
t66j,
in·fol.
(D.
·J .)
' '
-'
,e LECtE'\JRS
ásiiJ rEglt'fe
'ronrl.in., ('l'blol.)
clercs
re–
•vét\u .d'un des qu3tre ordres miueu(s .
f7oja.
ClitDRES
MniEuRs .
'
L•s
ltlNurJ
étoient anciennenient
&
en
~ommeri~ant
-1~$ plu~
je\Jq!!_s' des enfa¡js, qr¡l" s.ngo,ient daos le
ckrg~.
l)s' fervoient de
fecrér~irts ~uf
évi!ques
&
al!x
pr~tres,
&
s'íhfifu~foient
en écrivant
atr
en Iifnnt !hus elix . On
To~ni'b$. a¡~fi : c'2ux q~i étRieq(pW~
propres
,.i
)'érude ,
.lJc
qnr
1'0UVOient d.(¡ventr <prétre$
r'
i'i
y
en
avort~
tOt\rcfoi¡¡
qlli deméutoi<:ht
'leE!áti'J
•
tbdte'l~ú
vi
e",'
La
fortétión
de~
I<Ele!''"J
.a
ro~jour~
été -né¿elfair'e
"ll~ns
l',Egl';¡é
p
if9ue
l'on
~
todjdtlrs' lp les ecritures ·'de 'l'ail'cbi
&
du -hou¡
":Yéa: Tefta'meílr, foit
a
ta'•Melfe, foir
aúx
autres officd
prlnci¡\alenl'enr- de la óuir'. Oh lifolt auffi des ll:ttr'es
de~
-:iurrcs
év~i¡ue$,
dd
a·fr~s
des"'marryrs,
eof¡iile~des ·•ho'·¡)-l~Iie~ ~e·~.P~re¡ ,
coriui1e!
:C!9
) .e, pratique
enc~e
.,
t1
s
1J!.
lJ<NrJ
.étg¡imt
char~6~ .de -~
g:vde dw liv¡es tac·
és:,
·'é
qui les expofoit 'fort peníranl •les • perfécutionL
'Ell i~'J?r.~
mute
.d~
leur 9r9ioation
ma~que
qu'ils doixenPité!lli'pU'r
·¡:el,ui 9ur
p(écbe;
&
chanret'
1~· 1e~ons ,
bt hir
·Ií!íblh\
&
les frllirs
rHl"uh'~ur . L'ev~qu
1
e
les
exHorte
il
lire''ii<Jl!leL
tnent
lf
~ p~atlquer
cé qtfils Hrent,
&
les
mtt
ah
~~á'ó'g
de ceux qt¡i
¡~dm!nifirent
la parole de DleÜ'!' Ira fÓn–
't!ion de ehanter les
le~ohS",
qui éroit autrefois' afl'<:élée
:¡r¡;
l•éf•ur1,
f~
fait
aúJo~rf,h!l,i
indifféremrriehtJial tou!.
.res
forre~
de eleres ,
m~l!)e
par_des
pr~tres.
Flcury,
¡,.
jlit.
""
droi(
~f<llf,
to,m•
1:
f!zrt.
/ .
<bap.
vj,
p.
6r.
·r.,s
fNiv.
1
¡
~
'
,
'
U
paroir, par le concite de Chalcéd'oioe, qu'rl
y
·avoft
clans qutlques óglifas
UUJ?mchi·l~{lmr,
comme
il
y
1
en
un arehi.ac.dly!e, un ar.chi-diacre, un
archi-pr~tre,
&<.
Le feptieme couci!e gt!néral p.rmet a
u~
apbés, qu i fonr
pr~tres
&
qui out étt! .beois-par l'tl:_véque, d'impo(cr les
mains
ii
qu~lqucs·uns
de
. I~ur
religieux pour les fa ire
lt•
lltllt;J.
,.
'
. Selou
l'~uteur
du
fu~plément
de Morcry
¡
la
1
eharg~
de
I<Eler~r
n'a été établte que daQ; le troiliem> fieo!e .
M·
<?otel,ier flit qqe
Tertulli~n .
el}
J~
premier qui fa tfe
Jllentt'!ll
d~s lelJ~urJ. ~- ~~flia¡l;'e
qolt _qu'avanr' que
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I'Eghfe chréttenne furvoir dans la !c–
ª 'ure des dtVJI]es I;;critures
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méthode
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