ilO
LAN
riablcs au milieu des variations perpécuelles des
lang;<" ,
r.arce qu'en
conféqu~nce.
de
!•
contor~alion
hu,mame ,
J!s ont avec l'affeébon
mtéP~eure
donc
tls
Con~
1
expref–
lion
u~e
Jiaifon phylique,
n~ceffaire
&
indeClrué!Jble .
On 'peut aux incerjcaions· joindre •. dans le
mém_~
rang,
1es accens, cfpecc de chane JOlnt
a
la parole, q_ul en
~e~oit
une vie
&
une aélivité plus grandes; ce
<¡UJ
eCI b1e!1
marqu~
par le nom latin
accffllttJ,
qu~
nous n a;ons fa1t
que francifer. Les accens font etfeél• vement
1
ame des
m ocs, ou plutót
íls
Cont au, di[cours ce q_ue le coup
d'archet
&
l'e xpreffion font a la mufique; tls en mar–
quent l'efprir, ils lui donnene le
g~ilr,
c'ell-a-dire
~'ai~
de conforonité avec la vérité;
&
e
di'
fans doute ce qut
a porté les Hébreux a leur donner un nom qui fignífie
goút Javwr.
Jl.s font le fondement de totlte
J:léel<~ma
tion
~raJe
&
l'on fait a(Jez combien ils doonent de fu–
périoricé
.~,
difcours
pr~>noncé fu~
le dif;ours
~orit:
Car
randis que la
paro.lep~mt
les objets,
1
aceent pemt l.a
maniere dont ceiUt qm parle en eCI atfeélé, ou .do ne 11
, vott<lroir en atfeélcr les autres . lls nai!fent de la [et¡(ibi–
Jiré
de
l'organifation;
&
c'eCI pour cela qu'i!s tienncnc
a
tomes les
langrus ,
mais plus ou moins, felon que le
climat rend une natíon plus ou moins fufceptible, par
la
conformation de fes organes, d'étr.e force¡nent affe–
élée des objets <Xtérieurs.
Ln
langue
italienne, par exetl) –
ple,
ell
plus accomuée que la nó¡r.e; leur fimple parole,
ain lí que leur mulíque,
a
beauc:o11p plus de cbant . C'e(\
qu'ils !:'>nt fujets 3 fe paffionner davanta¡(e; In nature les
a fa ir naitre ph¡s fet)fible<: tes ob¡ets exrérieur.s les re·
muenr
li
fort, que
~e
n1efi pas meme a,ffe?. de la voix
pour expri:ner tour
ce
qu'ils fenr_ent, íls
y
joignent le
gel1e,
&
p.trlent de rout )e eorps
ª
la fois . •
Un fecon<l ordre de ?)Ots,
o
u routes les
lang~<u
ont
encore
YO!'
analogíe CQJ}Jmune
&
.des relfemblances mar–
quées , ce fom les mo¡s .enfantins .dérermin,és par la mo–
bilité plus ou moins grar¡_de de chaque part[e organ:q\te
de l'inClrument vocal , combiuée avec les befoins ,in¡;é- ·
rieurs
o
u la néceffité d'appeller les objets
extérie.~u's.
En quelqne pays que. ce foit, le ¡nonvement le
p.l.usfa–
cile e(\ d1ouvrir la bouche
&
de remuer les lcv res, ,
Q_C
qui donne le fou le pl us plein
a,
&
l'une des articula–
rions lab:ales
¡,,
p,
~·
1
f
ou
m.
De-1~ ,
d3ns route> les
langtt<J,
les fyllaoe,s
ab, pa, ,,m, ma,
fonr les pre:nie–
res que prononcoeut les enfans : de-1:\ viennent
p"pa ,
mama;:,
&
autres qui
Ollt
rapport
a
ceux
·CÍ;
&
il
y
~
apparence que les
enfan~
formeroie¡;¡r d'eux-mémes
ce5
fons des qu'ils feroienr en état d'articuler, li le> nóyr.–
rice.s, prévénant une rxpérience tres-curieufe
;l.
faire
1
ne
les leur apprenoient d'avan€e ; ou plutót les
enf~ns
om
écé l_es premiers
a
les bé¡;aycr.
&
les parens emprelfés
de lier avec e11x ur¡ comínerce d'amour, les ont
rép.é~
tés avec complaiC.1oce,
&
les ont é!ablis dans
tour~
l.eslangue1
meme les plus anciennes _
O
o
les
y
terrou.veen
effet, avec le .méme ·feos, mais· géjigmés par les
~ermi
naifons que
l.e
gé nie propre de chaque idi<>me
y
a· ajqu–
tées;
&
de n:taniere que les idíomes les plus ancieHs )es
onr C(/nlervés
'dan~
ut¡ état o u
pl~s
narurel, ou 'P.!us ap–
prochant de la
n~ture.
En hébreu
ab,
en chaldéen
(!b–
ba?
en grec
.:t'"""::t.
~
7reÍ.1ftrd.,
'11'~~!,
en lado
pater,
_,eQ ffaJí–
«;oJs
papa
&
pe
re ,
dans les !les Amilies
baba,
ehé'l; les
H ottentots
bo;
par:tou\ c'efl la méme idée ínarquéc par
J'aniculation
la~ialc.
Psrelllement en
lm•gue
égyptienne
am, ama,
en
!tlnxue
fyrienoe
aminii ,
répondent
<!'Xaae·
ment aQ laJín
parmJ
"(
perc
ou
mere) . De-1'3
mámrpa
( mamel le) , les mots fran.yois
maman, mere ,
&c.
4m"
mon ,
dieu des Egyp¡ier¡s,
·c:e.n
le íoleil, ainfi nommé
com rpe pefe de la narure; les figures
&
les llatues éri–
gées en Vhonneur du íoleil étoient nommées
·Jmmanim;
&
les hiérqgl yphes fa
eré~ ' dt?n~
fe
fer~•oienr
les prpcres,
lettres
ammonéenneJ.
Le culte du foleJI, adopté par pref–
q!'e
tous les peuples
ori~ntau~ ,
y
~
confacré le mor
ra~
d1cal
qm,
pronaneé, fut vant le< d1tférens dialeéles,
am–
rAo'!.'
oma~i,
omin ima1i,
&e.
!mal?
ehez. les Orientaux
íigntfi,C
D,.;_,
ou
Etre jacrt!;
les Turcs l'emplqienr au–
JOU:d hut dans le
fen~
de
{acerdq1;
&
ar-iman
~.he1.
les
a~ctens
Perles yeut d1re
DettJ
foreiJ.
,
Les mots
abba ,
, on
baba,
011
papa ,
&
celui de
mama ,
qui des ancien-
nes
lang,,.,1
d'Orie~r
femblent
a~voir
palfé avec de lé–
gers
changemen~
daos la plilparr de <;elles de
1'
Euro–
pe, _font communs, die
M .'
de la Condaminc dons Ca
, rela11on de la rivieré des Amazones , a
1111
grand nom–
bre de nations d'Amérique ' dom le langage ell d'ail–
,, leurs tre. -ditféreilt . Si 1:on' regarde ces mots · ¡:qrqme
les
~rem1ers
fans que les enf•os peuvent articuler,
&
, par
conl~quenr
comme
ccux
qt)Í o nt
,:!~ p~r
tc.JUt
pay~
" erre a_doptés préférablement par ks pareos qUJ les eq–
,
tend~nent
prononcer, pour les faire fervir de fignes
, aux 1dées de
per~
&
de
~ere;
il
rellcra
a
fa~oir pou~-
LAN
, quoi dans roures les
langues
ci'
Amériqne ou .as mofs
,_, fe rencontrent, leur lignification s'ell confervée fans
fe croiler; par quel halard, daos la
lan.r;~<e
omogúa,
., par exemple, au cen11'e
<ju
contínem, ou daos
quel~ue
aucre pareille, ou les mots de
papa
&
de
mama
font.
, en ufage,
il
n'erl pas arrivé quelquefois que
papa
li–
gnijje
r4err,
&
mama, pere,
tt¡ais qu'on
y
obferve
conllamment le
contr~ire
comme daos les
langueJ
d'O–
" rk nt
&
d'Europe , . Si c'.ell la nature qui diél:e aux
enfans ces premitrs mors, c'cfl elle aulli qui
y
fait atta–
cher jnvariablement les mémes idées'
&
l'on peot pui–
fer dans Co
0
fein la raift;ln de l'un de ces phénomenes
comme celle de l'aucre. La grande roobilité des Jevres
ell la caufe qui fait noltre les pr_emieres) les articulations
labiales;
~
panni celle"s-c.i, ceiiJ!S qui mertenr moins de
force
&
d'embarras dans l'explqJ)on du fon, deviennent
en quelque maniere les alnées, paree que la produéHott
en eCI plus facile. D'ou
il
[u
ir ¡:¡oe la fyllabe
ma
ea
an–
rérieure
ii
ba,
paree que
l'anicll"la~ion
m
fuppofe moins
de force dans l'explolion,
~ .que
les
levre~
n'y onc qu'
un mouvemeut foibl,e
&
lent, qní
~Cl
caufe qo• tm<> par–
cie de la mariere du fon r.éAue p;tr. le ne?..
Mama
efl
done autérieur
a
papa
d~us
l'ordre
~e
la génération
1
&
il ne refle plus qu'il décider Jeque! des deux, du pere
ou de la mere, eCI le premier <' bjer de l'attj!Ution
&
de
l'appdlation des eni"ans, Jeq11el
de~
deux eCI le .plus arru–
ché
a
Jeur perfunne, lequel "
elll
le plu-s otile
&
le pl us
néceffair.e
a
leur "ful,>fi flan
ce'
leqtJel leur prqdigu$! plus
_de careffés
&
leur donne .le plus d_e foins:
&
il fer_a fa–
cile
gé
.conclure pourquoi le frns
de~
deux mors
y;¡am<O
&
"papa
eCI íncommutable daos · routes les
langtte¡
,
Si
apa
tj."·
ama,
dan~
la
l('ngrie
égyptieone,
~gnifient
indi–
llinélement ou le
f!rre
ou l3
mere,
ou tous .tes
d~ul;
'<!!e(l
J.'etfet
de
quelqÚe ·cauCe .étrangere
a
la ttaJ.ure, yne
fníre peu_r-erre des mcenrs exebtplaire§ de ce
pe~ple
re–
connu ponr la fource
&
le modele de tome fageffe , ou
l'ouvrage de la réflexion·
&
de· l'art qui e!t
prefqu~
aulli
ancien que la nature ,
quoi.qu'il fe perfeéliqnne lente–
mene. ·Remarque?. que d'ªp_res le príncipe qu_e .l'on pofe
ici, il eft naturel de CQI)cilure' que les diverfes
p~r,ties
de
l'organe de la
pa~ole
ne concourront
a
la ·.nomi¡¡ation
des objeu
exrétieur~
que daris J'ordre de leur m opilité:
' la
la11gue
ne (era t'tiife eh jeu qu'apres les levres.; elle
donnera d.'abord les articulations qu'.elle produir par .le
mouvemenr de'· ra pointe,
~ ,enCuite
_cclles
_q~i
dépé.nd~nt
de l'aélion de"la rscine,
&<.
L'fl.naroutie t:t'a done qu1a
fixer l'ordre
~énéalogique
des
· ron~
&
des
articnlatió.ns,&
la Philofophie l'ordre des
obje.rspar rappon
ii
nos be–
f<>ins; leurs travaux
combi.n~s
donneront le diétionnaire
des JllOtS Jes plus naturel.s, "les plus nécelfaires
a
la
fan–
gue
primitive,
&
les" plus univetfels
aujo~rd'j]ui
.nonob–
ftant la diverfité des idiomes _
H
ea
une troi6eme .cÍa!fe
o.~
sn.ots qui doivent avoir,
&
qui o
m
en etfer ·daos ro
u
te§ les
langHu
les mémes ra:–
cines, paree qu'ils fol)t encor_e J'ouvrap,e de
)~
natore,
/1<.
qu'ils appaniennent
a
la p_omenclatnre primitive . Ce
Cont ceux que nous devons
i
l'onomaropée,
&
,qui ne
font que de¡ noms imitatifs en qnelque point des obJets
nommés. ]e dis que c'eCI
1~
nature qui le<
(og~ere
· .
&
la preuve en el!, que le mouvement naturel
§!.
gér¡i!rat–
d~ns
tous les.
enfan~,
eCI de défigner
d'eux-rn_~mes
les
ehofes brup}ues, par
l'imi.r~tion
·du broit
qu'_l!l)e~
'fqm ,
lis Jeu• lailferoient fans dome
a
jamais ces noms primi"
t;fs
&
naturels,
fi
l'ioClruélion
&
l'exemple, vena
m
en–
Cuite
a
déguífer la narure
&
a
la
r.e.étifi~r,
<?11
peut-c!tre
a la dépraver, ne leur fnggéroient les appellations arbi–
traires; lubftiu¡ées aux naturelles par les décilio!)s raifoñ–
nées, ou, fi l'on veur, capricieufes de l'nfage.
f/oyez
GJoWMATOPÉE. .
...
'
.
Enfin
ji
y a, finon dans toutes les
lnngtuJ,
du-moins
dans la
pi
ilpart, une cerraine quamité de mots entés fut
les mémes racines,
&
de!Nnés
<:lU
a
la m eme fignifica–
ti.on,qu
a
des fignifications
ao~¡ogues,
quoique ces ra–
cmes n1ayent aucun fondement du·moins apparenr dans
)a nature. Ces mots Ont palfé
~'une
langr!e
dans une
autre, d'abord comme cfune
{angue
prin¡itive dans l'un
de
fe~
díaleaes , qui par la fucceillon des
te!Jl~
les a tranf–
mis
a
d'aurres idiomes qui en étoienr iffus; ou bien cer–
re
tránfmi ffiot~
s'ejl faite par un fitnple emprunt, rel que
nous en voyons une infinité d'exemples
d~ns
nos
langueJ·
modernes;
&
certe tranfmifljon univerfelle f!Jppofe en ce
cas que les ót?jers nommés fonr d'une' néceffité généra–
k:
le
mo~
Jac
que l'on trouve dans toutes les
langueJ
dóit i:tre lle cetre
efpec~.
·
'
2°.
N"onooiHnr la réÜnion
eje
tan~
de
cal)fe~
généra–
les, dont la nature femble avoir p,réparé le co!)cqurs
pou~
amener tous les hommcs
3
ne parler qu'une
lapgtt<,
&
dom
l'in~ueuce e~
feofible daos la mul!itude des racines
com-
•