Table of Contents Table of Contents
Previous Page  217 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 217 / 792 Next Page
Page Background

LAN

••~

templramens que les ee>n¡onéiures

y

~tabliiTent

;

•nx occalioos plus ou moins fréquentes, plus ou moins

fJvorables, pour exciter en elle> des idées, pour les rap–

procher, les eombiner, les développer; aux préjugés plus

oo moins heureux, qu'elles rec;oivcnt par 1' é ducation,

le~

m<Enrs, la religioo, le gouvcrnement politique, les

li•ifuD\ domctliqt¡es, civiles

&

nacionales,

&e.

11 en e(l encore a-pen-pres de meme des corps hu–

mains. Formés dp la

mE

me maciere, li on en conlide–

re la figure dans fes traics principaux, elle parojc, pol)r

ainli dire, jettée dans le méme moule: cependant

il

n'ell

peut-étre

p~s

encore arrivé qn'un feul homtne ait eil

avec un at)tre une reifemblance de eorps bien e:raéie.

Qnelqne ¡:onnexion phyflque qu'il y ale entre homme

&

ho•pme,

d~s

qu'il y a diverlité d'individus, il y a des

ditfércnces plus ou moins fenlit)les de figure, nutre eel–

les qul foo¡ d:¡ns l'intérieur de 1'1 macl¡ine: ces

différ~n­

c<S fon[ plus marquées'

a

proportion de

1~

d!miuution

d~s

c•ufes convergentes vers

l~s m~mes

etf<!ts. Ainr. tous

les fl\)ers d'une

m~me

na¡ion ont entr'eux des ditféren–

ces individuelles avec ks traits de la reifemblance na–

ti;.>l)ale. La retfemblance nationale d'un pcuple n'ell pas

la mcme que

la

reifcmblance nationale d'un

aqtr~t

peu–

ple voitin, quoiqu'il y

~if

eocore

entr~

les detn des ca–

raéieres

d'appro~imation:

ces caraéieres s'affoibliifent,

&

les trair• différenciels augmenreqt

:1

mefur~

qqe les ter–

mes de comparaiCon s'éloignent, jufqu'a ce que la tres–

gran<fe d1vertit6

d~s

elimats

&

des autres aau(es qui en

dépendent plus

OQ

moins, ne lailfe plus fub!iOer qQe

le~

trl!its de la

reU:emblang~

"fpt!cifique fous

l~s

ditf6rences

tranchantes dt·s Bl11¡cs

~

des 1:'-fegrc;s

1

des

l.,apon~

&

4\!5 Eu¡:5?mns mt!ridiotJaux .

Dillinguons

p~reillement

dans

les

/angue1

l'efprit

~

le corps

1

L'abjet aommlltl qu'dles

Ce

propofenr '·

~

l'!o–

llrqn¡ent univerfel dont elles fe fervent pqur l'exprimer;

en on

mo~,

les peofées

&

les fons artiaulés qe la voix,

D•>us y démélerons ce qu'elles ont néceifairement d<,!

c"mmun,

&

ce qu'elle"s ont de propre fous chacun de

ce.~

deux points de vde,

&

nous nons mettrons

~o

6rat

d't!tablir des príncipes raifonnables fur la génération des

/a,gt¡<I.

fur leur mélange' leur aflinité

&

leur mérite

refpeétif.

§.

l.

1./efp.r[t humain, je l'ai déja dit ailleurs (

Voyn

G&<\MMJ\IRE

&

INVERSION)' yient.

a

bout de drlt in–

gner d!!s p:¡rcies dans f:¡ peoCée, taute indivifible qu'elle .;11,

en

fép~rant,

par le fecqurs de l'abOraéiion, les diffé–

remes idées qui en conlbtuent l'objc;t,

&

les diverfes

rela¡ions qu'elles ont entre elles

~

caufe dl\

rapport

qulclles Qnt !Ol\te5

a

la penfée indivif¡ble dans laquelle

on les env•fage. Gene analy(e, dont les prindpes tien–

nent a la na_ture de l'·efpri¡ 1-tumain, qui ell

la meme

P'r-¡ou¡' doit montrer par-[Ollt

les

m~

mes réful,..ts'

oq du n¡oins des réfultats femblables, faire cny.ifager les

idécs de la mi! me maniere,

&

~tai¡I!r

dans

les. mocs la

ml:me claffification.

A\nli

il ·

y

'!

d~ns

toutes les

lanpteJ

formées, des

mots deOioés

a

ex primer les Erres, Coit réels, foit ab–

llraits' <!ant les

id~es p~uven.t

etre les objets de nos pen–

fées,

&

des mots poqr

d~figner l~s

relations

_g{n~rales

des ctres dont on parle . Les. t110tS du premler genre

fom dédinab.les,

c'ell-~a-d!re

, (ufcepribles de diverfes

inflexions relatives aux viles de l'analyfe, qui peQ,t en–

vifa~er

les m emes etres fous divers. afpeéis' dans di ver.

fe~

"circonfiarices . Les mo[s du fecond genre font

in–

décli~;~abJe~:

paree

qu'il~

préCen,tent t_oujours la

m~ m~.

idée fous le

m~me

afpeét . · ·

Les t!lots déelmables

on~

par-tout une tignifi¡:ation.

dé6nie, ou une. fignification indéfinie. Ceu_x de la pre–

miere claife. P.réfentent

:1

l'efprit des

~tres

déterminc!s,

&

il

y_

en a

deux

dp~ces;

tes

nom~,

quj déte.rmjg¡:nt·

les. ctrCS

P.ar

l'idée de la tlatUre; les pranoms, qQI

les

!létetmin

ciJt

par l'idée d'une relatiOI1. perfonnelle.

~qu~

!l.e " ' (econde claife

p,réf~ntent

a

l'efpri~

des

~tres

mdé–

terminés,

&

il y. en a aufll deux eCpeces; ks. adjeéiifs,

qui. le!>

défi~nent

par l'idée préciíl: d'qne quali¡é ou d'un

~elai;ÍOJl

parti<;ttJiere

t

COIUil].¡llliquabfe

a

plufreur~

na!ures,

don~

el)e efl uqe p:irtie, [oit, eifentielle, foit accidenrel–

le;

&

les

verbes. qui l

es

déli~nent

par l'idée précife de

l'exillance

intt:lleb.uelle

Cous un attribut également com–

~nniqi1abl

e a plulieurs

natures -

.

.

Les: mots indéclinables fe divifent univcrfellement en.

trois

efp~ces,

qui font. les prépolitjons, les adverbes

&.

1~

conjo¡¡él;ioo

s : les

prépo!itio11s. pO\Jt défigner les rap-;

p.orts. généraux

av.ec

abllraéiioo , des termes; les. adver–

bes, pour délig

ner d

c;s

ráppo~ts

particuliers

a

un terme

dé!qrt:niné;

~

les conjonétions , ·pour défigner · la liai-.

fon,des div..erfes parties "du " difcours."

Voye~ - Mor

&-

tou.f-s

l<t efpue-s.-

· '

'

~

L

A

:t..¡

1.07

.Te ne parle poinr

ici

des

iarcrjeaions ,

psrce que cet–

te efpece de ntor nc fert point

i

l'énon.:-iation

d,.:s pen–

fées d$! l'cfprit. mais a l'ind'cation des fendmens de !'a–

me; que les interjeélions ne

ron~

point des

inl1rumens

arbitraircs de l'art de parJer, 1pais des lignes naturcls de

Cenlibilité,

an~ériel)rs

a toll1 ce qui efl arpitraire,

&

Ji

peu d.épendans de )'arr de parlcr

&

des

/ang11<1,

qu'ils

n~

manqqent pas

m~me

aox muets

d~

naíffitnce.

Pour ce qui l'll des

relatinns qui naillcnt enrre les

i<lé~s

p;mi.elles, du rapport général qu'dles out

toutes

a

une metpe penfée indivilible; ces reflfions , dis-jc,

fuppofent un ordre fixe entre leurs termes ; la priorité

r:ll propre au lerm!' antécédcnt; la potlériorité eU ellen–

tielle au

~erme

conféquent: d'otl il Cuit qu'cntre )es idées

partielles d'une meme

pen l~e'

il y a une fuccefllon fon–

dt!e fur leurs relations

réfulta

ntes du ppport qu'd)es Ont

tOutes

a

cette peofée.

V.yn

IMVI!R SJON , Je donnc

a

aette fuceetlion

1~

no

m q'ord

r,

analytir11e,

paree ql)'elle

ell tont a la fpis le réCultat de l'analyfe de la pel)fée'

&

le fonc!ement de l'analyfe du di(cour>, en quelque

lang:u

qu'il foit énoncé.

l,.a parole en eff<t doit

~tre

l'image feolible de la pen–

fée , toqt ).;: moqd¡: en convienr; mais toute ima11e íen–

lible Cuppof!' dan$ fon original des partie•, un ordre

&

une propor1ion

~ntre

¡:es parties; ainll il n'y a que l'a–

nalyfe de la penfée qui pqiife étre J'objet naturel

&

im–

médiat de l'imagl' Cenfible que la parole dolt produire

dans

toute~

les

{an~ues;

&

il n'y a que l'ordre anlly–

tique qui puiife

ré~ler

l'ordre

&

la proportlun

d~

cette

image fucceffive

&

fugirive. Cetre regle eO fllrc, pa<ce

qu'elle ell immuable, cornm<; la narure

m~rne

de l'e[prit

humain, qui en eO la fource

~

le príncipe, Son !nRuctJ–

ce fur

toure~

les

/a"J""

ell aq!ll r¡écelfaire qu'univcr–

Celle : fans ce prototype original

&

itwariable,

il

ne pour–

roit y avoir aucune communication entre les hon1mcs

des dilférens ages du monde, entre les peup!es ct<s di–

ve¡fes régions ole

1~

terre , pas

m~me

entre deu

~

iodi–

vidns quelconques" paree qu'ils n'auroient pas: un tertne

immuable de cQmparaifon pour

y

rapJ>aner

l~urs

prot·é–

dAs refpeéiifs •

Mais au moyen de ce terme commun de

compar~i­

fon, 1:¡ eommunio, tion

~n établi~ ~énéralement

plr-rout.

avec les Ce•J l"s difficulrés qui

nailf~nt

des. différentes ma–

nieres de peindre le

m~me

objer. L es hon¡mos qui par•

leqt une tnc!!ma

lan~ue s·~ntendtmt

entr'cux, paree

f"}ll'ils

peignent le rr¡em• o.riglnal' CallS

le

me

me :¡_Cpeé{' avcc:

les

me

mes couleurs . Deux pcuple• V'Jilins ,

comm~

ks

Fran~<>is

&

les ltaliens, qui avec des. mots ditférens fu i·

vent 3-peu·pres une

1n211'\e

confl ruébio n, p.l.rvicnn.ent ai–

fement

encendre la

/ang:u

les uns eles

~litres,

pa<c;e

que les uns

~

les :tlt,tres peignent encare le tnerne ori–

ginal,

&

~-peu-pre•

dans 1"'

m,érr¡e

attirudc , quoiqu'a–

vec

de~

coulc;urs ditf6renres .

D.eu<

peoples plus

~loi­

gnés, dnnt les mots

&

la eo

nllru.é

iion dHfercn.t

enr;~re­

ment,

c~me

les

Frang01~,

par exemple,

&

les L.auns,

peuvent encare s'entendre réciproqnemcnr, quoique peut–

etre avcc un peu plus <te difl\culté; c'ei! toojours la. me–

me raifon.;. les t¡ns

&

les auucs pc;gnent le

m~me

objet

ori~inal,

mais. dd!iné

&

coloré diverCeme111.

L'ordre an.alytique ell done le licn. univcrfel· de la

communicab~ii1é

de coutes les

la>JI!J"'

&

du com:netc<>

de penCée>, q_ui eO l'ame de la fodété :. c'efl. done le

terme oil,

jJ.

f<~ut

rc!duire toute$ les phr•fes

d~une lnn.J(:t~

étranKere,

d~ns.

l'intdligence de laque! le on veut t'a.ire

quelques progres fürs, raifonn és

&

'1pprofond1s; paree

que tout le

~elle

n'ell, pour ainJi dire, q_¡¡'une aff¡¡ir.e de

mémoire, ou il n:-ell plus

qu~llion

que de s'a!furer des

décifions arb¡craires du b9n

ula~e.

Cette

c:oolé-.¡ucn~e,

que les réfl!'x.ions fuiv'lntes ne

fe~ant

que c.o oti.rmer.

&

développer davantage, ell le

v~a1

fondemem

de l_a m~t

hode-pratique que ¡e. pr<>pofe allleurs (

artule

M.ET.no–

DE) pour la

lnng11e

latine, quj efl le premicr

ObJet de

;

études publiques.

~

ordjnaires de

1'-eur~pe

_;

&.

cette

111...!–

thode,

a

caure de

l'un.iverCah~é .

du prlllC>pe, peu¡

~tre

appliquée avec un. paretl Cueces

a

toutes les

/a>:J(Uei

é–

trangeres, mortos ou

viv~nte~

' · <¡ue_l'on fe propofe d'é-.

tudier ou d'eníeigner.

VoiH ·done ce qui ío;

trouve univ.ecfellement dans.

l'eCprit de

to'u~es. les

lnn.J(11eJ;

la fuccefllon analytique des

idées partielles. qui conllituent. une .

m~me . penf~e,

&

les

mémes efpeces de

mot~

pour repréfen!er les

1Jé~s

par–

tie11es enviCag<;es,

fou~

les

m~mes

afpcéi$ -. Ma•s

c11_c_5

admeuent toutes, fur ces deux obJets , géoéraux, des d•t–

férences qui .tlcnncnt au ,génie des

~euples

.qui les

pa~-

., lellt

&

qui Cont elles-mt!mes tout a la fo1s

les pr>nc•–

. pau; caraéieres du génie de ces

lang Nn,

& :

les princi–

pales (c;mrces des difficultés qu'il

y

a

a

tra<!ll!.rc e:raéle·–

ment_, de_l'une en Cautre .