LAN
:1;>pellée d;lns le htin
la11aa;
mo!s
cll~
en auffi
tr~s-fou·
' 'ent ligniti éc par le mot
he;¡],, ,
C'cll dans eeue fignin–
carion que Guilloume le llreton la preqd en
parl~nt
des
armes propres
óes
gcotl!sho¡nrp.~s,
~ u~
fqmrtli quorrtm
di
glqdiq ptlgnare
&
luzflis.
On les
f~ifoit
d'ordinairS' de beis de frene;, paree qu'il
ell roide
&
mqins caff:fnt. Les piques
d~
n 0 trt: tems
úoient de
m~me
bnis par
b
m~rqe
raifon . Oans l'énu–
mératiün des armes qu'Qn donne
3
G~offroi,
duc de
Normandie, que; j'ai
tir~e
·de Jenq, Q1oine de J14arrqou–
ticrs; il etl dit qu'cnrre au¡rcs armes, on lui
mi~
eu
m
ain
une
ltmce
de bois di) fré11e,
armé~¡
ó\¡n
f~r
de Poirou;
&
Gt illaume le B.reroQ, en parlam
d~ comba~
de
~~il
humc 4es Barres con¡re R icl-¡ard d'1\ngleterre í'upres de
Manu;s, d[t en llyle p<X!tique, que leurs boucliers fu–
rcnt perct:s par le frene,
c'efl-~·dir~
pl\r leurs
lane~J
de;
boi~
Q<;
frc!ne;
l/trm¡11~
per clipeoJ ad co7qr4, fraxinuJ ibat.
Le paffag<; d'un autr<; auteur notlS apprend la
m~me
chofe,
{lt
en
m~q1e
re•us
qu~
ces
lance{
~toient
fQrt lon–
gues. ,
Le~
lance1
des Fran<rois, dit· il, \!toient
d~
bois
" de
fr~né,
avoient un fer
fart aigu,
&;
é¡oieQt co1n–
,.,
tne de
lonsu~s
perches ".
1-lafl.cefraxin~a!
in
m~nibus
~0/11"!.
ferrq
ao;~
tiffi.mop,·,cfix<E .funt, 9uafi. grande{ per–
tica¡.
lVlai~ depl\i~
onles fi,t ¡::los grol{es
&
l'lus c;our,
tes,
&
j.;
croi~
que ce changement
(¡.:
ti¡ un peu a'llant
Ppilippe <\e V
aloi~, '
que la mode vint que les chevaliers
&
la gendarmcri.; co.mbatiffen.t a pié meme dans les ba–
~¡¡,ille•
&;
les
combars réglés .
Dans ces
occafio.ns·la méme. lorCqu'ils fe mcttoient
.2
pié,
ils acc_9urcilfoient encare leurs
lanc~J,
e{l
Jes
cou~
pant ¡¡ar le bout du manche. Cela s' appelloit
retai/ler
/u lan&eJ.
C'efl ' ce que témoignc FroifTard en d1vers en-,
dro;rs de fon hifloire. Voici ce que die fur cela le pré-
tideur fauchet en peu de 'rqots,
·
,
!;..a
la>J&e
qui auffi &'appello,it
hoj¡,
je croi& por ex–
,
~llence
11¡
encon;
g(aive
&;
puis quand elles furent
, gro!fes,,
bourdom
& bou¡:Jo,na./TeJ;
qua,nd cll.t:_s furem
,
q~u
fes_,
Cq
dit
l;'
hilipp.es.de Co¡\l}nes, en parlam de
,. la
~atatlle
de Fourn.oue, mais le;
m~
t~<;Camines té–
" · m01,¡ne qu'clles étOient creufes .
Ql\
3.ntil.
~a.
{aHu,
el–
,1
le a toujo.urs,
ét~ a~me
de cavalier;,
p~us
longue tou–
"
tc(ois que cellcs, d'anlourd'l:\ui, co,mme
c.;lle~
des Po–
"
itJnois ;
l_aq·uelle encere
qQ~
les che-.al_\ers n'eulfenr
" pojnt d'a.rrét ferme.
a
cau(e. qu<:>
l~urs
haubcrts étoieoc
, .de mailks,
011
n'eut fu
9,¡.
les. clouer
e
ces arréts) fur
,
les maillos; les chev'\liers. ' ne
~aiffojent.
pas de clóuer
,
fur l.'arCon, de la (elle de leurs chevaux, je erais ban–
" dé.c
a
l'angloife; m¡tis ne me fouv ient point d'avoir
,.
v~
peintcs
d~s l4."~i:i
qui' euffe,m des. poir,n,ées comme
,
:lUJOU,rd'hui, avant
L'an~
1300, ains
toutes unies
de-
puis le
f~r
juf'l,u'ii l'aurre bpm, cornme javelines, leC–
que! les, méme du, rems ' de: f.roií(ard, · les che-.aliers
étant dc(cen.dus a pié'
rognoiem ·pour m ieux s'en ai–
der au p_ouflis .. J;:n ce
~
e.ms-13,
)es ¡;hev:¡liers croy;oient
que
les
m~illeurs
fer
sde.
lancu
venoient de Dar-
" deaux.
:.
.
:
Ayres
l'~nvahié,
eiiais o u
cou~fe
du cems
de
F~oiffard,
il
'fall_oir mettre ·pié
a
tcrre,
rognc;r fon
glai~e,
'c'c,fl· 3,·dire fa:
lance,
&
d'icelui
P.QU, (f~r lall!,. q u'on eOt renvcrCé fon. enne,mi ;, cependam chodiffa.nt.
,
la faute de. f01 harnois 11our le bleffcr
&
tu
er. Er lors
ceux "qüi étoiem
'plu~ -~.droits
&
avoient meilleure ha-
leine pour
dure~
ii
'ce pouflis de
lance;
étoiem elli–
" més
les, plus. <;x¡¡ens · hommes: d'armcs '· c'efl-ii-dir,e
,, dexrres,
&
rQCés,
&
expcrts , ,
Ü11 ornoit ' les
lnnco
d'une banderale
au~rcs
du fer,
&
cct orncme1,1_t a.voit bp npe grace;
c'étoi~
une cauto-,
me trcs-ancien¡te,
&.
des, le cems, C!es croifades.
D'.ordinajre
~
dans. ces,
~udc;s '<¡tlOcs
,: les.
lan~er
fe fra:
cal101enr,
&
Caut,oient en
~clat,s,
C'e(t. pourquot dans les.
t,ournpis pour ,dire ' (aiJe un. ·alfaut,
d~
lmtco,
on diCoit
rompre upc
lance;
ainli. le combot de cheval, quand il fe
faitoit
a
la
lance,
ne duroit qu'uri moment. On
!:t
jet–
toir apres le premier chóc,
&
on en · veuait a
l'épée :
Guilhu' me · Gujart ,
en
ra<:ontant
la · dcfcellte de S .
1,-ouis
:l
Damictte, dit:
• ·
· •
·
..
·
·
AprJ1 l• froiffii du
lances,
Ql¡j
jtÍ.
fo.m ,Par, terre .femies,
Port~nt
matns. a
blanches
t!ples,
D~.fquelleJ
i!J I'e!'_tre-en,.vahiffint
Hraum_es,
&
bact~ets~
t.entiffi'ñt-,
Et plúfieun autreJ ferrure¡
,
C::oret!aux tris-perranJ
armt~.re..J .,
LAN
Quand, dons le combar de deux tro
upes de gendar–
m~nt:
l'une con ere l'autre, on voyoit d::t.ns I'unc les
lan–
ces
levées, c'é¡oit un íigne d'une procha'ne déroute.
C'ell ce qu'ot>f<rve d' Aubigné daus la relation de la ba–
taillc; de Coutros, En etlet , cda marquait que les
g~n
darmes ne pouvoient plus fa1re ufage de leurs
lance~,
paree qu'ils étoien¡ ferrés de tr<>p pres par les ennemis.
L'ufage des
la>(ceJ
celfa cq Frauce beaucoup avant le
tems que les campagnies d'ordonnance fuiiem réduites
a
la
¡;~ndarmerie
d'aujourd'nui. Et le prince M auricc
, l'~boli t enri~rement
dans tes armées de
Holland~.
11
en
cut une raifon paniculierc; c'ell que les pays ol¡ il Cou–
tenoit
1~
gqerre centre les Efpagnols font maréca¡;eux,
cqupés de canaux
&
de rivieres, ioqrrés
&
inéganx,
&
q4'i! falloit pour les lanciers des pays plats
&
unis, ou
ils pulfent faire uq aiiez grand from,
&
courir
;i.
bride
ab•!tue fur la
m
eme ligne, des q11'ils a\'oient pris car–
riere.
c'efl~a·dire
des qu'ils commen<roieot
a
pi<¡uer . ce
qu'il~ flliCoi~n~
d'Qrdjna•re
a
foi~ante
pas de l'ennemi.
· Mais il
e~t
encere
d'~utres
raiCons qui tui furent com–
mU)les avec la France. Les lanciers jufqucs
a
ce tems–
la
~toi~nc
preCque tous gencilsbon1mcs:
&
méme H enri
111 , par fon ord.annance de I57f, avoit dCclaré que non
('eulement t\'S lanciers , q¡ais encere tes archers des or–
donnauces
d~voien~
étre de
noble raee.
Or les guerres
.;:i•(lles avoient
f~it
périr une intinité de noblelfe en fran–
ce, a.ufli-bien que dans les Pays-bas, ce qui faifoit qu•
on avoit peine
a
faurnir de gemilspammes les comp;t–
gnics d'qrd,onnaqce ,
Secondc;mem , il falloit que les lanciers euffent <\e
grands chevaux de baraille
rr~s-forts,
de méq¡e taille •
drc;ffé~
avec grane;! foin,
&
VCS,maniables pour
!OUS
les
mauvemcns que
dcma.ndoi~
le coq¡bat a,vec
1~
lance.
11
étoir di(ficilc d'en trouver un grand n_ombre de cette fot–
te , ils couroient beaucoup d'argent,
&
bien des gentils–
hommes n'étoiem pasen état de faire cette dé¡>enCc; les
guerres
~ivil~s
ayant ruiné
&
défol~
la
Fr~nco; ~ le~
fay$-bas.
r•oiíi~mement.
le combat de la
lance
fuppofoit une
grande hab.itude pour s'en bien
Ce~vir,
& un cxercic;e
rres.f~équem
ou
l'on. élevoir les jeunes g¡;milshommes .
L'h.abile
té a rnan.icr cette arme s'a,cqucrait dans les tour–
(lO;S
&
da.nsles acadéq¡ies; les guerres CÍ'(iles ne per–
meuoi<;nt
pll\~
guerc depQiS lang-tems l'ufage des tour–
t;Ia is;
&
la jeune nob.lelfe, pout la plÜp:írt, s'engageoit
dans 'tes. troupes fans avo(r fait d' a.cadém_ie,
&
par con–
féquent n'étoit guere J:¡abile
a
fe (ervir de; Ja
lance ,
Tou–
tc~
ces rai(oos
tir~nt
qu'on abandonn:t
la
lan,{e
peu.
i
peu,
~
qu'on nc. s'cn
(e~voit
plus gu.ere fous
le regne
de Henri¡
1
V. ll ne paro!
e
point par notrc; hitloire
qu'i~
Y.
ait eu. d'ordonnance pour abolir cer uCage, Mais Gear–
ge Batl.a, fameux
capit~,ine
dans les armécs de Philippe
1
(
roi d'Efpagoe,
~
celles de 1'E
m
pire, marque ex –
preff~ment
le rctranchcment des.
lances
dans les arm.ées
franc;:oi[es faus Henri
IV.
car
il
écrivóit du r;;ms de ce
prince; c'eQ dJins l'ouvragc qu'il publia Cttr le gouver–
nement de la
cavaleri~
légere, ou -.oici
com.me il parle;
,. L'imroduélion des cuiralfes, c'efl-a-dire des efcadrons
, de cuir'\Qiers en francc, avec un
total bannilfcmenc
, des.
lance¡,
a d_onné occaJion. de di(courit quelle ar–
, mure feroit
h.
mcillcurc,
&c.
, .
C'etl. done en ce
tems-lii que les
lances
furent;_ abolies. en Francc . L es Ef–
~agn_ols
s'en fervirent encare depuis, mais ils en
avoi~nt
peu· dans. leurs troupes. Les Efpagnols feuls. dit le due
de Rohan daos Con
Traitl, de la guerre,
dédié
a
L ouis
X,l
11, opt c;pcore-rctonu quclqucs compagnies. de
lances,
qu'ils. c;onferven.t plutót par gra'o'ité que par raifon :. car
la
lance
ne fair cffcr que pa; la, rojdeur de la. courCe du •
chev:tl,
&
encare
il•
n~ y
a qu'un rang quj s'en. puiiie fer–
v.ir;tellement que leur ordre ne d<;>it étre de combattre
en.haie, ce qui ne pcut réfiner aux efcadroos;
&
fi el–
les
comb~ttoi~nt
en efcadrons, elles (<roiem plus d'em–
barras que de fervicc.
On voit par ce qtlC je viens de o ire, l'époque de l'a–
bol ition. des
lance~
en France, arme. que les Franc;:ais
avoienr fu manier de Con..
tcm~.
mic:.ux. qu;aucune autre
nation. On ne s'en fert plus. auJonrd'hui que dans les
courfes de bagues,
.&
'l._Uelqu~s. fembla~les
exerc.lces,utiles
autrefois par tapport
ií
la gnerre,
&.
qui ne. font plus
ma.ime.nant que, de purs. divertjlfemens ._
Hift. de la mili–
ce, fran¡oifo., par le
P. Da11iel ,
LA NCE,
(..flift. de/a C hevaleri1)
du tems de l'ancien–
ne <;hevalerie. le combar de
1~
lance
a
cours. de 'cheval
étoit fo,r en ufage,
&
palfoit mi!me pour la pltts. noble
desjoúrés . Un. chevalier•,tient. ce propos
a
fa n,adver–
faire dans le reman de Flprés de G rece; , Pendam que
, nous fommes a cheval.
&
que les
laffceJ
ne nous peu–
, venr manquer,
~prot~vons·nous
encare quelq ue tems •
-
,.
~taut