LA
i
t!quivoque, paree que l'efpece de 6evre, d'ardeur, de
convulfioll continuelle daos laquelle je fuppofe mon ma–
Jade' état dont il cfl en .eltct tres-fu(ceptible' & meme
t!minemment fufccptiblc, feloo une obf<r:vatioo trcs-con–
nue; que cet érat, <lis je, paro
u
plus capable de h1rcr
la morr que de la prévenir, encere qu'on fur fur que
le
malade ne confommeroit point f'aa
e vénérieo,
i
plus
forre raifon s'il le confommoit; car il
e.frtri:s-conou que
eette erreor de
ré3ime
ect mortelle a
ux.étiques, & que
plulieurs fonr mores daos J'oae méme.
Du
p•tit-lait.
Nous avoos déja aon11é une idt!e de
I:t nature du
petit-lait
au commeuccment de cet article.
N oos a.vons obCervé au.ffi que le
p<ttt·lait
éroir différem.
felon qu'oo le féparoit par l'altérarioo fpomanfe do
lai:
ou bien par la coagulatioa. Celui qu1
e(!
Céparé par le
premier
m~eo
efl conou daos les campagnes, cGmme
nous l'avons déja rappórté auffi fous le oom de
lait d,
bmrr< .
11 ell
ai.~re.let;
cae c'eft daos roa fein que
réli~
de l'unique fubllaoce qui s'ell
ai~tie
penda<!! la décom–
pofition fpontanée du
lait:
i1
en fort peu olité en
Me~
decioe; qn po1,1rroi.t ¡:ependanr Jlernplor<r avec Cueces,
comrne on l'employe en effet daos les pays ou les
laica~
ges
foat rres·al¡ondans, dans
les cas ou une boilfou
aqueofe
&
lé~erement
a¡:ide eil iodiquée. Le nom de
petie·l11it
acidule1lui convicnt beaucoup
miellX
qu'3 ccll;li
que M . Cartheufer a
défign~
par ce nom daos fa Phor–
rnacologic, &"qui n'ell aurre chofe que le
p<tit-lait,
re:.
par~
du
lt¡it
coagulé par Jes acides. Car on peut bieQ
par ce moyen méme obtenir un
pttit·lait
rr~s-dqox
: il
n'y a pour cela qo'a étre circonfpea fur la proporrioa
de l'acide employé;
·&
M . Carrheufer n'exige pas qu'oa
employe racide en ·Une quantité fural¡ondaote. En un
mor, Je
jtrum latflis acidulum
de M. Cartheufer ell du
p<tit-lait
ordinair.e, dont nous allons nous
o~upcr
fur
Je cbamp.
Celu\-ci, c•eft-a-dire
lep<tit-lait
ordinaire, qo\m
pour~
~nit
auffi appeller
doux,
en le comparant au précédeor,
au
lait
de beorre, eft celui ql)-'on ftpare do
lait
c.oagu~
lé par la prelfure ordinaire, ou mémc , quoiquc beou,
.coup moins ofuellcment, par des 3cides végétau<. La
.coogulation do
lait ,
pour la préparation pharmaceurique
du
p.nie-lait,
&
la féparation de cette derniere liqueur
d'avéc le caill é, n'oor ricn de parriculier . On s-'y prend
,daos les Pharmncies Qomme daos
les
Laiteries.
Vuyn:.
LAr
T,
Ecottor,ie ruJiir¡ .
L'opération
vra.im~nt
pharma–
cemique qu'on
ex~cure
fur le petit
lait
, c'ellla clarifica–
t'ion . V oici cecte opér:uion : prenez.
dupeeit-lai.~
récent,
qui
di
n"urcllemem rre,·rrouble; 3JOUtez.y
il
fr0id un blanc
d'oeuf IÜr
Qha~ue
livrc de liqoeor; mélez exaélement en
fouettam; faites bouil lir, & jettez daos la liqueur pen–
daot l'ébullirion, envire n 18 ou
2.0
grains de
cr~me
de
rarrre; paOez 30 blanchet & enCuita au papier
ii
61trer .
Quoiqoe ce foir priticipalemeot la f.lveur & l'élégan–
ce du remede, 1e
j u&Jl'l1dJ
qu'on a en vOe dans
ccue
clariticarion, il faor convenir auffi .que les parties fromo–
ge.ufes
&
butireufes .qui font rufpendnes dans le
petit–
latt
trouble , non ·feulement rendent ee remede dégo1\–
tanr, & foovenr rrop luarif, mais
m~me
peuvenc
le
diCpofer
a
cngendrer daos le& premieres voies, ces con–
crttions butyr<:u(cs
&
fromageufes que nous avons com–
ptées parmi les mauvais effers du
lait.
11
fuor convenir
encore que c'eol vraillcmb.l3blernent une prarique tres-mal
•!•ten?oc
qu~
l' uf•ge_confla nt de donner toujoors le
pe–
ttt-lmt
le moeuK clanfié qu'il eO poffi ble . Car quoiqu'il
n'en faille pas croire M. Quincy, qui atfure daos Ca
Pha1macopéc , que le
peiit·lai~
ainfi clarifié, n'ell qu'un
pur phlegme, qui nle(! bon a rico; il efl indubitable ce–
pendan_¡ qu'il ell des cas ou une liqoeur, pour :liofi di–
r~
mo·ns ,Ceche ,. plus
muqueu~e ,
.Plus gralfe que le
p•–
tJt·_Jmt
rrcs-cl3nti é , ect plus
md1qo~e
que le
p<tzt-lai~
clalr
c_omme
de
l'can .
Au
rene'
CC$
pctits-laies
ne
dif–
féreroteot entr'eux que par des nuance< d'atliviré ; & je
ne voudrois pas qu'on admi r daos l'ufa,s- 1 extreme op–
po(é au rres-clair, c>ef)-a·dire le
p•tjt·latt
brut rtes-rrou
7
ble , rel qu'il fe Cépare du caillé.
11
ell .une rroifieme' efpece de
pttit-lait,
qui doit peur,
érre
ren~r
heo de ce dernier
du
p.:it-lait
éminemmenr
gr;tS;
favoir, celui qui ert
cOnnu
fous le nom de
petie–
latt
d' Hoffman,
~
que M . Cartbeu(er appelle
p<tit·lait
Joux , [<r:tm laélts du/c, .
Voici commenr
Fréd~rick
H offman en expofe la préparotion
dan~
fa ditfertarion
¿,
falub.r!'iln!' fori
f~élis
'Vtrtlttt.
11
prend do
lait
Cor–
ta
m du PIS; ol
le
fui!
évaporor ao fi!o nud daos un vaif–
feoo d'é.tain
( il
~aut
beaucoop mieax
cx~cuter
ceue
é vaporauoo au bommarie) jufqo'i ce qu1il obúeooe ua
réfidu qut fe préfente fous la for me d' une poudre jau–
n~tre
&
~rumelée .
Alors il
jette fo r ce réfido aotaot
d'eau qu'il
'en ell diflipé par l'évp paration ;
iJ
dqn!le
LA
I
quelqoes bou11lons, & il filtro . L'aoteur prétend, avec
railon, que cette hqueur, qui efl fon
pttit-l•it
(
& qu'il
appelle
•au d, laie
par Mcoaion, ou
p<tit-!ttit artifi<i.J)
a bien des quolités au-derlos do
p<tit-lait
ordinaire, diS
moins .s'il ell vrai que le
p.:it-laie
foit d'aut>n t meilleur
que la fubflance moqueofe qu'il comienr, ell plus graae,
plus Cavomteufe: car .il e!l tres·vroi que les fublhnces
faJines & fucrées quclconq ues,
Ce
char¡¡em facilement
des marieres oléagiReufes, lorfqo'elles om avec ces ma–
~ieres
une communiearion pareille a edre que la mario-–
re fucrée du
pttit·lait
a, saos la méroode d'hloffman,
avec la matiere ,buryreofe .
.
Ce caraaere, qui diflingue le
puit·lait
ct'Hoffman
d'avec le
pnie-laie
Qrdinaire,
c'a
cepend:u1t
ríen
d'ab–
folu: il ne peut conftituer qu'une variété dans le degrt
d'aélioa, &
m~
me une variété peu confidérable.
U \)e .livre de
p<tit·lait (
apparemmeor de v3cbe) four–
uie par une livre & demie de
lait
emier, 6ltrée, éva–
porée au bain-marie, & rapprocbée autanr qu'il ect pof–
fiblc, & cepeodonr irnparfairerncm, .a donoé
a
M. Géof–
froi une once un gros & rrois grains de mariere concre–
re, qui e1l le fel ou fuere de
lait
dont nous alloos par–
ler dans un momenr.
Hoffman n
1
a r<:rir.é, par l'évaporation, d'une
liv~e
de
rncdcciue ( qui repoud
i
1oou
12
ouces , poids de marc)
qu'ltn gros,
~'efl·il·dire
6o ou 72 graios de rnatiere fu–
crée. La différence prodigieufe de ces deux produirs ne
paro'!t pas pouvoir
l:tre raifonnablement déduire de es:
que M . Geoft"roi a dclfeché fa matiere au bain-marie,
& qu'Hoffman a .employé
lo chaleur d'un bain de Ca.
bte. On ne peut cepeudant avoir recmus qu':\ cette cau–
fe, ou
il
la différeuce individoelle des
laits
que chacurl
de ces chimilles a rcairés, ou enfin
a
l'incxaaitude ds:
l'oa d'eux, ou de roots les deux : car il ue faur pas foup–
~onner
que la m3riere conerefciblc du
p<tit·lnit
3pot
tté une fois deflechée, foit devcnue moin; foluble qu ello
ne
l'~oit
3uparavanr , & que le beorre
&
le fromage
avec lefquels elle a éré intimemcot
cotrem~lée
daos certe
<lefficarion' la défendent COJttre l'aaioll de l'eau. Le ru.
ere de
lait
ell une fubOaace trop foluble par le men–
flrue aqueux, pour qu'on puilfe former raifonnablement
eeue conjeétore .
•
V ertu.J ou ufagn mtdiii11aux du·
perit·lair . Prcfque
tous les outeors, fu r-rout les ancicns, que Fréd. Hof–
fman a imités en cela, recommandeat par préféreace le
p<tit·lait
de chevre . On fe ferr en France
princi~al<ment
dn
pttit·lait
de vache, excepté dans les cantons ou le
lait
de chcvre eft plus common que celui de 1•acbc. A
Paris , ou cette raifon de commodité u'ell pas un rirre
de préférence , on difliogue ces deur
pttits.-laits
daos
l'ufoge, & beaucoup de medeclns alfurent qu'ils différent
réellemenr en vertu, de méme que les Apoticaires ob•
fervem qu'ils préfement des phénomeoes différcns daos
Ja coagol3rion
&
daos la clarificaúon.
N ous croyons cependant pouvoir regarder ce& diffé–
rences d'aélion méd•camenreufe, comme mérirant
d'~tre
aonftatées par de nouvelles obfervarions, ou comme
peo confidérobles. D 'apres ee femimenr noos ne parle–
rons que des
venus
communes
a
l'un
&
a
J'autre
p~til{,¡it .
A
u
relle, comme on nc prc!pare ordinairemem que
ces deux efpeces, ee que ne os dirons du
p<tit-lait
en
génér~l
ne Cero ceofé convenir qu'a celles·la.
La verlo lo plus évidente du
ptlit-lait
ell
d'~rre
un
loxarif doux & a(fez fOr,
peot·~tre
le premicr ou le plu'
réel des eccoproriques.
11
pou(fc anf!J atfC"Z. communé–
mcnt par les orine'. On le donne pour euiter !'une ou
l'autre de ces deox
~vacoations,
ou feul, ou chargé de
différemes macicres purgarives ou diurétiques . P
luf~eurs
aoteurs le propofenr meme comme un bon excipient des
purgarifs les plus fom, donr ils croyenr que le
p<tit-laié
oper¡: une véricable correélion ; mais ce mélaJ•ge dl af–
fe'z.
chimériquc daos cette vOe ,
'
JI n'y 3 poim d'ioconvénieut
de
m~ler
la
petlt·lait
aux remede' acides, rels que les ramarins, les fucs aci–
dule~
le fruics,
&c.
Le
pnir~lait
n'eft poim, comme
le
lait,
altéré par ces fobll3oces; 3U conrraire, leor mé–
lange 3Vec le
petit-lait
peut
~tre
agréable & falutaire
roures
les
fois qu'on
Ce
propo!l! de rafraichir & de re–
licher . Une
l~gcre
limo(lade préparée avec le
p<tit-lnit
au lieu de l'eau, doir mérirer la préférence fur la limo.
nade commune dans les ardeurs d'enrrailles & des voies
urinaircs, avec menaae
d'inBam-marion,
f.:/f,
Une dé–
coélion de tamariB$ daos le
p<tit-lait,
vaur mienx aoffi
que la décoél ion de ces fruics daos l'cau commune,
lqrfqu'on fe propofe de llcher le veorre dans les
m ~mes cas .
Le
pttit-lait
efi regardé , avec raifon, comme le pre,
mifr
de~ r~mec!es
rclacjlans, humeaans
&
adoucilfanL
01}