LA
I
íinant daos l'emploi du
lai.e,
on réullifloit
·a
le faire'pa{–
fcr; quoiquc nous ayons rc.mar.qué ,aulli que ks
m~
la–
des ne fe trouvoien,t pas mieux, quoigu'on eat éloigné
par
h
fupprcllion du
laie
les accide¡¡s qui étoicnt evi–
demment dt'ls
a
l'ufage de ce remede; q:pendant ce n'c(l
p~s 1~
la loi commune ;
&
en générallorfque le
laie
don–
ne des naufées, des gonfiemens, des venJs, des pertes
d'appétit, des diarrhées, des
~u9ur~,
<i5=s
1)1_3UI
de tete,
1~
fievre, o).l fel)lement 'Uoe parne de ces acc1dens,
11
faut
en fufpendre ,· ou en fupprimer abfolument llufage.
N9us avons dé¡a obfervé que la coagulation du
l•il
d.ans l'e.fiomac, n
~toit
point un mal; par confequent
ce n'ell pas une raifon
pour
quitter
le
iait,
que d'en
"t'omir une .Partie [pus la forme d'un cail)é blaoc
&
peu
denfe.
Mais lorfque pendant l'u(age
d~t
laie,
les
grq~
exeré–
Jiiens font
m~lés
d'une nmiere coagulée denfe, de
la
nature du fromage, blanchiltre,
ver¡~
ou i.aune,
&
qt1'
en
m~me
tems les hypocondre< font gool!és,
&
que-le
maladc (e fent lourd' bouffi' foible'
&
qu'il n'a pqipt
cj'•ppétit,
&c.
alors, dis-je, il faut Sttitter le
lait.
Ce
genre d'altératíon ne fe corrige ni par les remedes, ni
par le tems; l'efpe<!e d'engorgemem·(ans irritation,
iturs,
qu'il l=at¡fe dans l'efiomac
&
daos les iotefiins, a,l)gmen–
t~
chaque jour ,
&
élude fi bien la forc!!
txpultricc.
de
ces ortane§, qu'on a vu des malades rend.:c abondam–
r:nem de ces
con~r.étioris
fromsgeu,Ces fix mois apres avoir
quitté le
lait;
or
·ces
embour}lemens foqt toujours fu-
ñefies.
·
La
confiip~tion
op!níilrre, e'efi-3-rlire qul oe cede point
:JUX
remedes o¡ dinaires que· nous alioli> índiquer daos
un iorlant, e(l auffi
un~
raifon pour quiuer le lait, fur–
tout chez les vaporeux des deu·X fexe! ; ou fi elles don–
nent de; yapcurs
a
ceux
m~me¡ qui
Íl'y
étoienr pas fu–
jets , ce qui eil ' une fuite tres ori!inaire de la conllipation.
· Enfin 1e 'dé¡;oftt du'
laié,
fttr-tour lorfqu'il efi conti–
dérable, efi une indieation certaine
&
évidente d'en fn>
terdire,
Gll
au' moins d
1
en fufpendre
1
'ufage.
' 7°.
Quels font les remedes de ces divers acddens'
~aufés
par le
lait,
foit qn'ils exigent qu'on en fufpende
l'ufage, foit' qu'on fe propofe d'y remédier ,
a
fin de con.
tinuer le
laie
avec moins d'inconvénient.
· ¡.jorfqu'on fe
déter~ine
3
renoncer au
lait,
il eft- pref-
9ue toujours utile de purger le malade
¡
&
c'e(l
m~me
l'unique remede dire&
a
employer d9ns
ce
cas. Les au–
tres remeiles defiinés
a
réparer le mal caufé daos
1~$
prcmier'es voks, doivent
~tre
réglés
non-feul~mcot
fur
!=ette vúe, mais méine fur la
confid~rsrion d~
l'état
g~-
néral du malade.
·
·
L a confiipation caufée par
le
lait
n'e(l pas vaincue
communément par ' les• lavemens; ils ne font que !aire
rendre quelc¡ues crotins blancs;
&
i! 'arrive fouvent
m~m'e que
11
co_nrl ipa.tion augmente . ·La magnéfie blancbe,
&
la ca(fe cu1te qm font fort ufitées dans ce eas ne réuf–
íiffcnt pas 'roul0urs; le'fuc u'hcrbe de violette, de mau–
vc
&
de cerfeuil ,· mélés en parties égales , ajourés
a
¡
pareille qu:intité d'eau
de
veau ou de poulet,
&
pris
2
la
o ofe
~e ~úe,l~ue~
euillerées:
feule":~ent
danj
1~
matinée ,
font a
n•erv~11le
dans ces fujets dél1cars, dont nous avons
parlé déJa : Ór c'efl
a
ceox-J:l prineipalement, comme
nous l'avons <lbferlté encare, que convient la dicte la–
'&ée;
&
c'eO eux anffi que tourmentent
~artic'ulierement
les
. conOip~tíons ~
les
~ouffées
portant a la rére
&
a
fa
.P<;
'1tn.ne, qw f<;n t les
finte~
les plus facheufes d.e la con–
)h
pauon.
·
· On rémédie communtrnent d':wance autant qu'il e(l
poffible , aux autres rr¡auvais effets du
lait,
par les dí–
verfes cfrconilances de
f~
préparation, que nous allons
expofer fur le cbamp.
' qn
donne . le
lait
por
&
chaud f'ortaot du pis, ou
boUII!I ou frotd
j
ón le mele ou ou le coupe avec diff<–
reotes !:9ueurs, avcc de l'eau pure ( ce qui fait le
m~lange appellé par les Grecs
ut,•.,..., .. ) '
avec des déco–
pions des
fem~nce~
farjneufes ,
p'ri~cipalement
de l'orge,
·avec les fucs; mfuhons ou decoéhons de plufteurs plan–
tes vulnéraires, a(hinf!entes , adóttciffantes , amifeorbri–
'tiques, fudorifiques,
'&c.
télles que le fue ou la •déco–
&ion de plan!ain, l'infufión de · millepertuis, de violet–
·te, de bouillon-blanc, le fue de crélfoo,
la' décoétion
d'efquine,
&c.
avec dés bouillons
&
des
bruu.es·
tels
que le bouillon
cqmm~m
de
b~uF
ou de
mouton,'¡•eau
..!e veau, l'eau de 'poulet, '
& /
avec "les
líqúeurs fe.r–
mentées méme, comme le vio
&
la bierre
avec les
eaux minérales,
&c.
O
u
l'alfaifoone avec
1~
fuere
le
fe!, le miel , divers fyrops, les ab(orbans
le fer
ro~il
lé
&
ro~gi
ail feu.
&
éteint dedáos
&c.
On 1'em–
ploie comme' affaifonnement
lui-mém~
dans les crémes
·de
riz,
de
gr\l'au, d'orge mondé, av•c le> pares d'lta-
'·'-
•
.,
1
•
..
LA
I
líe, le
(~gou,
&c.
On le donne entier, ou privé de ·
1'\ln de fes príncipes, d'une panie du benrre, par exem–
ple, ce qui fait le
lait
écremé, ou de plufieurs de fes
príncipes, du beurre
/le
du fromage, par exemple; ce qul
f1it le petit
fait,
dGil! nous ferons un petit articJe
a
part,
a
,la fuire de .:elui-ci. Le
bet¡rr~
&
le fromage , foit
eonfondus enfemble, foit féparés, oc font pas mi; com–
munément au rang des
laitages conlidér<s médicinale–
meor: nous el) avotts fait des
a
nicles particuliers .
f/oyt~
ces articles .
L e
lait
p>ur dem1ode la trop grande habitude ¡our •
bien patfer. La circonl,lance
d'~tre
pris chaud, froi
, au
fortir du pis, bouilli,
&e,
e(l fouvent
fi
etfeotielle que
tel efiomac exige coofiammenr !'un de ces états ,
:1
l'ex–
clufion de rous les autres
1
mais elle efi entíerement dé–
pendante d'une difpolition inconnue,
&
aulli tlifarre que
tout ce 1ui regarde le goOt. Le
laie
coupé svec l'eau ou
les décoétions farineufes, palfe beaucoup plus aifément,
&
ce mélange ne remplít que l'indicatíon limpie qui fait
employer le
lait;,
les fucs, décoéUons, infulions vulné,
raires, fudorífiques,
&c.
mé lés avec le
lail,
remplif–
fent des indications compofée> . On ordonoe par exem–
pie, le
lait
~oupé
airee le fue ou la déco8fon de plan·
taio , dans les penes de fang, pour adoucir par le
lait,
&
relferrer par le plan;ain,
&c.
L es mélanees peu com·
muns de bouillon ,
&
lle liqueurs vineufes avec le
lai1
foil! plus nourrirr:1ns
&
plus fortifians que le
laie pur .
Le
d~rnier
efi
m~
me une efpeec de fiomachique cordial
chcz certains fujets finguliers, iodétinis, indétiniflables,
qu'on ne découvre que par fnOin& ou par tatoonemcnt.
Le
lait
a!faifonné de lucre, de fe!, de poudra abfor–
bante ,
&c.
efi milement ?réfervé par ces additíons, des
diiférentes altérations auxquelles il efl fujet.
11
etl fur–
tout otile de le ferrer, pour prévenir ou pour arrt-rer le
devoycment. Les farineux
m~lés
au
lail
l'emp~cllettt
aulli de jouír de tous fes droits, d'bre autaot
fui juris;
il éfi au comraire emrainé daes la aigefiion propre
a
ces
fubflances, beaucoup plus
appropriles
que le
lait
a
nos
organes digefiifs,
&
méme émiuemmcnt digerlibles pour
ainfi dire; mais aolli l'effet médicamemeu¡ du
lait
dl
moindre dans la meme proponion. Enñn le
lait
écre–
mé patfe plus communémem que le
lait
enner; il ell
tnOÍOS
[UJCI
a
fatiguer J'efiomac.
•
C
boix du laie.
On doit prendre le lair d'un jeune ani–
mal, bien foigné, nourri habituellement
a
la campagne,
&
dans de oons parurages ama
m
qu'fl efl pollible' ou
du moins 'dans une étable bien aérée,
&
pourvúc de bon–
ne
litlere fraiche, abondame,
&
fouvent renouvellée.
Le& vaches qu'on emretient dans les fambourgs de Pa–
ris pour fournir du
lait
3
la ville , ne jouitfcnt certai–
nement d'aucun de ces avantagcs,
&
fur-tout de celui
dluoe étable bien faine,
&
d'une
litie~e
fralche, chafes
trils-cffcntielles pourtant
~
13
farué de !'animal ,
&
par
con!'équent
a
la bonne qualité du
lait .
L e
lait
e(l meil–
lcnr quelques fcmaines apres que la bétc qui le fourn if
a
mis bas,
&
tant qu'elle en doone abondamment, que
dans les premíeres jou:s,
&
lorfqu'il commence
a
érre
moim abondam. On doit rejetter celui d'une bete plei–
ne , ou qui ell en chaleur ; oo doit choifir le
laie
aulli
frais
&
aulli pur qu'il etl pollible , On en vend alfe'l.
communémem
a
París qui efi fourré d'eau
&
de farine,
&
qui cj'ailleu" efi
fort pell récent.
!1
importe beau•
cou
p
encare de le
lo~er'
dans des vaiffeaux propres,
&
qui ne puitfent luí communiquer aucuqe qualité nuilible.
11
s'en faut bien que les cruches dé cuivre dans lefqueJ.
le; on le porte ordinairement
a
París , foicnt des vaif–
leaux
convenable~
a
cet ufage . Un refie de
laie
oublié
dans ces cruches, eflo
1
'par fa pente
3
aigrir, beaucoup
plus propre que la plupart des liqueurs qu'on loge daos
le
cuivrc,
a
y former du verd-de-gris , qui commuoi–
que tres·aifément fa qualité maifaifame au
laie
qu'on
y
mct enCuite'. L es exemples de familles entíeres cmpoifon–
nées par de pareíl
lait,
u
e fonr pas rares ;\ París. On
prétend enfin qu'il efi otile pendaot Jlufage fuiv i
&
con·
tinu
el
u
lnie,
de prendre confiamment aelui d'unc
me–
me vache ou d'une meme chevre. En effet, il fe trou·
ve des efiomacs dnnt la fenlibilité efi ti exquife, qu'il'
dillin~uent tr~s-bien
les
laits
tirés de diverfes individus,
&
qm n'en peuvent fupporter l'alteróati'(c ou le mélan–
ge. C'efi enca re ici une difpolitioo d'organes parnculie–
re aux vi8imes du luxe . L es efiomacs vulgaires n'y re–
gardent pas de
li
pr~s;
il efi rres-avamageux pour
1
premicrs,
&
c'c(l auffi un ufage rec;u chez
les grands ,
de prendre une vache ou une chevre
a
foi.
Ufage extlrieur du
lait. On emploie atfez commu–
nément le
lait
comme émollient, cal mant, adouciffant
dans plufieurs affe&ions en.:rnes, prinripalemeot quand
elles font accorppagnées de douleurs vives. Qo en ver
re
·
que!-
/