LA
I
quelques gouttes daos les yr;ux contre l'ophtah1)ie; on
baffine les
hémor¡:po1d~s rr~s-cjouloureufes
avec dl!
lait
chaud;· on le donne en lav.ement daos les dy(Jeoreries;
on le fait entrer daos les bo.uillies , les cataplaGnes,
&c.
qu'on applique fur des tumcurs intlammatoires ,
&c.
Cet emploi ne mérite
aucun_~: confid~ration
partiqtliere;
oo peut avancer
qu'~n gén~ral
il
r~uffit
aífe'l. bien .daos
ces
cas .
2.
0 .
Du
laic
d'ti11t_/Jj
.c'dJ·tl-á;r~,
des
11[agcs
mtdici-
11ttfiX
du
lait
d' án.•ff• .
Ce que nous avons ¡lit de la com–
pofition naturelle .d]l
lai!
d'~neífe, ~qnon~e
déja fes
pro~
priétés medicinales . On peu¡ en #duire, avec beaucoup
de vraiífemblance, que ce
lait
po(fl!de en un degré fu–
périeqr toutes lel; ver.tus d1J.
lait,
fans f,lire
appré~ender
fes principaux i.nconv éqiens. E;n effet, c'eft par )e prin–
ci~e
caréeux
&
par le princjpe butyreux que le
/ait
ell
prmcipalemeoJ capaple de produire tal!S
l~s
accidens qu'on
lui reproche.
C;'~ft
par la facilité avec
laqu~ll<;
ces prín–
cipes re féparent
'&
s'alter~t:lt eliverf~m~nt
dans le
/ait
de
vache, par ,exemple, que
e~
/qit
eft rt¡jet a prqduire
l~s
mauvais elfets que nous avons d\!taillés plus l¡aur . Or
le
lait
d'~neífe
contient fort peu de ces príncipes. Une
expérien~e
anpleqne
&
CQo(lant~
VÍet)t
a
l'appui de Ce
roironnement. Hippocrate a compté parn¡i les bonnes
qualités du
lait
d'~neífe,
cc;lle de paífer plus faailement
par les rei)!!S que les autres efpec¡:s de
lait,
de
t ~cher
douce!J)ent le veqtre. Sur quoi i)
F.mtogferver que cet
effet
appartien~
au
/ait
d'Aneífe
iqalt~ré;
aiJ. lieu ·que le
lait
dr; yache, par
e~emple,
ne l!evien¡ tax'ltif qqe lorf–
qu'it
a
eífuy~
une; yraie &orruptioq.
~uffi
un
]eg~r
dé –
voierp~qt,
ou cju-moins une ou deux fcltes tiqqjdes,
quelqu~s h~Qres apr~s 1'\!fag~
du
lait
d'~n~aq
1
font or–
dinair$1rqent un bieq, un
fi~qe
que le
r~mede réuffi~,
&
ces l):lles foo¡ fans <!onleur
&
fªqs
v~qtofités:
au lieu
que le d!ivoierpent,
m~m~
égal pour l'abundanc.e
&:
la
fréq\!enc~
des feltes,
~ft prefqu~
toujoqrs de mauvais au–
gur~ p9nd~nt
l'ufagr; du
lait
de vache oq de <;hevre, &
les
géje~iqns
font ordiuairerpent Hatueqft:s
&
accompa–
gnées de
quetqqe~ tran<;h~es.
A
u re!le,
il
faut
obC~rver
qu'i) ne s'agi¡ ·ppin! ici du
déyoi~ment
1
on peut ap–
pellú
in e.Jflr<"!is,
¡;'eft-a-dire, de celui par lequel
fi,
n iíHm!
communém~qr
les J:11alades qui fuccombeqt
a
plu–
fieurs eles maladies pqur lcrqu"lles 'on <jqna¡e dl!
{ait.
[1
e!l
~ p~u-pres
démomré , ¡:qmme nous t'avoos remar–
qu~
plns
h~ut, .-~ue
cet accident
app~rtient
i
1~ march~
de la rqal'!die, & non
p~s
al!
/4it,
o u a tel
lait.
La
qqantité tres-conf¡déral:!!c; <le fnbftance fucrée que
contie¡¡t le
lait
d'aoe(f~
le renq auffi
tr~s-noqrrilfant.
Cett~
rup!lapce eft dans le
lait
!~
matiere nu¡riti ve par
exceltc;nce
¡
la
fub!lanc~
caféeufe ne mérite qu<; le fe–
cond
ran~
1
& te beurre q'eft point pqurriífant, dQ•moins
le beurre pur,
G'dl
p¡¡.r conféquent uq préj-ugé, Qne er–
reur, que d'imaginer, comme on le fait alfe'l. généra–
lemenr, que le
{ait
Le
plll~
épais eft
1~
plus nQurriífam,
car c;'eft
IS"
plus butyreux qui efi
)<;
plus épais; & un
fa/e
tres-clair' comtTje cetui d'ane(fe'
~eut
erre étninem–
ment rucré
1
cotntne il t'eft en effet. C'eft rqanife(jement
cette opinior¡ qui a empéché d'eífayer t'uC;tgc; du
{ait
d'a–
nelf<; pour toute noQrritur<; , ou du-moiQs cet urage de
preodre,
fi
t~nt ~~
que quetqn'uq l'ait elfayé. Or jc crois
que cettc; pratique pQurroit deveqir tres-ralutaire .
S~lon
la métl]nde or<jinaire
1
le
/ait
d'~ne(fe
fe donne
feu!~mc;Q\
une fois par jour, a la dofe de huir p nccs
jufqu'ª une tivre. On le prend
0\1
le matin
a
jeun, ou
le foir en fe c;ouc;haot,
&
quanr au
d~gré
de chaleur,
te! qu
1
on vient de le
lf~irc;.
Poqr cela, oq •DJene
I'A–
neífe
~
cóte du lit, ou a ja porte de la ohambre du ma–
lade, ou oq la trait daos \In yaifieau de
verr~
i\
quver.
ture un peu étroite ,
ptong~
dans d¡; l'Qau
tied~ ,
4
qu'o-q
tient dl\ns cette
efpe.cr; de paip-marie j u('qu'a
CC!
qu'o q
le prérente au mataqc. On
y
'\ioute
qu~lqQefois
ll'1
m'or·
ceau de fuere, mais cet
~lfalfonn_ement
eft a(fe'l. inotile
1
le
lait
ll'~ne(f.,
é tant naturellernent
tr~s-doux.
.
On qoone lo
14it
d';\nel[e contre toutes les
malad ie~
daqs
t~("queljes
on emptoie aoffi le
lai~
<le vache
1
&<.
&
que nous avons
énqnc~es,
en
parlan~
dll cettc; autre
efp~'>e
de
(oit .
Mais on préfece le
lait
d'~nelfe
<lans tes
cas
p~rticutie¡-s
od t'o11 cr:¡int
l~s
a.;cide¡Js propres qu
lait
que ne os ;tyops auffi rapportés;
4
principa\em~nt
lorr.
que les fujets étaot
tr~s-fl:lil!les,
ces
~ccidens
qevieth
droient
qéceíf~iremr;nt
funelles
1
c'ell-~.dire,
que le
lait
d'ioelfe eft
<1~ns
la
pl~part
de
e~~
maladics ,
&
fpr-tour.
daos
t~s
malªdies cl\romqj\es
d~
la poitrine, un remede
extreme,
un~
clerniere re(fo"rce,
fa<ra an<hqro
¡
q\le par
cette raifon
1
on yoit tres-rarement réuffir, du moins
guérir , Mats quaqd it ea employé de bonne (leure, ou
coorre ces maladies lorfq u'elles font encare
a
un degré
curable •
il
fait aiie'l. communément eles merveilles ,
11
LA I
efl admirable, par -exet'f)ple, .daos les toox féchcs vrai–
ment
pe~oral~s,
dans
~es
meoaces $le jauoiJfe, nu les
ja..,:niU:es
comrn¡:o~aotet,
daos prerque routes les affe<'lions
des ¡¡oies .udnaires, daos IJ:s reofibilités d'entrailles, les
difpofitiol)s aux ophtatmies .:;tppellées-
biliu•fn
ou
flch.<s,
les tleurs
)>lancl¡~s.
On prend le
lait
d'in¡:lfe príncípalement an p1 iotems
&
en au¡omne . On
a
coutume
1
&
on fait bien, de met–
tre e.n
p~ture
l'il.Qeífe quí fourmt le
lait,
.ou de la nour–
rir, a
uta
m .qu'il eft po!lible, de fourrage vert. íur-tout
d'herbe prerque mllre de: iroment o u d'
0
rge; on lui $lon–
ne al)ffi do graiq, fur-tout d¡: 1'orge. O
u
doit eocore
la bieq étrille.r p}uJjeurs _fois par
jour,
lui foornir do
J:¡
bonne Jirjere,
&c.
3°.
J),.
lait
d, f•mme, ot< da 11[ages medjcinattx
d~
l;tit
de fen¡me.
Le
lait
de femn¡e peut l:tre conll'
dé.rémedicinalemel)t fous deux afpeas; ou camme fourai!faot
la nomriture ordinaire , propre, naturelle des enfans; ou
COITJt:ne
un
alimenr m.édicamenteux ordonné aux adul–
ces
<Jans
¡:ertains cas .
N
ons ne le ¡:onfidérerons ici que
ÍO'!S te d\'rnier •rpeét. Quant au premier,
11oye>:.
.EN·
F!INT
&
Nou RJUCE ,
- t,.e
lait
de
femm~, confidér~
eomme remede,
a
tEté
cétébrc!, d!:s t'eofance de l'art, ¡:o
m
me
)e
premíer de
tons tes
{aits,
princip~l~m~nt
daQS les marafme¡,
in ta–
~idis,
cetul qui étoit te plus fa.tutajr¡:,
11!
plus
~ppr~pri!S
a
ta
n~ture
de l'homme. Les ltvres, les shéones, r¡rent
un
rnerv~itleux
partí d!; cet;e confidération. Quoique les
raifonnemens ne fe foient pas djffimqlés certe obferva–
tion défavorable, (:¡voir que ce
lait
provenam d'un ani–
mal cornivore, efi plus fu jet a rancir qlle celui des ani–
mo
u~
qui fe nqur.fiffen¡ oniquement de végéraux . Mais
la pratiql!e, l'exp<lrience, le rnettent an
¡jernie~
rang au
contraire; ne ffi t-ce que paree qu'll eft le mmns ufité,
&
que le plus grand nombre de M edecins ne J'ont point
eífayé. O'aitleurs le
raifonnem~nt
¡¡
dit en,ore que ppur
)'apphquer convenablement & avec efpoir de Cueces,
il
falloit
ne
le
donn~r
qn'a
d<15
fp jets' qni approchnlfent
Jleaucoup de la noture des enfans, & qui vecnífen¡ com–
me tes
enf~ns,
non funlemetlt quant
~
t'exercice,
~ux
mollvetnens du corps • tnais encare quan[ aux pa flions,.
·aux alfcétiot¡s de !'ame. Or il ell trcs-rare
d~
rencontrer
ces conditions che'l. des adultes .
Q_uant a la circon!lance de falre teter le maladc:, & de
lui taire ainfi avaler un
lait
oniq1é d'\l!l pré¡cndu efprit
vivitiant, que Gatien lui·meme
~
célébr.!; out
re
que )e
malade pourroit .auffi bien tcter une vachc ou une aner–
fe qu'une femme; d'aillc:urs l'erprit d11
!ttit,
&
fa diffi–
pa<ion par )a mQin¡lre communication avec !'air, ne íont
certaioement pas des ehofes démontrées ,
A
u recte, c'eft
cependanr
[a
un remede
&
une maniere
Ól'
l'adminiftrec
~u'il
parolt fprt utile de tenter .
.Nous ne penrons certainement pas au ffi avanrageufe–
mem de la métnode de faire coucher de jeune homme$
abfolument exténl!6S, réduits
a
u dernicr degré c:l'étilie,
tob< confump¡is,
avec qes jennos nourrices , 1olies, fral–
ches
1
proprenes, afin que le pauvre moribond puilfe ¡e–
ter
a
ron aife, tant que
1:¡
nourrice y peut fottrllir . fa•
reftius é tale Qr¡vain t'oil!ervatlon fameufe d'nn jeune hom–
me arractJé des br(\S de la mor! par <;e finguJier reme–
de;
4
plus vainement encare,
1\
mon
~vis,
un tres-cé–
lebre atHe\lr moderne prétend-il qu'une émanation
tr~s
fubtile qui
s'échapp~
du corps
j!'t~ne
& vlgoureux de la
nourrice, ven:tnt
ii
s' infinuer dans le corps tr\:s•foible
¡lo mala<je
(jitbtili@m4 <orhalqmitt, vq/idQ jttvmi/i cor•
por< infinr¡ata d<b!lij!imis
1
&c.) c\oit le {ammcr trcs-ef–
(icacemem . I,'exemple de Davió, dnnt on rt!chouffoit
la
vieil)effe par ce rqoyen
1
que cet écrivain atlegne,
ne
¡:onelut
ri~n
eq
fav~lu
de ron opinion: cur,
1° .
i1
11'eít
pas rapporté q\IQ ce¡te pratique a¡¡
é¡~
Cuivie
<le
quelque
Cueces,
+
0 •
Quaud bien méme ce feroi_t la une bonoe
rec.ette contre tes glaces de l'exrrbmc vicillelfe , il pa·
roi¡ que
1~
maniere
d'opér~r
ele ce fecours [eroit fort mal
eftimée par j'infiQuatÍOil deS
IC>IIIÍ/Jim.a
<Xha)qntia
e
va–
fide jr¡vmili corpore, in <Jfa:tum f entlo,
&c. lt nous pa–
rc{¡t qonc évicleut f11r tout ceci, d'abord que
le
t<nu;¡:.
jima ··xlu¡lantra,
ee!l-:\-Jire la tranfpirntion' ne fait ab·
folu.ment ríen ici , En feconel tieu , que fi des jeunes gens
réduits aq dernier degré de (llara[me, pouvolent en erre
retirés
eu
couc!]am habin¡cllemeq¡ avec des jeunes
&
betles nourrices , ceuc révolution fqlutaire feroit vraif–
femblablemcnt dile
e
fi l'ufage
1\u
¡,.;,
de fcmme ne l'o–
péroit pas toute entiere)
i\
l'appe¡it
vén~ rien ~onOa~ITJet11
e~
cité,
c5¡
jamais é telnr par la jouiiTance,
q.ul.ag•–
roi[ cornme
uo
puilfant cordial, ou
comme
un
1rr1nn~
enériet¡r, tes véficatoires ou la f\agell ntiotl ,
Enfi11 ,
q•J~
quand méme la ¡ctigion pcrmeuroit d'avoir
r~cours.
a
11n
pareil moyen
1
c.e feroit toujours une relfource r:cs-
équt•