LA I
Cette 6evre n'et!ge aucun fecours, torfqtl'elle el\ con–
tenue daos tes bornes ordinaires; il fuffit d'aOreindre la
nouvelle accouchée
a
un
régime
e~aa;
le moiudre ex–
ces
dons te monger peut avoir de
tres•Hch~ux
incon–
véuieos; la dieie un peu févere a outre cela l'avantage
réel d'empécher une abondante fecrétion du lait.
ll
faut
avoir foin de tenir toujours
les mamelles enveloppées
de tinges chauds; on peut me! me les humeéler avec les
-décoélions d'auis, de fenouil , de menthe, de tleurs de
fureau, plantes dont l'ufage ctl prefque confacré pour
fovorifer la diffipation du
lait.
Si la
lievre milioire fe
met de la partie, il faudr:t recourir ati
X
légers aordiaux
&
diaphnrériques, quelquefois aux velicaroires.
Voya:.
Ft!:ITJ'.E MtLtAtRE. Si le cours des vuidan11es erl: dó–
rangé, diminué ou fufpendu totalemcnt,
il
faut tourner
principalemenr fes v1les de ce c6té,
&
employer les fe–
cours propres
a
remetcre cctte excrétion daos ron- état
narurel.
Voyn
VumANGES .
Lait rlpanáu.
Le
lait
répandu ou épanché ne forme
pas unt matadie particuliere qui ait fes fymptomes pro–
pres
¡
il erl: plut6t la fource d'une iofinité de maladies
différentes , d'aurant plus funerl:es qu'elles rerl:ent plus
long-tems cachécs,
& .
qu'elles tardent plus
i
fe déve–
lopper: c'en un levain vicieux qui altere fourdement le
fang,
&
imprime aux humeurs un mauvais caraélero,
&
qui prépare ainfi de loin, tant6t des ophtalmies, ran–
t6t des ulceres, quelquefois des tumeurs daos différeo–
tes parties; chez quelques femmes des atraques de va–
peurs, dans d'surres une fuire d'indifpolitions fouvent
plus flcheufes que des maladies décidées. Toutes ces
maladies, effets du
lait
répandu, font ordinairement re–
betles,
&
cedent rarement aux remedes ufités
¡
c'en aum
une tradition qui re perpétue chez les femmcs, que ces
forres d'accidens font incurables; on voit que cette tra–
dition n'erl: pas tout-i·fait fans fondement: au rene une
des grandes cauCes d'incurabilitá, en que dans le traite·
ment on pcrd de v1le cct obJet, un Ot\blie, uu l'on ne
fait pas aneution qne
111,
maladie ell prodnire, ou entre–
tenue par
untlait
répandu; ce qui donne occafinn
a
u re–
pompement
&
:1
l'épanchemenr du
lait,
c'erl:
l'inatten–
tion·
&
l'imprudence des nourrices , qui étanr dans le
delfein de ne plus n
nurrir, négligent rous les- fecours pro–
pres
,¡:
faire perdre
le.urlait,
ou re contentent de qucl–
qnes appt ioatlons e
xtéticures, inéfficaccs,
0\\
rrop aéli–
ves. fans continuer pcndant quelqu<: tcms c:\e re faire te–
ter, ou d'exprimer el les·
m~
mes
leur
lait
furabondant .
La
m~me
chofe arrive aux nouvelks accouchées qui ne
veulent pas allaiter, torfque la fievre de
/a,t
erl: foible
&
de courte durée,
&
qu'etlc n'eTI poim fuppléc!e par des
vuidanges abondsntes ou quetqu'autre excré1ion augmen.
tée : alors le
lait
repompé daos te fang, fe
m~
le avcc
tui
&
!'altere in fenubleroent .
f1
erl: plus facile de prévcnir tes defordres du
lait
ré–
pandu, que de les réparer
o
u de les
faire celfer; ain fi
lorfqu'une nourricc veur ccffer llc l'étre, elle doit s'a–
fireindre
a
une diete médiocre, n'ufer que d'alimcns
16-
gors, do peu de fue, prendre quetqucs
pur~r.~tifs
légers,
iles lavemens réitérés; le
diurétique; c,mviennent aulli
tres-bien; la térébenthine joinre
a
la poudre de clopor–
tes, erl: celui dout on ufe le plus famit'erement,
&
donr
on éprouve le Cueces
le
plus prompr
&
le plus con–
fiant. O o peur lai!ler
a
la fcmme la liberté
&
le choix
d'apptications fur les mamclles, pourvu cependanr qu·et–
tes ne faient pas
trop allringenres
Oll
emplalliqnes;
il
ne faut pas non plus les envelopper
&
les affJilfcr fous
le poids des tinges
&
des CO!aplafmcs, daos la vue de
les tenir chaudes . Avec ces précamiom
~
ces topiques
pcuvent
~tre ~ppliqués
aveo quelque Cueces, du moins
fans incooH"énient . Lorfqu'on a
né~li~é
ces
remede~ ,
ou qu'ils ont óté ftns cffet, que le
lai•
rép3odu
a
exci–
te! quelques malodies, outre les remedes parriculiereoncnt
indiqués dans cettc maladio, il faut avoir. recours aux
diuretiqucs, aux légcrs diaphorétiques, aux différens fds
Reutres,
&
fur-tout BUX eal\
X
min~rales
dont le fucces
erl: prefque affuré .
Caill<"!"'t áe lait, poi/ áe lait .
Un nutre nc.:idcnt
alfe~
ordmaire aux femmes qui ne vculcnt pas nourrir,
&
aux nourrices qui ne font pas fuffi famment retées ,
&
qui lailfent
p~r-lil
engorger leurs m3melles , ell
k
ooil–
lemcnr de
/ait;
il e!l auffi quelquefois OCt'<lliooné par des
paffions d'umcs vives, par la colere, par une grande
&
fubite joie, par une rerreur, por des applic"tions ncidcs,
arl:ringeotes fur les mamelles, par un air froid agiífant
trop tmmédiatement fur une gorge de nourrice impru–
demmeut découverte,
&
fur-tow par l'u fa¡;c rrop con·
tinué d'alimens gélatineux, auOeres, acide•,
&(.
ll
en
inconcevable avec quelle rapidité les v!ces des alimcos
fe communiquent au
lait,
&
quelle impreffion ils y font;
r ome
IX.
.
'
LA
Í
I7I
c'ell un (ait eonnu de tour le monde, que le
lait
d'une
nourdce áevient purgarif lorfqu'elle n pris quelquc mé–
dicament qui a cett¡:
propri~oé.
Olans B:.rrichins raconte
que le
lait
d'uoe femme qu1 fit ufage pendaut quelques
jours d'abfinthe, devinr d'une •mertume infoutcnahle.
Saloman Branner n!fure avoir vu fortir par une btetfu re
a
la mamelte , de la bierre inaltérée qu'on venoit de boí–
re,
ce
qui doit
~tre
un mot if pour les n•>urrices d'é vi–
ter avcc foin
tous !es mets rrop fatés, épicés , les
li–
queurs ardentes, fpirirueufes, aromatiques,
&c.
&
un
avertiffement aux medecins de ne plS trop les furcharger
de remedes. Lorfque par quelqu'nne des caufes que je
viens d'expofer, le
lait
s'ell cJillé, la tnamelle parott
au taél dure, inégale;
00
fent füUS le d,)Íi¡t les J(rumeaux
de
lait
endurci; Con excrétion erl: diminuée, fu f"pcndue
on dérangée; la mamelle devient douloureu(e, s'enfl_lm·
me méme quelquefois. On appelle proprement
potl
dt
lait,
torfque le caillemenr eil JOint
i
une efpece
partí~
cutiere de douleur que les femmes favent bien difiinguer,
&
qui erl: fe:nbl3blc, dit MauriceJu,
liv..- lll. <hap. x v i¡.
a
celle qu'Aritlote,
H i/1. animal. liv . VIl. cap. 11.
,,
nf–
" fure fabuleufement procédcr de quelque poil
3\•al~
plr
,
la fe mme en bnvanr, lequel éranr enCuite facilcmen t
, porté daos la fublhuce fongueufe des n13melles, y fao t
une tres- grande douleur qui ne s' a?paite pas avant
qu'on air filit fortir le poil avec le
lail,
foit en pref–
fant les mamelle<, foit
Cll
les fuya111
, .
Si l'on ne
r~médie
pas rout de !uite
a
cet accident,
if peut avoir des fui res Hcheufes;
it
occafionne afTe2 or–
dinairem~nt
l'abfces ou apolli:me des
n:t
tm<lll~s;
quel–
quefois la tumcur s'endurcit, dcvient sktrrheu!c,
&
dé–
género en fin en cancer, comme Fab.rice de
Hit
den dit
l'avoir obferv6,
Obferv.
chi"'"X· ccntur.
1.
On ne peut remédier
a
cct acoidcnt plus mrcment
&. plus protnptement, qu'cn faif<ult reter fortement la
femme • mais comme le
/ait
vient difficilement, l'ent:1nt
ne
raur~it ~tre
propre
a
cet emploi; il fau t alnrs
fe
ícr–
vir d'une perfonne robufic qui puitle vuider
&
tnrir en–
tierement les mamelles; il ell vrai que la
r~ai,,n
entre·
rient la difpoíition
a
l'en~orgement,
&
ature -le nou–
\'Clles humours aux mnmclles, ce qui erl: un bien
li la
femme veut continuer de nr>Urrir,
&
n'erl: pas un
~rand
mal
(i
elle erl: dnns un deffein contraire; cur
il
ell bien
plus facile de dií!iper le
lait
fluid~
&
nJ¡urel, que
de
le
r<)foudre
&
l'évacuer- lorfqn'il eil grumelé;
011
petlt .hft–
ter ou faciliter ta réfolution de ce
la it,
par les apphca–
ti,, ns réfolutives ordinaires; te! les font cclles qui font
oompofées avec les plantes dont nous avons pao!é,
Ji<–
vn
át lait;
tels font aum les cataplafmes de mtel '·des
quatre farines,
&
lorfque la douleur erl: un peu . vtve,
dans le poil, celui qui reo;:oir dans fa compolit!<>n le
b1anc de baleinc · les fomenrations faires a,vcc
tu
ltqueur
de faturne anim¿e a
ve
e un peu
d'enu-de-vi~ ,
me pnroif–
f~llt
tres-appropriées daos
e~
dernier cas .
LAr T UE LUNE,
lac
/un.,,
(
f(ifi.
uqt, )
La
pl\\part
d~s
Naturaloíles dé ligne(lt (ous ce nom, une
terre cal–
cair-e, blanohe' légere, peu liée,
&.
fc,mblable
a
de la fa–
rine; cene fubrl:ance fe 1rouve prelqu en
to.u~
pays; elle
ne forme jamais de lits ou c:\e cq uches fuovtes daus
le
fein de
11\
terre · mais
011
la rencontre dan
les fcnrcs
des rochers,
&
;dhérente aux
parui~
de
quelque~
cav.irés
foutcrraines ou elle
a
été dépofée par les eaux quo avo1cnt
entratné, lavé,
&
détrempé cette efpece de terrc.
Q~oi
que cette f11bfiance ne differe des nutres terres
cal ~ao rc~
q~c
par fa blancheur
&
r.~
pureté, les aurcurs l,n•
o~t
donné f.tur.eurs noms
différ~m,
tels font ceux d
''gan e
minlr•
,
de
fm·in< fo.ffilr,
de
fltn$11f
petr<Etlf,
de
':''::
dttlla fanorum,
de
flmo¡nar?,a , lrthom.vga,
&c.
do
u
l'on peut voir
~omblen
la
multiplici~é
des nom; eíl pro–
pre
~
b.rouiller les
id~e.s
de ceu>; qq1
'I'CUle¡lt connotrre
le fond des chafes_.
•
On dit que le nom de
lait ele
IH11<
:\
été' donné
~
cene: fub!bnce paree qu'clle blan
cbit l'eau,
&
tui fait
prendre. une couleur de
¡,;,;
<;ela
vie.ltde la findfe de
fes porties, qni les rend tres·r;vif
c;iblcs avec. l'eau; •!le
fait effervefcence avec tous les
a~tdc.s, e~
qm caraélénfc
fa o.arure calcairc.
On re¡(arde le
lait de
/un.
comme un excellent abfor–
b~nr,
qualité qul tui erl: comq¡une
~ve
e les yeux d'é–
crevi([cs, la
m<~gnéfie btauch~, ~
d
aotr~s préparauo~s
de
b~
pharmacic , auxquelles tl el\ plus
m,
d.e recounc
qu'3_ une: rcr,c., qui quelquc ?U'c _qu'elle. paroi!fe, peut
avuir pourt•nr conrraélé
c:\e~ qu~hr~s
O.Uiilbles dans le
Ccin de la terre . (-)
LAtT PJER RE DE'
laflra, lapii latl<JC-S,
(
H ifl, nct. )
Qnelqu.; auteurs donneut ce nom
3
la méme Íubfiancc
calcaire
&
abforbanre que d'autres ont nommt<c
lait de
/un<
lac
/un_~~:,
ou
ln#roélus.
Ce f.\Qtn
lui vient de ce
' y¡
que