LA I
Une palette de fer pour entaífer les matieres dans le
-.creuftt.
·
Une _tenaille
doubl~,
pour tranfp_orter le creufet
&
le
<Yerfer dans le moule.
U
o
in!lrument coudé
&
plat par le -bout, en forme
de hoyou, emmanché de bois, pour former le lit d'ar–
gile, ou le raccommoder fut les barres du fourneau,
1orfque les trous du regi!lre qu'on
y
a
pratiqué~,
de–
.vie'nnent trop
~rat)dS.
On l'appelle
policJJinellt.
D'autres cifailles pour débiler le cuivre .
Un e1net ou pinte
a
rompre le cuivre qui vient de
l'arcot.
Une eoclurne a
vec
r~ maíf~,
pour rompre la rofeue.
Des mannes a charbon .
P es bacquets pour la calarnine
&
autres ufages .
Des mefures pour les mélanges.
Des brouettes.
f/.
fur
<ts
otttils
""'
pi.
&
lmr
ex
p.
~baque four~eau ',
tel que
A,
fig.
7
&
8,
conti~~~
:hu11 creufets qUI font rangés dans le fond, fur un he
,d'argil)e de quatre pouces d'épaiífeur, étendu fur les bar–
.res : ce lit efi percé de onze trous .
Le cendrier efi au-deCfous des barres qui ont deax
po~ces
en quarré,
&
qui font rangées tant plein que
:Vutde, excepté dans les angles ou l'el"pace efi plus graod.
On
Y
a
',lléua~é
quatre regifires plus
ouv.em qu.e les
.autres .
. On'
appel·la
tilla
la
premiere affiífe du fourneau. Le
,ttlla efl une efpece de brique faite de terre
a
creufet, qui
fert
a
la conflrullioA du fourneau. Les piés drolts du
fourneau s'étaeliífent fur la gril(e,
&
de la hauteur de
.deux piés quatre ponces. La calotte qui forme la volite
f.!
u four, efi c:ompofée de quatre piéces,
&
s'affied fur
b
derniere portien du tilla. On travaille ces pieces de
la
calotte, comme les creufets, au tour.
Lorfque les cendricrs
&
fou rneaux font confiruits, on
rem¡>lit d'argille bien bámte les imervalles des voútes feu–
~emcnt
i
il n'r. a q!J'I!n para.mem de mac;onnerie du có–
~é
de la foífe.
Les .voiltes, les ereufets
&
le tilla, font tous d'une
m~
m<" matiere que les creufets.
• La Hirre
a
creufet fe prend a Namur' au-deífus de
J'abbaye de Gerou(art ..On la coupe en ¡>lein terrein; el–
.Je e(l naire, forte, fine
&
favonneufe. Elle pefe
1
once
3
~
.•
~
-¡-
le
pouc~;
elle détache les étoffes , Les Ol)vragcs
,(¡u'on en fGrme, recuits font tres-durs. On en fait des
.cheners qui durent trois
ii
quatre ans, des contrecamrs
ile cheminées; la neuve fe
m~
le avec la vieille dans la
compolition des creul"ers .
Dn
'VOlites
&
du tilla.
On mele un tiers de vieille
fur deux tiers di:
neu.ve. La vieille provient des ereufers
caífés
&
autres ouvrages détruits. Qn la garde en ma–
gaíih;
&
quand on en a amaífé une certaine quantité,
·on
l'écraf~
au rnoulin; on la paífe daos une baffioe per–
_cée de trous,
&
on l'emploie.
La terre a creufet
r~
tiem ;\ couvert
&
en manne au[
~nv iron's
des
fqurneau~,
ou elle feche pendam l'hiver.
·.Au commen,eement du printems
1
on la mout, puis on
fait le méJange que nous a11ons ilit . .On en ¡R•épare 40
a
fO
millie'r;
a
la fois; on l'étend enfuile
ii
terre; on la
rnouille,
&
deux hommes pendam douu jours la mar–
chcot déux fois pa'r jour ,· une heure chaque fois: 011
la '
iaiífe enfuite repofer ·quinie jours fans
y
touchcr, Ce
1ems écoulé, on recommence
i
l'humeaer
&
a
la mar–
cher encere dou-z.e jours; alors elle efi en pate tres-fi–
ne,
&
propre a étre mife en reuvrc, au tour ou autre–
¡nent.
. On met
a
fécher
&
a
s'eífuyer le• ouvrages qu'on a
préparés dans des greniers,
&
non au foleil;
&
quand
011 veut s'en fcrvir, on les cuit. Les voútes du four–
neau fe cuifem
en. ~lace
¡
cependant elles ont été paífées
au feu deux ou trois hcures avam que d'etre placées.
On laiífe le tilla
&
les chenets aux
fourn~aux
depuis le
famed i jufqu'au londi: les creufets fe cuifent
i
mefure
qu'on en a befoin .
·
D n
mouhs.
Chaq ue moule,
fig.
9, efi compofée de
deux pierres pofées l'une fur-
llautré . Chacune de . ces
pierres a communément cinq piés de
lon~neur,
deux piés
neuf pouces de lafgeur,
&
un pié dlépatífeur; elles
íC.>nt
entaillées vers le milieu de leur épaiífeor,
&
feulement
de la profondeur d'un demi-pouce: cette entaille
f~rt
a
recevoir les chaffis de fer qui contiendront ces pierres.
C'efi une cfpéce de gres d'une qualité paniculiere .
On n'en a trouvc! Jufqu'a préfem que dans les carrieres
de Baianges, vis-a-vis S. M ichd , pres le Ponteau-de–
mer: elleS ne coutent fur ks lieux que
6o
livres la pai–
r~;
mais rendues
a
Narnur, elles
r.evi~pnent
a
cent flo–
rins
d~
pays. ou
a
peu-pres
~00 liv~es.
11
~
a da choix
LAI
a
(aire; les plus tcndres font
le~
meilleures: le graín en
efi
médiocre.
JI
ne faut ni les piquer au
for,
ni les po–
lir, paree que l'endnit dsot il faut les
rev~rir,
n'y tien–
droit pas; elles
dm~nt
pou r l'ordiaaire quatre
i
cinq
ans. Les Namurois ont bieo c:hecché daos leurs carric–
res; mais
a
l'effi•i' toutes les pierres qu'ils
001
emplo–
yées fe caífent ou fe calcinen!.
Les pierres du maule foot, comm on
voitftg.
citée,
fftilies daos un chaffis de
f~r,
dont les longs c6tés
r~
joi–
guent
a
des
trav~rfes,
ou elles font retenues
&
aífujei –
ties par <les ciH·ettes . Chaque barre a des ceillers
a
di–
vers ufages, comme de recevoir des grilles qui foutieA–
nent le platrage d'argille qne l'on étend de uiveau fur
les pierre<,
&
qui forme les levres de la gueule du mau–
le; ou de porter une bande de fer qui re¡:oe fur la plus
grande longueur de la pierre de deífous,
&
qui garn ie
de deux clievilles efl mife de niveau avee ce11e pierre.
Cette
b~nde
efi contrainte en cette liruation par deux
c:ourbes placées debou t fur
la barre; mais
íl
efl :nutile
d'entrer daos un pl11s
loo~
détail fur l'aífemblagc de ces
Fierres , la fi gure en dit aífez . On voit que ces picrres
ou moules font charnieré; on voit trois de ces moules
en fituations différentes. La picrfe de deífous ell embol–
tée dans un plancher de gros madriers , cloués fur une
traverfe polée fur des couffins . Comme les deux enré–
mités de. cene traverfe font arrondies en delfc us, il efi
facilc d'incliner le moule . Les coulfins fotlC établis d;tns
un~
foífe, de meme que la traverfe .
Le~
deux pierres s'allujetriífent enfemblc par deux bar–
res.
Tout~s
les barres qui funt de fer fom boutonnées
aux"-extrémités,
&
fe fixent comme on voit dans
1~
fi–
gur'
9·
,
On fait auffi
~
la pierre de deífus une levre en argil–
le, qui avec celle de deífous forme une gueule.
Ce qui détermine la largcur
&
-l'é¡>aiífeur de h cable,
ce font des barres pofées fur une traverfe,
&
tenues par
deux crochets qui entrent daos les r-eillets de la
traverf~.
Le platrage efi d'argille. On prépare l'ar.¡ille, en la
faifant bten fécher, en
fép<~rant
le gravier, la réduifant
en poudre, la décrempant
it
la maio,
&
la faifa)l[ paf–
fer artravers uoe baffine percée de trous d'une demi-li–
gne . On en forme
de la pAre dont on remplit les trous
&
autres inégalités
d.espierres: on applatit bien le tout
avec les mains, mouillant touj ours la piem.- a mefure
qu'on la répare. Apres quoi on
~tcnd
un enduit de la·
meme phe,
&
d'une domi ligne d'épailfenr fur !Ollte la
furface de la pierre: oq applanit ¡:et enduit avcc des hois
durs
&
polis en forme de briques, que l'on promene
également par-tout . Un donne enfuire le poli avec une
couche d'argille bien
el
aire, que l'on répand é¡plemem,
en commenc;a111 par la pierre de deífus ql)i et1 fufpendue
au 1•euil . L'ou
Y'(
ter parcourt le long cóté de ccttc pier–
re, en verfant la coulée uniformeme11t,
&
tir~nt
d foi
le vafe qui la cotltient. On en f'ait autant a
!.1
pierre de
dcífous;
&
comme elle efl horifontalement placée , on
Óte le trop de coulée avec un morceau de feut re :· on
pa!fe ;tuffi le feutre
a
la pierre de deífus. Ce fcutre fert
~ncore
a
emponer le trop d'humidité: au relle on don–
ne
a
cet enduit le moins d'épailfeur poffible.
Lorfque les pierres font enduites, on lai!Th fécher l'en–
duit
a
l'air. Si l'on efl en hiver, que le tetps foit hu–
mide
&
que l'on ne puiífe remuer la pierre, on fait rou- ·
gir les fourgons
&
autres infirumens de fer; on les pré–
fente 3 l'enduit
:l
une certaine dillance,
&
on l'échaof–
f~
aInri d'une chaleur douce. L orfqu'il efl parfaitement
fe~,
on le réunit .avec du charb n allumé,
&
on
y
1Ícil t
1
le feu dix
il
douze heures, au poiot qu'il paro
le
prct ;\
gercer. On aífujettit la J>ierre de deffilS fur cclle de def–
fous, afin que la chaleur fe díflribue égalernent. D eu r
grandes maones de charbon fuffi fent pour entrerenir la
chaleur pendam le tems de la recuite; enCuite on nettoie
:l
fec le moule,
&
cela fe fair avec foin. On y pofe les
lames de fer qui doivept régler la largeur
&
l'épaiífeur
de la rabie : on ferme le mqule
&
on !'incline.
La gueule dn maule fe fait en
m~me
tems que l'en–
duit, mais d'uae argille moins ñoe,
m~lée
avcc de la
bourre de crin, ce qui forme une efpece de torche.
L 'enduit recuit devient d' une durer(! prefqu'é¡;ale
a
cclle de la pierre: on peut couler jufqu'a vingt cables
fur le
m~me
pl5 tre.
Les tables coulées fur des pierres qui n'ont point fer–
vi, ont ordinairemeot de< fouffiures; alors il fau t rom–
pre cet ouvrage
&
le remenre
a
)a
font~
en guife de
mitraille . O o obferve, quand on cmploie de cette mi–
traille , ¿e mettre avec elle moins de rofette.
Dans l'intervalle d'une coulée a une autre, on re–
pare le maule,
&
la pierre qui ce(fe de fe toormemer
a
la feconde coulée qui fe fan l'iuflant d'apres. La pre-
.
miere,