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:r8o

LA

1

efpeces, entre

lefquell~s

i1

y en a trois

prioclp~les

d'un

u fage fréquent, foit en ;tli¡l)ellt, foit en guife de remede ;

favoir,

1

~,

la

laitue

ordinaire qui n'en point pommée,

}aélu&a fati'!Ja, non capitat&

._

d es 13otani0es ;

1.

0

." la

laitue

pommée,

la"i!'<a <apitata;

3°.

la

laitue

romaiue,

laéluca

romana

,

dulcis.

La

laitsse

commune, qui ll'en poiot pommée, a la ra–

cioe ordinairement longue, annuelle , épailfe

&

fibreufe.

Ses feuilks fom oblo n;¡ues; larges , pdées, lilfes, d'un

'\lerd-pak, remplies d'un fue laiteux, agréable quand

ell~

commence

a

~randir,

&

omer quand elle vieillit. Sa rige

enferme, épatiTe, cylindrique, braochue, feuillée, haute

d'une coudée & demie, & 'p)us. Ses rameaox font en–

care clivifés en d'autres p)us petits, chargés de fjeurs,

&

écarté en maniere de gerbes, Ses fleurs fonr compofé!'S

de p\uljeurs dem·-fleurons ,

Jauo~tres,

portés fur des em–

bryons , & renfermés danS UJ"l cal ice écailleuJr, foible

>

obloJ"lg, & meno; fluar¡d ces {jeurs font palfées, il leur

fue cede de pctites

(e

menees garnies d'¡tigrettes, poimues

par les deux bouts, oblongues, applaries, cendrées. On

la feme dans )es jardiJ)s.

La

laitue pommée

a les feuilles plus courtes, plus Iar–

ges

~

plus rqndes

a

l'extrémité que ce

JI

es de la

laittu

or–

d inaire, piares, lilfes , & formant bjem6t une

t~te

arron–

die

pe

la mlhpe maniere que le cho:gx . Sa graine en fem–

blable

a

celle de la précéden re, mais 1101fC . On fe me

cetre

laitue

pendanr route · l'année

d~ns

les potagers. On

J'arrache qunnd el k ell encore tendre

&

on la .tranfplante

daos des terres bien fumées . Par-lil

fe~

feuilles dev ien–

nenr plus nombre 0 fes,

&

mieox pomrnées. Quand elle

e(l panachéc de blanc, de pourpre

&

gc

jauoé, on I'ap–

pel le

lartue pan,uhée

ou

laitue

de .Siléf!e,

laélu<.afatjva

1

7naxima,

At1jlria'a,

cap1tata,

vari~gata;

J.

R .

473·

L a

Ja,rue

rurtJqine,

dite

chicons

par le vnlgaire, a

J¡¡.

feui\ lc pllls érro1te

&

plus Ioogue, plate, fans rides

&

fans bolfdurcs, peu linuée , & garnie eñ-delfous de pe–

t ites épines le lo ng de la c6re. Sa

.fle.ur

&

fa.

ti~e

fo'!t

femblables

a

celles de la

/artue

ordJOalre.; ffi31S les gnl–

nes font noires. On lie enCemble fes feu ,llles avec <fe la

paille, quand elles grand ilfent, ce qui Jes rend tres–

blanches

&

plus ll'!ndrcs que les autres .

·r.:es Boranitles connoilfent auffi plufieuq forres de

fai–

zues

fauva~es;

l'ordinaire, nommée fimplerneor

laélu&a

JYI~eflrú,

a la racine plus courte

&

plus perite q ue celle

de la

laitue

cultivée. Ses feuilles font placées fans or–

d re ; el les font oblongue<, ma•s petites, étroires, fitlllées

& ·

découpées profo ndémeot des deux c6tés, armées d'é–

pines un peu . rudes 1e long de la c6re qui en au-def–

fous , & renwlies d'un fue taiteux . Sa rige en au

moin~

hame d'une coodée; elle eft épineufe

a

fon commen–

cement,

&

pauagée

a

f<m (ommer en pluficurs petits ra–

mcaux' chargés de petitcs fleurs jaunes fem blables

a

¡:elles

de la

lait11e

des jar dios . Quand ces fl eurs foot tompées,

il lenr fuccede des fcmences garnies d'aigrenes

&

noi–

r3tres. On trouve cette

lai&tte

dáns les haies, fur les bords

des chemins, dans ks .vignes

&

les pnt•-:ers; elle fl eurir

en Juin

&

]uillet . Elle en d'ufage en M edecioe,

&

pa–

rolr plus déterfive que la

laitue

c ultivée, fon fue ell

h ypoo1iq ue.

J

1 en forr furprenanr que la

lnitue,

plante aqueo fe

&

prefque in fipide , donne dans l'analyfe une fi grande

quamité de fe! urineux, qu'on en tire davamage que de

beaucoup d'autres plantes bien plus favoureufes . Son

fel elfemiel nitreux fe change prefque tour, par le mn–

y.:n du fcu daos la di!lillation, en un fel alkali, foit

li–

:z:e, foir volatil .

A u rene , les

laitues

onr toujours renu le premier rang

parrni les herbes potagercs; les Romaios en parriculier

en faifoiem un de leurs me1s favoris. D'abord ils les

man~eoiem

a

la fin du repas; eofuite, fous Domilien,

ceuc mode vint

a

changer,

&

)es

laituef

leur

fervirent

d'entrée de table. Elles font agréables au goü t, elles ra–

frakhiflem, humedem, fournilfem un eh yle doux, dé–

layé. fluide; elles moderent l'acrimonie des humcurs par

Jeur fue aqueux

&

nitreux: En conféquence, elles con–

v ieonem aux rempéramens b11ienx, robuftes

&

relferrés.

Au ~u lle,

aua·¡ué d' hypocondrie, fe rétablit par le feul

o

fa~

e des

l<~illtes ,

d'apres le confeil de Mufa fon pre–

mier m edecm,

a

qui le peuple romaio, die Soétone, fit

drelfer po ur

c~ue

cure

li.Oe

belle narae aupri:s du tem-

ple d'Efculape.

·

Les Pythagoriciens croyoiem que les

laitNes

éreignoiem

les feux de I'amour; c'eft pourquo i Callimaque alfure

que Venus, apres la mort d' .'\ donis, fe cuucha fur un

lit de

laitues

pour modéror la violence de fa paffioo;

&

c'efl par la méme raifon qu'Eubalus le comique appelle

cene herbe

¡,.

nourril~<re

des

mortr.

(D.

J .)

~A¡

T

tJ

J;, (

']ardinage.)

la c¡¡ltpre de cette plante, .

dom il fe fair une fi grande coufommarion, a ¡!té

épui~

fée en france par la Quintinie, Chomel, L iger, l'au–

teur de 1'

E .cole drt potager

1

&c.

&

en Aogleterrc: par

J3radley

~

Miller; nou y reovoyons les curieux.

N

ous re¡:narquerons feulement que la graine de toutes

forres de

laitues

en aifée

a

recueillir, mais l'emb3rras etl

de l'avoir )lonne . TI fapt. d'abo rd préférer Cj!lle des

lai–

tues

qui ont été femées de bonne-heure au prmtemps , o u

!Jui om palfé I'hiver en terre . Qua11d vos

laitHeJ

mon–

~ent

en fleurs, on choilit les piés door on veut avoir la

graine; oo les acc6re les uns apees les autres tout debout

oontre les hres des comre-efpaliers, o

u

on les Iailfe bien

mOrir

&

delfécher; enfuire on les

coupe~

&

on les

ér~nd

fur un gros linge, dans un Jieu fec, pour faire encare

relfécher les graines. On bat la plante quaud la graine

efl bien feche, on la netroye de

fu

b&Je, on la fcrre daos

un endroir ou les fouris

&

la v ermine n'ayeor point d'ac–

ci:s

,

en menam chaque efpece de graine

:1

part. Mal¡:ré

ces précautions, il arrive fouvent que les graines bien

rj!c eillies , bien choifies, fans mé lange, bien féchées,

bien confervées, dégénerent

li

oo les refeme dans le

ml:me jardín ou elles om été recueillies; c'ell pourquoi

il faur av<>ir un correfpondant afiuré, qui recueille com–

'"e vous rous les ans la graine dont vous avez befoin,

&

en faire un clchange avec lui; tous les deux y trou–

vcrom Ieur avanmge. Cene derniere obfervatioo m érite

l'atremion des Fleurines, qui doivem fur-tour la meure

en prutique pour les fleurs qu'ils culrivent.

(D.

J.)

L ArTuE,

(Diete

&

Mat. med.

)

on conooit a!fez les

ufagcs dieteriques des différenres efpeces de

laituu

que

pous cultivons daos nos jardins: o n les rnaoge en fala.–

de, on les fait •nrrer daos les porages

&

dans plufieurs

fag o llts; on fert encare la

laitue

cuire

a

l'eau

&

con–

venablement alfaifonnée foui différemes viandes r6ties.

La

la;tue

en fa de

&.

tres-aqueufe; elle fournit done un

alim~nr

peu nimul¡mr qui conv ienr par conféq\lt:DI aux

enqmacs chauds

&

(enfi!>Jes; par une fuite des

m

lOmes

qual i1és , elle doit n¡fralchir, tenir le ventre libre, d ifpo–

fer au fommeil,

f.:l.c.

furrour loriqu'on la mange cr\)e

&

en grande quantité, comrne les gens du peuple

1~

foot

prefqoe

joqrn~lle¡:nent

a

Paris pendam l'été ; car il ell

bien difficile d'évaloer I'effet de quelques feuilles de

laitru

mangées en falade daos un repas compofé de différcns

mers. La

/ait11e

cuite

man~ée

avec le

pora~e

o u avec

les viandes' ne peur prefque erre regardée

~ue

comme

une efp•ce d'éponge cbargée de jus <>ll de bopillo n .

Ses propriétés medicinales

Ce

rédu if!!lll auffi

ii

rafralchir

&

a

relicher, ou, ce qui ell la m eme ch<Jfe, la

laitu~

en vraimem diluante

&

émollicnre.

Voyez:.

DJLUANT

&

E~10LLIENT.

C'en

ii

ce titre qu'on f.•it entrer fes feuilles dans les

bouillons ·

&

les apoumes rafralchiffans, daos les lave–

mens émolliens & relftch•ns, daos les déco8ions émo i–

Iienres deninées

ii

l'ufage exrérieur, daos les carapla–

frnes,

&c.

L es Medecins ont obfervé depuis

Jon~-terns

une ver–

ru oorcotique daos les

laitruJ.

Galien rapporte que daos

fa vidllelle il ne rrouva pnint de rne'!leur remede coo–

rre les infomnies, auxquelles il fut fujet, que de manger

des

laittui

le

(o

ir, foir crues, foir' brlui1pes

Le méme ourenr avance que le fue exprimé de

laiuu

donné

a

la dofe de dcux o nces, en un puifon morrel ,

quoiq ue les feuilles prjfes en une beauooup plus llraode

quamiré qu'il n'en fant pour en tirer ce fue, ne bfiem

aucun

m~l.

Cene prétention , que les Medecins o m ap–

paremm~nt

divulg'uée, car elle en en effet fort conooc,

en démentie par l'expériepce.

Les

lnituu

ont palfé pour diminuer la femence

&

le

feu de l'amour; on les a accufées auffi d'af!oiblir la vtle

li

l'on en faifoi1 rrop d'ofage; mais ce fom encare ici

des errcurs populaires . ·

Les femences de

laitue,

qui foot émulftves, fonr com–

ptées parmi les quatre femences froides mineures .

Vuy~z:.

.SEMENCES FROIDES.

On conferve dans les boutiques une eau di(liJiée de

/aitue

qui n'ell boone

a

rien.

Voy~~

EAUX

DISTtLLÉ.ES.

Lei feuille• de

laitue

entrem dans l'onguem popu–

Jeum; fes femences dans le fyrop de jujube, dans celoi

de tortue & dans le

ret¡uio Nicolai.

(

b)

LA LA,

f.

m . (

H tfl.

moJ. )

tirre d'hooneur que do n–

nem Jes fultans

SD;t

Vlfirs

&

a

UO

grand de 1'empire.

Suivanr fon étymologie, il fignifie

tuteur,

paree qo'il

fonr les

~ardiens

&

les tuteurs óes freres du fu han.

Voyu.

C2ntemir

~

h;/1. othoman(' .

LA LA D,

Lalandia,

(

Géog.)

petite !le do royau–

me de

Dan~mark,

daos la mcr Bahique; eJie eO trcs–

ferri le en blé. Elle n'a aucooe v1lle, mais feulement

qcel·