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LA I

J'

des slimens ou de1 remedes aur )lomme'; car l'ufage

médícinal

(e

borne prefque au¡¡ quatre efpeces de

lait

dont nous venons de faire mention ; &

il

ea eonnu en–

care par des obfervations

a

péu pres .fuffifantes , . que le

/ait

de brebis qu'on emploie daos quelques eontrées,

eít

furt ánalogue

:l

ce1uí de vaehe , .& que le

/al~

de jument,

dont l'ufage eommence

a

s'établir en Franco:, ea d'une

nature moyenne entre le

lait

de vache & celui d'anelfe,

s'approchant pourtant d'avantage de celle du dernier . Ce–

luí de ehameau dont les peuples du Levant fe fervent,

eA: un objet abfolument étranger ppur· nous .

U[t~ge

diltleique

&

mldiean;enteux du

1ait

1

&

pre–

flf Íuement áu

bit

de v-<cl¡e, áe chevre

&

de brebÍ!.

'

Le

lait

de vache efl, poor les

M~decins ,

le

lait

par

excellence; e'ea de Ge

lait

qu'il efl roujours que!\ioq

daos leurs ouvr

ages, \orfilu'

ils parlent

d~ la~

e

en gér¡é–

nl,

&

fans en

détermin.er

l'efpece . Le

laie

de vach<!

pofi'ede en effet le pÍus grand

riof!J~re

des qualités géné:

riques du

_lait:

il ea' s'il

e~

perq>is de s:exprir¡¡er ainli

1

le

plut lart

de ¡ous ceux que la Médecme en¡ploio, cec

luí qui contient les prindpes

qu~

nous avons expofés

plus haut,

~ans

la proeortion la plus exaae . JI efl vraif–

fem\>lable pourtatit que cette efpece de préémlnence lu i

a

été principalement accordée, pare¡: qu'il efl le plus com–

mun de tous, celui qu'on a le plus commodément fous la

m~iq;

car le

lait

d~

chevre efi rres-analogue au

lait

de va,

- {:pe: la prétendue qual!ré plus parriculleremenr peaorale,

~ulnéraire,

par la qu!!lle on diflingue le p'remier dans la pra–

tlque la plus re9ue, efl peu éyidenre;

&

daps

l~s

pays ol}

l'on

trou,v~

p)us facilement du

lait

·de chevre que du

lait

de

~~c~e

oq emplpie le premicr au lieu du feco nd, fat]s

avoJr

o!J~rvé

des différt;ncés bien co

nllaté

es dans

leur~

bons

&

dans, leurs mauvais effets. Le

la.it

de brcbis

fl•¡~plée tres-ljien autli dans tous les cas

a t'un

& .

a

l'autrc

dans les pays oií l'on manque de vaches & de. chevrcs:

:r;o'!t

c~la

P.O'!J'roit peur:t!rre s'éclaircir par

d~s

obferva–

t •oos: Je dis peut-t!tre, car ces obfervar!ons feroienr au

moins tres-difficiles, lres-fioes . Quoi qu'il en foit, elles

n'exifiet]t p?s , & il paroit que l'art y perd peu . Q¡t peut

cep~n~ant,

ft l'on veut, rcgarder le

lait

de vache co ro–

m~

le remede priocipal, chef majeur·; & les deo>¡ :¡utres

íeulement ¡:omn¡e fes foccédanées .

~e

Ínot

laie

fans épirhéte ftgnifiera dope da11s la íi1ite

de

c~t

.ll[rfcle, cqmme 'il doit le ligñitier dans

les ou–

n~&es

de

M~decine

1

lait

de

vach~,

ou

i

fon déf'a\]t

latt

d!! chevre

ou

de brebis; &

nou~

re11fermerons ce

qu!= nous avons

a

dire

a

ce fujet dans les

conftdér~Jion5

fuivames, ou nous nous oéeuperons premierement de fes

-uf~~~s

diététiques daos l'érat fain, & enCuite de fon em:

pl01 J?IU$ pro¡¡remep.t médicinal

1

c'ea-a-dire dans le cae

d'e

wahdi~

t

·

'

'

-

·•

'

Le

lait

fQurnlt 3 des narions entieres , principalemenr

aux hab.itans des momagnes, la nourriture ordinalre

jollrnali~re'

fondamcmale.

~es

hommes de ces

cotm~e~

font gras, lourc\s ,

p:¡r~íf~ux,

{tupldes ou du moins gra–

-.;es ,

férieu~,

peb!ifs , .

fombrc~. ,

11

n'efl .pas doureux que

1

~rage

hab1tuel

qu

~a1t

ue

Ccm

upe del; caufes de ceuci

co ullitutiQn

p,OP.IJI~ire. ~a gait~,

l'air

!~(le ,

!a légereté,

les lTtOuvemeps :¡¡fés, v1fs & v•go11reux des peuples qui

boi•ent qabiruellement P,u yin

1

en efi le¡

cqnr~(le

le plus

ff'IP!Wlt.

<;:e q!l¡ confirme

ae~te

cqnjeaure , & qui efl en mé–

'!'e rems une

ob~ervation

otilé, c'ell que le

lait"

donncS

pour tou,te

J~oucmure,

·ou

G~

.<iu'on appelle

comm~,~_né ­

rne(\t !a

.~!''~

{aDie•

~u

la

d(ete. blanche,

que ce

régi~

p1e

1

d1s-1e, JC!le

tr~s-communémont

les fujets qu'ou

Y.

foumet dans une mélancolie trcs-fombre, tres-naire dan¡

!les

vapenr~·

affreufes .

'

·

'

·

~1

efl

ad~irable cepen~ant cambie~

le

lait

pris en tres–

peute quanttté pour toure nourriture,

nourri~

& foutient

lorfqu'il réutlit, les perfo'nnes

m~m~s

les' plus vigou reu:

fes' & de l'efprit les plus vif. fans faire

ro~ber

(enft–

~lerne¡u

leurs forces corporelles ,

&

fans

affoi~lir

conft–

dé~blc:mem

lcurs facultés

intelle~uelles·,

& ce!

á

pendant

~~s

anné-:s entieres. On comprend plus aifémení, mais

1!

en ppurram afi'C'l. fin¡¡ulier auffi qu,e des perfonnes au–

·paravant

tr~s-voraaes ~ S

accoutument bien-IÓI

a

la fobrié–

t~

que cene diete

ext~e,

& qu'elles1'comraacnr de l'in–

chff~re_nce

&

enfin mume du dégoilt pour les alimens

ord1¡¡a~res .

· N

OU$ nc parlo':ls daos les deu:r obfervations précé–

~~nres

que des

fUJC!I~

qu

i fs:

réduifent

a

\a diete \aélée

pour ¡m!v!=nir des maux •do.nt ils font rnenacés, & non

pas pour remédier

a

iles maux préfens: C(!¡ fujers doi–

ve¡u

~tre

conftdérés alors eomme

v~rirablcment

C.1ins

k

nous n

1

éxaminoos encare que les effcts du

lait

dan~

l'état fain .

·

·

·

· ·

' :(olfle IX,

LAI

Le

lait

pur, certains a-!imeos folides, &..quelques boif·

fans aifaifonnées avee le

lait,

tels que le ris , les

eeu~;

le rhé, le c.affé, ont l'ineoovéuient tres-commun de

11-

cher

1~

venue. Ces alimens, fur·tout ceu·x qui (oot fou'

forme liquide, produifen.t cet cffet par une eCpece de cor–

ruption qu

1

ils éprouvent daos les premieres yoies, ils

d~

vieonent

¡vraim~nt

purgatifs par cette altération qui fe

démontre, & par la nature des rapporrs nidorcux q ui

s'éleven~

de Jlefiomac, & par des borbor:ygmes

&

des

Jigtc~

tranchées, & en.fjn par la mauvaifc odeur des

excrér~m

qui efl

e~aaement

femblable

a

c:ell¡: des éva–

cua,!ons excitées par une légere médcclne . De toutes

l~s

boifi'ons que t)OUS mélons ordinairement avec

le

lait,

eelle qui produit le moins eommuuément cette efpece

de purgation, e'efi le caffé

a

u

lait,

fo!f q¡¡e

la perite

quanríté qttron en pr.end en eomparaifon du thé au

lait,

par exemple, caufe cene différence, foit que le .caffé cor·

rige vérirablement

U:

lait. f/oyez

Co-RR ECTI F.

L'cffet <lout r¡ous venons de parl er s' obfervc princi–

palement fur les perfonnes rnbuilcs, agHfantes, peu ac•

..:outuf!Jé~s

au

laít ,

& qui fonr da

m

l'ufage journa!ier

des alirnens & des boifi'ons ordinaires, fur-tout de la

groífe viande & du vin; & ces perfonnes fo nt feotible–

ment affoiblies par cette op.ération de

c;es

lairages, Les

geos foibles, peu

exerc~s

au

lait ,

ou ceux qui font ac–

cnurumés au

lait,

&

ccull en ti o de quelq ue conilitution·

qu'ils foient qui vivent de

lait

pour toutc nourrirure ,

fo nt au conrraire ordinairement aonaipés par le

lait;

&:

ce¡ aacident qui efl principalement propre

a

la djere la–

aée' efi un des principaux inconv6niens de ce¡re diere .

En général le

lait

pai!e m ieux, c'efh'i-dire

el!

mieux

digéré, Jaiífe m ieux fUbftiler l'état natorel & faiq des o r–

ganes de la digefiion, lor(qu'on le prend pour toutc nour•

riture, ou qulon n'en co"mbine l' ufage qu':¡vec celu1 des

farincux fermentés ou non fermentés, tels que le pain •

le ris, les pites d'iralie, le fagou,

&r.

qu¡: lorfqu'on

~1}

u

fe,

fims

cefi'er de tirer

lt:

food de la nourriture des

alimens o rdinaires, meme avec les exceptlons V\llgaires

des a{faifonnemens acides, des froits eruds, des fala–

des,

&c.

Cependant il y a encore en ceoi une

bifarr~

ríe forr remarquahle ( quoique oes fortes de comradi–

aions foient fort c;ommunes daos l'ordre des objets dié–

tériques.

Voye:z:.

R ÉGIME, DIGESHON,

&

prefque tout

la articlet particuliers dculiete

de ce

Oi~ionnaire;

l'ar?

tic/e

CoNCOMBRE, par exerqple )-:

il

e(\ rres-ordinairc:

¡:1~

yoir des perfonoes qui daos un

m~me

jour, & fou7

vent meme daos un feul repas, fe gorgent de viandes

de ·toure etCpece, de vio, de falades, de fruirs

&

di! lai–

rages,

&

qui digerent tres-bien & cent fo.is de fuite ce

margonilli qui feroit frémir rout médecin ra.iCo.nneu.r .

L e proverbe

v.ulg~ire,

que le vin bu aprcs le

lmt

e{\:

í'alutaire, & qué le

lait

bu apres le vin ell un pqifon ,

n~

parte fur ríen,

(i

o n ttexplique

in fcnfu obv io,

&

ciomme an 1

1

enrend eommt¡nément; c'ell-:1-dir.: qu'il

n'efl rien moins qu'obfervé q11'un mélange de vin & de

lait

afteae différemmem Jtefl omac, felon que !'une ou

J

1

autre de ces

liq11eU~S

y ea verfée

\a f1r6r1)iere ·

JI

e(t

tres-filr, au comraire ,

qu~

ce mélange, dans quelque

o rdre qulil foir fair, efl toujou rs ma nllrl1eux

;1,11~

yeu¡¡

de la Médecine ra¡ionelle,

&.

p!Qs Couvem nuifible qu'in–

différenr aux yeux de l'obCervarian; mais ft ce <,logme

¡¡opulalre fignifie que le vln rémédie au mauv.ais elfet

que du

kit

pris

d~puis

quelques heures a produ1t fnr les

premieres voies, & qu'-au conrraire du

laie

jetté daos un

eilomac n'a guere chargé de viu, y caufe CQtlfiamment

un mal oonftdérable; alors il ne fait que trop p.ro,qiCltrc;

fur \e premier cljef,

&

i1

era CQJJfo¡me

a

l'exp~riencc

pour le fecoud .

Il eil facile de conclure de ce petit nomb;c d'obfer–

valions fur les propriétés diététiques du

lajt

dans l'état

fain, que

c'~fl

un aliment fufpea , peu analogue aux

or~

ganes digeilifs de l'adulre,

&

que

l'ar~

humain, l'édu–

catio.o, l' hal;>itude, n·om pu faire adopter

a

la

natu ~e.

domme elles om naturaliCé le vin,

liqu~ur

pourta,nt b1en

pl~s

étrangere

·a

l'homme qt¡e le

l

ait des a

nimau.x; &

qu'ainfi un ca11on diététique f"r & incoQ.tc)!labiQ, & qu!

fnffi.t feul en cette matiere , c'-ea que

l~

s_

p

er[onnes qm

n'o n1 p.oint éprouvé leur e(lomac

O.

ce fujct, ne doivc:nt

ufer de

lait

que daos le cas de

n6cdftr~, Q'e(!-a-d~,re

s'il arrivoit par hafard qu'clles mau.quaífent dans quelqu,e

occafton parliculiere d'autres :¡liroens, oo li elles éroieQt_

menacées de quelques maladles. que l'ufagc: du

laii

peut

prévenir. M ais comme il efl peu. d'hommcs qui fe !bieot

toiljours conduics afi'ez

mláicinalm¡ent

¡¡our avoir con·

!bmment ufé de cette circonfpeaion,

&

q u'aio fi cha–

cun fAit a-peu-pres, par le fouvenir des effets

QU

/a,it

f~r

fon eilomac,

ú

c'-efr pour lui un alimen.r fa in, mal-f:u!J

au

i~dilférent,

& daos.

quetl~

ci(conaanc:;.e'

U

tui a

f~l\

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