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144

LA I

Les gens du métier

ditlin~oent

dans chaque toiCon tro!s

qualités de

lain~.

1°.

La

lame mere,

qui en

cell~

dt1

dos

&

do cou .

2°.

La

lt.ine

des queo.s

&

de.> cm!fes.

3°. Cclle de la gorge, de de!fous le vcntre

&

des au–

tres eudroits du corps .

11 efl

des cla!fes de

lainu,

dont l'emploi doit

~tre

M–

(endu dans les manufaélures ; les

lain~I

dites

p<ladu,

les

Jain~s

cotcifées ou fallies, le5

mor~ll~s

ou

lainn

de

1nou~

tons morts do maladies; enfin les peignons

&

11!5

bour–

res ( on nomme ainfi la

laine

qui refle au fond des pci–

gnes ,

& c

e!

k

qui tomb'

fcJUS

lo claie). O

o

donne

ii

romes

c.es

Jainu

le nom comrnon de

J~Uuts

&

de rebut.

S'il e

n do

s mégilJiers qlll ne f<>u(crivem pas :\ cette lil1e

de

foinn

rejettobl~

, il ne faut pas les écou tor.

11

y a des

lai1u1

de diverfes

couleurs, do blanchos,

de jallne , de· rougeijtres

&

de naires. Autrefois prelque

romes les

b~tcs

ii

laine

d'Eipagne, excepté celles de

la

Bt'tique (

1'

Andaloufie) é<oient naires . Les natorels pré·

féroient cette cou leur

3 h

b lanche' qui en aujourd'hui

la feule enimée dans l'Europe, paree qu'elle re9oit

3

la

teinture des cooleurs

plus

vives, plus ''ariées,

&

plus

foncées que celi<!S qui fom namrellemenr colorées.

Le foin des beres

a

lain~

n'dl pas une inllitution de

mode ou de c:1price; l'hiOoire en fait remmuer l'époque

.jofqu'au premier :1ge qu m9nde. La riohe!fe principalc

des anc•ens habitaos de la terre confilloit en troupeaul

de brebis. Le1

~omains

regardercnt cene

branoh~

d'a–

¡¡ricultore, oomme

1:¡

plus eflentielle. Numa voulant

donner oours

a

la monnoic dont

il

fur l'inventeur. y tit

marquer l'empreinte d'une brebis, en tigne de Con

utili–

té,

p~t:ttnia

J

puude,

dit Varron .

Quel\e preuve plus aothentiquc du cas qu'on faifoir

a

Ro

me

des bétes

a

laine,

que l'attachemem qveo leque!

on

y

veilloit

ii

leur confervation? Plus de

ti

k

fieclcs

apres Noma, la direélioo de tons les rroupeaux de bétes

blanches appartenoit encQre aux cenfcurs, ce magitlrats

Coprl'me, , a qui la charge donnoit le droit d'infpc&ion

fur la conduire

&

fur les mreurs de chaque ciroye11. lis

coodamnoient

a

de fortes :¡mendes ceuJ qui négligcoienr

leurs troupeaux

1

&

accordoient des

récon1penfes

avec le

titre honorable

d'ovinru,

aux per[onnes qui fuifoient preo–

ve de quelque indollrie, en concooranr

a

l'amélioration

de leur

lainu.

Elles fervoient chez eui, comme parmi

nous, aux

v~temens

de _tome cfpece . Curicu¡ de ce!les

qui furpafloicnt les aorres en foic, en

finc(fe

, en mol–

lef!e,

&

en longueur, ils tiroient lcurs

bell.es

toifDns de

la Galatie, de la Pouille

1

fur-tout de

Tarem

e, de l'At–

tiqoe

&

de

Mil

e

t.

V

irgile célebre ce> dernieres

lai1u1

qansles Géorgiques,

&

leúrs teinrures étoienr fort cllimées.

Mil~fia

vell•m

nymph.,

Carp~ba11t,

Pline

&

Colom ·lle 11aoient auffi les toifons de la G"u–

le . L'Elpagne

&

I'Angtcrerre n'avoicnr encore rico en

ce genre qui pilt balancer le choii de; autres contrées

foumifes aux conquérans du monde , mais les Efpagnols

&

les Angloi; lbnr p•r•enus depuis

a

établir chez eux

des nces de

b~[es:

3

lain~,

doot

les

toifons

foot

d'un

prix bien fupérieur 3 rom ce que l'ancienne Europe

a

eu de plus parfait.

La qualité de la

lain<

d'Efpagne en

d'~tre

douce,

foyeufe, fine, déliée,

&

molle au toucher. On ne pem

s'en palfer , quoiqu'.,lle foit dons un érat alfceux de mal–

propreré , lorfqu'elle arrivc de Canille. On la dégage

de

ce>

impuretés en la lavanr dans un bain compofú d'on

tiers

d'urÍoe,

&

de

deux ricrs d

1

C'.lU.

Cene opération

y

doone un éclat folide' mais elle coílte un déchet de

n

pour cem. Cet1e

laiTu

a le dél'aut de fouler beaucoop

plus que les anrres, fur la loogoeur

&

fur la largeur des

dr.tps, daos la f:lbrique defquels elle entre toute feule.

Quand on

h

mt11e,

ce

doit

~rre

a"ec précaotioo, paree

qu'étant fujette

a re

retirer plus que les aorres. elle for–

m_e

daos les étotfes de petits creux ,

&

des inégalit6s

tres·apporentes .

Les

belles

lainu

d'Efpagne fe tirent principalemeot

d' Andaloo fie, de

V

ak:nce, de Catlille, d'A rr"gon

&

de

Bifoxe. L es em•irons dt 5arNgotfe pour

1'

Arragoo,

&

le.

v01fioa~e

de

fgo•ie pour la CaOille, fow:nilfent les

la11ui

efpa~oles

les plos eflimées.

Par

mi le> plos fines

de ces deuJ: ro¡·aumes

oo diOingue la pite de l'Efcu–

rio.l' celles de

l\;

un~s'

de MoodaJOS' d'OrMga . ce Tor–

re,

de Paular, la p•le des Chanreu:r ·ecHe des JéCuires

la

grille

&

le retin de Ségovie · ma¡'s on mer la piJe

d~

l'Efcurhl au-de(fus de tontes.

'

1;A

/.un~

er1 le plus gnod objet do commerce paici–

cohcr _des Efpagoul_s ;

&.

noo-feukmem les

Frm~o;s

en

mploleot une paite coolidérahle

d2ns

la fabriqne

de

LAI

leurs draps lins, msis

les Anglois

ctu:-m~

ms, qoi

(\:Jt

de

e;

lainn

(i

ñncs

&

fi

précieufes., en fotu un

ft

~qucm

ufa¡¡e d•ns la l:lbrique de leurs plu bclles étorf"s.

)o

donoc des noms au

lruttn

dlEfpagne,

lCion les

rcv~

d'oii on l<s envoie, ou felon leur qoalité. Par

e~

m–

pie, on donne le

non1

cotnmun de

Slgovü

uux

/.u~r1

da

Portugal , de Rout!lllon

&

de L éon, paree qu'el ln

fonr de pareille qua

!ir~.

La

lainr

de

Ponu1~al

a

pounant caci de particulier,

qu'elle foolc fur la

lon~ueur,

&

non p!l.S fur la largeur

de< draps oii on l'emploie.

Les

aurrcs noms do

lainn

d'EfpaRn•, on rt!putéc>

d'Efpag nc,

Cont

l'alba'"7-ÍD grand

&

potit, les

fé~t! veu ­

fes de Muline, les fories fégovinnes,

&

les foncs com–

munes. Les

laliuJ

moliennes qu'on cire de B:1rcclont",

les Hcuretonnes communes de N avarre

&

d'

rragon,

le~

cabéfas d'Ellramadoore, les pctirs eompos de

S6,•11-

le: toores ces

lninu

fonr autanr de cla!fcs différentes; lt>

ouvrier> connoi!fenr la propriété de chacone.

Les Elpagnols féparcnr leurs

laino

en fines, moyenncs

&

inférienres.

lis

donnenr

:l

la plus fine le 11om de

pri–

m~;

celle qui fuit s'nppelle

feeond<;

la troiliemc pone te

nom de

•i•ru.

Ces noms Cervent

a

diflingucr la q¡tali–

té des

lai,ui

de ohaque cantan;

&

pour cela l'on

a

foin

d'ojouter

:1

ces

dénominorions le nom des lieux d'oii

elles vicnnenr; ainfi l'on di!

prime

do Ségovie, pour dé–

figner ll plus belle

¡,.;,~

de ce cnnton ,

celle

de Portu–

gal, de RonlJillon,

&e.

On nommo

feeonJe

oa

rrj/ue–

r <l

de Ségovic ce!le de la feconde qualiré; on appelle

eieru

de Ségovie les

I.•

ÍIICI

de la moindre cCpcce.

L'

A

ngleterre , je comprends méme foos ce no

m

l'E–

co!fe

&

l'lrlande,

ofl

apr~s

t'Efpngne

le pays

le plus

abondant en ma¡¡-nifiquos

lainu.

La

lain•

choiltc

d'

Angleterre, en moins fine

&

moins

douce ao roucher, mais pbs lougue

&

plus luillmte que

la

lai•u

d' Efpa<.¡nc. Sa blancheur

&

Con éclar natorel la

rendent plus propre qn'aucun nutre

ii

recevoir les bellcs

telnrurcs.

Les doux: ·genres de

lainl!r

dont

nou vcnons de parler,

1~

lainn

d' Angleterre

&

d'Efpa>:!le, fnnt les plu• pré–

Cleufes que la France emploie daos fes manufaélures, en

les mélangeant avcc oelles de fon ero; mois ce nd font

pas les fcules dont elle ait

befoin p

our fon commcrce

&

fa confommnrion. Elle en

oblir.éc

d'cn tirer

quantit~

du

Levant

&

des pays du N

ord, qu

elqoes inférieures en

qualité que foiem ces dcrnieres

lainu.

Celles du Levanr luí arrivenr par la voie de Marfeil–

le; on préfere aux aotres celles qui viennenr en droitu–

re do Oootlan¡inople

&

de Smyrue; mais comme

le<

Grecs

&

les Turcs emploiem

la meilleure

a

leurs olá–

gas,

la bonne parv1cnt difficilemem ¡ufqu'il nous. Les

furcs fachant qno los

Fran~ois

font friands de leon

/aína,

fardenr

&

déguifem aunnr qu'ils peuvcnr,

.e

qu'ils onr de plus commun,

&

le ven.lenr

au~

Négo–

cians pour de véritables

lainn

de Contlantinople

&

de

Smyn\e . Celles des eovirons

d'

Atcxandrie, d' Alep, de

l'ile de Chypre

&

de la M orée (oor parfables; fome d'ou–

rres, on les prend poor ce qu'elles valcnt,

&

nos mar–

chands fonr Couvcnt rrompés, daos l'obligation d'cn ac–

capater un cenain nombre de bailes poor

faire

lcur

charge .

L es

lainu

du N ord les plus etlimées dnns nos

ma–

nul'aélures, fom celles du duché de Weymar. On en

tire

ao(Ji

d'a!fe-¡ bonnes de la Lorraine

&

des env irons

do R hin. Enfin nos fabriques ufenr des

/ain11

de Hol–

lande

&

de Flaodres, Cuivaor leors qnalités.

Mais

il

en tems de parler des

lainu

do cru d11 ro–

yaume, de leors ditférenres qualirés, de leor emploi,

&

du

m~langc

qn'on en fait daos nos monufaélures, av¡:c

das

lainu

étrangeres.

L es meilleures

lai,.a

de Fronce font celles du Rouf–

fillon, de Languedoc, do 13erry, de Valogne, do Co–

teotin,

&

de roure la balle-N ormaodie.

L:í

Picardie

&

la Champagoe o'eo

fonroi!f~nt

que

d'inf~rieures

il

celles

des aoues provinces

.

Les

toifoos do R ouffillon , <lo

Laogued~,

&

de la

lr.a!fe-Normandi~,

Cont

fans

difficulté

Ce;

plo5 riches

&

les plus précieores qu'on recocille

en

r r>uce,

qooiqu'el–

les ne foient p3S

le; Cenles employées.

Le

Dauphiné

le L imoolio,

J;¡

Boorgo6ne

&

le Po·toa fooroiBent

aoirl

de bonnes toifons .

Le

Berry

&

le Beauvoi6s fon t de roor le m aome

les

lieox les

plus garoit de

~~te> ~ /~ilu,

ma's les

toi–

foos qoi vienneot de ces deux

p:oys,

diffcrent rot.alemcnL

en

q03.liré.

~Jaúw

de Sologne

&

de

l.krry fonL coar–

tes

&

dances

i

manier ,

20

licu

que

celles de

Bao v2i•

ont be2ocoop de rode!fe 6:

de

loogoC'llr ;

!IC'llrCIIfement

elles

s'a.r!oocüfe¡n

au

la age

On