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LA I

~ntrc

les

l~ims,

on place au premier nng celles d'E–

fpogne; apres celles-ci, on o)omme les

laina

d' Angle–

terrc · les

/.>ina

de

F

ronce fonr les dernieres . La Hol–

laod; en produit auffi d'afi'c-z. bellcs; mais on oe les

emploie · qu'en é[Qifes

légeres, paree qu elles ne fou–

lent pas.

On dillingue trois qualités daos les

laines

d'Efpagne;

les léonoifes , ou focices ou fégovies ; les belchires ou

campos di Ri7.iedos, & les oav"rroifes.

Oo divife les

del!~

prcmieres force' feulemeot en trGi'

qualités, qu'on appellc

prime, ferond<

&

tierct.

Dans les

laines

d'Angleterre & de Hollande, il y a

le líouchon & la

laine

communc. Ces bouchons ne

voot

qu'au peigne' le relle paffe

a

la carde.

Les meilleures

laines

de France font celles du Berry.

On nomme cnfuite le

lai11~s

du Languedoc.

Quelque~

a.ucrcs

provinces

fourniffent encare des

l:úneJ

fines. Le

refle ell commun, & ne fe travaille qu'en

~toff~s grof~

íieres.

'r.·atJaíl prlliminaire de la laine .

Toutes

tes

/ai11e.s

en

général doivent erre lavées & dé!l"Nli(fées de leur fuin.

On appelle

Jitin,

cene cra(fe

anaucuf~

qu'elles rappar–

tent de de(fus la brebis . ll ell fi néce([•ire d'en purger

la

lain<,

qu'on ne fab riquero jamais un beau drap fan.s

c'ette précaurion,

a

loquelle on n'efl pas a!fe2 anentof

p3rmi nous' paree qu'elle <!aufe un déchet de trente

a

quaranre po\tr ccm au mains. Cependant il efl

impof–

fible de dégrnirrer un drap comme il canvient, fi la

lai~

'" donr on lla manufaauré, n'a pas éré bien débarraf–

fée de fon fuin.

D u

lava~e

des laines.

La

laine

nc fe lave pas bien daos

l'eou froide. C'efl cepend•nt

l'ufa~e

du Berry & des au–

tres provinces de France, malgré les ordonnances qui

enjoi¡¡n<m de fe fervir de l'eau chaude. C'efl toujours

la raoíon d'intéo

~t

qui prévaut.

11

efl défendu par arrét

du 4 Septcmbre 1714, de vendre ni expafer en veotc

aucunes

faino,

qu'elles n'aieut été lavées de maniere 3

pouvoír érre employées en étoffe fans

~tre

relavées , &

· ce

i

peine de treme livres d'ameode poor chaque baile,

tant conrre le vendcur que conrre l'acheteur. On n'ex–

éepte que

les

laines

d'EfpAgne qui auront été lavées fur

les lieu¡¡ ' & qui pourroot erre veodues d'apres le lavage

d'El'pagne .

Cependant les

lainu

d' Efpagne qu'ao emploie daos

les b ooes manufaaures fant tautes lavées au relavées

avcc de l'eau tiede & de l'urine. Ce dernier ingrédient

efl ablolument nécellaire pour en écarrer les parties qui

ant été rapprochées

&

ferrées dans l'emballage, de ma–

niere qu'elles feurreroicnt, li oo o'ernplayoit au lavage

que l'eau.

·

L~

premiere opération du lavage 3

l'~u

chaude fe

fair dans des baquets ou cuves diípofées

a

cer elfet .

11

faut abferver que l'eau ne foit pas trap chaudc, le trap

de chaleur amolli(fanr les p:mies les plus déliées, les rap–

procheroit

&

feroir feutrer. Que l'eau foir feulement

tiede. Lorfque l'ouvrier !'aura bien ferrée, preUée entre

fes mains , il la mettra daos une grande corbeille d'o–

fier, enfuire on la porrera daos une eau coura.nte pour

la faire déRorger. Pour cet effet, la carbeille étant plan–

gt!e dans 1eau, quí la péoérrera par-tout, on la releve–

ra, preffera, remuera. Ceue

mana!uvrc

tui

ótcr:a.

la mau–

-vaife odeur qu'elle aura comraaée au premier

lavage .

& achevera de la nettoyer .

Yoyn

ce travail dans no;

Pla»c~u

d< Orap<ri<

,_fi.v;.

~.

A

efl la cuve poor laver

les

lames

dous lenr fu o .

B,

le loveur.

e,

la

lailu

dans

la cuve.

D,

la riviere oii l'an rinfe & dégorge

1~

lai,,.

E,

la manne au corbeille qui canriem la

laine

qu'on fair

dég<;>rger.

F,

le laveur.

G,

uo petit banc portatif qui

founenr le laveur íur les bords du courant.

U

n,e obfervarian qui n'.e(l p•s

ii

nc!"gliger, c'efl que

plus 1<:lu des baquets dellonés au lava((c des

lainu

efl

ch_>rgée de fu in, plus le lavage s'exécute parfaitement.

l\onh le layagc fe fair d'aur.ant mieux, qo'il a déja pa(fé

plus de

!m,,

dans nn baquet avanr celle qu'on

y

mer.

.

Dn _ptlotJ{< do lailf.s.

Ourre cette premiere apéra–

tlon,

JI

en

encore uoe

fa~oo

de

reJa.ver

les

l~tillu,

&

de leur danner une blanchcor qni convieot au genre

d:érotfe que le fabriqoant fe propoíe de faire. C'efl lo

pllot!lge.

Le

pilotage n'a li<U que fur la

lai11<

a

employer en

éralfes

l~geres,

<elles que les B•neHes

les molletam

tins,

f.!!<;

dom

1~

dhuis avec la tcrre glaife altérereoit

b q?"-hte, lorfqu an les ferolt pa(fer au maulin eamme

les anps & ootres érolfes qui am plos de rélill.ancc &

de corps.

Poor piloter les

lai11n

on fe fert do fa van fondo daos

de l'eau un

pea

choude. On en remplit les

CU\'CS

oo

blqoets fembla les au premier buge. O o y ajonte de

LAI

l'eau de fuin, ou du premier lavage;

&

dCil% bommes

qui onr des efpeces de pilons, l'al(itent & la remoent avce

la

la;,.,

qui en prend

la

blanchcur qu\•n J ·fire. O o voit

cette opération

fig.

2.

A

,

la eu

ve .

8

,

les li!foires , ou bl–

rons

ii

remuer

In

lain•

dans de l'e1u de favon .

e,

les

,.

ouvriers

qui pilolent.

Apres que la

laine

a été pilotée, a11 la porte

~

ls

ri–

viere pour la rinfer & la faire dégarger.

O e l'lunddg<

des

lainn .

Larfque les

lain.s

ont été

lavées, oo les fait féchcr; l'ufage daos les

campa~tnes

efl de les étendre fur les prés,

&

quelquefois fur la ter–

re; mais cet ufage ell mauvais. Le•

lainu

fe chargent

ainli de poufliere, ou méme ramaaent de la !erre qui

s'y

artache; enforre qu'on manufa8urier enrendu, lorf–

qu'il achere des

l11ines

qui anr été féchées de cene ma–

niere,

&

que la proximité des lieux le lui permet, a foin

de la faire fecauer par les emballeurs,

:l

mefure qu'ils

la mettenr dans les facs. On en féparera oinfi la pouflie–

re & les amres ordures qui cauferoieot uo déchct con–

liMrable.

Oaus le• manufa8ures réglées, on fait ft!cher les

l•i–

ltrl

fur des perches pafées dans des greniers.

11

en en

de rnéme des

laines

teintes deflinées

a

des draps & nu–

tres étotfes, lorfqu'elles oot befoin de Cécher avant que

d'~tre

tranfmifes

:l

d'anrres apérations relatives

!

la fa–

brication.

Yoyn

fig

la difpofition des perches fur

lefquelles an étend

&

l'on fait fécher les

lai11n

teíntes

oo en blanc,

A, A, A,

&c.

8, 8, B,

les perches.

o,.

triag< des laiii<J.

Larfque les

lain.s

fanr feches,

on en fait un triage; c'cfl-

il-

dire qu'on divife les

lai–

nu

d'Efpagne de la premiere qualité, en prime, feconde

& tierce. Pour celle de Na••arre & de France & autres

plus commuoes, on fépare feulement les ioférieurcs de'

autres.

L a 6ne!fe du drap en proportionnée

a

la

qu~lité

de

la

laim;

il faur pour les draps d'Abbeville & de"Sedan

des

lai"o

plus belles qoe pour ceux de Louviers & de

d' Arnetat. Les

lainu

qu'on emplaie aux draps d'Elbeuf,

font inférieures 3 celle do drap de L ouvriers. On exige

daos la fabrication des auvrages doot nous venons ae

parler, l'emploi des

lainu

d'Efpagne feules.

Apres le premier

tria~e

des

laines

communes de Na–

varre

&

de

1'

rance, an en fa!t uu íecond qui confine

a

féparer les

/ainn

les plus

loog\leS des plus COUrteS.

Les premieres fonr defl inées aux cha!nes des étnffes, les

fecandes nux trames.

11

f.1u1 eocore que le trieur foit

attentif

a

en jeuer les ordures qu'il rencontre fous fes

mains.

Voy•z

fi.g.

iv.

cene apération.

A

ell la claie fur

laq•1elle la

·lain<

e fl pofée;

B,

la

Jahu;

C,

le trieur .

Le manuíaauri<r donne le nom de

haNt< lain<

a

la

lai11<

langue' & celui de

bafft laine

a

la

lain<

courte.

On emploie

In

haute

/aine

aux

chain

es, paree que le

61

en aura plus de confillence, & 9.ue le rravail de l'our–

diiTcur en

íer~

facilité. On ne d1fiingue painr de hnme

&

ba(fe

laine

daos celles d'Efpague, &

l'on o'eu fait

poim de rriage .

L e triage & le choix ont lieu pour toutes les aurres,

quelle que foit leur deflinatian; qu'elle daivent aller

a

la

carde ou au peigne. N ous aliaos fuivre la main-d'c:cu–

vre fur cclles qui pa(feranr

il

la carde, & dom on fa–

prique les draps. Naus rev iendroos enfuite

~

celles qui

vom au peigne, & nous expoferons leur ufilge.

Ou battage des luinn .

Lorfqoe

les

lainn

ont'<!u! triée¡,

& que la

f~paratian

en a éti! faite , on les porte par peti–

tes portions fur une efpece de claie, formée de cardes

tendues OU

OD

les frappe

a

COUpS de baguene, comme

an voit,

fig.

-v.

A

efl la claie de carde 3 bame les

¡,,¡_

n<s;

les ouvriers

B, B

font deox baneurs.

Cene manc:cuvre a deux objers. Le premíer d'ouvrir

la

laim

au d'en l!'carrer les brins les uos des aotres; le

. fecond d'eo cba!fer la pouffiere. Si

la

pouffiere rdloit

daos la

laim,

& fi fL"S brins n'étoient

pas

divifts, l'hoile

qu'an lui donneroit dan• la faite oe s'l!'tenderoit pa$ par–

tout, & elle ne manqoeroit pas de former une efpece de

cambooi qui la gateroit .

Mllis

l'or.~ratioD

du bamu¡e o'expulfanr qoe

1~

poof–

liere, & l:u!fant apres elle les pailles & autres ordures,

il fao

r 1 f:ure fu

ccécler l'épluchage.

.

D<

llplurh.Jg<

J.s lai>us.

L 'éplucheur íépare de

lolat–

'" taute l'ordure qui a tcb..ppé

~

la vigilance do trieur ,

foir qu'il fe foir négligé! daos fan rravail, foit que la

'"""

n'éranr pas a(fez auvene, il o'eftt po

y

difcemer ce qu'il

en falloit re¡euer . Póur ceue apération , on la remer m–

ue les m•ins d'enfaos oo antres pnfonnes

q11i

la mwient

brm par brin ; évit:un toorefois de la rompre. .

.

Quelqoe; aoreurs, rorrc lefqoel.s on

pe111,

Je croo.s,

comprc:r celni dil fpec!bcle de la nuore , onr avancé q e

le mélaoge des

laznn

d'Efpagne avcc cellcs

de

France

con-