LAI
.queue dl emport<!e par une che.v ille <le d<!tente ñx<!e
a
la grande roue, frappe cioq coups, par cinq chutes, apres
les cinq ·tours de
la
grande roue . C'efl-la ce qui a f3it
donner le nom de
f ons
aux foixante fils qui font partie
de l'écheveau, qui dans
fOil
total efr appellé
lcbe'IJCtfU
.Je <im¡ Jons.
La
g
rande rome efl encore craverfée d'un
effie~
qui
enroule
u.necorde fine, a laquelle un pecit poids efl fuf–
.pendu .
Grce poids fe trOU'l3nt arreté apres le cinquie–
rne cour, avcrtic l"ouvrier qu'il a trois cens fils fur fon
de>:idoir , puir9 ue
le
devidoir
;t
fait cinq fois foixante ou
(rOlS cens tours
.
Les écheveaux formés par une quantit<! fixe
&
con–
nue de fils , foit trame, foit chalne, foot a!femblés de
maniere que cous ont leurs bouts réunis a uo méme
point d'attache, afin d'écre retrouvé< fans peine.
Cette fa¡;on de devider le ñl, foic chaine, foit trame ,
ert d'une telle lltilité qu' tl efl itt;¡poffible de conduire
fíl–
rement une manufaaure f-ans l'ufage de cene ingénieufe
machine.
E lle a deux objec principaux; le premier de fournir au
manufaaurie le ma yeo de connohre parfaiternent la qua–
lité du fil qu'il doit employer 3 l'étoffe qu'il fe propale
de faire
i
le fil devane erre plus ou moius gros. felon la
iint!!Te
d e
la
lai>u
&
celle du drap, ce qu'il découvrira
facilement par le poids de 1 échevea11 dont la longueur
efl donnéc. La différence de
s poids le réglera .
11
ordon–
nera
a
fa volonté de /iler un
éche.ve.au,foit chatne, foit
trame,
a
tant de poids chaqu
e Con, ou atont de fans pour
tel .poids .
Le fecond a rapport au payement du fileur
&
du tif–
(eur qui
óe
fo nt payés qu'3 tant la
longueur de 61
&
non
a
tant la Iivre de poids. St l'ouvrier étoit payé au
poids, celui qui fil eroic gros gagneroit plus que cdui qui
tileroir fin . JI a fallu régler le prix du filage 3 un poids
tixe pour chaque écheveau d'une longueur
~érermiuée.
JI
faut en ufer de
m<!
me avec les ti!feurs ,
&
les payer
~ant
par écheveau,
&
non pas tant par piece, comme il
fe
prariq~.<e
dans les manufaéhues mal-dirigées. JI s'eu
fui[ de cettc dernierc maniere de payer, qu'uu ouvrier
fair encrer plus ou moins de trame dans fon é toffe fans
ga~ner
ni plus ni moins .
U
nc chalne cependam qui ne
fera par haCard pas auffi pel?lnte qu'une autrc, doic pren–
'dre plus de trame pour que l'étotfe foit parfaite . ll efl
done j ufl e que celui-ci foit plus payé . Payet-le par pie–
ce ,
&
il
fournira fa piccc le moins qu'il pourra,
&
con–
féquemment Con ouvrage Cera fotble
&
défeaueu~.
Voyez ,
daos nos Planches ,
fi¡:11re1
10
&
1
1, le de–
vidoir .
A,
banc ou felle du devtdoir.
b, b, b,
montaos .
e
e, ce , ce,
&c. bras du devidoir ; fon arbre
dd
tourna m
&
engréoant par fa perite lanterne
e
de quatre cauelnres
dans les denrs de la roue
D. F,
autre roue que la
(u–
périeure emporte par un pignon également de quatre
dent~.
G,
marrean done le manche ert abai!fé par une chevil le
h
de déten<e attachée
a
la roue inféricure
F,
&
done
la
t2te viene frapper apres la dt!cente fur le ta!feau
1;
i,
car–
de qui s'enroule fur I'effieu de la roue infc!rieure
F,
&
qui foutient un poids
K.
Ses tours fur l'effieu indiquenr
ceux du devidoire,
&
rerminent la longueur de Iléche–
veau. La
fig :tre
1
1 moncre le méme tour, vt1 de protil.
M ai• avant que d'a ller plus loin, il efl
a
propos de
parler d'une
préc:nuíou,
Iegere en ::tpparence, mais qui
n'ell pas au fond
f~ns
qttelque importance; c'efl rclati–
v emenr au tors qu'on dotme au fil , Ce rors peut contri–
buer beao couo
a
l'éclat des étoffes lé¡¡ercs,
&
a
u mocl–
leux des étoffes drapées .
Il
faut 61er
&
cordre du
m~me
fens la Ch1tne
&
la trame deflinées
a
la fabrication d' u–
ne étoffe luifanre, comme l'étamine
&
le camelar done
nous parlerons dans
la fu ite ,
&
filer
&
tordre en
fen~
comraire la trame
&
la cha?nc des draps.
11 ne s'agir pas ici du mouvement de$ doigts, qui efl
tOU)OUrs le
me
me
1
:nnis de la carde du rouet qu'on peut
teOtr ooverte 04 crotfée. La carde ouverte qui envelop–
pe le tour de la roue ,
&
qqi ofiujettít
~
IOTJ
mouve–
m ent la fufée
&
le fil' ira co mme
1~
roue
l
verticalernent
de
bas
en hout,
&
fera pareillement aller tous les tours
du 61, en montant verricalement
&
de bas en hauc . Au
lieu que
fi
la carde qui embra!fe la ro•Je fe croife avaot
que de pa!for fur la noir de la fufée oii le fi l s'a!fem–
)>le, elle emporter::¡ néce!fniremenr la fufée dans un fens
contraire au prtcédepr, verticalemenc , mais de haut
en b:lS.
'
Tous les brins de
lain•
qui fe tortillem les uns fur les
2Ut.res, foir !lu
P.erir
rouet, foir au
grand, daos le
feos
qm leur ert tmpnmé par lo broche de la
fuf~e,
fe plie–
rpnc done en un fens, quand on fi le
ii
carde onverte ·
&.
dam un ft ns conqaire,
~uand
on lil e
ii
ca rde croifée :
LA I
M ais que!
intér~t
peut-on prcndre
a
ce que !'un
des
deux fils foit par rapport
il
l'autre un fil
de rebours
pour parler le langage des ouvrier
?
C'eíl: ce que
nou~
expliquetans
a
1'
artiele de la
F
QU
LE DE
E'T
oFF F S •
N ous remarquerons feulement
ici que rous les
fils de–
llínés pour ·la cha1ne des draps font filés
:l
corde ouver–
ce,
&
ceux pour la trame
a
carde croifée,
&
que l'an–
teur du
Jpell,rcl• de la naeure
s'eíl: trompé fur ce poim •
La raifon de cette différence de liler eíl: que le 61 de
la chalne ayant befoin d
·~ere
plus rors
&
plus parfait que
celui de la trame'
&
la corde croifée étam fujette
a
plus
de variation dans Con mou.vemenr que la carde
ouvert~,
le fil filé de cette
fa~on
acquiert plus de perfeélion que
eelui qui l'efl
a
carde croifée.
ll
ert filé plus égalemeoc:
D e llourdiffage dts laínu.
Lorfque les fils font ainli
difpofés,
il
s'agit d'ourdir les e halnes dellinées
a
ecre
montées fur les métiers. Pour cec e!fet , on a!femble plu–
Cieurs bobines fur lefquelles font déviMs les fils qui out
été filés pour cha1ne. On les diflribue enCuite fur des
machines
~arnies
de pointes de fil de fer de c!nq
ii
Cix
pouces de ·langueur, en deux
ran~ées
ditféreotes, au nom–
bre de huir, plus ou moins, par chaque rangée . Une
ca rde fépare ces deux rangécs, done !' une efl plus éle–
vée que l'autre. On prend
rous
les tils enfemble, tant
de la rangée de bobines de deffus que de eelles de dcf–
fous, avcc
la
moin gauche. Apres quoi, pour
~ommen
cer l'ourdi!fage, l'ouvrier les croife féparément fur
Ces
doigcs avec la main droite,
&
les porte a la cheville de
l'ourdi!foir oii
il
arr~te
la poignée de fils, ayant foin de
pa!fer de11x autres chevilles dans
les croifures formc:'es
par fes doigts, ce qui s'appelle
croifu<e
ou
env orgeure.
On prend cette précaution,
&
elle eíl: abfolomeLH né–
ce{Ji¡ire, pour que les fils ne foient point dt!rangés de
leur place, lorfqu'il fauc monrer le métier
&
que l'ou–
vrier pui!fe prendre chaque fil de fuire,
lorfqu
1
il
fera.
queflion de les palier daos les lames ou lilfes .
Cette prcmiere poignée de fil s étant
arr~tée
&
enver–
gée dans le hauc de l'ourdiffoir qui eíl: fait en forme de
devidoire ou de tour poCé debout
&
que la main fait
tourner, la poig née de 61s en fe dévidant fur fa Curfa–
ce, forme une fpirale depuis le haut jufqu'au bas, oii
el–
le arrive apres un ccrtain nombre de rours, 6xés·d'apres
la longuenr que l'ouvrier s'ert propo('ée.
ll
s'arr2te-la
il.
une autre cheville,
&
pa!fant fa poignée de!fous une
Ce–
conde cheville éloigo<!e de la premiere de quatre
a
cinq
pouces, il fait le retour
&
remonte fur la
m~me
poignée
de fil ; , qu'il remet fo r la cheville d'en haut, obfervant
de croifer
les 61s par l'infertion de fes doigcs ,
&
de
pa!fer la croiúere dans les dcux chevilles éloignées d<t
celle o ii
ils font
arr~ tés,
dlun pi<!
&
demi ou enviran
~fin
de defcend re comme
il
a
commcncé; il obferve
dans le nombre des fils
&
dans les longueurs un ordre
&
des mefures qui varient rl'une manufaéture
a
l'autrc.
N
ous ne donoons poi
m
ici la figure
&
la defcriprion
de cet ourdiffoir; nous aurons occafion d'en parler
.4
l'article
S
olER 1E,
&
a
pluGeurs
articleJ de
pASS
E–
MENTERIE.
JI
y a une autre maniere d'ourdir par un ourdiffoir
compofé de deux barres de bois qui íom poftes paral–
lelemenr
&
un peu en
t~lud
comre une muraille. E lles
funt hériffées de chevilles, en deux rangées ;
&
c'efl fur
ces chevilles que les fils font res:Os.
Quand on porrc les fil s fur ces ourdi!foirs plats
&
in–
clinés contre la muraille, on les réunit rous fur la pre–
miere cheville d'une des deux barres;
&
apr~s
les nvoir
croi(ós ou envergés fur les deux autres chevilles qui en
fonr éloignées , comme on a fair fur l'ourdilloir cour–
nant, On les COOdUit de·la
IDUS
enfernble d'une barre
a
l'autre,
&
fucceffivement d
1
unc cbeville a l'autre, jUÍ–
qu'a ce qulo n ait la longueur qu'on fe
propofoi~.
1\
lors
on les
arr~ce;
&
en faifanc le rctour, on les reporte
:l.
contre-fens fur la premiere en haut , en obfervant de les
croifcr comme daos l'ourdiffoir cournant .
N
ous nc donnons pas la repréfcntation de cene ma–
niere d'ourdir paree que I'ourdi!foir cournam ert beau–
coup plus rar d
1
un ufage plus commun,
&
que l'ourdif–
foir conrnant hien encendu , on concevra
1'
ourdi!foir plat
qui n'e(l qu' un développemenr.
La poignée de fils conduite par l'ouvrier fur les our–
di!foirs appellée
d<mi-branchc
ou
portie,
&
n'eíl: appellée
portie •utier
ou
~ranchc
que lorfque le retour en en fait .
JI
fauc done que l'ouvrier ait foin, lorfqu'il efl
a
u
bas
de I'ourdilfoir, de faire palier la demi-branche fur les
deux chevilles , de maniere qu'elle puiffe, par fa croilie–
rc , Etre Cépa1ée , qu'on en connoi!fc la quancité,
&
que
le nombre des fils ourdis foit compré. D e
mém~
que
les tils ourdis font croifés dans le haot de l'ourdi(foir
a
po
uvoir élre diíl:ingués un par un , les braoches ou po..–
tt