LAI
yel\
d'ul\e corde attaché'e
~
un pilier plus élolgné,
&
qui
paffe
fur la pou!ie
g.
De la broffi
&
de la tui/e.
Le drap eft enCuite broffé
de
nouveau,
&
toujours du méme fcns, afin de difpo–
fcr les poils
a
prendre un pli uniforme . On aidc le lu–
fire
&
l'uniformité du p!i des poils, en tuilant le drap,
c'ell-a-dire, en y appliquant une planche de Capin, qu'on
appelle
la tui/e.
Voyez
fig.
~8
la tui/e.
Cette planche, du cóté qm touche l'étotfc, ell endui–
te d'un rnallic de réfine, de grais pilé,
&
de limaille
p~tfés
au fas. L es pailletes
&
les rélidus des tontures
qui altéreroient la couleur par Icor déplacement s'y at–
tachcnt, ou font poutfés cn-avant,
&
déohargent l'étof–
fe
&
la
coul~ur ~ui
en a l'ceil plus beau . On acheve de
perfeélionncr le lufire par le cati.
D11
cati, du fmilletage,
&
des eartonf.
Catir le drap
ou toute autrc étotfe, c'ell
le mettre en p!is quarrés,
quelqucfois gommer chaque p!i, puis feuilleter tome la
piecc, c'ell-il-dire, inférer un cartoa entre un pli
&
un
amre, j ufqu'au dernier qu'on couvre d'un ais quarré qu'
on nomme le
tablea,.,
&
tenir le paquet ainfi quelqqe
tems fous une prelfe.
Pour qu'une étotfe foit bien lullrée
&
bien carie, ce
p'cll pas atfez que les poils en foient tous couchés du
m
eme fens' ce qui toutefois produit fur toute l'étendue
de la piece, la
m~
me réllexion de lumieFe: il fuut de pi\IS
qu'ils ayenr
eorieremeu~
perdu leur retfort au point ou
ils font pliés; fans q
uoi ils fe releveront inégalement.
La premiere goutte de
plu.iequi tambera fur l'étotfe, ve–
nant
a
fécher' les p
oils qu'elle
ura touchés' repren–
dront quelqu'élallicité, fe redrelferont,
&
montreront
vne
~ache
ou
il
n'y
a
en effet qu'une lumiere
~éfléchie
en cet eodr0it, autrement qu'ailleurs
.
C>n efTaie de prévenir cet inconvénien.t par
l'ég~lité
de
1~
prefTe
¡
on rfi\itere le feuillctage, en fubrl:ituam aux
prerniers cartons d'autres cartons ou vélins plus lifTes
&
plus fins; en y ajoutant de loio en loin des
P.
laques de
f~r
ou de
oui~{e
bien chaudes. Malgré cela, 11 ell pref–
qu'impoffible de brifer eotierernent le relfor¡ des poils,
&
de les fixer couchés fi parfaitement d'un cl\té, que,
quoi qu'il pnifTe arriverJ ils ne fe relevenr plus.
Quoique la maniere
ont on fabrique les draps, foit
~c!lés,
Coit
blancs, vienne d'étre expofée avec alfez d'era-
8 itude
§e
d'cltendue,
&
qu'elle fenl_ble devoir former la
partie prioc1pale de cet article, cependant on f:lbrique
avec la
laine
peignée une fi grande quamité. d'étotfes,
~ue
ce qui nous relle a dire, comparé avec ce que nous
avons dit des ouvrages faits avec la
laine
cardée, ne
paroitra
ni moios
curieux , ni
tnoins
imp.Prtant;
c'efl
l'objet de ce qui va fuivre.
D"
travail dlf ptigne.
Tous les tiffus en général pour–
roicnt étce compris fous le npm d'
ltoffes
; il
y
auroit
les étoffes t;n foie, en
/ai11e,
en poíl, en or, en argent,
f.:
j' c. L es draps t\'Oat qu'une méme fac;oa de travail
&
d
'appr.ét. L es uns exigcnt plus de n¡aia-d'ccuvre, les
;l
utre~ moins ; mais l'eC¡)ece ne change pnint, malgré la
diverfité de; noms , relative a la. qualité,
3)1X
prix, aux_
lieux , au,x manufaétures ,
&
e.
Les lopgues broches de fer qu¡
form~nt
le peigne, ran,–
gées a dc;.u,x. étages fur une piece de bois avec laquelle
un.
autr.e de CQrne s'afTemble,
&
qui les foutienr, de la
longucur de fept. pouces ou enviran;, la premiere rangée
a
~ingt·trois
bro¡:hes; la feconde
a
vingt-deux un pou
m oins longues ,
&.
ppfées., de maniere que les unes cor–
refP.ondeot fur leur,. tangée., aux intcrvalles qui féparc!Jt
les autres fur la leur,
Cerven~
d'abord
a
dégagcr les poils,
&.
a
~ivifer
les longs t¡¡amens qu'on y patfe, de tout
ce
5\Ut
s'y trouve de groffic;_r, d'inégal
&
d'étrang_cr.
St la pointe de quelflp'u
ne d~.
ces denrs vient a s'é–
rooulfer
a
la rencontre de
qu.el¡¡ue mariere dme qui ce<
de avec peine, on l'ajguif
e aJ,.ec \ me lime douce;
&
(j
\e corps de la denr fe c
ourhefous une fihlfe trap em–
barraífée, on la redrelfe
av.eclj(l.
p~tit
canon de fer on
de cmvre.
L'applicatiotl d'un
peign~.
fur
up,a~tre,
dont les d.ents
1'engagem daos
1~
pcemier; l'infertion des 6\s catre ces
dcux peigaes"; l'attentian· de Vouvder
a
patfer fa matie–
re catre les deuts des
peign~s.'
en. des. fens ditférens, dé-.
mélent parfaitemem les poils
don~, ~haque
pcigne a été•.
tgalemeor cha1 gé.
·
C e travail réitéré range le plus grapd nombre de poils
en long ueur,, les uns
a,
c;6¡6·
des a11,ties, en couche né–
ceffairemenr plulieurs fur
l'interv¡tlle qui fépare les ex–
trémités des poils voiGns,, l¡:s uns plus hauts, ics autres
plus bas, dans toute la, ppigné.e; Celan l'étage des derits
qui les faififfent.
L orfquc la
laine
paro!t.fuffifqmmenq pcignée, l'ouvriec
accroohe le peigne au,_¡¡il!e¡,
ROj~ tir~
la
plus b,el!e
ma~
LA I
tiere dans une feute longueur'
a
laquclte
it
donnc le oom
de
barre;
quam
a
la partic de
lai>Jc
qui demcure attachée
au peigne, on l'appelle
retiron,
paree qu'étant
m~lée
avec
de la
laine
oouvelk, ello efi retirée une fecondc fois.
A
cette fecoude maaceuvre, ce!le qui relle dans le pei·
gne ell appell'ée
peixnon,
&
ne peut
~tre
que mélée &vec
fa trame dellinée aux é totfes grolfieres . L es ré¡pemens
ont défendu de la faire entrer dans la fabricauon des
draps.
On difpofe par ce pn'paratif les poils de la
lnim
pei–
gnée,
a
fe tordre les
llllS
fur los autres fans fe quitter,
quand des majns adroitos les rireront fous un volumc
toujours égal,
&
les feront rouler uniment
fous
l'im–
preffion clrculaire d'un rouet ou d'un fufeau.
/7qyez figure
39 ,
le travail du peigne.
a,
a,
11,
le four–
neau pour chautfcr )es peignes;
b, b,
l'ou vcrture pour
faire chautfer les peignes.
e,
plaque de fer qui couvre.
l'entrée du fourneau,
&
cooferve
r.~
chaleur. C'ell par
le meme endroit qu'on renouvelle le charbon.
d'
piliers
qui foutiennenr les crochets.
e,
fig.
41,
crochet ou che–
vre .
f,
fig.
~o ,
le
peigne.g,fi.~.
w,
ouvrier qui peigne.
h,
ouvricr qui tire la barre qunnd la
laine
ell peignéc . ; ,
petite cu ve dans laquelle l'ounier tdlu la
laine
huilée ou
humeélée par le favon.
K K,
banc fur lequel l'uuvrier
ell affis en travaillant ,
&
dans la capacité duque\ il met
le peignon.
Fig.
4r,
canon ou tuyau de fer ou de lai–
ton, pour redrelfer les broches du poigne, quand elles
font courbées .
11 y
a
des manufaéluriers qui font dans l'nrage de fai–
re teindre les
laims
avam que de les palfer au peigne.
D'autres alment mieus les travailler en blanc,
&
ne les
mettre en teinture qu'en fils ou
m~me
en étotfe.
La méthode de teindre en fil
ell
impraticable daos
certaines étaffes , telles que les mélangées
&
les
fa~on-
nées,
&c.
·
Si l'on teint le 61 qunnd il ell filé, les écbcvaux oe
prendronr pas la
~éme
couleur; la teinture agira diver–
fement [ur les lils bien tordos
&
fur ceux qui le font
trop ou trap pcu .
11
y
a
des couleurs qui exigeat une
ea
u
bouillam~,
dans laquelle les fil s fe colleront enfcm–
ble; on ne pourra les dévider,
&
moins encore les met–
ue en
reuvre.
~a
laine
quelque déliée qu'elle [oír, ell fufceptible de
plufieurs nuances daos une
me
me couleur.
Mais tout s'égalifera
pa~fuitemem
par le
~élauge
du
peigne
&
l'atte01ion de l'ouvrier.
fl
vaur done m ieux pour la perf<élion des étotfes fa–
briquc!es avec la
laine
peignée, de faire
teindre
la ma–
~iere av•o~
que de la préparer, i -moins qu'on oe fe pro–
pofe d'avoir dc;s étoffes en blanc qu'on, teindra d'une
feule couleur, ou. noir, ou bleu, ou écarlate,
&c.
Les
laines
teintes feront lavées; les blanches feroot
pilotées ' puis battuc;s fur les c\aes
&
ouvettes-1:1
a.
grandi
coups de baguenes.
Ces manccuvres prélimin:üres que nous avoMs expli–
quées plus haut, auront lieu., foit qu'on veuille les pei–
gner enCuite, ou
a
l'huile ou
a
l'eau.
L es é toffes fabriquées avec des
lainn
teintes peigoées,
vont rarement au foulon; conféquemn¡.enr il faur les pei–
gne.r
a
l'eau: pour les
lainu
blanches.
&
dellinées
a
la.
fabrication d'étotfes fujeues au foulon., on les peignera
i
l'buile.
Les
lainu
blapches ou de couleur qui feront peignées
fans huile, feront apres avoir été battues, trempées dans
une cu\<ette ou l'on aura délayé du. fa\<on blanc ou,
autre.
La
laine,
retirée par poignée fer'\ attachée d'une part
au crochet dormanr du dégrailfoir,
&
de. l'autre au cro–
chet mobile, qui tourné fur lui-méme,
a
l'aide des
bran~
ches du moulinet, la tord
&
la dégorge,
Voyez fiJ:•
43·
le dégrai(loir que les ouvricrs appellent
auffi
verin' .
Á,
A.,
les momnns.
B,
crochet 6xe ou
dormant.
C,
le mouliner.
D ,
crochet mobilc.
E,
fig.
44,
roue de retenue.
f, mémt fig.
le chien .
G.,
fig.
43,,
la cuveue .
Toute la pefée de
laine
ell confervée cotas dans une·
corbeille pour étre. peignée plus aifément
ii
l'aide de cet–
te humidité.
Si elle doit étre tilfée en blanc, elle palle de-lii
J.llfoufroir ,_qui efl: une étuve ou oo
'la
tient fans air,
&e~pofée
fur des perches
ii
la vapeur. rlu , foufre qni bnl–
le . Le foufre qui mac"le fans reiTource la plilpart des
coulcurs, dégage cfficacement,la
laine
qui n'ell pas tein·
te de touies fes irnpuretés,
&
lui donne la blancheur 1:!,.
plus éclatante. C'cfl: l'etfet de l'acide fulfurcux volatil
qui attaque les chofes ·gratfes
&
onélueufe,s.
Les
/4ines
de H{lllande, ds N ort-Hollande, d'Efl:-Fri–
f~, .
du_, T,cxel,
foQ~
lei
plU$ p.ropres.
a
ctre peignées. On
peu.t.