LAI
la
grande
qnantit~
de coups de mai)lets qu'ils
re~oiHnl;
le; vuide
&
les altere. Le mieux efl done de fé fervir
du favot¡; il abrege le tems de la foule,
&
rend le drap
pltiS doux .
ll faut avoir l'attention de tirer le d<ap
d~
la pile tQu–
tes les deux heures, tont pour en effuccr
les plis, que
pour :u-reter le rétréeilfement.
Plus les draps font tins, plus promptemcn¡ ils font
foulés. Ceux-ci foulem en
8
ou 10 heures; ceux de la
qualité fuivame en 14 heures
f
les plus gros von1 jufqu'a
t 8 ou 20 heurcs. Les coups de toatllcts lont rcglés con¡–
me les battctnens d'une pendule
a
fecondes.
Pour placer les drops dons le vailfi!au ou la pi!e , on
les plie tot¡s en deux; on jcttc le favon fondu fur le
rnilieu de la brgcur du drap; on le plie felon fa Ion–
,gucur; on joint les dcux lilieres, qui en fe croifant de
5'
>
6
pQuces, enfcrmenr le favon dans le pli du drap;
de far;on que le
m~illet
ne frappe que fur (on cóté qui
fera l'cnvers: c'efl la raifon pour laqucllc
011
apperr;oit
toujours
a
l'éro!fe
foul~e,
au fortir de la piJe, un elite!
plus beau que l'ouue, quoiqu'elle n'ait rer;u aucun appréc.
Quclques manufaauriers ont elfayé de fubflituer l'uri–
ne au favon, ce qui a
rr~s-bien
q!nffi; mais la mauvai–
fc odeur du drap qui s'échauffe en foulant,
y
a fait re–
na
ncer.
l.esfo ulot¡niers qui veulent conferver aui draps leur
lo
ngueur
i\
la
foule, ont foin de les tordrc fur eux-me–
rncs
1
lorfqu'il~
les placenr dans la pile, par portian d'une
~Ulo~
4
plus. cette quantité
a
droite,
&
la meme
a
ga4che,
&
ainfi de fuite, jufqu'a ce que la piece foit
emptlée. On appelle cetre maniere de fouler,
fou l•r .fur
le large.
Au cqntr>.ire, fi c'efl la largeur qu'<ls veulcnt
Gonferver, ils empilent double,
&
par p1is ordioaires,
e~
qui
s'app~lle
ford•r m
pil.
Oo
n~
foulc en pié que dans le cas ou !e dqp foulé
dans ra
largeur ordimire ' ne reroit pas alfe¿ fort. ou
lorfqu'i l n'efl pas bien droit,
&
qu'il faut le rcdrcller.
Voyez
fi.~ure
21, le moulin
i\
foulon.
a a,
la grande
rouc appellée le
hlriffon;
h
la lanterne;
<e,
l'arbre;
e .. ,
les levécs ou parties faillantes qui font haulfer les pelo–
te•;
f(,
les
rourillons;
gg,
les fret¡es qui lieot l'arbre;
h b,
les queues des pilons;
i,
les pilons;
111,
les geo–
lit:res;
m,
les vaiffeaux ou pilc:s;
n n.,
les moifes;
q,
l'ar–
bre de l'hérilfon auquel s'engrcne la grande rouc qui re-
• 9oit de l'eau
Con
mouvement .
Du
lainag~
des
draps.
Lotfque les draps font foulés,
il efl queflion de
les
lainer ou garnir: pour cet effet
dcUJ¡ vigouret¡x ouvriers s'arment de doublcs croix
d~
fer ou de clnrdon , dont chaque perite feui!le regardée
ou m·erofcope ,
Ce
voit termioée par un crochet tri:s-aigu .
A pres avoir moui!lé l'éroffe eo pleine eau, ils la feQoent
étalée ou fuf¡>endue fur une percl¡e,
&
la lait]ent en la
chardonn•nr, c'efl-3-dire qu'ils en fout fortir le poil en
la
brolfant
a
plufieurs rep¡ifes devanr
&
derriere, le drap
étant doublé, ce qui fait un
brolfa~e
a
poi!
&
:1
conrre–
poil; d'abord a chardon mort Oll qUI a fervi, puiS
a
char–
don vif ou qu'on emploie pour la premiere fois. On pro–
eede d'abord 3 trait modéré, enfutre ;\ trait pi us appuyé
qu'on appelle
voies
.
La grande précJutb n
a
prendre ,'
c'efl de ne pas effondrer l'étoffe'
a
force de cl¡ercher
a
garnir
&
velouter le dehors .
L e lainage
la
rend plus belle
&
plus ahaude.
JI
en–
leve 3U drap t<>US les poils groffiers qui n'oot pu erre
foulés; on les :1ppelle
fe iarJ;
il emporte peu de la
lai–
'"' fine qoi refle cornprife dans le corps du drap.
On yoit
e~ travailfi~-
24.
a,
pone-perche;
b,
les per–
~hcs; ce~
oroir
&
le drap montés,
&
ouvriers qui s'en
1ervenr;
J,
fJudets;
fig.
2f, croix monté
e:
L es
/igt~ru
27
&
28 O!OUtrent les faudets fépa rés.
C;
Cont
des a;>puis
a
claires voies, pour recevoir le drap
fott qu'on le ure, foit qu'on le defcende en rravaillanr:
L a
fig rrr<
26 efl un
inflrurn~nt
ou peigne qui fert
a
pcttoycr les chardons. Ses dents foot de fer ,
&
fon
manche, de bois.
1-ig.
27
&
28, fuudets.
.
D<
la
towte
du
dra_p.
La tonte du drap fuccede au
lamagc; 7'ell aux forces ou cifeaux du tnndeor, :\ ré–
parcr les
urt!gul~i!és
du chardonnier; il pa(fe fes cifeaux
fu - toote 1:1 fu la e. Cela s'appelle
travailfer
m
prem!e–
,.f
••ote.
Cela
tait,
il
rcovoye l'éroffe aux laioeurs: ceur–
ct
la
chardonnent de nouveau. Des Jai11curs elle revicm
au toodcnr
~ui
la trnvaille eo reparage; elle repalfe eo–
core
~ut
lameurs
1
d'ou elle efl tranúnife en dernier lieu
au tondeur qui finit pat l'affinage .
.Ces motS,
pr~micr~
.voic, re-p.affage,
t~./fmttge,
n'ex–
pnment done que les d lféreos ;,,fiaos d'ooe
m~me
rna–
D<EU\'rc- L'étoffe palie done foccel!ivemeot des char–
dons aur f'!rces, _
&
des forces aur chardons , jufqo'a
quarre e
anq d ff6-emes fois,
ou moios,
(:los
pu–
ler des
tonrur~
&
fa~ons
de l'em ca.
LA I
11
y
a
des
manufaétures ou l'on renvoie le drap
l
la
foulerie, apres le premier binage.
L'éroffe ne foutient pas tant d'attaques
r~itérées ,
ni
l'approche d'un fi grand nombre d'outils tnnchans , fans
courir qudque rifque . M ais
il
n'en pas de foin qu'on
ne prenne pour rentraire imperceptiblement,
&
dt!robcr
les endroits affuiblis ou percés.
Dans les bonnes manufaétures, les toodet¡rs font chnr,
gés d
1
attacher un bout de
ticclle
a
la lifiere d'un drap
qui a quelque défaut. On l'appelle
tare.
La tare empé–
c.J¡e qt¡e l'acheteur ne foit trompé.
Vo'fez
figures
29, 30, 31, 32
&
33, les inflrumens
du
lain~e
&
de la tonte ou tonto re . La
jig. 1.9
rnon–
tre les. lo rces; A, les lames ou taillans des torces;
b, e,
le manche; il ú:rt
i\
rapprocher les
lames, en bandant
une courroie qui les embratfe.
On voit ce manche féparé,
fig.
30.
e
efl ur¡ talfeau
~vec
fa vis
d;
il
y a une plaque de plomb qui affermit
la lame dormante;
e,
billette ou piece de boí que l'ou–
vrier empoigne de la mam droite, pendant que la gauche
fait jouer les fers par le conrinuel bandemenl
&
déban·
demcnt de
11
courroie de
la
manivelle.
L'inflrument qu'ot) voitfig:. 31, s'appelle une
r•brouf•
f•.
On s'en fert pour faire 1ortir
le
poil.
L es
figrtros
32, font des cardinaux ou perites cardes
de fer pour coucher le poil;
b,
vde eq-cjelfus;
a,
vde
en-delfous .
Les
figures
33, 34 font des crocl)ets qui ticnnent le
drap
:1
tondre éreodu daos fa largeur fur la table.
La
fig.
3>
en une rabie avec Con couffin, fes
fup·
ports
&
fon marche-pié. C•en fur cetre rabie que le drap
s'étend pour
~trc
tone! u .
De la rame.
Apres les longues rnanreuvres des fou–
leries, du lainage
&
de la tonrure, [Jlan<rovres qui va–
ricnt felon la qualité de l'c!toffe oa l'ufage des
lieux,
Coit pour le nombre, foit pour l'ordre ; les draps tunrés
d'un premier coup de brolfe, fonc mouillés
&
étendn,
fur la rame.
La rame en un long chaffis ou un tres-grand alfem–
blage de bois auffi lar¡¡e
&
auffi long que les plus gran–
d<s pieces de drap. On tienr
ce
chaffis debout,
&
ar–
rété en terre. On y atrache l'é;roffc fur de longues en–
filades de crochets dont fes bords font gdrots: par ce
rnoyen elle efl ditlendue er¡ tour feos .
La partie qui la tire en large
&
l'arr~te
en bas fur
une partie tranfverfole
&
mobile, s'appelle
larget;
ce!le
qui la faifit par des crochecs ,
:i
fon chef,
s'appell~
templn .
11
~'agit
d'effaaer les plis que l'étoffe pcut avo!r pris
dans les pots des foulons, de la tenir d'équerre,
&
de
l'amener fans violence
a
fa
jufle Jargeur : d'aillcurs en
cet écat on la brolfc, OQ
la
luft.remieus ; on la peut
plier plus quarrément; le ramage n'a pas d'autre fin danr
les bonnes manufaétures.
L'intemiot) de certains fabriqnans dans le tiraillement
du drap fur Ja rame
>
en quelqoefois UD peu différente .
l is
le
propofent de gagner aveo la bonne largeur, uo ral·
longemenr de plurieurs aulnes fur la piece; mais cet ef–
fort relAche l'éroffe, l'amollit,
&
détruit d'un bout
a
l'autre le P.lus graod avantage que la foulerie ait produit .
C'efl inuulement qu'on a eu la préaaution de rendre par
la carde
le
til de chaine forc,
&
celui de trame, ve!u,
de les 61er de rebours,
&
de fouler le drap en fort pour
le
liaifonner comme un feutre, fi on l'étonne
a
forc&
de le diflendre,
(j
on en reflout l'alfemblagc par une
violeoce q4i le porte de vingt aulnes
a
vingt-quatre .
C'efl ce qu'on a fait aux draps effondrés, mollaUes
&
fans conriflence.
Oo a fouvenr porté des plaintes au Confeil, contre
la
rame,
&
elle
y
a toujours trouvé des défenfeurs . Ler
derniers réglemens en onr
.arr~t~
les principaux abus, ea
déccrnaot la con6fcation de toute étoffe qui
a
la rame
auroit été allongée au-del:l de la demi-anloe fur vingt–
•ulnes, oo qoi s'e(J prétée de plus d'on feizieme fur fa
largecr. La mouillure en ramenam tout d'un coup le drap
a
fa mefure n2tUrelle, eclaircit l'infidélité, s'il
y
en
3.
~e
rapport du poids
a
la longueur
&
largeur. produiroit
le méme reofcigoement.
L a
figurr 36
repréfente la rame
a a,
oü l'on étend
de
s pie= emieres de drap;
66,
fa traverfe J'en-haut od
le
dr.aps'artache for une rangée de clous
~
croehets. er–
pa
¡:és de trois pooces;
e<
,
la
tra
ver
fe d'en-bas qui fe
dé
place,
&
pent monrer
i
coolilfe;
á,
rnonrlns oo pi–
liers.
Fig .
37·
e
larget ou diable, comme les ouvriers
l'appellen t . C'ell une efpece de levier qoi fert
i
abailfer
les ruverfes d'en-bas, quand on veot élargir le drap ; /,
templet garni de deor crochets auxq11els on atuche la
rtr.e
OU !:O qw:oe de la piece
i
il fen
a
l'a!looger au mo-
yen