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LA I

lainrs

fines, foyellfes

&

ab<1ndanres. Ce prince ne fe

trompa point

da~s

fes conjeétures,

~

la Callil!e acqu!t

au quaton.ieme Jtecle

un

genre de ncheffes qu• y étolt

aupara.vant inconnu

.

L e cardinal Ximenes ,

dev~nu

premicr minillre d'E–

fpagne au commencernent du

lixieme fi ecl!!, mar

e

ha

fur

ks

traces heure

0

Ces de PJm

P~dre,

&

:l. foo exem–

ple, pn>fita de. quelques avontages que les

tr<?upes de

Ferdinand avmen¡ eu fnr

les cótes de Barbanc , pour

en

expDtter

des brebis

&

des béliers de

la plus belle

efpece.

l!

les

ét~blit

principalement

a~x envir~>ns

de Sé–

govie, ou cro!t c;nc,ore la plus préc1eufe

lame

du ro–

yaume. Yenons a

1

i\.ngleterre.

N on-fel)lemeot la culture des

lainu

y ert d'une plus

grande •ncicnneté qu'en Efpogne, mais elle y a été por–

tée, ens:ouraJ;ée,_ mlintenue

&

perfeétionnée avec une

~oute

autre attem1on.

Si l'Angleterre doit :l

la température <le fon climat

&

ií la t11ture de

Con Coi

J'excellente qualité d¡: fes

lai-

11u

elle commen<;a

a

étre redevable de leur

abondanc~

au partage accidente! ¡le fes terres , fait en 830; partoge

qui invita naturellemerit fes habitans ií nonrrir de grands

troupeaux de tomes Cortes de beCliaus .

lis

n'avoi~ot

d'amre moyen que celui-Jií pour jouir de leur droit .de

communes ,

pe"p~roé

jufqu':l l)OS jours,

&

ce droit fut

Jono-tems le feul objet de l'induClrie de la nation . Ce

gra~d

terrein, defiiné au parurage, s'au¡:mema par l'écen–

due des pares que les feigneurs s'étoient refervés ponr

leur chaffe, leurs daims

&

leurs propres befiiaux.

Le< Anglois oe conl)urent pas d'abord toute l'éten–

due de la richeffe qu'•ls polrédoient .

lis ne f<;avoient

daos le

on~ieme

&

douxieme fiecle que fe nourrir de

la chair ¡le leurs rroupeaox,

&

fe couvrir de la

toifon

de leurs IIJOl!Wns; majs biencót apres ils

apprir~nt

1e

m érice de leurs

/aines

par la demande des Flamands ,

qui feo ls ¡¡lors

¡¡

voient

d~s

ll)nl)u.f.•élmes. Un aute11r

anulois,

M .

D aniel Foc, fort inClruit des chofes de Con

poy•, dit que fous Edouard

111.

entre 1327

&

1377,

c'ell-3-dire d•ns

l'efpace de

so

ans, l'exporration des

lai>teJ

d' ,'\ ngletcrre monta

ii

plus de dix milllons de

li–

vres fierl iog, valeur préfenre 230 millions tournois.

D aos cet imcrvalle de 1327

&

<377 , jean Kemp,

flamond, porta le premier daos le

Grande·Brcta~nc

l'orr

de travailler les draps fins;

&

cet art fit des progres fi

rapid~s ,

par

)'~fft · •cncc

des ouvriers des Pays-bos, per·

fécutés dans lenr patrie, qu'E;douard IV . étant mont¿

fnr le tróue en 1461, o'héfita pas de défendrc l'entréc

des draps étroogers dans Con royaume . R ichard

111.

prohiba les apprcts

&

ll)auvai[es

fa~ono

qui pnuv<>lent

f aire tomber le débic des draps anglois, en altéra¡¡t )eur

qual ité. L'efprit .de commerce vint

a

fe dé•·elopper en–

care davantage fous Henri VIl.

&

Con fils Henri VI!J.

continua de protéger, de t0111e fa puilronce, les manu–

fa&ures de Con royaume; qui lui doiveot infiniment.

C'efi luí qni pour procorer

a

fes fujetS les

faino

pré–

cieofes ¡:je Callille, dont ils étoient fi curieux pour leurs

fabriques, obtint de

0harl~s· Quint

l'expor¡atiou de trois

m•lle bétes blanches . Ces al)llJ)aux

réoffirent parfaire–

ment bien en Angleterre,

&

s'y multipl1erent en peu de

tem~ ,

par les foins qn'on mit en reuvre pour élever

&

co~ferver

cette race prtci.eufc.

11

n'eCl pas jnu¡ile de

fa–

votr cnmmem on

s'y

prH

.

On établit UftC commiffion pour prétider

a

J'entretien

&

a

la propagotion de cette efpece. La commiflion fut

compofée de perfonnes intelligemes

&

d'une exaae pro–

hité. La répartition des

b~tes

nouvellement arrivées de

Ca!tille, Icor fut affignée

¡

&

l'évenement j uflifia

l'at–

tence du fouveraln, ¡¡uf avoit mis en eux fa confíance.

D'abord ils envoyerenc

deu~

de.. ces brebis cafiillane<

avec un bélier de

mi!

me race, daos

ch~J.CUI)e

des paroif–

fes dont la température

&

les paturages parurent favo–

r~ble<

a

ces bl!tes. On li t en meme tems les plus fé–

neufes défcnfes de tuer ni de mutiler aucun de ces

ani~

maux pendant l'efpace de fept onnées. La garde de ces

trois bl!1es fut cqnfiée

a

peu-prcs comme celle de nos

chev~ux-éral?nS,

ii

un

gent-l,man

ou au plus notable

fermter du heu' anacha

m

a

ce foin des

ex~tpptions

de

íu~fides ,

quelque droir hcmorifigue ou utlle.

Mais •fifJ de tlrer des

conjontlure~

rout l'avanrage

P?llible , on fit faillir des béliers efpagnols fur des bre–

bls

commnncs . Les

agne:m:t

qoi pro,·inreot de cet ac–

coupl_ement?

tenoi~nt

a

e

Ja force

&

de )a fécondlté

QU

pere a un t;ers pres , Ceqe pra¡fque logénieufe, dont oq

trOUVe des C<emples daos C

liUI~eJJe,

fut hobfJement re–

nouveJiée

1

Ell~

6t en Angleterre quantité de

bitards

•Jj>agnQ/s,

doot les m31es commuu!querent Jeur fécon–

dué aux brcb•s commuoes . C' cll

E'"'

cette raifon qu'il

y

a aéluellc

ment d

aos

la Graode-Bretagoe trois fortes

¡r~cienfes

de

bec.es

á

l•i11es.

·

LA I

V oib1 comme Henri

VI 11.

a conrribué 3 p réparer la

gloire dont Elifabeth s'efi couront¡ée, en frayant 3 la

nation angloife le chemin qui l'a conduite

ii

la richelre

dont elle ¡ouit aujourd'hui. Cctte reine eonli iérant l'im–

port3nce d'aíTurer

a

ron pays la polfe!fi,m .,ctulive de

fes

lames,

impo[a les peines le plus

ri~oureufcs

ii

l'ex–

ponation de tout bélier,

bre~is

ou al{neau vrvJm. lt

s'agit

dans fes flatuts de la contifcation des bieCJ', de la pri–

fon d'un

an,

&

de la m:tiu coupée pour

la premiere

,contravcmiou; en cas de récidive, le c" upoble efl poni

de morr.

Ain!i le

tems ouvrit les yeox des An!.(lois

fi~r

toutes

les

utilit.és

qu'ils pouvoient rctirer de lenr¡ toifons. Les

Arts prodnifirent l'induflr'e: on défricha les «rres com–

munes. Dn fe mit

a

enclorre plufi eurs ennroits poup

en tirer un plus graod profit . On les échautfJ

&

on les

en.graiffa, en tenant de1Ti1s des hl!tes 3

laine,

Ainfi

le

paturage

fut

porté

¡i

nn point d'améliomcion inconnu

JUfqu'alors; l'efpece meme des ffi" utons fe perf,·étionna

par

l'étud~

de la nourritnre qui leur étoit la plus pro–

pre,

&

par le

mélan~e

des races . En fin

la

I311'J<

de–

vint la toifon d'or des habitans de la G rande-Br<ragne .

L es fucce(Jeurs d' Eli[abeth ont contÍilUé de faire des

réglemens tre -détaillés rur la p:,lice des

tnanufaétures

de

lainu ,

foit pour en

prévenir

In dégrad:uion, foit ponr

~n

avancer

les

progrCs; maís Ofl di[ qu'on ne con fcrve

aujourd'hui ces ré'{lemens que par foflne d'infiruétion,

&

que les Anglois, qoi

Ce

regardent cotnme les plus

habiles fabriquans du monde,

&

les plus foutenus par la

[eule émulation' lailrent beaucoup de libertf.

a

leurs ma–

nufa8ures, fans avoir lieu de s'nppercevoir encare que

leur

commerce

en

f<.1it

diminué

.

Le Ceul point fur Jeque! ils foient un peu féveres,

c'efl fur le mélange des

laines

d'une mau vaife

qu~lité

daos la tiffure des draps larges. Du refle, le gouverne–

ment,. pour encourager les

manufaaures,

a

affranchi

de

droits de fortie les draps

&

les

~toffes

de

laina~e.

Tout

ce qui e(j; ¡:leflioé pour )'apprét des

!tuna,

a été dé–

chargé fqns la reine Anne d'une partie des

impofitions

qui pouvoient ron.ehérir .eet!e mar¡:IJandife . En méme

tcms le farlement

a

défendtt l'esportatlnn des inClrumens

qui fervenr dnns la fabrique des étclfes de lainerie-.

Ces dét>ils prouvcm combien

le gouvernement peut

favorifcr les fabriques, combien l'indutlrie peut perfe–

c:1Jonner

les produ8ions de la nature; rn:tis ceue indu–

firie ne peut changer leur elrcnce. Je

n'1~ nore

pas que

la nature ell libérale

a

ceux qui la cultivent, que c'eA:

aux hommes

a

l'étudier'

.a

la

fuivre

&

a

l'cmbellir;

mais.

il~

doivent .favoir j •, fqu'3 quel

p~int

ils peuvent

l'ennch1t . O u

re

préferve des rq;rs enfiammés du ro–

leil, O•l l'révient la difetre,

&

Oll remédie

~U~

fléril ités

des années;

on

peut

me

me,

a

force de

trav~ux'

dé–

tourner

le

cours

&

)e

lit des 6eoves. M ais qui fera

croltre le thim

&

le romano for les cóteoux <je L apo–

nie, qoi ne produifent que de la Q'loo lre? Q•'i peut d n–

ner aux eaux des

fteuves des qualités médicinales

&

hien-faifames:

qu'elle~

n'om

p3s~

L'Efpa~ne

&

1'

Angleterre jouHTent de cet ayaornge for

)es amres

contré~s

du monde,q u'indépendalJ)l))el)t des ra–

ces de leors brebis, le clómot, )es

parura~es

&

les eaux

y

ront tri:s-falutalres aux bl!tes

a

lnine .

La tempérarure

&

les alimens font

ft~r

les animaux le meme ef!i:t qu'une

bonne terre fait fur un

arbre

qu'on vient d'arr3cher d'ua

m3uvais tcrrein,

&

de tranfplantcr dans un

Col

favora–

ble; il prnfpere

a

víle d'oeil,

&

prodoit obooqammem

de bons fruits

·

·

On éproove en Efpagne,

&

fur-toot en Ca/liiU:, des

chaleurs bien moms confidérables qo'en Afrique: le cli–

mat y efl plus te1))péré . Les

n¡oma~nes

de Catlílle font

tellement difpofées , qu'on y jouit d'un air pur

&

m<>–

dérement ch1ud. Les exhalaifc•us qui moo¡eut des val–

)ées, émoutTent les rayoqs du foleil ;

&

l'hiv~r

n'a point

de rigu.eur qui oblige

a

rcnf~rmer

les troupe:¡ux pet}dant

les trois mois de fa durée.

Oii trouve t-oo des parurages auffi parfairs que ceux

de la CaClille

&

de Léou? Les herbes fin"'

&

odori–

férantes , com•nuqiqoent ou fang de

1'

onlmal un fue

précieux, qui fait germer

fi1r

Ca peau une infinité de

filets, auffi moelleux, auffi doux au roucher, qu' ils

llatent

agr~ablement 1~

vue par leur blancheur' quand

Ja m1lpropreté ne l<s a oas eocorc faJie;. Ce n'e,fl pas

exagérer de dire qfie l'Efpagne a des eaux d'une quolité

prefqne t¡uique . On

y

voit des rulffea•IX

&

des rivieres,

dont l'eou opere vifiblemcnt Ja guérifon des maJ:tdtes ,

aoxquelles les mnutous font Cujets. Les voyageur<

&

les Géographes citcnt emr'autre

le Xenil

&

le D aro ,

qui toas deux tirent leur [ource de la S ierra-Nevada ,

momagn.e de GreDJlde . L eurs caus: ont une venu inci-

live ,