LAB
Une dernicre rcflcxion ell, que le
labyrinthe
d'
E_gy–
pte
étoit un temple immenfe , daos lequel fe
trouvo~e'?t
renfermés des chapelles
a
l'hooneur de toutcs les dtvt–
nités de l'Egypte . L es ancicns ne parlent que du nom–
bre prodigicux d'idoles qu'on y avoit mifes ,
&.
dont
les figures de différentes g randeurs, s'y voyent de tous
eo tés . M a•s qqoique ce
labyrin~he
Hit une
efp~ce
d_e
Pamhéon confacré
a
toüs les dteux
'Egypte, ti étolt
cepcndant dédié plus particulierement att foleil, la gran–
de divinité des Egyptiens . <;:ela
n'empec~e
pas
toute–
fois qn'on u'y ait pu enterrer des crocod1les
&
autrt's
o.nill)aú.x coofacrés
a
ces m emes divinités.
L'hifloire ne dit point que! a été le prince qui a fait
batir le
labyrinthe ,
dont nous parl nns, ni en que! tems
il a éré cnnflruit. Pomponius Méla en amibue la gloi–
re
i
Pfamméticus: on ponrroit pcnfer que c'écoit l'ou–
vrage du
m~me
prince, qui avoit fait creufer le lac
;MoeriS,
&
lui e.voit dooné fon nom,
6
Pline ne diroit
qu'on en faifoit honneur
a
plulieurs rois. De plus , H é–
rodote arrure qu'il étoit l'ouvrage des douze rois. qui
rcgn~m
conjoimemem, partagerent l'Egypre en autant
de parties,
&
que ces princes -avoient latlfé de concert
ce mooumcnt
ii
la poflérité.
1.
0
•
Le
lab:trinthe áe l'ile áe Crete
parut enfitite fous
.le regne de Minos. \'line,
liv.
XXXVl .
<.
xvi;.
dit
que quoique ce
labyriHthe
f(lc de la main de Dédale ,
fur le modele de celui di Egypte,
il n'en imita pas
la
cenrieme partie,
&
que cependant il conteon ic
tl\nt de
tours
&
de détours, qu'il n'écoit pas poffible de s'en
démeler;
il
n'en refloit aucun veflige dll
tems de cet
hiflorien .
11
avbit été
ftti aupres de Gnofe, fclon Pau–
fanias,
&
l'on préfume qu'il étoit découvert par
l'é~ran¡¡:e maniere dom la fable a fuppofé que D éda\e
&
Con
tils lcare s'en tirerent, au li"u que cclui d' Egypte étoit
couvert
&
obfcur.
O
vide, fans
avoir jamais vu le
labyrintbe
de C rete,
l'a décrit auffi ingénieufem•m dans fes méramorphores ,
liv .
17/ll.
v .
Jf7· que s'il l'eílc b3ti
lui-m~me.
Vo–
ye_z la iolie comparaifon qu'il en fair avec
1~
cmtrs du
M éandre.
C'efl ce mi!me
/a/,yrintl>e
que de!igne Virgile, quand
il dit qu'on y rro uvoit m ille fentiers oqfcurs
&
mille
routes ambigues, qui t'garo ient fa11s efpérance !le re–
tour, m ais fa peinture ell unique pour la,
beaut~
des teh
mes imitatifs.
Parj~tibus
textum
c~cis
iter,
anc•pttemt¡llc
Mil/~
viis habrú./fe dol(('1' ,
'fU,,;
jigná .fe'!uenái
Fal!.ret indeprenjus,
&
irremeabiliJ error.
¡Enéld.
liv.
V .
v :
f8'?.
Qu'on me rende en fran<;:ois
l'iná•pre•ftu,
&
l'irre-
m eabilis error
du poere latin!
·
A
u refle , il e(! vrailf<lqlblable que ce
labyrinthe
étoit
une efpece de prifon magnifique , dom on ne pouvo it
'évader .
·
]'atoote ici que le
labyrintbe á e Crete,
décrit par
M .
de T ournefo(t dans fes voyages
&
daos les mémoires
de l'académie de< Serences,
annle
1
¿o:. ,
n'efl point le
fameur
labyrinthe
de Dédalo; c'ell un conduit foílter–
rein narurel, en maniere de ruP.s, qui par cent
détaurs
pri• en tous feos,
&
fan s aucune régularité, · parcourt
tout l' imérieur d'une colline' !ituéc a'u pié du mom Ida ,
du cóté du midi, ;\
trois milies de l'ancienne vil le de
Gorryne: il ne fert de retraite qu'ii
des chauve-fouris .
3°.
Le
la/,yrinthe de
/'fle de Lemnos,
felo n l'line,
liv.
XXXVI.
<.
x iij.
étoit femblable aux précédens pour
!'embarras de• routc . Ce ' qui le
diflin~uoit"
c'étoi[ cent
cinquame colonnes , !i égalemenc aju!lées ·dans ieurs pi–
vots, qu'un enfam pnuvoit les
f•ire Ínouvoir , pendant
que l'ouvrier les ira_vailloit . Ce
lttb"Vrintbe
écoit l'ouvra–
ge des architeéles Zmilus, Rl\oiÚs,
&
Théodore dé
Lemnos : on eri voyoit encore ·de¡ vefliges di! tems de
Plinc.
'
·
· •' · ·
,
•
.
.
4°.
L e
l«hyrinthe
d'
Italic
fut bari au-delTous de Clu–
fium,
pa~
Po_rfc:ona roi d'Etrurie ,' qui voulut' re · faire
un magmfique tombeau ,
&
pro,curer
a
l' ltalie la gloire
d'avoir en ce genrt; ' furpalTé
la vanité des rois · étran"
ge~s .Ce qu'on en. difoit; étoit ·¡¡ · peu croyaille; que
Pl.men•:t. ofé prendre
fu~
foi le
reci~
qu'il en fait ,
&
a
m teuxa•mé employer les termes de Varrou .· Le · mo–
n~menc
qe
~o
rCen na; dit ce dernier, étoit de pirrres de
t~tlle : ch.~que
c6.téavo[t trois"cens." piés de largeur,
&
ctnquan~e
de·
haureur ."
D~ns
le milieu étoit l.i'
labyrin –
tbe,
don~
on ne pouvoit trbuver"
la
forrie, fa
m
' uq pe–
lo~on ~.e ~,1 '.
!'nden:us ; '
il.
y avoit ·cinq ' pyramides de
f01
X311,\~. ~
q_u,mze
pié~
d.e Jargeur
a
leur·
bafe~·
&
de
cem
~t,nquame
de hauteur,
&<.
11
ne relloit plus 'rien
de ce
~onument
du tems de Plioe.
(D.'].)
··
·'·'
LAC
LAIIY
R INTHI!:, (
'Jt~ráiwa$• . )
appellé anrrefoi5
á/dale,
efl un bois coupé de diverles allées pratiquées avec
13nt
d'art, qu'on peut s'y égarer facilement . Les charmil–
les, les bancs, les figures, les fomaines ,
les berccaux
qui en font l'ornement, en corrigent la
folirude,
&
femblcnt nous confoler de !'embarras qu'il nous caurc.
Un
labyri,the
doit
~tre
un peu grand, atin que la •·ue
ne puilTe point percer a-travers les petirs quarrés de bois,
ce qui en 6teroit l'agrémenc .
11
n'y faut qu'une emrée
qni fervira auffi de fortie.
L.'\C,
lacus,
f.
m. (
Hi/1.
nat.)
c'efi le nom qn'
do nne
it
de grands amas d'eau, raffemblés au mrliau
d'un
nrincnr, renfermés daos des cavités de la ten e,
&
qui occupcm un elpace fort étendo. En gétHoral un •
la<
ne ditfere d'un étang que paree que l'écendue du
premier efl plu$ grande
&
fon volume d'eau plus con–
fidérable.
On compre des
la<J
de plu!ieurs cfpeces ; les uns re–
<;:oivent des rivieres
&
ont un écoulemem
fenfible; tel
ell le
lac
Léman ou
la<
de Géneve, qui ell
traverlé
par le Rhóne, qui
en
reflorr enCuite; d'autres
la<J
re–
¡yojyem des rivieres
&
n'ont poinr d'écoulemem fenfi –
ble : la mer Cafpienne peut étre regardée comme un
lac
de cette e(pece; elle
re~oit
le
W
oiga
&
plulieurs au–
tres rivieres,
fans que 1'on remarque par oU
fes
eaux
s'écoulent .
ll
elt
a
préfumer que les eaux de ces forres
de
lau
s'echappent par des conduits fouterreins.
11
y a
des
lacs
qui ont des écoulemens fen!ibles fans qu'on
s'appcr<;:oive d'ou
l'eau peut leur venir. Dans ces cas
on doit préfumcr qn'il y a au fond de ·ces
lau
des four–
ces qui lellr f<Htrni(Jem fans celfe des eaux dont ils font
obligés de fe débarralfer, faure de pouvoir les comenir.
Entin
il
y
a
des
la<J
qui ne re<;:oiv¡:m point de rivieres
&
qui n'ont point d'écoulemens; ceux de cette derniere
efpece ont O<t perpétnellement de l'eau, ou n'en o nt
qu'en de ccrtains tems . DRos l·e premier cas, ils font
formés par des amas d'eaux !i con lidérables, qu'ils ne
peuvc:nt point cntier.t:menr: s'évaporer; ou bien cela vicnt
de ce que les cavités
d~ns
Iefquel1es ces
eau~
fom ren–
fermées, font trop profondes pour que routes leu rs eallx
pui(fenr difparo1tre avant que les pluies
&
les ora¡¡es leur
e~
aiem rendu de nouvelles .
Q<~am
aux
./au
qut n'onr
de l'eau que pendant un certaio tems, ils"'fom pour l'or–
d}naire produits p>r des inondations palf.1geres des ri\•ie·
res qui fQrment des amas q'eau qui ne Cub!illont qu'au–
rant "qu'il revient de nouveault débordemens qut leur
rendent ce qu'ils ont per<iu par l'é vaporatton, ou par la
filtration au-rravers des terres.
• Les
lacJ
variem pqur !a qualité <les eaux qu'ils con–
tiennem; il y en a dont les eaux fom dl>uces, d'autres
ont des
ea
u¡ f:tlées, d'autres font m<!lées de bitume qui
nage quelquefois
a
lenr Curface, comme
le
lac
de So–
dome, que l'on appelle auffi
mer
mqr~e.
D'autres o nr
des e'\UX plus ou 'moins chargées d"' parties terreufes
&
propres
:l
pétrifier, cnmme le
la<
de
~eagh
en lrlan–
de.
f7oyez
L OUG H·NEAG H
&,
LouGH-LENE .
Différentes canres peuverit concourir
a
la
'formation
des
la
o;
te!les font fur·tout les inondations ·, foit de la
mer, foit des rivieies, dont les e:tux , porrées avec vio–
lencé par liS vents fur des 'rerres enfoncées; ne Eéuvent
plus fe retirer : ·O'efl ainli que parolt avoir été formo!
le
In<
co nnu en Hollande foiÍs le nom
d~
•.,;;
'de,
Plar–
lem;
la mer pouffée avec
forc~
par les vents, a rotnpiJ
les obflades qlfe lui oppo[ciient"les digues
&·
les dunes;
ayatll une fois inondé un pays, dont le niveau ell au–
de(fous de cblui de fes eaux, le te1Tein fubmergé
a
d
6
refler au, méme étát . '
·
' L es u'emblemens de terre
&
les embraCemens fouter–
rains om encore" dn produire
u:n
grand nombre de
lacs:
Ces fcux , en m inam continu,elfément le teriein, y for–
ment des creux ·
&
des calricé_s 'plus ou ·m oins g randes,
qtii venant
ii
fe remplir d'eau , foit des pluies , foiL de
l'iotérieur
m~
me de" la te
rre,' mom~ent
des·
lncs
dans
~es ·endro\ts
'oU. il n' y, en
av.oi~pqint" au'paravam .
11
e(}
a _préfumer que c'ell ain
!i qu'a p(l
le
former la
m~r
M orte, óu le
la<
de Sodome 'en J odée.
1
n'e fl poim
f11rprenant ·que les
eani
de. ces
1tic1
foiem chargées de
p:ihies bitumiheufes, fulfureufes
&
falióes, qui les ren–
d~m
d'.nn gout
&
d'uné o'Cieur ae[,gréables; . ces m
a·
rieres foni dlld au terrein q ui
les cnvironne, ce fonr
lés P,(Oduits des embraíemens qui om formé ces
fort~
de
laes.
1
'
•
~
'T dutes
1~
parties de l'univers fom remplies de
lao,
foit d'eau:t douces-,
foit O'.eaux
falées, de ditféreutes
grandeurs;
1
il~
' préfement quelquefois des
phénom cne<
trcs:dignes de"l'.anemion. des Pby!icic!ns . C'ef\ aio!i qu'en
Ecó.ff.: lé
la<
'd.c; N efs oc gele jam"ais, 'quel quc rigourcux
qu_e foit l'hi-:er, dans
UQ
pays déja tres-froid par
lui-m~-
me :