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1 N V

6~ .

Que veut dire

JiNt"'''ItS jilmti"", finiJ hoJi""uJ

Jies

alf",,?

Ricn du tout: mais de la phrafe meme de

Cic~roo

Je vais fortir un feos oel

&

précis , par la con–

noilIance que J'ai de la detlina,ioll de chacune d.s ter–

min.ifons .

Dilltu,ni

a été ehoifi par

préf~rence,

pour

s'accordcr avec

jilene;;;

ainCi

JiI~ntji

ell amérieur

a

diu–

tu,,,i ,

dans I'ordre analytique . Ponrquoi lo nom

jilentii,

&

par 1, raifon de la concordance Coo adjcélif

Jiutu,–

"i,

fom-il s au géoi,if? C'eCl que ces deux mo's formem

uo fupplémeot détermin.tif au oom appeHa,if

finem;

ces

denI mOls foo< prendre

fi"e",

daos uoe acceptioo fio–

guliere; iI ne s'agit pas ici de toute tio, 'mais de

h

tio

du filence que 1'0ralellr gardoit depuis long-tems:

fi"e ..

en donc la eaufe de l'inftexion oblique de

jilentii Jiu–

ell,.i;

j'ai done droil de conclure que

ji"""

dans I'or–

drc analytique

précedc

fi/~lIt;i

diutur"i,

non paree que

je dirois eo fran<jois la

fin a" jilen«,

mais parce que

la

caufe précede I'effel, ce qui el! égalemenl la raiP,"

de la conClruaion fran90ife:

fine m

el! cocare un elS qui

a Ca caufe dans lo verbe

alfulit,

qui doi, par conféquen!

le précéder;

&

ate"lit

a pour raiCon de Coo inBexioo le

fujel

Jies hoJiunlls,

dan! la IcrminaiCon direae iodique

que rien ne le précedo

&

ne le moditie.

11 el! dODC évidem que dans toules le<

langue~ I~

pa–

role oe Iran!lnel la penCée qu'auram qu'eHo peint fide–

lemen!

\o

Cuocellion an'lytique des idées qui eo Com

I'objet,

&

que l'abllraéllon y coofidere Céparémem.

Dans quelques idiomes cetle Cuccellioo des idées el! re–

pr~Ceot~e

par ceHe des mo,s qui eo Can! les tignes; dans

d'autres ol1e di Ceulemen! détignée par les inBexions des

mms qui au moyen de oene marque de relalion, peu–

veD! faos conféquence poqr le Cens, preodre dam le di–

fcours telle autre place que d'autres vdes pCllvent leur

alli¡¡ner : mais

i\.

Iraver¡ oes diff6rences Gonadérables dq

géme des languos, on reconno" Cenfiblement l'impreC–

Íloo uniforme de la nature qui eft une, qui eft timple,

qui en immuahle,

&

qui établil par-tour une exaae con–

formité emre la progrellion <les

id~es

4

c~He

des mQts

qui le repréfentent.

-

•Je dis

I'imprt.ffion Je

ItI

"aeu""

parce que c'eft en

cfret une "lite néccffaire de l'effence

&

de la nalUre de

la parole. La parole doit peindre la penCée

&

en

~tre

l'image; ' e'en une vérilc! uoanimemem reconnue. Mais

la penCée en indivitible,

&

lIe peut par conCéquem

~ree par olle:

m~me

I'objet 5m¿nédia, d'aucune image; iI

(aut

néceff~"emenl

recounr a I'abllraétion,

&

confidt!–

rer !'une

apr~s

I'autre les idées qUI en COOl I'objel

&

leurs relatiolls; c'el! done I'antlyfe de la penCée qui Ceu–

le peut

~tre

ti¡;urée par la parole. Or il en de la natu–

re de loote image de repréfemer tidellement

Con

origI–

nal; ainti la nalUre dé la parole exige qu'elle peigne exa–

aemen! les idées objeail'cs de fa peoCée

&

leurs. rela–

tions. C.s relations CuppoCent une "Iceellion dans leurs

termes; la priorité eft propre

a

I'un, la poftériorilé el!

effeOlielle

i\

I'autre: cene Cuccellion des iMes, fondée

fur Icurs relatlons, el! done en effer I'obiet naturel de

l'image que la parole doit produire,

&

I'ardre aoalyti–

que en I'ordre n'lure! qui doil Cervir de baCe

a

la fyn–

taxe de tauros les langues.

C'ell • des traits pareils que M. Plllche

lui-m~me

reconnolt la nalure dans Ics langues. " Dans IOtltes les

" langues, di,-il des le commencemen! de Ca

Mlcha–

»

niqut,

t2nt anciennes que

moderncs, il

faut

bien di–

" aillguer ce que la nature enCeigne . . .. d'avec ce qui

" eft I'ouvrage des hommes, d'avec ce qlli e(t d'une

" inClitution arbitraire . Ce que la nature leur a appris

" el! le m<!me par-toul;

il

Ce Cumiem avec égali'é:

&

,. ce qu'iI étoit

d.ns

les premiers lems du genre humain,

" il I'eft encare aujourd'hui. Mais ce qui provien! des

hommes dans chaque langue, ce que les événemens

" y

On! oecationné, varie Cans fin d'une langue

a

I'au–

" tre,

&

Ce trouve Cans ftabil ilé

m~me

dans chacune

" d'elles. A voir tam de changemens

&;

de vicillitu–

" des, on s'imagineroi! que le premler fond des langues,

" l'ouvrage de la nature, a dll s'.néantir

&

fe déti.:lu–

" rer juCqu'a n''!tre plus I'<'coonoi(fah!e. Ma;s, quoique

" le langago des hommes Coil aulli changeln! que le"r

'u

conduitc,

la

nature s'y retrouve. Son

Qllvrage

ne

" peuI en aueune langue ni

Ce

détruire, ni fe e'lIche,.

" Je n'aJoute

a

un 'exte fi précis qu'une fimple ql1e–

tlion . Que rel!,,·t-il d. commun

i

loute, les langues,

que d'employer

1,,,

m.!mes eCpeces de mOls,

c5t

de les

rapporter

a

I'ordre analYlique?

Tirons cnfin la demiere conCéqu.nce. Qu'eCl-ce que

I'illvujion

¡

C'dl nno conflru8ion 00 le5 mal" Ce Cuc–

cedem daos un ordro renverCó, relalivement

a

I'ordre

analytique de la fuccellion des idées. Ainti

Alexa"J,.

",ai"fuie Da,ills,

ea eo

fran~ois

une cooftru8ioo dir6-

Tome

PIII.

1 N V

7

0

7

ae;

iI

en efl de

m~me

quand on dit en \alin.,

Alcxtln–

J~r

'Vicie Dar;.m:

mais

ri

l'uo die)

D arium v ;,#

AJc~

xaJtá~,.,

alors il

y

a

;"V~rjiOH.

Poin! du 10Ut, répond M. I'abbé de Condillae,

Ef–

fai fur

l'orígin~

du

-con. hum.

part.ll

.

¡eco

j,

ch.p.

12..

" Car

la fllbordil1ation

qui efl entre

les

¡JIu

autoriCe

"

~galemcllt

les deux connruaions latines; en voici

h

" prenve. Les idées fe modifiem dans le difcours felon

.. que I'une explique I'autre, I'ó,end, ou y me, quelque

.. renriaion. Par·la elles Cont nalurellemem Cubordoo–

" nées entr'elles, mais plus ou

moioi

irnmédiatemcnt

t

" a

proportion que leur liaiCoo efl elle-meme plus ou

" moins immédiate. Lo nomioatif (c'el!-a-dire le Cujel)

" eft lié avec le verbe, le verbe avec loo régime, I'ad–

" jeétif avec Con fubnantíf,

&c.

Mais la liaiCon n'eC!

.. pas aulli élroile entre le régime du verbe

&

fon no–

" mioatif, puil'que ces deu. noms ne Ce modifienl que

" par le moy.n du verbc. L'idée de Darius, plf exem–

" pie, eft immédiatcmem Iiée

a

cene de

'lh.¡lIgU;',

cel–

" le de

'lJainr"it

i

ceHe d'

Alexana,e;

&

la Cubordina–

.. liaD qui en entre ces Irois idées conCerve le méme

" ordre.

, Colte ob('ervatlon rait comprendre que pour nc pa.

~hoquer

I'arflngemen! nalurel des idées, il Cuffil de

:: Ce conformer

a

la plus graode liaifon qui el! entre

n elles. Or c'eft ce qui fe. rencontre

égaleme~1

dan.

" les

deu~

conftruaions latlDes,

Alex4naer 'lJIClt Da-

riu". Da,ium 'lJicit Alexa",',,;

elles Cont donc auffi

natur~Hes

I'une que I'autre. On oc Ce trompe a ce

" llljel, que parce qu'on

pre~d

pour plus oaturel un

;, ordre qui o'en qu'une habitude que le qaraaere de

" notre langue nous a fall contraaer. !I y a c.pend.ant

" dans le fran90is

m~me

des

con~rualons

qU I aur<?,ent

.. pd faire éviter celte erreur, pl11Cque le

~omlOauf

1

" el! beaucoup mieux

~pres

le vcrbe: on dlt par exem-

" pIe,

D"y;slJ que

vai1l1uit

AJexandre

".

.

Voila

peut· ~tre

I'objeétioo la plus forte que 1'00 pUlC,

fe faire contre la doarine des

¡"",.,fions,

telle que Je

l'expoCe lei, paree qu'elk Cemble fortir du fonds

m~me 011 j'en puiCe les priocipes. Elle n'eft pounant

~as

inColuble;

&

j'ofe le dire hlrdimetl!, elle el! plus

10-

génieu¡¡' que Collde.

L'auteur s'altache uniquement

i\

I'idée

gén~rale

{Ir.

va–

gue de liaiCon;

&

iI efl vrai qu" partir de·la, les deux

conflruaions latines Cont égalemen.l. nator.elles, parce

que les mOls qui ont entr'eux de< IlalCuns

.Immédtat.es

.,

y

font liée5

irnmédiatc:ment·

.Aitxtlnd~r

'VICtt

ou

Vt,tt

Alexand,,;

«en la

m~me ~hoCe

quanl

a

h

.Iiaifon, .

&

JI

en eCl de rnt!me de

viril

Darium

DU

DarlH7K

'Vlell:

I'idée vague de lialCoo n'indique ni priori'é ni poftério–

rit~.

Mais puiCqlle la parole doit

étr~ I'imag~

de

l'an~lyCe de la peoCée' en fera-t-eHe une [[nage bIen parfal–

re, ti elle Ce

cO~leme

d'en crayonner

{jmplem~m

le,

traits lei plus

génc!rau~?

11 faut dans votre parlra" deux

yeux, un nez, une bouchl!, un teint,

&c.

entret

dans

le premier attelier. vous y IrOllVerez tout cela: di-ce

votre porlrait? Non; parce que ce. yeux ne Com pas

vos yeux ce .nez n'en pas vOlee llez, cette bouche

n'en pas 'votre bouche ce leim n'efl pas votre lelOl,

&c.

Ou ti vous voulez', toutes ces parties Com reffem–

blantes mais elles ne [onl pas

a

leur place; ces yeux

Cont

tr~p

rapprochés, cette bouche eC! trap voiline. du

oez, ce nez el! trap de c()té,

&c.

11 eo eft de

mt~c

de la parole '

il

ne Cuffit pas d'y rendre feofible la hat–

Con

des

mOI~,

pour peindre l'analyCe de. la penCée,

!J.I~me en fe conformant

a

la plas grande halCon,

a

la hat–

ron la plus immédiale des idées . 1I fauI pemdre te!le

liaiCon, fondée Cm lel rapp'0rt; ce.

rapp~rt

a

u~

premteo

terme, puis un [ec"nd: s'lls Ce CUlvem l?lmedtalemon!.•

la plus grande liaiCon eft obCervée; mals ti vous PCl–

gaeo d'ahord le Cecond

&

enCuile le premier, iI en pal–

pable que vous renverCe.. la nature, tout aUlanl qu'un

peiml'<' qui nous préCenteroit l'image d'un .rbre. ayant

les

racines en ham

&

les feuines en terre: ce pemlre Ce

conformeroil autan!

i\

la plus grande liaiCon des parties

de I'.rbre, que vous • ceHe des idées

~.

,

Mais vous demeure?; perfuadé que Je CUlS dans I er–

reur

&

qne celte eereur efl I'effet de I'hab¡tude que no–

tre

I~ngue

nous a fait contraaer. M. I'abbó Batteax,

dom vous

adopte~

le nouveau Cyneme, penfe comme

vous,

'l'"e nous

n~

!"mmts point, nOUJ outreJ

fr""foi.s

1

placls, comme

;1

faudraie

I'h ,..,

p.tI,

jttgtr fi la

(on{l,.–

Ilion, Jes Latins fant plu,

nalttrclfesqu~

I..

s "átra(

Cours

de Bellos Lemes, éd. 175"3,

e.

IP.

p.

298. )

Croyez–

vous done CérieuCemem

~tre

llIieux placó pour juger dc.

coonruaions latines , que eeux qui en peneem autrement

que vous? Si vous n'oCez le dire, pourquoi

prononce~vous? Mais diCoos le hardimcnt.

nou~

fommes placc:s

V

V" V

2.

com-

. ~