HAR
raétériCer le fujet ,
&.
rendre
l'barmoni,
complette; tOUt
y
ell {i eonvenablement d'accord que le plus léger chan–
gemem y feroit uoe ditrolllnee.
H AItMONIE.
(Accord d,
[onl.)
L'barmoni,
a lieu,
foil dans la proCe, foit dans la poétie . EHe
el!
1
la
vé–
rilé plns marquéc dans les vers que dans la prole ; mais
elle n'en exille pas moins dans celle-ci,
&.
n ' y cll pas
moins néeetraire. N ous parlerons d'abord de eelle-ci,
&
enruitc de
l'harmo"j~
polti9t1c..
L'
barmoni.
de la profe éto't appellée plr les G rees
':1lbmu,
&
par tes Lados nombre
oratoire,
numerllJ.
VOl""
NOMBRE
&
R
Y~H"ES.
On ne peut diCeonv<nir que l'arrange,hent des mots
ne eomribue beaueoup
¡,
la beauté, quelquefois
m~me
a
la force du diCeours.
11 Y
a dans l'homme un gol1l
oaturel qui le rend Cen{ible au nombre
&
i
la eaden–
ce ;
&
pour introduir. dans les langues eetle cCpeee de
caneen, cette
harmon;e,
iI
n'3.
fanu
que conrulter la
nature, qu' étudier le génie de ces langues, que
Con–
cer
&
imerroger pour ainfi dire les oreilles, que Cice–
ro!, appelle "vec raiCon un
ing. fi"
&
dldai.{n,"x.
En
eflet, quelque belle que Coir une penCée en cl\e-mémc,
{j les mOls qui I'expriment Com mal arrangés, la déli–
catc(fc de l'orcitle en
en
choqnée; une cotnpotition dure
&
rude la blerre,
1U
Iieu qu'elle ell agréablemem flatée
de celle qui ell douce
&
eoulante. Si le nombre ell
m al Coútenu,
&
que la chúte ell Coit trop prompte, elle
fem qu'il y milOquc> quelqne choCe,
&
n'efl poim falis–
faile. Si
1U
eontraire ,1 y. quelque choCe de trainant
&
de Cuperflu, elle le rejette,
&
ne penr le Couffrir. En
un. m 1t,
iI
n'y a qu'un diCcours plein
&
nombreux qui
pUltre la contenter .
Par la différenre llruéture que I'or.teur donne
3
fes
phraCes, le di[cours tont61 marche avec unc gravilé ma–
jellucuCe, ou eoule avee une prompte
&
légere r.pidité,
tamÓt charme
&
cnlevc l'auditellr par une douce
har–
moni"
ou le pénetre d'horreur & de C.ifirrement par une
cadence dure
&
~pre;
mais cornme l. qualité
&
la me–
fure des molS ne dépendent point de I'orateur ,
&
qu'il
Jes trouve, pour ain{i dire,
IOlIl
taillés, Con habilClé con–
fifle
3
les meltre dans un tel ordre que lem eOl1Coors
&
lcur unían, fans l:lilTer aueuo vnide ni
c3ufer
3ucun~
rudetre, rendem le diCcours doux, coulam, agréable;
&
il n'efl poim de mOls , quelq')I" durs qu'i1s paroirrem
par
eux-m~mes ,
qui pl.e':s
a
pfopos par une main
h~bile, ne puiffent comribuer
a
l'h4rmoni.~
du
dircours,
comme
?311S
Ull
.b~timenr
les píerres les plus brutes
&
les plus >rrégulleres y trauvent leur place . ICoerate ,
ii
propremell t parler, fut le prem;er chez les Grees qui les
rendit .trenti"s aceite graee du nombre
&
de la caden–
o;:e,
&
Cíeeron rendit le méme Cervice
a
la langue de
fon pays .
Quoique le nombre do;"e I!tre répandu dans tout le
eorps
&
le tiffu des périodes dont un diCcours efl com–
pqCé ,
&
que ce Coit de cetre union
&
de ce concert de
róures les pa"ies que rtCulre
1
'barmoni"
cependant on
eon vlem que c'ell Cur-tout
a
la 6n des périodes qu'¡¡
paroit
&
Ce fait fendr. Le commeneement des périodes
r;e
d~mande
pas un [oin moins ' particulier , paree que
J orellle y donnant une auention toute nouvelle en re-
marque aiCémem les défauts.
'
11
Y •
un .rrangement plus marqué
&
plus érudié qui
peur convenir aux diCcpurs d'apparei!
&
de cérémonie,
rels que CQm ceux du gen re démonflratif 011
1'~uJiteur
Joio d'étre choqué des eadences meCurJes
&
nombreu:
fes obfervées, poor ainfi dire, avee Ccrupul!!, Cait gré
a
¡'orateur de lui proeurer
pa~~lii
un pl3ifir doux
&
in–
noeem. I1 n'ell efl pas ain{i ,
qu.odil s'agít de matieres
graves
&
CédeuCes , 011 I'on ne cherehe qu':1 inflnlire
&
qu'a
roucher; la
c3dence pour lors doit
avo¡r
que1que
choCe de grave
&
de Cérieux .
11
fallt
qlle cetre amorce
du plaifir qu'on prép:lre
3tJX :l'.ldileUrs
foit comme ca–
chée
&
envelnppée Cnus la Colidité des choCes
&
COllS la
beauté des expretfions, donr ils Coienr lellemeot oceupés
'1u';15 paroi(fent ue pas faire
d'atrentíon
a
I'harmfln;e.
Ces principes que nous tirons de M . R ollin, q"i les a
lui·meme puit'és dans Ciceron
&
Qu'iotilien, Com appli–
cables
a
tOlltes les bngues . Oí, a lo ng-tems eru que la
ne,tre n'étoit pas fllfceptible
d'hllrmon';c )
Oll <iu moins
on I'avoit toralemellt négligée )UCqll'au dernier {ieelé.
Bal'!.ae fut le prem ier qui preCcrivit des bornes
ii
la pé–
riode,
&
qui lui donua un lour plcin
&
110mbreux.
L'harmon;e
de ce
nOllveau
Oyle
cnch:lIi~a
tout le
Inon–
de; mais
iI
n'étoir pos lui-memo exempl de défauls , les
bollS auteurs qui Cont venus depulS les ont connus
&
tvi,és .
-
L'barmoni,
de la proCe conrient, rO. les Cons qui Cont
cloux ou rudes, graves 0)1 aigus;
].0.
la
durée des Cons
HAR
brefs ou longs; 3
Q
•
les repos qui varient Celoo que le
Cens I'exige;
4°.
les chúles des hraC.. qui [ont plus ou
moins douces ou rudos, ferré.s nu négligées, féches ou
arrondies . D ans la proCe nnmbreuCe , ehaque pbraCe fait
une lo rre de ve" qui a
C.
rnorehe. L'eCprit
&
I'orcille
s' aJullent
&
s' alignent, des que la phraCe eornmenee
pOllr faire quadrer enlemole la penlée
&.
I'exprellion,
&
les mener de concert ¡'une avec I'autre
Julqu'a
une
chilte commune qui les termine d'une
fa~on
convenable.
apres quoi c'efl une aurre phrafe. M ais comme la pen–
Cée Cera différenre, 10lt p1r la qualité de Con objet, Coit
par le plus
0 0
le moios d'é(enduc, ce Cera un
verS
d'une
aurre eCpeee
&
aufli d'l1ne aurre étendue
,&.
qui Cera au–
tremenrtermioé; rellemem que la praCe nnmbreufe, quoi–
que liée par une Corre
d'h4r",on;~,
refle c"pendant toll–
jours libre au milieu de Ces ehalnes .
11
n'en ell. pas de
meme daos les vers, tout
y
ell preCcrir pas fes lois fi–
xes,
&
doot rien n'affranch,t: la meCure efl dreffée, il
f.utla remplir avec
~récifion,
ni plus ni mojns la penCée
ñ
nie ou non; la regle efl formeHe
&
de rigueur .
e
ol/rs
d, B <ilo-Iettr. tome l.
M ais' paree que ce qui conflituoit
I'barmon;,
dans la
po¿{ie greque
&
laline, étoit fort différent de ce qui la
produit dans los lallgues modernes , les unes
&
les au–
Ire n'ont pas
a
cet égard des principes eommuns_
L e premier fundemenr de
l'barmoni"
daos les ven
~recs
&
latios, c'efl la regle des Cyllables, Coir pour
la qoanrilé qui les
r~nd
breves ou 10nRues, foit pour le
nombre ql11 fait qu'il y en a plus ou moins, foit pour
le nombre & la q'Janrité en meme Icms.
2
Q •
Les in–
verfions
&
le, IranCpnfilio ns beaueoup Qlus fréquentes
&
plus hardies que dans les langues vivantes.
3
Q
• •
U
ne
cadenee limpIe, ordinaire, qui Ce Coulienr par-tou!.
4
Q
•
Cerlaines cadeneos panieulieres plus marquées, plus fra–
plnre< ,
&
qui Ce roncontranr de rems
¡¡
aurre, fauveut
I'uniformiré des cadences uniformes .
Voy"':.
CADENCE_
11
o'en efl pas de meme de notre langue : par exemple.
quoiqu'on cOllvienne aujourd'hui qu'clle a des b.eves
c5t
des lougues , ce n'efl pas
ii
eelle diflinétion que les in–
venteurs de nor,e poétie Ce [onl' atlaehés pour eo fon–
der
I'bqrmon;e,
mais fimplemlll1t au nombre des meCu–
res
& :\
I'atfonallce des finales de deux en deux vers .
l Is Qne alltfi admls quelques inverfions, mais légeres
&
rares; en Corte qu'on nc pem bien décider fi oous Com–
)11es plus ou moios rich<s
ii
cet égard que les aneiens.
parco que
I'ba"" o"i,
de nos vers ne dépend pas des mé–
mes Cal!CeS que celle de leur poéfie.
L'
bqrmonú
des ve" répond Cltaéternent
ii
la mélo–
die du chant. L /une
&
I'autre Conr une Cuceemon na–
turelle
I\¡
Cenfible des Cons. O r eomme dans la Cecon–
de un .ir filé Cur les memes rons endormiroit,
&
qu'un
m.uvais coup d'arehet caufe une ditronnaoce phyfique
qllj choque la délicafe(fe des organes; de méme
dans
l.
p.emiere, le retour trop fréquem des memes rimes oa
des memes e.preffions, le eoncours ou le ehoc de cer–
taines letrres , I'union de cenain< molS, .produiCent ou la
monotonie ou des dilfonnances. Les Cemimeos Cont par–
tagés Cur nos vers- alexandrins, que
qu~lques
aureurs
'trouve'¡t trop uniformes dans leurs chlltes, tandis qu'ils
paroi(fert ii d'aQlres tres-harrnonieux . 4e mélange des
vers
&
l'emrelacemem des rimes contribuent autfi beau–
coup
i
I'bqrmonie,
pQurvll que d'eCpaee en e[pae< 011
change de rimes ,
C3.r
fouvent rien n'ell: pluS' ennuyeux
que les rimes trop Couvem redoublées
Voy<z
RIME .
(G).
HARMONIE ÉVANGÉ!-rQUE,
(7'hlol. )
titre que dif–
férens interpretes ou
commentarellrs
ont donoé
a
des
Ji–
vres comporés pour faíre ¿anno!tre I'unifpnniré
&
la
evneord\inee qlli regnenc dans \es qua¡re évangélillCl6_
f/oyez Ev
-" NGÉLISTES
&
CONCORDANCE.
Le premier etIai de ces fortes d'ouv rages efl 3tlribu6
¡¡
Tatien. qui ¡'intitula
Diate([.ron ,
ou
iI
Théophilo
d'Antioche qui vivoit 'dans Ie'feeond {jecle. Leur
e~em
pIe a éré Cuivi par d'.utres .écrivaios; Cavoir , par
Am–
ma nills d'
A I~xandrie,
EuCebe de CéCarée, JanCenius
é–
,'I!que d'Ypres;' M . ·Thojoard, M . W iflhon, le P. La–
my de l'Oratoire,
&c.
(G)
HARMoNrE PRÉÉTABLtE ,
(Mltaphyfirt,. .)
On ap–
pelle
harmon;e prlltabli"
l' hypotheCe dellinée
a
expli-
9.;,er le commerce qui regne entre I'ame
&
le corps .
C'efl
M.
"Leibnirs qui I'a miCe dans tout Con jour; car
bien des philóCop.hes ont penfé .vanr lui que le corps
n'agit pas fur I'ame, ni I'ame
Cm
le corps. On peut Ii–
re la-deffu5 toUt le ij. ehap. de la
XI.
partie du
VI.
Ii- '
vre
de
1,,'
R abercb, d, la Vlrit/ .
SpinoCa dil dans' Con
Etbi'l""
parr. IJI. prop.
2.
N.o
<urpuI
""nt,m ad
.0-
gitiUldllm, nec
mn1!
COrpll.J
ad
molum, nl 'l1u:aa.
'lfli~t~m.
1t~t¡tle
ad alilld
dd~rmina,.~
'Va/el.
Ce pns une foís faír
t
&
la communication coupéc,
rL
je puis ainfi pire, entre
les