I
HAR
" le bJflcauK qui nc font autre choCe, es-deu< muis que
\ , peCchcr le
hlr<nt;
&
en chacun balleau
~u-moins
y
" 3
fix
pcrfonnes ,
&
en plu,fienrs
ft!pt
I
hult,
,ou
dlx;
&
en Olllre les qU"rlnte mllle
bafl.c~ux,
y a cmq cens
groOes
&
moyennes i,efs, qui n" font alltre chQtc que
recucillir
&
laller en c.Cques de
hnrmg ,
les
har.,,!.I
que les quaronte millc bafleallx p,endent,'
&
,Ol)t en
" cOlhume que les hommcs de
tO\1S
ces
naVlres ,
e ·dcl1x
, " mois
Ce
Il>gent Cur l. ri"e de mer, en loges
&
ca–
l '
bars, qu'i1s fotlt de bois
&
de "inffe,"x, au long d:
" quin?e licues, par-devers le royanme de Norvegue ,
" lis cmpliffent
I~s
groffes !lerS de
h¿rens
qua'lues ;
"
&
au chicf des deu if mois ,
huit
jours
Ol.1
environ
-apres,
" en
y
trouvcro;t plus une barqne , nc
hlreng
en
tOut
" I'étroit ;
fi
a
j/han
(apparcmmem
grnul)
bataillc de
'1
gent pOllr prendre ce peti: poiffon : car qui bien les
'1
vc:uc nombrer, en
y
trellv~r3
plus de trois ocnts mil·
l~
hom¡nes
1 qlli
ne font
autre chofo
en
deux
mois,
que prcl1dre le
blrent,
Et paree que je ,
p~lerin
vieil
&
uCé, jadis .lIam en Pruffc par mer en une groffe
l'
n.ve,parrai d"
lon~
du br9s de mor Cumie, par bean
" toms
i
~
en la' fuifon C"Cdie , qne le
bérme
Ce prcm,
&
vits leCditos bnrqncs on
balle.ux,&
ners groffes:
'1 . i mangé du
blrme
en allanl, que les PeCchcurs naus
donnerem,
)~fquels
&
.utres gens dn pays me ecrti–
" ñctcn( merveille, pour deux
callr~S ~
l'une pour re·
" connoitre la gracc
que
Diell a fah a la Chrétiemé;
'1 c'dl-a-Cavoir de l'ab,Jnda[lec du
hl rtn,
par lequel tou-
te ..'\lIclnaigne, Franee, Angleterre ,
&
plulicllrs an–
'!
tres pays fom repus en Carefme '"
Voila done nne époquc sure de grande péche regl6e
dn
bnrmg
qne l'"n fairoit dans la mer du N ord avant
J
389; m. is bien-tÓe les H ollandois connurene Part de
I'appr~eer ,
de le vuider de Ces breuilles on entrailles,
de
le trier, de l'arranger dans
tes
b:url1s
Oll
de Penca–
quor, d<. Je Caler ,
&
de le Corer, "non ,feulemene plus
favamment 'lu'on ne le fairoie
ell
Allemagne lors du paf–
fuge de Philippe de Maizieres , mais miem eneore que
les aucres nations ne l'ont fait depuis,
L a maOlere induflrieure de les eneaquer
&
de les
C.–
ler pour le g0l1e, l. durée',
&
la perfeEtion, fm trou–
vée en 1397, par Guillaume Buckelsz, natif de Biervl iél
dans la Flandre hollandoiCe, Sa IT,émoire s'el!
a
jamais
renduc recommand:lble par celte urile invention; on en
parloit eneo e tant Cons le regne de Ch.r1es V, que cee
empereur voyageant dans les pays-bas, fe rendit
¡¡
Bi~r
vliél avec la reine de H ongrie Ca Creur, pour honorer
de leur préCenee le tombeau de I'illullre eneaqueur de
harengI,
Mani"e d'appr¡eer
&
fal" le hareng,
AuPi-tÓt que
le
hareng
efl hors de la Oler, le caquenr 101 coupe la
gor¡:e, en tire les emrailles, I.¡¡re les I.ites
&
les reufs ,
les
lay~
en eau-douce,
&
lui donne la [auffe, ou le met
dans unc· cuve p1eine d'une
fene CaUtnllrC
d'eau·douce
&
de (el tl1arin, ou il demeure dOU'l.e ;\ quin?e hemes,
A " Conir de la Cauffe, on le varaude ; (ilffiCammcnc va
raudé, on le caque bien couvett au fond
&
dcffus d'une
c:ouche de Cel,
Voil. ce qtl'on appelle le
harmg-blanc;
on laiire ce–
lui qui doit, etre Cors, le doubk de tcms dans la fauC–
fe; au fonir de la Cauffe, on le brochet te ou enfile par
la
eéte
ii
de menues broches de bois qu' úl1 appell0
nin.;
on le pend dans des erpeces de chcmillb:s faiees expros,
qu'on
l1om~ne
rou./[abln;
011
l":lit de(fous
U11
pctit fen de
nlcllu
bois qu'on
mé n3
J
C
dl! maniere
qu'iJ
doune beau–
conp de fumée
&
peu
de
fla
ni
me , 11 relle dans 1.:_rooC–
f.ble ¡u['lu'a ce qu'i1 roit CuffiC.mment Cors
&
tqll1¿,
ce
qui fe fajt ordinairemcn[ en vingr-quatre hcures:
on
en peut Corer jufqu':\ dix mill;ers u-Ia-fois,
La peche de ce poilTon Ce faie anjonrd' hlli ordinaire–
mem en deux raiCons; I' une on printems le long dcs c6-
tes d' Eeoffe,
&
I'autre en .lItomne 'c 10llg des
c6te~
d'Angleterre au nord de la TamiCe, 11 Ce peche .UOI
(j'excellens
barengI
dans le Zuyder-Zée, enrre le Te–
xel
&
Amflerda m, ma;s
iI
y en a pen; néanmoins pen–
danr la glierre que le H ollandois l'out;melll contre l' An–
~Icterre
Cous
Charles 11, la peche du N ord ayam ce[–
fé, il vin t eaoc de
bau"!.I
dans le Znyder-Zée, que
quelques
p~cheurs
en prirent dans I'erpace d'un mois ,
julqll'a
huit
cents
1atls , qui
font
enviran
ql1atre' vil1~(
fo is cem milliers, Ce poillon fi féccnd meurr a"m-tÓt
qu' il efl hors
d~
I'eau, deforte qu'il efl. rnee d'en voir
<le vivans ,
On employe pOllr cetle péehe de petits bhimens, que
Pon' appelle en Franee
bm"11UJ
ou
bateaux,
&
qu'en
H ollande on nomme
6ucb.s
ou
flibots,
Les bncl\es dom les Hollandói
Ce
Cervent
a
ce Cujet,
~o~~ comn~aoémf.m
du port de
quarant~,j¡uit
a foixal\-
MAR
te tonneaux; leur équipagc conGne pour chaque buche
en quatre petits canons peCans enCemble qu.tre mille
Ii–
vres, avec qua.tre pierders, huic bo;;tes, lix fufils, huit
piques longues ,
&
huit counes
11
n'~a
pas permis de faire Conir des ports de H ol–
lande aueune buche pOur la
picb. d" bare11,{,
qu'elle na
Cait efconée d'un convoi, ou du-moins qu'iI I1'Y en aie
un nombre Cuffiífane pour compofer .nCemble dix-huie
Ol! vint pieces de petits cannns,
&
douze picrriers, ,.. .
lors elles doivent aller de conierve, c'elt-a-dire de floe–
ee
&
de compagnie, Cans pourrant qu'elles puiO"nt peen–
dee Cous leur .efcorte aueun bAeiment non armé",
"Les convencions verbales qui Ce fOil! pour la conC",r–
ve, nnt autam de force, que ti elles .voiem été faites
par
~erit ,
11 faut encore obCerver, que chaque bitiment
de la eonCerve, doie .voir des munitiolls CuffiCantes de
poudre, de bailes ,
&
de Ilfitrailles, pour tirer all-Il'ioills
Cei~e
"oups,
'
L orCque le lems Ce trouve beau,
&
que quelque buche
vcm faire la péche,
iI
faut que le pilote hiffe Con
ar~
tÍm(Jll;
&
les buches qui ne
p~ehent
point, n. doi vent
pas
Ce
meJer a vec
celle~
qui pechent, il faut qu'elles Ce
tu:nncnt
3.
la voilc.
11Y a pluticurs autees réglemens de I'amieauté de H o\'
lande, pour la
plehe d" hArmx,
qu'Ollt imiré les diver–
Ces nations qui font ce commeree, avee les ehangemens
&
augmentations qui Icur
convcl1oicnt.
N aus
l1~elUrc
rons point. dans ce détail, qui
nOllS mencroic
trop
¡oill;
iI
v.utmieux parler du profit que les Hollandois en par–
tiealier retireO! de eelte peche,
Des I'an 16ro, le ehev.lier Walter R.leigh donaa un
compre qui n'a pas éré démemi par le grand penlion–
naire de "Vit, du commerce que la H olhnde faiCoit etl
Ruoffie, en Allemagne, en Flandees,
&
en France, des
harer:gI pcchls
fue les cÓtes d'Augleterro, d'Ecoae,
&.
d' lrlande, 'Ce eompte monee pour une année
ii
2
6f9 ,
000 livres flerling, (61
I n 000
livres tournois), Ce
reul article lem occupoit des ce rems-Ia, trois mille vair–
Ce!mx ou buches
a
la peche
&
cinqname mille pecheurs,
Cans compter neuf mUle amres vaiífeaux al! bateaux,
&
cem cinquante mille nommes
Cur
eerre
&
fur mer em–
ployés au comineroe de poiffon,
'&
aux autres
COt~mer
ce que fa péche occaGonne,
Depuis cette époque, la ma.ine hollandoiCe a fait une
tres-belle figure:
m.eme
aujonrd1hUl, que Ca puHfance a
ee~t'l
de
fi
grands échces, certe branche de fon corntner–
ce ef! de toutes celle qui a le moins Couffert",
Un état de lem
piche dJl hnrmg
eu 1748, pqrtoit mil–
le vaireeaux éV2ll1és
ii
quatre-vingt-éinq touneaux l'un
dans I'autre; le total de leur
p~ehe
eflimé
a
quaere-villgt–
cinq mili. lafls, le lan
a
vingt livres
flerlin~,
fOil! un
miliion
Cept
cent mille livres l1erling; enCorte qu'en dé–
duifant pour la m;Ce hors
&
conflrué\ion de mille bu–
ches, les frais de la péche
&
haCards, quatre-vingt-cinq
milles livres nerJing; elle a dtl pro6ter net par an de
quatre-vingr-cinq mille Jivres flerlll1¡¡;
ii
qlloi ,
fi
I'on,
ajoute pour le proti t de la peche de la morue , qui fe
fai r emre deux, cent-,inquallte m illa Iivres Ilarling , on
aUra un nlillion de livres flerling de ¡¡ain ,
\'
L e tems n'a point encare décidé quel feea I'iirue des
tentatives que fom les Anglois pour pareager, ou pour
enlevee ce commerce
ii
la Hollande; mais I'on peut di–
re que s'ils y réumaoiene jamais . i1s
Ce
feroien e autant
de tort qu'iI la nation H ollandoilc,
a
laquelle i1s 6te–
roienc oene branche de commeece, qlli fait leur
princi~
pal -revenu,
(D ,
J,)
HA
R E N G,
(Di~te,)
L es
hnrmaI
frais Ce mangent
grill'és. av¡!c une Ca'uce piq'uame faite avec du beurre
&
de la moutarde, '
L es
hare"gI-pecs,
ainfi nommás par corruption, font
des
harengs
falés; eette dénominarion vient des H ollau–
dais. qui appellene ces Cortes de harengs
1',,!tle baring;
ils en fone geand cas
&
en [om tres-friands, fm-tout
dan
S
la nouveauté, au point queles premiers
haren~s-petr
qui ont été Calés en mer Ce payem che? eux Jurqu"a deult
ou trois florins la piece, lorlqu'ils artivem pae les pre–
rniers vailfeaux qui reviennent de la peche, Dans de
certaine~
villes des Pays-Bas, on ne fair pas moins de
,cas de ces
harwgI
dalls la primeur,
&
l'on accorde un
pnx
O~)
une
récompenrc
anx voituriers qui en apponent
les premiors, Cela efl, die-on , fondé fur J!opinion ou
I'on efl. que toUles les fievres diCparoilfent aum-tÓt que
I'on pent manger du
bnr<n,~
nOllveau, L e
b~reng
falé
ou
hareng-pec Ce
mange tout crud avec de I'huile
&
un
foup~on
de vinaigre; les Flamands y joignen¡ quelque–
fois de la pomme
&
de I'oignon haehés : il en d'un gout
beaucoup plus agréable quand
il
a été frakhemene Ca–
lé, que qlland 1I a
10ng-r~rn~
féjourné dans le Cel ou
dans la
faumur~
Le
: