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IMM

"

ais.je

, ou que ce eoncíle ait cnl que 12 divinité en

" un corps lumioel1x, ou qu'il ait

élabli

deui

opinions

" eontradic'loires, ear il ell abColument impofftble qu'il

" émane d'un e[pnr une lumiere vifible,

&

par eonCé–

" quent corporelle " .

Je erois qu'on peut tixer dans le liecle ' de

S.

Augu–

flio la eonooi/fallce de

la

pure

jpiritua/itl.

Je peoferois

alfez volontiers que les hérédques qu'on avoh

a

com

4 '

banre dans ce tems-la,

&

qui admcttoiem deux princi–

pes , un bo,!

&

l'autre mauvais, q\l'i1s faiCoiem égale–

l~ent ,m~lérlels,.

quoiqu'ils donnaÚcot au ban principe,

e ell

~ -dlre

a

D leu, le 110m de

lumie,'e incorporelle,

ne

co~tnbuerelH

pas peu au développement des véri[ables

hotlons

[m

la nature de Dleu. Pour les eombattre avee

plus

d'av~lJtage,

on [emit qu'il eonviendroit de leur op–

poCer l'e"neoce d'uoe D ivioité purement Cpiritueile. On

examina s'il étoit poffible que Con e(fence pllt éere in–

corporel~e

dans le feos que oous emendons ce mOl, 00

trouva blen·tÓt qu'il ét()it impoffible qu'elle en pllt avoi ..

u~

au'tre ; 310rs on cond3mna ceux qui avoicnr parlé

dltféremment. On avoua ¡1ourtant que l'opioion qni don-

1101( uo carps ;\ D ieu, n'avoit poim été regardée com–

me hérétique.

Quoique la pure

[piritua/itl

de D ieu fllt connue dans

l'E¡;liCe quelque tems avao[ la eonverlian de S. Augu–

fl i,?, eomme il paroi[ par les ouvrages de S. J érome,

q UI

reproche

a

Origene d'avoir fait D icll

corporel;

ce–

pt:ndant cecee vériré reucomro\e encore

bien

des difficllI–

tés

a

vaincre daos l'efpri[ des plus Cavan; Théologiens.

S.

Augullir¡ nous apprend qu'il n'avoit été retenn li lonl(–

lcms dans le Mantchéifme que par la peine qu'il avoit

a.

c?mprendre la

pllre

fpirilualité

de

D ieu,

C'I/'út-Ia,

dlt-¡\,

la

fettle

prcIl(/U:

in{"rmontable

Cdllfe

de

m01J

er–

y",r:

Ceu. qui on[ médi[é lur la queflioo qui embar–

ra(fo\( S. Augunin , ne Cero", pas furpris des difficul[és

qUl pouvoient

I'arr~tcr .

lis lavent que mJlgré la né–

ceffité qu'il

y

a d'admettre un D ieu purement CpirilUcl,

o n ne

peuc

jam:l.Ís

concilier parfai{ement un no mbre

d'i~

¿ ées qu i paroi(fenc bien eontradiéloires. Ea-iI rien de

plus abarait

&

'de plus diflicile

¡¡

compre".!re qu'une

[ubna'!ce réelle qui

ea

par-tollt,

&

qUl n'ell dans au–

con

eípace;

qui

en

toute

entÍcre dans des

panies

qui

font

a

une dinanee inñ nie les unes des autres,

&

ce–

peadam parf.i,emcne unique? E'fl-ce une chofe entio bien

a.iCée a comprendre qu'une Cu nance qui

di

toute en–

Uere dans chaque poine de I'immenli[é de l'eCpace,

&

qui néanmoins n'efi pas

:ll1 ffi

infinie

en

nombre

que

le

fom les points de l'eCpace daos leCquel, elle en toute

cmiere? S. Augunin en bieo «cufable d'avoir été ar–

ré[é par ces ditlicultcs; Cm-toue dans un [cms ou la

doc'lrine de la pure

[Piritud/itl

de Dieu ne faiCoi[, pour

.inli dire, qu'éc\ore. Ce fl\[ lui-m"me qui dans ·Ies Cui–

tes la porta a un point bieo plus parf"it; cependant

iI

(le pm ia perfeélionner alors Cur I'e(fenee de D ieu , il·

raifonna tollJours en parfait t1la[érialiae Cur les Cubllao–

ces Cpirimelles.

11

donna des corps 'ux aoges

&

aux

dé mons;

iI

fnppoCa trois ou quatr" differemes matieres

fpirituelles , c'ell-i.-dire Cub[iles .

11

eompoCa oe l'une ,

l'elfenee des Cubnances célelles; de I'autre, qu'i1 diCoie

étre comme un . ir épais , iI

ti[

eelle des démons. L'a–

me humainc étoi[ auffi formée d'une matiere qui lui

é toÍt affeélée

&

pauiculiere.

00

voit combien le; idées de la pure

[piritua/itl

des

fub,lanees immatérielles étoiem encore conflÚes dans le

(em, de

S.

Augu llin . Quanr

ii

celles que ce pere avoi[

de la nature de l'ame, pour m0ntrer évidemment com–

bien elles éraiene obfcu res

-5c

inintelligibles , il ne faut

que cOllful[er ce qu'il dit Cur I'ouvrage qu'i1 avoit .!crit

au Cujet de ron im:nonalité.

11

avone qu'il n'a po",

dans le monde que malgré fon eonCcmemem,

&

qu'i1

ea li obCcur, li confus, qu'a peine emend-il lui-meme,

10rCqu'il le lit, ce qu'11 a voulu dire.

I1

femble que quelque tcms apres

S.

Auguí1in, loin

que la connoillanee de la pure

[pirittlalitl

Ce perfec'lion–

oH, "lIe

fut peu-a-pen obCcurcie . La philoCophie d'

A

ri–

floee, qui \levin[ en vpgue dans le douzieme li'ecle, tit

preCque reromber les Théologiens dans ['opinion d'Ori–

g~ne

&

de Tertullien . 11 en vrai qu'ils nierenr formel–

lem~nc

que dans l'e/fence Cplrieuelle il Ce tmuvh rien de

corpord, rien de fub[iI, ríen entin qui appanlQ!

~u

eOfps,

mais d'un autre cóté ils détruiCoicnt tout ce qu'i1s Cup–

pofoient, en donnant une étendue aux cCprirs ; infinie

:i

D ieu ,

&

tioie aux angcs

~

aUI ames . lis pré[endoient

que les CubUaoees Cl>iri[nellelj Qccupoient

&

remplilfoienr

un

liel! file

&

déterrniné:

or

ces opiniogs font dire-

'I'om<

Vll[,

IMM

élement contr,ires aux Caines idées de la

(pirjtlla/itl.

Ain(j, I'on peut dire q'te JuCqu'aux Cal[éliens, les lu–

mieres que S.

Au~uflm

avoit données [ur la pure in–

corporéité de Dieu, étoient diminu,;es de beaucoup .

Les Théologiens eondamnoien[ Origene

&

Tenull iell;

&

dans le fond, i1s étoicm beaucoup plus proches du

fencimen[ de ces aneiens que de celui de

S.

Augua in .

Ecoutons Cur cela raiConner M . Bayle

ti

farticle

de

St–

MONIDE

de fon

áiélionnaire hiflorit¡.

&

criti(ftee :

,.,

JuC–

,. qu'a M . Defcartes, tous nos docreors,

foil

théolo–

" giens , Coi[ philoCophes, avoiem donné une étcodue

" allX

eCprits,

infioie

a

D ieu, finie aux anxes

&

3UX

ames raiConn.bles .

1I

en vrai qu'ils Coil!enoient que

n

ceue étendue n'en poine matérielle. ni compolée de

n

parties ,

Ilt

que les efprits Cone tout entiers dans cha–

que pude de l'efpace qu'i1s occup

:

toti in loto ,

&

toti

in jingll/is partiblls .

D e-la

10m

Con is les trois

efpeces

de

préfence locale ,

Ilbi

cirrumfcriptiv/!m, ubi

definiti'llum,

"!Ji

repleti'lJllm;

la premierc pour les

corps , la Ceconde pour les efpri[s créés,

&

la eroi–

Heme pour

Dieu .

Les

CarréhellS ont

renverCé

tous

ces dogmes : i1s diCem que les

efprit~

n'ollt aucune

" rOrte

d'éeclldue, ni de préCence locale; mais

on

rcjene

, leur Cemimem comme tres-abCurde . D,(ons donc qu'

,; encore aujollrd'hüi preCque toos nos PhiloCophes

&

" tous nos Théologieos enfeignem, conforlllément atlx

" idées populaires, que la C"bllance de b ien en répgn–

" due dans des eCpaces intinis . Or. il en eertaio que

" c'en

rlliner

d'un

cbté ce

qu'on

batit

de l'amre.

C'ef't

redonner en effet

a

Dieu la ma[ériali[¿ qu'on lui avoit

" 6tée. Vous dites qu'il ell un efrri[, voil' q"i ell bien ;

c'en lui donner une nature différeme de la matiere.

" M ai,. en méme tems vous dites que Ca fubO.nce en

" répandue par-tour;

vous

dites

done

qu'elle en

éccn–

" due? Or nous n'avons poim d'idée de deux fortes

" d'étendue:

nous conceVOllS

clairement que

tOllte

élcn'"

" due , que"e qü'elle foi t , a des p.rties dillinéles , im–

" péoéerables , inféparables les unes des autres. C'en

" un monnre que de prétendre que l'ame Coi[ loute

" dans

le

ccrvcau

& toute

dans

le

ccrur

On ne

con–

" c;oic point

que

l'éccndl1e d'vine

&

¡:é[cnduc dt!

la

lua–

n

tiere

pl1iflelH

~tre

au mt!me Iieu,

ce Ct!(oit une

véri–

" table pénétration de dimenlions

que

notre raifon ne

,,_

con~()it

pas. Outre cela , les chofes qui CdO[ péné–

;, trées avec

une troiíieme,

fom

pénérrées entre elles.

" &

ainri le cíel

&

le globe de l. terre Coot pénétrés

1t

entre

CUI

car ils feroient pénétrés

avec la

Cubllance

" diviHC,

qui ,

Celan

vous, n'a point de

parties;

d'ou

" il réfulce que le Coleíl en péuétré avee le meme etre

;, que la

terre.

En un mor,

Ji

la

madere n'eU tllleiere

qne parce qu'clle eO étenduc, iI s'enC"it que tonte

" étendue en matiere : Pon vous défie de

ffiarqucr

au–

" cun amibu[ différem de I'é[endue p.r lequel la ma·

" tic:re

foit matiere. L'impénéuabilité

des

corps tle peut'

n

venir que de l'érendue, nous n'en faurions concevoir

que ce foodement;

&

ainli vous devez dire que li les

" eCprits éroienr éteodus, ils

[eruienr

impénétrables ; ils

" ne feroiell[ donc point différens des eorps par la pé–

" nétrabil i[é. Apres [out, Celon le dogme ordinaire,

" t'étendue divine n'en: ni plus ni moins ou itnpéné–

" trable ou pénétrable que celle du eorps. Les parties,

" appelle'l.

les

v irtrte/leJ,

talle

qu'il vous plaira , ces par–

" t¡(Os, dis-je

t

ne pCllvent

point

ecre

pénétrécs

les

unes

" avcc les autres ; mais elles peuve-nc l'étre avec les

"

parties

de la matiere.

N'el1·

ce

pas

ce que

vous

dites

" de celles de la matiere? mais elles peavent pénétrer

les parties v¡rtuelles eje I'éeendnc divine. Si vous con–

" fulte'¿ exa8ement le fens

CQ1nlnUn ,

vous concevre'Z.

" que lorfque deux étendues Cont pénétr.tlvemenc au

meme \ieu, I'uoe

ea

auffi pénétrable que I'autre. pn

" ne peut donc poim dire que l'"telldue de la matiere

" differe d'au"une autre Corte d'étendue par I'impéné–

" trabilité: il el! done certain que tollte étendue ell aufft

" matic;re;

&

par

conCéquent

vous

n'Óte'¿

a

D ieu que

le nom de eorps ,

&

vo", lui en I.i(fe? [Ome la réa,

" lité lorCque vous di[es qu'il en étendu ,, ? Confultez

I'article

d~

/'

AME,

on

l'on prouve,

a

la faveur de la

qifon

&

de quelques élincelies de bonne philoíophie ,

qu'ouere les Cubnances ma[ériellcs, il 'faut eneore admet–

tre des Cubaanees purement fpirimelles

&

réelle[nenc di–

nioc'les des premieres .

11

ell vrai que nous Ignorons ce

que fonr au fQnd que ces dellx fortes de lubllanees;

comment elles

vi~nnem

Ce joindre l'IIne

il

I'autre; li

leurs propriétés Ce

réd uif~nt

all petit nombre de celles

que nous eonnoi/fons. C'eCl ce qu'il en impoffibl e de

décider;

&

d'aut.m plus impofftble, que oous i¡¡norons

a\lfo.\umenr en quoi conGUe I'c(fence de la mauere,

<&

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