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472.

IMM

ritable fignilication de ces termes? Cene peine qu'on fe

donne po"r jullíficr Tertullien, e(l auffi mfruaueufe que

. eelle qu'Pnt pm certa;ns

Platonicie~s

modernes,

~ans

le

delrein de prouver que Platon avOlt cru la crtallon de

la

matlere . L e favam F abric;us a dit, en parlant d'eus ,

qu'ils avoient enrrepris de blanchir un more.

S. Ju\lin n'a pas , eu .des idées plus p.uras de

la

.par–

faite

jpirt'uaJ,,1

qu Ongeue

& ' .

enullJen. 11 a dlt en

termes expres,

q~l~

les. anges étOlem

.corpor~l"

;

qu~

le

crime de ceu> qUI avolem péché, étolt de s elrc )a,lré

féduire par I'amour des femmes ,

&

de les avoir connu

ehamcllemem . Certainement , je ne crois pas que perfon–

ne s'avife de vOllloir fpirilu.Jifer les .nges

d~

S. Jull in,

il Ieur fail faire des preu"es Irop fortes de leur corpo–

ré·úé. Quant

l. nalUre de Di, u, ce p.ere ne l'a pas

rnieux conuue que eclle des 3lUres etres fpirituels . " Tou·

te la (ubOance, di¡-il, " qui

nt

peut-elre foumile

ii

au–

cune aUlre

a

caufe de fa légérelé , a cependant Ul1 corps

qui conílitue fon elrence. Si nous appeLJons Dieu

in·

" c'Jrpore/ ,

ce n'dl p:J.s

qu~il

le

foil ;

mais c'ell paree

que , nOllS fommes

accoutumés d'approprier

certa¡ns

" noms

a

certaines choCes,

a

défig ncr le plus

refpeCcucu–

femen! qu'il nous efl poffi!>le, les au ribms de la D i–

vinilé . Ainfi, par€e que

I'elrene~

de D ieu ne petH

" étre

apper~¡'ie,

&

ne nous ¡:(l point fenlible, no\lS I':lp-

" pellons

¡ne.orpore!

1.,'

T alien , phllofophe ehrélten, dom les oov rages fonr

imprimés

¡¡

la fui¡e de eeux de S. J unin, porle dam ees

(ermes de-la

fpiTiMa/itá

dcs anges

6<

des demons: " lis

"

an~

des corps qui \le font poinl de ehair, mais d'une

maliere fplrimelle., dom la nature elt la meme qne

eelle du f<u

&

de 1 'air. Ces corps fpidtllels ne pcu–

" veor etre

appcr~us qu~

par eeux

a

qui D ieu en ae·

l.!.

carde le pouvo:r,

&

qni lom éc1airés par ron d pril ".

vn peuI juger par eel éehamillol} des idécs que

T~ticn

a eues de

la

vérilable

fpintrta/ité.

S . Clément d' Alexandrie a dit en termes formels,

que D ieu é<oil corporel. Apres cela,

i1

ell inulile de

rapporter s'il crayoit les ames curporelles; on le fenl

bien fans doute. Q uanl aux anges,

i1

leur faifoil poen–

dre les memes plaiurs que S . J ollin; plaifirs OU le corps

di aman! nécdfaire que I'ame .

Laa."ce croyoit I'ame corporelle . Apres avoir exa–

m iné

<OutOS

les opinions des Philo[opnes fur la matiere

dollt I'clrence de 1'3lT\e e(l compofée,

&

les avoir lOU–

tes regardéos comme incertaines; il dit qu'elles om lOu–

tes cependant quelqoe chofe de vérilable, UOlre ame ou

le principe de nOlre vie étall! daos le fang, dans la cha–

leur

&

dans I'efpril;

m~is

qu'il el1 impoffible de POll–

voir exprimer la nalure qlli rérulte de ce mélange, par–

Ge qu'i1 efl pl us facile d'en voir les opérati<lns que de la

dé6nir. Le meme auteur aY'1l! établi par ces principes

la corporéYré ,le I'ame, dI[ qu'elle ell quelque cholL de

lemblable

iI

D ieu.

JI

rcnd par conféquem Dieu malé–

riel , lans s'en

appercevoir)

&

fans

corilloi tre

fon

cneur;

car felon les idées de ron lieG!c, quoique ce fU l celUl

de Conflantin, un efpril éroil un corps compofé de lIla–

tiere fubtile. Ainf!, di[ant que Pame

~Ioit

corps ,

&

ce–

pendant quelque chofe de lemblable

a

D ieu, il nc ero ·

yoit pas dégroder davamage la nature divinc

& la

fpiri–

Irta/itl)

que lorfque nous alrt1roDS auj ourd'hui que I'ame

élam

Ipiritu~lIe,

ell d'une ¡mure femblable

a

eelle de

Dieu.

Arnobe o'en pas moins

préci~

ni moins fo rmel fm

la corporéi"lé fpirituelle ..¡ue Laaance.

011

pourroit lui

Joindre S . Hilaire, 'lui d3ns la íb ile penfa que I'ame

étoivélendue; S. (jrj!goire de

Na7.ian~e,

qui difoit qu'olJ

ne

POUVOil concevoir un efpril )...fans cOljeevoir du 'l10u–

vement

&

de la diffufion; S. urégoire de NylIe, qui

• ¡

(1~'~~i(en~v~~~ts~~I~~'n~~~.cay:~rtit;rr~U(:r 1~: ~!~~~,~1i~~ ~EK(u~c:~~:

matbiali,{: de

Di~lI.

Le P. Noury dans

¡'A¡lp.tr3l

de

I.:t

~ibliothe­

que de.

t'eres.

&

le

1).

PlJarch:l1 d

:l.ns

la concordance des

ss.

Pe_

rc='.

6f

plufieurs

.1Utre!

éctivaiQ'

&.

Theologicns

OnE

fait

¡','polo–

g ic de plnlicuu

d~

C'::I

l'cr..:.,

8;

ils om d¿mQl1tré la

véric~

de!

el! que j'ai av:tl'lcé . Je oe dir:.i que

deu~

moti (ur le dode Pe–

tau. paree- qu'il en

c~nrc:

d'étre

un cen(eur

trop

rig¡~e

des opi.

nioos tles

31'}ciens

Ven:, (ur de

(embla~leJ

argumens. Ce¡ Auu:ur

dan. re.. J"Cmt:. thcologiqul:s ( Tom.

J.

¡iv, 11 . cb.

lo. )

rappotte

le.

argumcns JODt on

,'i!t\llt

(ervi ponr grouver I'imm,uerióllité

~

h 6mplicité

de Qicu;

&.

PQur fe dOODcr

plus ele

poids, il

s'ap_

pnyc fnr le cém!>ign:'lge elcf Pere,

l('s plus

accrcdh~s,

telt que S.

Greg,oire de Nylfc S. Ambrai(e. S' Atbana(c. S. M3Xime .

Faullc

de

Ricz.

~,

Cirille d'

Alex;\n~rie.

S. Hilaire . S

Auguftjn

&:

aune, .

pn ne,

don

P,lI Etrc furpris eJe J:e

que S.

Auguftin

ait rép,andu plus

de lumleres (ur ce 4ogme,

Be

de ce qu'i1 eA ait

parl~

avec plus

~e

clomé

que les

aurre,.

paree <.lue le S.

D~,

.oolant

combar.

IM M

parloit d'"ne forte de lranfmillration inconcev.!>le fanS'

ma~érialilé;

S. AmbroiCe quí divifoit l'ame en deux par–

l,es, divllioll qui la dépouilloir de fon clrenee en

b

prí–

val1l de fa fimpliclté; C.ffien qui penfoil

&

s'expliquolt

pr¡:Cque de meme;

&

enfin Jcan de Thelr3lonique, qui

au [eplierne cOI1C1le .v-anee , comme

UIJ

anicle de tradi–

tlon alleflée par S. Alhanafe, par S.

S.me

&

par S.

Mélbode, que ni les . nges , ni les démons, ni le, ames

humaines nc [ont

déga~és

de la mariere. Déja oéan-

100 1/1.

de gr-ands perfonn.ges avoieor enfei¡:;né dans

l'

E –

glife une philolophie plus correél:e; mais "ancien pré–

Jtlgé [e eonfervo<t apparel)lmem dans

quelq~es

efprils,

&

fe montroit encore tlne fois pour ne plus reparoilre.

( 1)

Les Grecs modernes om élé

¡¡

peu-pr~s dan~

les

me–

mes idées que les anciens. Ce fent;menl eU a¡>ptlyé d"

l'amorité de M . de Beaufobre, l'un des plus Cavans hom–

;ncs qu'll y ail

ClI

en Europe .

Voici

eomme I1 parle

ddl1' Ion hilloire de Maniehée

&

du M anichéir:nc:"

" QU3nd je confidere, dil-il, la maniere donl il s expli–

" quent l'unlon des

d.ux

nalures en

J.

C. jo nc puis

" m'empecher d'cn conclure, qu'ils On! eru la nalure

H

djvlne corr::>rclle.

L

'inc-arntltion ,

diCen[-jls,

ejl ren pnr–

"

faie ml/tlnge

dei

rI~f(.X

natllrn:

la

natltTe

fp iritl:(/le (5

" fubtile

p¿nreTe

la

natllre

mal/rielle

&

corporeJ/e

ju(a:/ ,~

"

~e

'fU

'die

foie rlp,mdu.: danJ tonee cett(

11atllr e:

&

n

ml'Ie. lo/lle e"eiere nvec el/e, enforte

~u'jl

Jl'y

ait tm –

"

crIn IIt:u

de! la

ntlture

matérielle

f{rú Joie

1.wide

d~

It

l

"

nflellre

!pi,itrulle .

Pour moi, qui

connois

D jeu

cotn-

lne

un

crprit,

je cOilnois auffi l' lncarnatioll comJne

un aae conflallt

&

irrévocable de la volonlé du 61s

" de D ieu, qui veut s'unir

13 nature

hllm3it1~,

&

lu!

n

cJlntnuniquer

tomes les

perfedlOns

qu'une n:Hure

créée el1 cap.ble do reeevoir . Cene explicatiotl dlt

" myUcre de l' Incamatioo ell raironnable; m"is , li je

" I'ole <Jire , nu eelle des Grecs n'eU qu'un amas de

t~ulrc~

idées

&

de tertms qlli ne fignitient ricn, ou

" ils om cannn la 113tUre divlIle cornme une

muiere

u

fubdle

n '

Le grand homme qup jc vicn' de citer, v1 nous prou–

ver que dans le quatorzieme lieele, il falloil, "felon le

princlpe des Grees, qu'i!s crulrent eneOre que I'elrenee

de D ,eu élOit une lumiere fublime incorpordle dans le

fens des anciens peres , c'ell-i-dire, étendue, ayan! des

parties diffufes; enñn lelle qllC les Philofi) hes grecs

cOllcevoienr

la matiere fubtHc , qu'í1s

nomlno:cnr

jn&or·

porelle .

11 rapporte qu'i! ,'élcva dans le qmtnr zieme

licclc une

vive

cOllletialion lur llnc qucClion beaucoup

plus curieufe qll'ull le: e'ell de fJv"'r li la lu",:ere qui

ée!ola [ur la perlolllle de J . C. lorfyu'il

ftlt

Ir:lOsñguré,

é(oÍt

une.lu

~nÍt're

créée ou incréée,

GI

~,~oire

Palamas ,

famcux mome du morar .'\ eh

1S,

Comenoit

qu'ellc

érnir

11leréée,

&

Barlaam défendoic le comraire. Cela donna

lieu

a

la

convoc:J~ioo

d' 40 cone,le

tC:IlU

a

ConflanlÍno–

ple fous Andronic le Jeune . BJ,l3"m

tUl

condamné ,

&

il flll décidé qllC 13 lumlere qui paruI lur le Tabor éto;t

13

'lloire de la dlvinité de J . C.

r"

lumiere propre, Gellé

qui émlne de l'allence div ine, ou pl(¡tÓl eelle qui efl:

unc feu le

&

m~me

chofe avec cette elrenee ,

&

nOIl

uue aulre. VOyO'lS aél:ucllem<nt les

réfté~i(ln,

de M.

de Beaufobre. "

Ii

Y J des corps , dil-il, que leur éloi–

" gnement ou lellr pelitelre rendent inviliblcs' mais

i!

" n'y a rien de vilil>le qui ne foil corps.

&

le;

V 3Ier¡-

tiníens avoiem raiCon de dire que tOUI ce qui eil vi.

lible e(l eorporel

&

figuré .

l1

fau! a'.Iffi que le con–

Gile de

Conrlantinopl~

qui décida conformémcnt

~

I'opinion

d~

Palamas ,

&

fur l'aulorilé d'un grand

nombre de peres, qu'il émane de l'clrence divino ' une

lumiere incréée , laquellc ell comme

fi)\l

vCl<ment,

"

!X

qui p3pil en

J.

C. dans fa lraqs6gmation; il tJ l)t,

" dis-)e

. J. ' .

- tre le Ipalifme .des MaDiehéen•• qu'i! avoit lui.méme

r~ofelfé

dans

(a

rlw

cendre Jeonclle, lIevon

né~eRaire=ncDt

démQntrt:r: l:qnih: .

I'imfll.ltt.:rialité

&

!3

fimplici;é

de

Dicu. l'our rcvt,!nir

.HI

P. Pe–

rau .

Cli:t

:autc:ur a\'oUc

au ch,

1. préccJear

Be

aillcurs . qUI: Tetlu_

licr¡,

Md .icoD E

\'c-luc:

de

SarJes

&.

auues,

ou

aVO)'CDl

3ccon.1é

un

curp'

~

Dlt,!u.

011

avoyent traité de (on

immat~ria1ité

:.

contrc~m5

Jo:

avec

t~OP

d'obfcurué : mais l't,!Cfcur de: quelques :luteurs

(~ulc.

rpént.

qUI

(one

en

peeic

nombre, ue

c.loir

pas

préjutlicicr au

(cn_

Jiment

con{bnt

da

plus

gr3nd

nombre

dl:s anCIl:nl

Pc:res .

"f,

de

Beau(obre. ,CCt

3uccur

profond qui

en

faifoit

IleU

de

c.'u,

:l

re~lI~iUi

d'1ns fon

ht!l:oir~

du Manichéi(me: quelque.s autoricés

de ces

Peres

PO!I~ .:1vc~5r ,o~cafion

de

les

cen(urer:

m,li$

Iq

yralC~s r~gle.$

d'une

clluque

Judlcteufe.

font

d'~xamine:r

{OUt

le (,onrenu d'un

Jifcours

~

)'argumen t ,

Be

le

motif

qui a

determin~

¡'auteur

a

fcrin!;

iI

f~ut

p~(cr

Ja vóllcur des :Iutres expreffions avec Je(quclle. on retlt

éehü–

elr

un Pól(f:agc ob(cur de quelque

rere .

Ces

font.l~

les vraics re.

gle~

dc

J:¡

boone

critique :

plulieurs écrivains ólV3nt Rloi onl:

(c:.

rD2rC)LJé cambien

"t.

de:

Beaurobrc

,'en

el\. écarté.

(~)