1M A
Non-feulemcnt toute ra.cine paire d'une quantilé né-
,
garive" comme
v~
di
imagina;re;
mai.s
ell~orc ~
On
y
Joint une quamité réene
b,
le tout devlcl)t
Imagl-
"4ir~;
aio"
b
+
.V
::::;a
en
i»JQgilzaire,
ce qui en év
j–
dent~
car
ti
b
+
V
=aa
étoit égal a une quantité réeUe
t",
on auroit
V=:;;'=c -b ,
ce qui en impomble.
Les qualltilés compoCées de récl
&
d'imaginairc,
-s'appellent
miXltl imagilfOirt l ,
&
les autrcs
ImaginairCI
fi"!/'/cs .
rai démontré le premier dans les mémoires de J'a–
'cadémie de Berlio, pour l'année 1746,
&
meme dans
\In 0llvrage amérieur , envoyé
a
1'lcadémie de BetJio
~u .
commencemeot de 1746, que tome quanti té
imagi–
l'alre
doonée a volomé ,
&
de telle forme qu·on ·vou-
dra, peut totljours Ce réduire
á
e+f¡l=I, e&félanl
des quamités réelles. M. Euler a démomré depuis ce
tic
rnéme pro¡lOfiiion, dans les mémoires de 1'.caMmie de
Ilerlin 1749, mais
i1
en aiCé de voir que fa démonnra–
tion ne differe eo aucune
fa~on
de la mienne . Pour s'en
convaincre, on peut comparer la page
273
des mémoi- '
res de Berlin de r749, avec 1'artiele 79 de ma dlfTena–
tion fur les vents.
. J'ai démomré de plus, dans les memes mémoires de
J746 , que toute racine
imaginai"
d'une équatioll quel-
conque pouvoit foujours fe réduire
a
e+fv'-=I.e&
f
étanr des quanlÍlés réelles . M. Euler a donné de fon
.06té, .dans les mémoires de 1749, une démonnration
.de ce
tiC
propofition, qui differe emieremem de la mien–
ne,
&
qui ne me poro,t pas aum fimple.
00
peut voir
les démonllrations des deux propolitions dont je viens
de parler.l daos le traité de M. de Bougainville le jeu–
ne, fur
R
ca cul intégral.
Un corollaire de corte propoution, qui ell démomrt
Con limplemenr dans les mtmoires de Berlin 1746, c'en
que li
e
+
f
11'=1
ell une des racines d'une équatioo,
~-fv'=r
en Cera uoe amre;
&
.,oila pourquoi les
~acioes
;ma¡.inaires
des équations vOnt tO\ljours en nom–
bre
p~ir .
Yoyn
RACINE.
Deux qu.ntités
tmaginaires
jointes enfemble peuvent
former
~ne
quanrité rtelle, p. ex.
iI
a
+
b
v'
-
r
+
J/
11'.
a-b
¡I
-1
en une quantité réelle.
Yoye:;
C.u
IR–
REDUCTIBLE .
(O)
IMAGtNAIRE,
( Docimafli'fNe.)
poids
imaginaire
ou
fiél if.
I/oyn
POlOS FtCTtF.
IMAG.INATION, IMAGINER,
(Logi'f1te,
MI–
taphyf L,tt<raJ.
&
B ,atlx-nrts.)
c'ell le pouvoir que
, chaque
erre
fenfib e éprouve en foi de fe repréfemer
dans fon eCprit les chofes fenfiblt<; cetle facullé dépend
de la Olémoirr.
00
voil des bomOles des animaux
des )ardios; ces perceptioos emrenr por 'les feos, la mé:
mOI:e
les
rer~ent,
l'imag;l1oeiol1
les compare;
vaila pour–
quol ks anclens Grecs appellerenr les MuCes
fil/cs
de
MlmoJr~.
11
c~
tre
:elfenriel de remarquer que ces facultés de
recevo" des Idée<, de les retenir, de les compoCer, foO!
au rango des chofes dotH nous ne pouvons rendre
3\1-
cune ra,fon; ces relforts invilibles de ootre
~tre
fom
dans In m,;n de I'Erre fupreme qui nous
a
faits,
&
non
danS la nOtre .
. PeUt-elre ce don de D ieu,
JlimaxinatiOfl,
en-i1 le feul
mnrum<.nt avcc lequel nous compolioos des idées,
&
m~me
les plus métaphyliqucs .
Vous prononcez le mot de
triallg/e
mais vous ne
p,~oaonce~
qu'un Con
(j
vous ne vous' repréfcmez pas
l
l
lmage
d
un
rr13o~le
qocJconque; vous ntavel. cert3i–
oemellt cu' I'idée d'un triangle que parc« que vous en
avez va
Ji
vous avez des yeux ou rouché fi vous etes
aveugl< . Vous
n~
pouvez
per\fe~
au triangle en général
ti
vQtre
Imfl}(lHatlon
ne Ce figure
l
au moins confuft–
!D
ent , quelque triangle particul ier . Vous calculez; mais
11
f.utque vous vous repréCentiez des unités redoublécs
fans quoi il n'y a que vorre malll qui opere.
'
VO).ls.prono~cez le~
tern¡; s abOraits,
gra>,dwr, vlri–
,1,
Jl41ue, fim,
IlIfint;
malS ce mot
gratJdeur
efi~i1
:lU–
treochofe qu'un mouvement de votre langue qui frappe
I'alr, u vous
I~'avez
pas l1image de quelque grandeur ?
que veulcnt drre ces mots
v/ritl, m"'fo"g"
ti
vous
n
avez
p~s
appers;u 'par vos fens que lelle chofe qu'on
vo~s
aVOlt
dl~
eXlllOlt en effet,
&
que telle aUlre n'exi–
tlOlt pas ?
/le
de
cette
~~périence
ne compofez-vpus pas
lMA
"idée générale de vérilé
&
de menfoog.e?
&
quand
011
vouS demande ce que vous entendez par ces mots, peu–
vez-vous vous empécber de vous figurer quelque Imagc
[cnfible qui vous f.,it fouvenir qu'on vous a dlt quel–
quefois 'ce qui étoit,
&
fon (Ollvent ce qui o'ét,,;t pas?
A
vez-vous la notion de juOe
&
d'injulle . utrement
que par des aélions qui vous
001
paru telles? Vous ave'/: '
coromencé d30s VOlre enfance par apprendre a ¡¡re fous
un m:ticre; vous :lviez envie de bIen épetler,
&
vous
ave. mal épellé . VOlre maltre vous a bartu, cela vous
a paru tres-injulle; vous ave. vü .Ie falaire. refuCé
a
~1O
ouvrier,
&
ceut .autres choCes parellles. L'ldée abllral,te
du june
&
de l'IDlulle ell-elle autre chofe
~ue
ces fa!rs
confuférnem melés dans votre
imaginatio" .
L e fini ell-il dans votre erprit autre chofe que l'ima–
ge de quelque mefure bornte? L'infini ell-il alltre cho–
fe que
l'ima~e
de ceue meme meCure que vous prolon–
ge? Cans fin
?
T oures ces opérations ne fe fom'elles pas daos vous
:l-pC)l-preS de la
meme
maniere que vous life. un livre?
vous y liCez les chofes,
&
vous ne vous occupez pas
des caraéleres de l'alphabet, faos lefquels pourtanr vous
n':luric1. 3ucune notion
de
ces
chafes .
Faíres-y un
mo–
mem d'3uention,
&
alors vous appercevrez ces caraéle–
res fur leCquels g1ilfoit VOlre vde; ainC. tous vos raiCon·
nemens, tollte, vos connoiaances, font fondées fur des
imngcs
(racées
daos
votre cerveal1: vous ne vous en ap–
percevez pas; mais arrctcz-vous un moment pour
y
fon–
a""
&
alors vous voyez que ces images Com la bafe de
~o\ltes
vos notiolls; c'en au leéleur
a
peCer ccUe idée,
a
"érendre,
a
la reéliñer.
Le célebre Adilfon
d.nsfes onze elfais fur
I'imagi–
natio",
donr il a enrichi les feuilles du Cpeélateur, dit
d'abord que le fens de la vile en celui qUI fournit feul
tes
iclées
a
l'imag;l1ation;
cependant,
iI
faut avouer que
les aurres (ens
y
conrribuenr aum. Un aveugle né en–
lend dans (on
imoginotion
l'harmonie que ne frappe plus
Con oreille;
i1
en a table en fooge; les objets qui
001
réfillé ou cédé
¡¡
Ces
mains, fonr encore le
meme
effe!
dans fa tete : il en vrai que le fens de. la vúe fournit
(eul les images;
&
comme c'ell un elpece de toucher
qui s'étend juCqu'aux éroiles, fon immeofe étendue enri–
~hit
plus
I'imagination
que tous les autres fens enCemble.
11 Y
a deux fortcs
d'imagination,
I'une qui confine
• retenir une limpie imprellion des objets; l'autre qui
arrange ces images
re~ues,
&
les combine en mille ma–
niercs. La premiore a été appellée
imaginatio" paffive ,
la feconde
alliv.;
la pamve ne va pas bcaucoup au-dela
de la IOtrnoire, elle en commune aux honunes
&
aur
animauI; de·la vient que le chalfeur
&
fon chieo pour–
fuivem également des
b~tes
dans leu" reves, qu'ils en–
tendent égalemem le bruit des cors; que l' ulI crie,
&
que I'autre Jappe en dormam . Les hommes
&
les betes
fom alors plus que fe relfouvenir , car les fonges ne font
Jamais des images fidelles; ceue efpece
d'imaginatioll
compofe les obJets, mais ce o'en poim eo elle l'eme11-
aemem qui .git, c'ell la mémoire qui fe méprend .
Ceue
imagination paffiv.
n'a pas certainemem befoin
du fecours de oOtre volonté, ni dans le fommeil, oi dans
la veilie; elle fe peint malgré nous ce que nos yeuI ont
vu, elle enrend ce que nous avons entendu,
&
rouche
ce que nous avons rouché; elle y. ajoilte, elle en dimi–
nue:
e'en
un feos imérieur qlli :1git :lvec
empire;
auffi
rien o'eO-iI plus commun que d'emendte dire,
on n'eft
paJ
I~
ma;tre de
[un
ima~;natio".
C'en ici qu'on doit sléronner
&
fe convaincre de foo
peu de pouvoir. D'ou vieDt 'qu'on fait
quelqu~fois
en
fon¡(e des difcours (uivis
&
tloquens, des vers mqílleurs
qu'on n'en feroit fur le
m~me
fujet étant évei1ld? que
l'on réfoud meme des problemes de mathématiques?
vailo cerwnement des idées tres-combintes, qui ne dé–
pendeD! de uous eo aueune maniere. Or, s'il en incoo–
tellable
qu~
des idtes fuivies fe forment en nous, mal–
gré nous, pendant notre fommeil, qui nous .lfurera
qu'elles ne fOD! pas produilcs de meme dans la veille? en.
il un homme 'lui prévoie l'idée qu'il aura dans une mi–
nute
1
ne parott-i1 pas qu'elles nous Conr dounées com–
me les mouvemens de nos membres?
&
li le pere Mal–
lebranche s'en étoit tenu .a dire que tOtHes les idées font
données de Dieu, auroit-on pú le combatlre?
Ceue faculté pamve, indépendame de la réflexioo,
ell la fource de nos pa(!ions
&
de DOS erreurs. I..,oio de
dépendre de la vOlonté, elle la détermioo, elle nous
poulfc vers les objets qu'elle peint, ou OOllS en détour–
ne, felon la maniere donr elle les repréCeme . L'image
d'un dangcr inCpire la craime; ecUe d'un qien donne des
defi rs violens: elle feule produit I'enrhou",fme de gl9i–
re, de parti, de fanatifme; c'ell die qui répanclit t3m
de
.
lllala-