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HOU

ne, qui eCl fon chere , a

ét~ m~me

reeonnu pour

~rre

dangereux . Les terres

houi/les

fOl)t ful p,hureu fes

&

bltu–

m ineufes; en les décompofant on y trouveroit du vi–

trlOl,

&

peut-etre de I'alun, l1)ais poim de nitre: la par–

tie

bitumineu(~

efl I'engrais vérirable.

Cetre terre

ho1tili<,

h

on la lailfe en tas

pend.nt

quel–

ques jours en fortant de la mine,

s'~chauffe,

s'alJume

d'elle-m~me ,

brule ce qu'elle touche,

&

répand au

lo.in

une odeur de foufre .

Po ur la róduire en cendres on la met dans des fof–

fés, ou elle fermente

&:

s'allume fans flal1)me appa–

rente. 5'il

Y

avoit du nitre, il produiroit de la !lamme .

01)

peut employer ceue terre

houill"

ou

comm~

el–

le fort de la mine, fans avoir

~té

brOlée ni calcinée, ou

lorfqu'elle a été bnllée

&

réduite en cendres .

.

Quand on I'emploie fans avoir été brulée, il faut I'é–

craler en

poudre

groffiere,

&

n'en couvrir

le champ

que de I'épailfeur a'un pouce; car étant .ioa crue, &

ayaot encore Pacide fulphureux ou vitriolique, qui oe

fe confume que par le feu, elle po urroi¡, en s'échauf–

fant , s'allumer,

fi

00 en répandoit de I'épaitreur de cinq

i

ti .

pOllees ; ce 'lui am!teroit la produéhon des

gr~ins

au lien de lui

~tre

fav orable.

L 'elfet de ces terres non bnllées ofl que Jes pluies

du printems déveJoppanf peu

¡¡

peu I'acide fu iphureux,

iI

trouve pour bafl' la terre meme qu'on veut

~tnender;

il forme avee le pi¡time uu oouve11U e<;lmp<,:>rc , qui el!

l'engrais qu'on

delire .

L a fceondl'

fa~on

de s'en fervir, efl de

1

'cmployer

en eendr<s , apres que ' ee<te terre a été bl

~I¡!<

I!f.

calci"

née; on peul pour

lor~

,en met,cre une,plus grande quan–

tité, paree que le fqufre

~tant

évaporé par .le feu ,

&

n' y ayant plus qu.!' le bltume (véritable engrais) , o n

n':.t plus

:1

craindre une ferml..!nt3.tion

tt:lld3tHc

a

I~jllfiam­

malion , capable de delféehór les grains , au li.u d'etre

favorable

a

leur développemem .

'

Une des mani<res des plus eommodes

&

des plus

{Ore:;

pellr

I'épandre ces cendres

é~alement,

en

de faire

rnarcher p:lr!lllelemt!nt dt!ux ou reois hOlllmcs

lcnÜO[

eo

leurs maios des tamls p<u ferrés ,

&

les frappam I'uu

contre

I

'aUlre

.

.

T our le 'nonde peur éprouver

ti

les terres naires , que

1'0n croit

ctre des

Icrres

de

h(}uill~,

en

rOnt

védtable–

ment .

Pr.ene1.~eI}

un marceau,

'gros

cornme un melan;

plaeez-Ie , I'lns le

r<~mpre ,

furola b\aife de I/atre de

l~

'ehcm;née ;

r,

5'?efl

~e

la terre

houzll. ,

I1

s'y

allum!,ra

comme I'amadou fans fl amme , répaodant une odeur de

fqufre Cuffoquantc: s'i! s'éleve de la tl3mme , la terre

fe;a ¡rOp ru)phureu'e ,

&

i! oe faudra j amais s'en fervir

que brO lée

&

réduile en cendres: renre1. ce morceau

a

demj "emol a(~',

& mettez-le fur un pht de terre

¡¡

I'air,

l'odeur

(itff

''l ~anle

dilparo\tra ,

&

1'00 fentira une odeuc

douce d9 b'rume terreltre: cette terre continuera de bru-

1ee

Icntem'cnt',

flUis

s'éttindra', laiffanl 'une 'matle

tres ... ·

friable de

coulenrs

variées )

dúIH la

dominante

eH

le

noir.

Si on la bruloit davamage, elle ne vaudroit plus rien,

par~e'

que le biturne

1

vél-itable engrais , en feroit eon-

fum é . "

.

. M . H ellot, auteur du rapport qui préeede, a ,.it

u~e e~pér kncc;

qu'iI

rapport~ ~Il

ces

termes. "

J'ai" mis"

"

dit~il.

un '

demi pOllee

de

t('rr~ hou'¡/~ cru~ ,

au

mOlS

de

J

uin.derpier , fur

troi~

petites

cailfes dJoraogers,

dOn! ' les feuilles étoient tomófes, &. qui étoient prets

"

~

'rérir; j'ai

arrale

rous

les'

jouls

d'un'

verre

d'eau;

" au' quin1.e

Seprembre

les

uois

petits orangers avo ient

" qepuis

2l

jUlqU'3 3$' Icu;lIes ,

&

de nou vdles bran7

" ches' "

~

",

,.."

On

r~

peut tixer généralement la quantité que 1'00

doit employer, foit dts ¡ere."

houilln

non bnllées , foií

de eelles qui Cont réduites en ecndr<s; cela

dép~ud

'des

différens genres 'de p'roduétioils

& .

des ' ailféreotcs ' eCpe–

ces de ' terre§ fur k fquelles' on les .mploie:·

¡'e'~périence

feule inflruira bient6, les cultivarenrs . Et hous ne pou–

'Vons

mlc;u?i; .

a8uellement les. exciter

a

éprouver cette

Douvel)e erpeee d'engrai" que par l'expóCé du réCnlrat

des' expérienées faites ! tant en graud ' qu'en petit, par

un treS-l\rancj oombre de cu!tivateurs

&

' de (abouceurs

de l. PrQ vin'c!, fur les ditférentes pioduétions de la terre .

POllr 1"

NI>.

piffercntes perfonoes ont éprouvé plu–

tieurs proeédés .

J O.

Q u ' niet la

f.menc~

&

les cendres , par égale

merure , 'daos "un cuvier

avec de I'eau, un

jour 'ou deux

avam q'enfen¡ellCer la terce ;' par' cetre mélhode toUS

l~s

g!ains germent , les

~pis'

fe trouvem, plus longs

9~"

I ordl{lalre, exempts de brouCnre, le gnJo plus ' peCaat,

la terre p'urgée de mauvaices herbes, la récolt" plus' a:

bondaíne,

&

il faut eo ce cas un cioquieme ' moins de

femenee :

.

2°.

On jette la f.menee

&

les

~endre5

eofemble faos

les mouiller ,

3°.

On jeue le; cendres .apres que les terres Cont

prép.rées ,

&

00 feme enCuite . Ces deuI

fa~ons

s'ap–

pellent

~nfou;r

Jes Ct'

11dr.es

ave,

la

femcl,lcc ;

elles pro–

.duifent Jes melJ1eS effets que la prem;ere : cependant ces

deux deroie,res

mét~odes

ne COO! pas allffi g.éoéralement

ufi tées que la premier•.

4

v .

:Ocs ,cullivateurs de Truey oot femé

1U

mois

d' Avril des ceudres de

hOH,II.

fur des blés 011 I'eau

a–

voit féjo,rrné pendant I'hiver,

&

011 i! ne paroúroit

point, pour ainli dire, de plants; ce blé eCl deveou

pa,f~itement

beau .

Dra'iJit reJ .

.00

avoit

fem~

dans .un \'erger al! mois

d'Oélobre )

]$6,

trente verges de

dravier.es

· le tO

A–

vril fui vanr on fit venir des cendres de

h.uil!.

de Suzy;

on en fit faupoudrer la moitié des duvieres,

&

on

y

.employa

¡¡

peu pres la

m~me

quantit¡! dont

op

ufe de

cendres ,de mel.

Ven

les prel1)[ers jours de JUill, on

'pper,ut les progr,cs qu'av.oit fair la partie C.upoudréa,

ql)i des· lors Ce trouva plus verte

&

plus élevée que

celle' qui t)e I'avoir pas été :

:i

la réeolte, la

m~llle

par–

tie

faupoudr.ée

de

h.uille

fe trouva porter entre

' 4

&

'1'

pou~es

plns haut qlle I'autre.

.

Plufieurs Jabollreurs,

:1

qui 00 lit voir le (ueees de

fon épreuve , en uf<rem de meme Cur les Ientilles , dra–

vieres

&

blraill~s

qu'jls

avoient

Cernees

en l'4ars; ils s'en

trouverenr tres-bien la melJle année, lallt pour

CI'S

bi–

.raíIlI'S, 'que pour les dravie¡ es d'hiver

.&

de Mars .

PrQ;r;".

Le

15'

F évricr de la

m~me

aonée on tit

jelter dé I.a

h.",lh,

nouvellcmen! tirée de la mine de

Suzy, fur une portian de pré ou la mazée a)'oi,t CéJour–

né,

&

ou le Jonc dominoit; la boone herbc prit

Ji

fort

le delfus Cur les jones,

&

devint fi ,ép3ilfe, qu' Is furent

pr.cfque

tOu~ .~tou¡fés ;

il n'en rcparoilloit pas meme la

(ixieme partie eo t

7f9 ,

qu'oo fit faire la meme chofe

[ur tOut le pré" dom on tlt' le double d'herbe de

e~

qu'on

'en

r~coltoit

ordinah:ement.

Trej/a, luu r" ,"

ti

fainfoim.

L

'ufage des cendres

de

hUlIill.

el) d'un ¡:lfet fu rprenant pou, tolltes ,ceS pro–

duélioos ,

ti

n¿eelfaires ' Ct,lr-IOUt dans les pays qui mau–

<¡ueO! de prairies: ce fom ces fourragrs qui forment

ti

fadlemen! ces piairies al tiñeiel.les , 3uffi propres <¡ues le.

naturelles pour I'eograis des bell'ani'. L e tretle a mé–

me eet 'av. ntage dO' poltvo'r etre femé lors des pluies

du 'P0}s d'Ayril dans les .cha m)s Mj. c'nCemet)eés elt

blé,

ef.

fur ceux remés en avoioe

&

en orge , lor[que

les grains font- alfe'¿ I<vés ponr que toute ,la terre pa–

roilfe verte . L a produétioo du IreRe ne nuit point ..

eelle des autres grains, '

&

eouvre , apres la récolte fai–

te, les champs qní

relleroit:nr

en Jachere

t

d'une

prairíe

abondante, doO! on f, it plur.eurs coupes

pendau~ deu~

ans, en y répaodant ehaque anné. des cendl'es ' de

bouiJ–

l.

lors ejes .premieres pluies' du priotems . Ces cendres,

&

les' racínes ; encare

rendres de;)

ces (refles procurent

aux ' terres , lorfqu'oo les remet en blé, des Cels qui leur

ticnoem Iieu de tout engrais ,

m~me

de fumier , doO!

on a par eouréquenr une plus grande abondance gour

les terres 3 blé qiti n'uut pOlnt' été mifes en prairies .

La 'qualitó des terres doi, régler les eonnoilfet¡ri (ur la

quantité de cendres qu'o n doit

y

jelter; 00 'obCerve

feulement qu'on

doie

les jetter au cotnmencemeot de

F évrier óu de Mars, fe¿on

qu~

les faifons font plus Otl

moins avaneécs , en f:rililfaot, s'il elt poffible, uo"mo-

rnent de prnie.

'

"Avoin".

Des labourenrs des enviroos de N oyoo

enfuUllfenr les avoines

&

les cendres avee beaueo up

d~

fueces'.

. . .

.

P qi¡

griJ.,

Imtillon,

"" f «

&

hiJai"" .

On met le.

femenees

& '

les cendres, par égale mefure , dans un cu–

vler

avec de l'eau ,

ou

qn

eIlf(~uit

les Cemences

&

les

cendres eomme on le pratique pour les blés .

.

, Or¡' peué aum [emer les ccndr.. Cur ces p'roqqélion.

lorfqq'elle ont ¡¡<fmé

&

pvnlfé leur verd. D aos ce el S,

la q,!antité des cendres qlt'on.<!'lplqie dépeqd <je la 0' –

tun:: des (erres ;

m~lIS

on

11t:

yon

en

Inettn:

que la mo:–

dé de ce que 1'on metrroit

ti

les memes terres étoient

emRouillé~,)

en'

~rcfles ,~

111tcrQ.es

ou f3infoins.

. "

Vignu .

U'l partleulier avoit • Cetlieres nne portian

de vlgne., quí, plantées Cur un terreid refroidi llar les

ma1.ées ,

oe

reudoient pas les frais de culture . Au

com~

meneernent de F évrier t

7f8 ,

il lit ' meme fur 'toute

I'étendue de ce ' terreio un pouee d'épailfeur de terre

hu';,". ,.

telle qu'elle [o rtoit de la mine ,. c'efl-a-d íre

qui n'avoit

p'a~'

encare ét¿ enflami(lé

&:

rédui,e en

~eo~

dres. Ceue portiao de vignes , qui étoit .bfolument

mauvaiCe avaut foo épreuve, re trouva

a

la réeolte a–

voir de tres·beau bois ,

&

les raifios ca étoiem au1li

, gros