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866

GUI

chofe hors de doute, ayant élevé des piés dé

gt:i

de

graines qu'il avoit femées.

Léonhar.d Frédéric Hornung afsílre daos une

diffrr–

tation latine

a

ce fujet' avoir fcmé du

gui

!ur un

pommier, qu'il y germa en pouiTant deux cornes de la

bafe du fru it' qu'il s'attacha

a

la branche,

&

qu'il y

fruélitia.

M . Edmond Barel, daos un mémoire qu'il a en–

"Voyé

a

u chevalier Hans-Sloane,

&

qui ell imprimé daos

les

Tranfalliom philofophir¡tus,

témoigne auaJ avoir

é–

)evé le

gui

de graine.

En fin, M. Duhamel a répété toutes ces expérien–

ces fur un grand nombre d'arbres de dif!erentes efpe–

ces,

&

les graines du

gui

ont germé également bien

fur tous, excepté

fur le figuier, peut-"etre

a

caufe du

lait corrofif qui s'échappoit des plaies qu'

il

avoit fallu

faire pour pofer les f<mences,

&

qui les brilloit.

11

n'efl pas furprenant que 'le

griÍ

germe a-peu-prcs

igalement bien fur des arbres tres·différens ; il ne fau r

que de l'humidité pour faire germer toutes fortes de

femences,

&

celle des pluies

&

des rofées fuffit pour

la germination du

gui,

puifque M. Duhamel en

a

vO.

germer fur des morceaur de bois mnrt, fur des teifons

de pots'

&

fur des pierres feulemen t tenues

a

l'ombre

du foleil. De plus il a pofé des femences de

gui

fi1r

les vafes de

terre

a

demi·cuits' qui laitTent échapper

J'eau peu-3-peu,

&

fur

lefquel~

on fe

fa it quelqucfois

un plaifir d'élever de perites fa Jades. Les fe menees de

gui

y ont germé plus prompt<metlt,

&

elles

lont ve–

nues plus vigoureufes que fur les corps fecs; la tranfpi–

ration du vafe favorife

leur germiuation; probablement

la traofpiration des arbres ne leur efl pas non plus inu–

tile.

JI

fau t pourtant convenir que quoique le

gtti

germe

fur des pots, fur du bois mort ,

&

qu'il s'auache éga–

Jern cnt fur tous les arbres, il ne

vég~te

pas aufli heu–

reufement fur tous ceux auxquels

il

s'auache.

1~

ne

réualt pas

li bien fur le chene

&

fur le noyer que fur

le poirier, le pommier, l'épme-blanch•,

&

le tilleul .

Il

vi~nt

avec plus de peine fur le génevrier; rnais a–

pres tout, il ne s'éleve bien que fur des arbres.

_Les

femences de

gui

mife, fur des arbres en

Fé–

Vfl<r,

commencent

a

germer

:l

la fin de Juin. Alors

' on voit fonir de la graine du

grri

plulieurs raJicules ;

& .

ce~te

multiplictté de

radiénles eft

une

fi ngularité ,

qur n efl pcul-etre propre qu':l la feule femence du

gui.

Quand les radicules fe fum

along~cs

de deux

á

1rois

lignes,

elles

fe recourbenr

&

elles continucnr de

s'a–

]onger, Jnfqu'?l ce qu'ellcs'

•Y""

aucint le corps fur

)equd la graine efl po(tc;

&

li·IÓt qu'elles y font par–

venues, elles ceffent de ¡'along<r.

Ceuc rndicule prend indif!eremment toutes Cortes de

direélions, tant en-haut qu'cn-ba< , ce qur lui efl enco–

re particulier; car, fu il'an t la remarque de M. Dodnrt,

tous les germ<> 1ender11 ven le b•s .

Les

radicnlc~

du

gui

fon t formées d'une perite bou –

Je qui ell fculcment foCr ten ue par un ptdicule qui part

du corps de la fe menee . Elles s' alongent JUfqu'

á

ce

que la petite boule qui les termine, pone fur

l'écorce

des arbres; alurs elle• s'épannüiiTent,

&

;' y appliqucnt

fortemeot par une mat iere vifqneufe.

Dt la formation

&

du progrh du racines dtt grri.

La ¡eune plame commence

3

inJroduirt fes racincs daos

cette écorce, auffi-tót la fe ve comenue daos l'écorce de

1

'arbre, s'euravafe; il fe forme

~

.ce t eodroit une grof–

feur, une loupe, o

a

li

l'on veur, une efpece de gnle,

&

ceue gaJe augmente en grolrcur

a

mefure que

les

racines de la plante parafi te font du progri:s.

Entre les premieres racines du

gui,

il y en a qui

rampent dans les couches les plos herbacées de

l'écor–

ce,

&

les autr<s en tr1verfent les différens plans Jofqo'

ao bois oii elles fe dillribuen t de cóté

&

d'autre , fe

ré~échitTant

quand elles rencontrent quelques corps durs

qoi s'oppof"ent

a

leur patTage. Alors elles cheminent

entre Je, lames de l'écorce,

&

y

forment plufieurs en·

trelacemons ; mais comme les lames intérieure• de l'é–

corce font dellroées

a

faire dans In

fuite de nouvelles

couchcs de bois , ces

lames s'endu1ci1Tent;

les racines

du

gui

fe troovent done engagées de l'épaitTeur de ces

lames dans le bois; d'aouc; lames de l'écorce devien–

nent bois

a

leur tour; voi13 les racines du

gui

enga–

gées encare plus avaut dnns le bois ,

&

a

la fin elles

le font beoucoup, fans que pour cela elles ayent péné–

tré

le bors en aucune

fa~on.

On peut ajofrrer que com–

me les racines du

gui

occafionnent une extravafation

du fue ligneux ' qui forme one loupe

a

l'endroit de l'in–

fcnion; cette Joopc COntribue beaUCOUp

a

eogager pJOS

GUI

promptement

&

plus avant les racines du

grti

daos

le

bois.

Quand elles y font engagées

a

un cenain poin t, le

grú

a befoin de reffources pour fubliller,

&

il eo a cf–

feélivtment.

1°.

Les racines nouvelles épanouie

daos

l'écorce,

&

celles qui ront engagées dans le bois, lui

fourniifent de la nourriture.

2°.

11

fe

trouve fouvent

aux piés de

g•!Í

une cfpece de bulbe charnue de la con–

fiflance des racines, qui e!l engagée dans l'écorce,

&

qui lui peor l'tre d'un grand fecours poor vivrc.

Cepcndant ces re!fourccs lui manquerit quelquefois:

par exemple, lorfque la branche fur Jaquelle efl un pié

de

grú

fe trouve gtoiTe

&

vigoureufe,

&

qu'il ne peut

plus tirer de fublillaAce des écorces, alors il lnnguit

&

meurt

a

la fin.

11

n'en efl pas de ·meme quand la brao–

che efl menue,

&

les piés de

grú

vigooreux ; car alors

ce font ces branches mi'mes de

l'arbre qui cellenr de

prcfitcr. Pour que le

gtú

coupe les vivrcs

a

l'extrémi–

té de la branche lur Jaquel le il efl enté, il faut que la

force avec laquelle il tire la féve foit fupéri<ure

~

cel–

le que la branche avoit pour

fe

la procurcr. Le

gui

daos ce cas, peut etre comparé

a

ces

branches gour–

mandes, qui s'approprient toute la féve qui auroit d(l

patTer aux branches circonvoilines.

Du progr<s des tiges drt gui.

Le progri:s des raci–

nes do

gui

ell d'abor d tre;-conlidérable en comparai–

fon de celui des tigcs ; en etfet, ce n'efl que la prc–

miere année,

&

quclquefois la fecondc, que les jeunes

tiges commencent

a

fe redretTer,

&

fouvent elles om

bien de la peine

a

y parvenir. Quaod cela arrive , on

voit cette ¡eune tige ter minée par un bouron, ou pac

une efpcce de petite houppe, qui femble etre

la naif–

fance de quelques feuilles,

&

elle eo

refle -la poor

la

premiere année,

&

meme

quelqu~fois

pour la

fe~ondc.

Le printems de l'annéc fuivante, ou de la trorlreme,

il fort de ce bouton deux feuil les,

&

il fe

f<~tmc

áeux:

boutons daos les aiiTelles de ces deux feuilles: de cha·

eun de ces boutons,

il

fort

en fui te une ou plulieurs

branche , qoi font terminées par deux,

&

quelquefois par

trois feuilles . C'efl-13 la produélion de la troifieme ou

de la quatriemc année. La cinquieme, la

li1ieme,

&

les années fuivantes. il continue

a

lor tir plufieurs bran–

chcs,

&

quelquefois jufqo'ii lix des aillelles

d~s

feuli–

les . Le

gtti

devient aínfi

Ull

petit

arbrrffca~ tres-bra~cho

forman! une boule

atl¡.z

r<!gulrcre , qut peor avo¡r

un

~ié

&

demi,

ou deux p1és

de diameue.

Les

•·ieilles feuilles ¡aunifftnt

&

tombent, fans qu'il

en vienne de nouvelles

3

la place; ce qui fait que les

riges foot prefqoe nues,

&

que l'arbrilfo:au n'efl garoi

de feuille

qu'~

l'extrémité de fes branches .

11

y a ici une chofe bien digne d'etre remarquée,

&

que M. Dohamel dit avoir ob(en•éc avec M. Ber–

nard de

]

uaieu, c'ell que chaque bouton de

gui

coo–

tient prefque tofljours le germe de trois branches, qu'

ou peut appercevoir par la di!leélion: ainfi chaque nreud

devroit fouvent étre garni

de

fix

branches,

&

il le le–

roil en eflet s'il n'en péri()oit pas plulieurs, ou avaot

que d'étre forties du bouton, ou peu de tems apri:s en

étre fonies; ce qui arrive fréquemment.

Une nutre chofe finguliere, c'efl que les branches du

gtti

n'nn t point cette

atftél:arion

a

montcr

ven

le ciel,

qui efl propre

a

prefque toutes

les plantes.

fur- tour

aux arbres

&

aux arbulles . Si le

gui

efl implanté for

une branche d'arbre. fes rarneaux s'élevetont

a

l'ordi–

naire; s'il pan de de!Tous

la branche , il pouiTe fes ra–

meaux vers la terre; ainli

il végete en feos cvntraire ,

fans qu'il paroilfe en fouf!rir.

·

Le

g11i

garde fes feu illes pendant l'hyver,

&

m.?me

pendant les hyvers les plus rudes. Théophralle fe trr

m–

pr

done, lorlqu'il dit que le

gui

ne conferve fes feuil–

les que quand il

tienr

3

un arbre qui oe les quitte pnint

l'hyvcr,

&

qu'il fe dépouille quaud il efl lur un srbre

qui perd fes feoilles. Mais qui efl-ce qui n'a pas vO.

l'hyver, fur des arbres dépouillés de leors

feuill~~,

des

piél de

g11i

qui eo étoieor tous garnis? Et ce lar! ell–

il plus liogulier que de voir le chone verd conlerver

fes feoilles lorfqu'il efl grefré fur le chene ordinaire?

De

l'lcore<, d11 bois, da eiges

&

da fmrllts

dt~

gr~i.

L'écorce extéricure des feuílles

&

de; uges du

gut

ell d'uo verd teroe

&

foncé, fur-rout lorfqu'elles fon c

vieilles , car les Jeunes feuilles

&

les nouveaux bour–

geon> font d'un verd Jaunfttre. Cette écorce cxtérieure

efl un peu inégale

&

comme greoue . Sous cette écor–

ce il y en a une nutre plus épaitTe, d'un nrd moins

foncé, grenue

&

pateufc comme l'écorce des racines ,

&

elle efl traverfée par des 6bres ligneofes qui s'éten–

deot fuiv2nt la

lon~ueur

des braoches . Sou> cette der-

oie-