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GUI
chofe hors de doute, ayant élevé des piés dé
gt:i
de
graines qu'il avoit femées.
Léonhar.d Frédéric Hornung afsílre daos une
diffrr–
tation latine
a
ce fujet' avoir fcmé du
gui
!ur un
pommier, qu'il y germa en pouiTant deux cornes de la
bafe du fru it' qu'il s'attacha
a
la branche,
&
qu'il y
fruélitia.
M . Edmond Barel, daos un mémoire qu'il a en–
"Voyé
a
u chevalier Hans-Sloane,
&
qui ell imprimé daos
les
Tranfalliom philofophir¡tus,
témoigne auaJ avoir
é–
)evé le
gui
de graine.
En fin, M. Duhamel a répété toutes ces expérien–
ces fur un grand nombre d'arbres de dif!erentes efpe–
ces,
&
les graines du
gui
ont germé également bien
fur tous, excepté
fur le figuier, peut-"etre
a
caufe du
lait corrofif qui s'échappoit des plaies qu'
il
avoit fallu
faire pour pofer les f<mences,
&
qui les brilloit.
11
n'efl pas furprenant que 'le
griÍ
germe a-peu-prcs
igalement bien fur des arbres tres·différens ; il ne fau r
que de l'humidité pour faire germer toutes fortes de
femences,
&
celle des pluies
&
des rofées fuffit pour
la germination du
gui,
puifque M. Duhamel en
a
vO.
germer fur des morceaur de bois mnrt, fur des teifons
de pots'
&
fur des pierres feulemen t tenues
a
l'ombre
du foleil. De plus il a pofé des femences de
gui
fi1r
les vafes de
terre
a
demi·cuits' qui laitTent échapper
J'eau peu-3-peu,
&
fur
lefquel~
on fe
fa it quelqucfois
un plaifir d'élever de perites fa Jades. Les fe menees de
gui
y ont germé plus prompt<metlt,
&
elles
lont ve–
nues plus vigoureufes que fur les corps fecs; la tranfpi–
ration du vafe favorife
leur germiuation; probablement
la traofpiration des arbres ne leur efl pas non plus inu–
tile.
JI
fau t pourtant convenir que quoique le
gtti
germe
fur des pots, fur du bois mort ,
&
qu'il s'auache éga–
Jern cnt fur tous les arbres, il ne
vég~te
pas aufli heu–
reufement fur tous ceux auxquels
il
s'auache.
1~
ne
réualt pas
li bien fur le chene
&
fur le noyer que fur
le poirier, le pommier, l'épme-blanch•,
&
le tilleul .
Il
vi~nt
avec plus de peine fur le génevrier; rnais a–
pres tout, il ne s'éleve bien que fur des arbres.
_Les
femences de
gui
mife, fur des arbres en
Fé–
Vfl<r,
commencent
a
germer
:l
la fin de Juin. Alors
' on voit fonir de la graine du
grri
plulieurs raJicules ;
& .
ce~te
multiplictté de
radiénles eft
une
fi ngularité ,
qur n efl pcul-etre propre qu':l la feule femence du
gui.
Quand les radicules fe fum
along~cs
de deux
á
1rois
lignes,
elles
fe recourbenr
&
elles continucnr de
s'a–
]onger, Jnfqu'?l ce qu'ellcs'
•Y""
aucint le corps fur
)equd la graine efl po(tc;
&
li·IÓt qu'elles y font par–
venues, elles ceffent de ¡'along<r.
Ceuc rndicule prend indif!eremment toutes Cortes de
direélions, tant en-haut qu'cn-ba< , ce qur lui efl enco–
re particulier; car, fu il'an t la remarque de M. Dodnrt,
tous les germ<> 1ender11 ven le b•s .
Les
radicnlc~
du
gui
fon t formées d'une perite bou –
Je qui ell fculcment foCr ten ue par un ptdicule qui part
du corps de la fe menee . Elles s' alongent JUfqu'
á
ce
que la petite boule qui les termine, pone fur
l'écorce
des arbres; alurs elle• s'épannüiiTent,
&
;' y appliqucnt
fortemeot par une mat iere vifqneufe.
Dt la formation
&
du progrh du racines dtt grri.
La ¡eune plame commence
3
inJroduirt fes racincs daos
cette écorce, auffi-tót la fe ve comenue daos l'écorce de
1
'arbre, s'euravafe; il fe forme
~
.ce t eodroit une grof–
feur, une loupe, o
a
li
l'on veur, une efpece de gnle,
&
ceue gaJe augmente en grolrcur
a
mefure que
les
racines de la plante parafi te font du progri:s.
Entre les premieres racines du
gui,
il y en a qui
rampent dans les couches les plos herbacées de
l'écor–
ce,
&
les autr<s en tr1verfent les différens plans Jofqo'
ao bois oii elles fe dillribuen t de cóté
&
d'autre , fe
ré~échitTant
quand elles rencontrent quelques corps durs
qoi s'oppof"ent
a
leur patTage. Alors elles cheminent
entre Je, lames de l'écorce,
&
y
forment plufieurs en·
trelacemons ; mais comme les lames intérieure• de l'é–
corce font dellroées
a
faire dans In
fuite de nouvelles
couchcs de bois , ces
lames s'endu1ci1Tent;
les racines
du
gui
fe troovent done engagées de l'épaitTeur de ces
lames dans le bois; d'aouc; lames de l'écorce devien–
nent bois
a
leur tour; voi13 les racines du
gui
enga–
gées encare plus avaut dnns le bois ,
&
a
la fin elles
le font beoucoup, fans que pour cela elles ayent péné–
tré
le bors en aucune
fa~on.
On peut ajofrrer que com–
me les racines du
gui
occafionnent une extravafation
du fue ligneux ' qui forme one loupe
a
l'endroit de l'in–
fcnion; cette Joopc COntribue beaUCOUp
a
eogager pJOS
GUI
promptement
&
plus avant les racines du
grti
daos
le
bois.
Quand elles y font engagées
a
un cenain poin t, le
grú
a befoin de reffources pour fubliller,
&
il eo a cf–
feélivtment.
1°.
Les racines nouvelles épanouie
daos
l'écorce,
&
celles qui ront engagées dans le bois, lui
fourniifent de la nourriture.
2°.
11
fe
trouve fouvent
aux piés de
g•!Í
une cfpece de bulbe charnue de la con–
fiflance des racines, qui e!l engagée dans l'écorce,
&
qui lui peor l'tre d'un grand fecours poor vivrc.
Cepcndant ces re!fourccs lui manquerit quelquefois:
par exemple, lorfque la branche fur Jaquelle efl un pié
de
grú
fe trouve gtoiTe
&
vigoureufe,
&
qu'il ne peut
plus tirer de fublillaAce des écorces, alors il lnnguit
&
meurt
a
la fin.
11
n'en efl pas de ·meme quand la brao–
che efl menue,
&
les piés de
grú
vigooreux ; car alors
ce font ces branches mi'mes de
l'arbre qui cellenr de
prcfitcr. Pour que le
gtú
coupe les vivrcs
a
l'extrémi–
té de la branche lur Jaquel le il efl enté, il faut que la
force avec laquelle il tire la féve foit fupéri<ure
~
cel–
le que la branche avoit pour
fe
la procurcr. Le
gui
daos ce cas, peut etre comparé
a
ces
branches gour–
mandes, qui s'approprient toute la féve qui auroit d(l
patTer aux branches circonvoilines.
Du progr<s des tiges drt gui.
Le progri:s des raci–
nes do
gui
ell d'abor d tre;-conlidérable en comparai–
fon de celui des tigcs ; en etfet, ce n'efl que la prc–
miere année,
&
quclquefois la fecondc, que les jeunes
tiges commencent
a
fe redretTer,
&
fouvent elles om
bien de la peine
a
y parvenir. Quaod cela arrive , on
voit cette ¡eune tige ter minée par un bouron, ou pac
une efpcce de petite houppe, qui femble etre
la naif–
fance de quelques feuilles,
&
elle eo
refle -la poor
la
premiere année,
&
meme
quelqu~fois
pour la
fe~ondc.
Le printems de l'annéc fuivante, ou de la trorlreme,
il fort de ce bouton deux feuil les,
&
il fe
f<~tmc
áeux:
boutons daos les aiiTelles de ces deux feuilles: de cha·
eun de ces boutons,
il
fort
en fui te une ou plulieurs
branche , qoi font terminées par deux,
&
quelquefois par
trois feuilles . C'efl-13 la produélion de la troifieme ou
de la quatriemc année. La cinquieme, la
li1ieme,
&
les années fuivantes. il continue
a
lor tir plufieurs bran–
chcs,
&
quelquefois jufqo'ii lix des aillelles
d~s
feuli–
les . Le
gtti
devient aínfi
Ull
petit
arbrrffca~ tres-bra~cho
forman! une boule
atl¡.z
r<!gulrcre , qut peor avo¡r
un
~ié
&
demi,
ou deux p1és
de diameue.
Les
•·ieilles feuilles ¡aunifftnt
&
tombent, fans qu'il
en vienne de nouvelles
3
la place; ce qui fait que les
riges foot prefqoe nues,
&
que l'arbrilfo:au n'efl garoi
de feuille
qu'~
l'extrémité de fes branches .
11
y a ici une chofe bien digne d'etre remarquée,
&
que M. Dohamel dit avoir ob(en•éc avec M. Ber–
nard de
]
uaieu, c'ell que chaque bouton de
gui
coo–
tient prefque tofljours le germe de trois branches, qu'
ou peut appercevoir par la di!leélion: ainfi chaque nreud
devroit fouvent étre garni
de
fix
branches,
&
il le le–
roil en eflet s'il n'en péri()oit pas plulieurs, ou avaot
que d'étre forties du bouton, ou peu de tems apri:s en
étre fonies; ce qui arrive fréquemment.
Une nutre chofe finguliere, c'efl que les branches du
gtti
n'nn t point cette
atftél:arion
a
montcr
ven
le ciel,
qui efl propre
a
prefque toutes
les plantes.
fur- tour
aux arbres
&
aux arbulles . Si le
gui
efl implanté for
une branche d'arbre. fes rarneaux s'élevetont
a
l'ordi–
naire; s'il pan de de!Tous
la branche , il pouiTe fes ra–
meaux vers la terre; ainli
il végete en feos cvntraire ,
fans qu'il paroilfe en fouf!rir.
·
Le
g11i
garde fes feu illes pendant l'hyver,
&
m.?me
pendant les hyvers les plus rudes. Théophralle fe trr
m–
pr
done, lorlqu'il dit que le
gui
ne conferve fes feuil–
les que quand il
tienr
3
un arbre qui oe les quitte pnint
l'hyvcr,
&
qu'il fe dépouille quaud il efl lur un srbre
qui perd fes feoilles. Mais qui efl-ce qui n'a pas vO.
l'hyver, fur des arbres dépouillés de leors
feuill~~,
des
piél de
g11i
qui eo étoieor tous garnis? Et ce lar! ell–
il plus liogulier que de voir le chone verd conlerver
fes feoilles lorfqu'il efl grefré fur le chene ordinaire?
De
l'lcore<, d11 bois, da eiges
&
da fmrllts
dt~
gr~i.
L'écorce extéricure des feuílles
&
de; uges du
gut
ell d'uo verd teroe
&
foncé, fur-rout lorfqu'elles fon c
vieilles , car les Jeunes feuilles
&
les nouveaux bour–
geon> font d'un verd Jaunfttre. Cette écorce cxtérieure
efl un peu inégale
&
comme greoue . Sous cette écor–
ce il y en a une nutre plus épaitTe, d'un nrd moins
foncé, grenue
&
pateufc comme l'écorce des racines ,
&
elle efl traverfée par des 6bres ligneofes qui s'éten–
deot fuiv2nt la
lon~ueur
des braoches . Sou> cette der-
oie-