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860

GUE

commandc,

&

qu'il envoye avec un guide au rendez–

vous général .

Le général n'efl póint arfujetti

a

confier

ce~

détache–

mens aux plus ancteos officters généraux ; ti peut

&

doit mcme les donner

a

ceux qui rnériteot le plus fa

contiance ,

&

fur-tout

a

ceux daos lefquel

i1

a recon–

nu do ule, de la prudence,

&

de l'a8ivité,

&

qui ont

prouvé Icor

de~r

de fe rendre capables d'exécuter des

;>ereilles cornmiffions, en allant fouvent en détacherneot

m eme fans éue commaodés, pendJnt qu'ils ont fervi

dans des grades inférieurs .

On envoye fouvent

a

la

gturre

de petits détache–

mens irréguliers depuis cinquante JUfqu'a trois cents horn–

mes; quoique les obj<ts qu'ils ont

3

remplir paroilfent

de moindre imponance qu e ceux des détachernens ré–

guliers, on verra por les détails (uivans, quelle en leur

utilité pour la

guerre

de campagne,

&

combien ils font

propres

il

développer le génie

&

a

former des otliciers

uules

&

diningués .

Anciennerneot on nommoir

partiJ

ces fortes de pe·

tit< dérachemens,

&

l'officicr qui les cornmandoit

par–

tifan.

Ces panis fe donnoient alors le plus ordinaire–

ment

a

des officiers de fortune ;

&

quoiqu'il n'y ait

aucune efpece de f<rvice qui ne foi t honorable, mal–

heureufement

il n'étoit pas d'ufage pour des officiers

d'on cettain grade de demander

a

les commander . Au–

JOUrd'hui l'émulation

&

le véritable efprit de ferv ice

onr chnngé ce fyllcme, qu'une vanité rres-déplacée a–

voit feule érabli. Les offi cie rs les plus diningués d'un

corps demanden! ces petits détachemens avec ardeur ;

&

les ¡cunes nfficiers qui defirent apprendre leur mé–

tier

&

fe former une réputation, vienuent s'offrir avec

emprerfement'

&

meme cnmme

fimples volontaires '

pour marcher fous les ordres d'un officier expérimenté.

Feo

M.

le maréchal de Sne avoit fouvenr employé

de petits déuchemens de ceue efpece pendant fa

(a–

vante campagne de Courtray ; fa poGtion , le peu de

troupes qo'il avoit , la néceffité plus preff.1n1e alors que

jama

i~

d'ctre bien avení, lui avoit fa ir choifir des offi–

ci.rs

de réputarion pour les comma•lder. M . le comre

d' Ar

11enfon fatlit ce moment pour décrui rc

a

J•mats un

faox fylleme, dont la nation eO t pu

rappe!l.r le fou–

v enir .

11

obtiot du Roi des

pen~ons

fur

1'

ordre de

S.

Lnü'>

&

des grades, pour ceux qui s'étoient dinio–

gué .

Ces forres de détachemens ne font

jamai< comman–

dés

a

l'ordre; les offi ckr<' les foldats meme qui mnr–

chent, ne fuivent point leur rang . Le

comm(lndanc

vertit en fecret

les officierS dont il a befoin :

ce

font

eux qui choilirfent d•os leur< régimeos le nombre de

foldats de confiance

&

de bonne volonté qu'ils fotll

convenus de men r avec eux : ces petites croupes

fe

rendenr féparément au reode2 vous marqué ; elles ne

portent avec elles que do pain , kurs mooirions

&

leors

armes . Pendanr la derniere

gutrre,

fe u M. de Mreric

&

M . de Nyhel, lieutenant colnnel d'infanterie

&

mn–

jor du régimen! de D illon, n'onr jamais fouffe rr daos

Jeur déta.:hemenr rien qui pOr en embarraller

la mar–

che ou les expofer

a

erre découverts . lis marchoient

ii

pié

a

la

tete de leur

trt>upe ; un

feul cheval por–

toit les manteaux des nffi:ien . Arriv és au rende2-vous,

ils faifoient une infpe8ton févere,

&

renvoyoient au

camp tous ceux qui n'étoiem poinr en état de bien mar–

eher

&

de combaure.

R íen n'en plus erfentiel pour la traoquillité d'one ar–

mée ,

&

pour avoir des nou,·elles cenaioes de

l'eone–

mi, qui ces petits Mrachemcns; ne marchanr prefque

jamais que la noir, s'embufqoant daos des pones avan–

tageox, quelquefois ces perites troupes

fuffifent pour

poner le dcfordre en des potles avancés ,

&

faire

reri–

rer de gros détachemens qui fe memoient en marche.

La méthode de M . de Mreric fot ro01ours d'auaquer

fort ou foible en colonue ou par pelorons, des qu'il

ne pouvoit i!tre tourné ,

&

que le

food

&

le nombre

de la troupc oe pouvoit étre reconnu.

L e commaodam doit avoir foin d'eraminer

les roo–

tes p1r lefquelles il peur fe rerirer,

&

d'en faire pren–

dre connoiffance auK officiers qui commandenr les di–

"ll irioos , afio que ch1cune puilre fe retirer féparément,

6

la rerraite en

rroupc ell trop difficile ; il faut done

alors un

reode7.-vou~

&

un mor de rallicment .

11

lu!

:n

i!"Jlponnnt de

fav,1ir parler

la

langue du

pays ou tl ag11,

&

méme celle de la nation cnntre la–

qu~lle

o.n. fait la

guurt;

(j

cette portie lui manque,

i1

dott

~ho.thr ,

en cornpofant la rroupe, des officiers pro–

pres a bten parler ces langues dnns l'occalioo. La con–

noi(}ance du pays

lui en ablolument nécelfaire; il en

GUE

bon

m~me

qu'il choitilre aurant qu'il ell poffible pour

fon détachemeot quelques officiers ou to ldar> du pays

oti

il agit .

JI

faut fur-tout qu'il fe mette en état de pouvoir ren–

dre compre

a

foo retour des ch<rnins Írayé>; de CeUI

qu'on peot faire, des ruilfeaux , des ravins, de:, marais

&

en général de tour ce qui peut afsiiéer, facili ter,

o~

mettre obnacle

a

la marche d'une armée dam le pays

qu'il aur-a parcouru .

Ces cooooilJ'ances font ell'entielles pour le

g~néral

&

le maréchal géoéral des logis de l'armée;

&

l'ob)et prin–

cipal de l'officier détaché etl de l<s meure en état de

diriger l'ordre de marche de l'armée, fur le détail qu'il

leur fait de la oature du pays

&

des rerreins.

Lorfque fes conooilfances

&

fon intelligence lui per–

mettcnt meme de reconnoitre l'affiette d'un camp en–

avant ' fon devoir en de l'examiner aff<'L pour pouvoir

JUger eofuite

G

l'état préfent de fon rerrein fe rapporte

exaaement aux canes du général ; s'il en en état d'en

le ver un plan figuré, le compre qu'il reodra fera d'au–

tanr plus urile

&

digne de loüange .

JI

doit f3ire obferver une févere difcipline

&

un grand

filence; il n'aononccra jamais ce qu'il doit faire

qu'~

quelque officier de confiance qui puiiTe le remplacer ;

i1

doit rendre compre aux

jeunes officiers des motifs

qui l'ont fai t agir daos tout ce qu' il a fait avec euK _

Tour officier qyi doone la marque d'enime

a

un com–

mandant de détachement de marcher de bonne volon–

té fous fes ordres, mérite de lui l'ionru8ioo qu'il de–

lire d'acquérir .

Ces petits dérachemens que

le

fo ldat qui rene au

camp fait erre en-avanr' font auffi tres-otiles pour em–

p~cher

la maraude

&

la defertion ; ils peuvent favoriler

nos cfpions, imerceprer ceux de l'ennemi ; en un mor

cettc efpece de fervice en également utiie aux opéra–

tions de la cnmpagoe, au ferv ice JOUrnalier de l'armée,

a

développer le génie,

3

faire nairre les talens'

&

a

former de bons officiers.

Cet arti&lc eft de M. le Com–

te

D E

T

R E

s

S A N •

G

U E R RE ,

( H O M M E DE )

c'ell celui qui fe reod

propre

a

exécuter avec force '

adr~lfe

' exa8itude

&

célérité '

tous

les aaes propres

a

le faire combaure

avec avantage.

Cene pnrtie de l'éducatinn militoire fut

toOJours en

grand honneur

chcz

le~

ancieos,

&

le fut

pa~m!

nous

Jufqu'au milieu du dernter fiecle . Elle a

ét~

deputs trop

nl!gligl!e. On commence

a

s'occuper plus férieufement

il

la remettrc en vigueur ; mais oo éprouve ce qui duir

arriver toujours de la langueur ou l'on a lailfé tomber

les arts otiles. l l faut vaincre aUJOUrd'hui la mollefle ,

&

détruire l'habitude

&

le préJugé.

Les exercices du corps

1j

nécelfaires

a

/'homme de

g~<erre,

étnient ordonoés che2 le

Grecs par des lois

que les Ephores

&

les Archonres foOtiorenr avec févé–

riré. Ces exercices étnient publics . Chaquc ville avoit

fon gymnafe ou la Jeunelfe étoit obligée de fe rendre

aux heures prefcrites . L e gymoaflique chef de ces exer–

cices éroit revéru d'uoe grande autorité ,

&

toOJOUrs

choiri par éle8ion parmi

les citoyens les plus expéti–

mentés

&

les plus venueux . Les Jeux olympiques,

Néméens, Jnhmiens

&

les Pirhiens , oe furent in llitués

que pour juger des

pro~res

que la J<onelfe faifoit daos

ks exercices . On y décernoit des prix

a

ceux qui a–

voient remponé la viétoire

a

In courfe ,

&

dans le¡

combats de la luue , du cene,

&

du pugilar . C'cll aioli

que la Grece, trop foible contre la multitude d'eno<–

mis qu'elle avoit fouvenr

a

combaure , multiplioii fes

forces'

&

préparoit fe s enfans

a

devenir égnlemeot in–

trépides

&

redoutablcs daos les combats.

On en voir un exemple bien frappanr daos l'aétion

vraimcnt héro'ique des

rrois ceots Lacédémoniens qui

défeodirent le pas des Thermopyles; le courage feul

n'eut pu fuffire

1t

leur petit nombre pour foOrenir

fi

long-tems les efforts redooblés d'une armée prefque

innombrable, s'ils n'euffeot )Oint

la plus gran¿e force

.&

l'adrelfe

a

leur dévouement enrier

a

la dUenfe de

la patrie .

Le méme art fu t cultivé chez les Romains ;

&

leurs

plus wands capitaines en donnerent l'esemple. Marcel–

lus, Céfar

&

t\ntnine , traverfoient couverrs de lcurs

armes des

fteuves

a

la nage; i/s marchoient

~

pié

&

ti:te nue

1t

la re re des légions , depuis Ro me jufqu'aux

exrrémités des Alpes, des Pyrénéts ,

&

du Caucafe.

L es dépouilles

opimu

otl'erres

a

J up'rer Férétrien furent

toOjours regardées comme l'aél ion

la plu héro'ique ;

mais bien-tOt le luxe

&

la molleffe s'introduítirent , lorf–

que la voix de Caten

&

fon fouvenir eureut perdu leurs

droits