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GUE

, &

tous les trois nc foot guere plus c!tcndus que oos

, modernes, mais ils foot plus favans, bien que

la

fcico–

" ce des armées fut prefque tombée

&

meme oubliée

,

de leor tems

, .

Les aociens ouvrages qu'on peor confulter

le plus

utilemcnr fur l'arr de la

gtterre,

outre celui de Vege–

ce, font la

Cyropidie,

ou

l'hifloire de Cyrru

par Xéno–

phon: la retraite des di

K

mi !le ,

&

l'hifloire de Poiy·

be , leS

commentaires de Clfar

,

la

tat!ique

d'

Elien,

&c.

Parmi les modernes, on peut Iire

le

parfait capitaine

do duc de R ohao; les

mlmoires

de M. de Turenne,

inférés

il

la fui te de la vie de

ce

grand capitaine, p2r

M.

de Ramfai; ceux de Monrccuccoli, de M. le mar–

quis de Feuquieres; les

rfjlexions militaires

de

J\11.

le

rnarquis de Santn-Crux; le

commentaire fur Polybe

par

l\1.

le chevalier Folard;

/'art de la gtterre

par M. le

rnaréchal de Puyfegur; les

riwriei

ou

mimoires fur la

guerre

par

M.

le maréchal de Saxe,

&c.

La fcieoce de la

gtterre

ea

ti éteodue qu'oo ne doir

pas etre furpris du pe!Ír nombre de ceuK qui y excel–

leor. Ce n'efl pas atJe1. que les géoéraux fachem rao–

ger les armées en baraille, les faire marchcr, camper,

&

combanre; il faur qu'ils fachenr eocore préferver leurs

3rmées des maladies qui pourroient

les

ruiner ou

l~s

nffoiblir.

11

faut auffi favoir encourager le faldar pour

le fairc obéir volonrairemenr,

&

fupport er paliemment

les fatigues extraordinaires auxquelles il peut étre e\po–

fé.

11

faur avoir foin que les vivres ne luí manquear

¡ioinr,

&

que

13

cava! cric

u'

éprouve a<Jcune d¡[euc

de fourrage. C'efl

a

quoi

l'on doit

IOUJOUIS

penfer

de bono e heure. C'e(l une épargne

il

co11trc-tems, dit

Vegece, que de commencer

i

ménager les vivres lorf

qu'ils manquem . Cer aureur obferve que dans les

expé–

ditions difficiles, les ancieos diflribuoient les vivres par

tete, fans avoir égard ao grade; mais on en renoit com–

pte en faite a ceux

a

qui on les avoir aioti diminués.

Outre ces ditféremes atteotions, il

y

en a encore beau–

coup d'autres, qu'on peor voir daos l'entretien de Cy–

rus

&

de •Cambyfc:, rappo rré daos le premier livre de

la Cyropédie ;

tour cela doit

faire feotir combien

la

fcience de la

gr~erre

demande de travai!

&

d'applicarion .

Cepeodanr P olybe confeille encore-

a

ceux qui afpirenr

ao commandemeoc

des

armées d'érudier les

Ans

&

les

Sciences qui out quelque

rapp~rt

a

l'nrt miliraire .

,,

AjoO.ter , dit cet auteur , des connoiíf,.¡nces inutite';

,

au genre de vie que nous profeffons

1

uniquement pour

,

faire montre

&

pour parler, c'efl une curiofiré que ¡e

oe faurois approuvcr ; miiis

¡é

ne puis non plus goO–

"

rer que daos les chofes uéceflaires on s'eo tienne

il

,

l'ufage

&

a la pratique,

&

¡e

coofeille forr de re·

, monrer plus haut.

11

efl abfurde que ceux qui s'ap-

pliqueor

á

la daofe

&

aux inllrumeus fouffreot qu'on

::

les inflruife de

la cadence

&

de la JVlufique; qu'ils

s'exerceot

m

eme

i\

la luue, paree que CCt exercice

,

paUe pour cootribuer a la perfeéHon des deux aurres;

&

que des gens qui afpirenr au commandemetH des

"

:~;~,~·:; J~~ua~~~~!s mA~t~ai~ t~~u\~~~ is~~~c~~~

1

b~

,

limpies artifaos !eront-ils done plus appliqués

&

plus

vifs

a

fe furpalfer

les uos

&

les aurres , que ceux

qui fe propofent de briller

&

de

Ce

tignalcr daos la

,

plus belle

&

la plus haute des digoités?

ll

n'y

a

per-

"

fonoe de boo (ens qui nc recoonoiíle cambien cela

,

efl peu raifoooable , .

Hift.

de P olybe, trad.

de dom

Vincent Thuillier,

liv. IX.

ch.

jv.

Apri:s avoir fait fenrir

la néceffité de l'étude de la

J(""",

enrrons daos quelques détails fur ce qui en re–

garde l'exécutioo, ou les

principale~

opérations.

La

guerre

n~

doir s'en.treprendre qu'apres beaucou_p

de réftexions; 1!

faut avotr tour prévfi

&

rout comb1·

pour o'erre pas furpris par les évenemens.

,', 11

y a deux

forres d'aélions militaircs , dir Poly–

'' be: les unes fe fonr

a

découvert

&

par force ' les

,

aurtes par fineffe

&

par occafion. Celles-ci fonr en

,

heaucoup plus grand nombre que les atllres ;

il

oc

,

faut que lire

1'

H illoire pour s'en convain cre . De

,

celles qui fe font faires par occation, oo en rrouve

beaucoup plus qui oor été maoquées que de celles

,

qui oor eu un heureux Cocees.

11

efl aifé d'en juger

,., par le1 évenemens: on conviendra encare que la pi O–

" part des faures arri_venr par l'ignorance o u la négligence

, des chefs. Ce qor fe fait

a

la

g11erre

fa os but

&

fans

,, deffem, cootinue le

m~me

auteor, ne mérire pas le

,

nom d'

at!ions.

Ce fonr plul!>r des aceideos

&

des

, hafards donr on ne peur tirer aucuae con[équence,

GUE

sss

, paree qu'elles ne foor fondées fur aucuoe railon

(o–

"

lid

e

,, .

A vaot de commeucer la

grurre,

il eíl done impor–

ranr d'avoir des viles

&

des deUdos, qu'on fe propofe

de fuivre auranr que les circooflaoces pourronr le per–

m eure. C'efl ce qu'on appelle, fuivam M. de Fo)ard

re)(l"

f

&at de

la guerre

.

Voyez

E

T A T D B L ;_

GueRRE.

L orfqu'on veut emreprendre une

grurrc,

il

faut corn–

mencer par des prépararifs de longue main, non-fe ule·

meO! pour avoir le nombre des troupes nécelTaires, mais

encare de l'argenr pour fournir

ii

fa dépenfe. Heori IV.

ayant formé le deflein de poner la

_guerrt

en Allema–

gne, M. de Sully Cut

rallentir Con ardeur Jofqu'a ce

que ce prioce eur daos fes coffres de quoi la faire pen–

dant piufieurs années.

ll

faur des magatio> coufidérables

de munirions de

guerrt

&

de bouche daos les

lieux

a

porrée de ceux que les armées doiveot occuper .

D anr

tottte expédition,

dir Vegece,

le point eapital eft

á'

VOir tot2jOttrJ

des

VÍ'VrtJ

l

f.:j

de

Ylt-iner

J'

e111umi en

les

lui coupant.

Outte ceue attemion indifpenfable , il

efl imporranr de preudrc de bonne heore des arrange–

mens avec les pu ilfanccs auxquelles on pourroir caufer

de la

jaloulie ' pour n'en erre point lravcrfé dans fes

opérations: c'efl ce que fit Louis XIV. dans la

grterre

do

t

672.

Ce princc avoit pris routes les précaurioos que la pru–

dence peut fuggérer , pour o"etre poior diflrair de

la

pourfuire de Con objet;

&

ti les éveoemens heureux: de

Cc.!tle

gutrre

ne

l'avoieot

pas excité

3 la

continuer au–

dela

de;

bornes oéceflaire

pour humilier cette républi–

que , dnot il avoir lieú

de

fe plamdre,

il

feroir parveou

á

fon but fans obflac!es de la parr des puiilances voi–

lines.

Quelque oéce!Taires que foieor les préparatifs dont on

vient de parler , il; ne doivent pas faire toure l'applica–

lion de celui qui veut commencer la

gtterre.,

ll doit

, encnre s'appliquer a connoltre le génie de foo enoe–

" mi

&

le caraélere de fes généraux; s'ils

[oor

fages

., ou téméraires , hardis ou timides , s'ils combauent

par príncipes ou au hafard; avec quellcs natious bra–

" ves o u taches ils oot eu affaire; ...• comment

,

fonr affeélées fes uoupc;; ce que penfenr celles de

l'ennemi; Jeque! des deux panls a le plm de confian-

" ce, preffentimenr

q~i

él

e

ve ou abaifle le creur .....

U

o

géoéral vigilaot

&

fage do ir pefer daos fon con·

feil

ie~

forces

&

celles des ennemis,

comme

s'tl a–

voir

a

¡uger c•vilemcnr entre deux parties. S'il fe

,

trouve fupéríeur en pluóeurs eodroits

il ne doir pas

differer de profiter de fon avaotagc ;' mais s'il feor

qu_e l'eooemi foir plus forr que tui,

il

doir éviret une

affaire géoérale,

&

s'cn tenir aux rufes,

3UX

furpri-

"

les,

&

aux embof<!fdes qui ont fouvent fair rriompher

,

des

troupes infédeures en

force

&

en nombre fous

, de bons généraux , . Vegece,

méme tradt<élion

'!"'

ci-deff'ru.

11

faur conooltre auffi

le plus exaélemeor qu'il

efl:

poffiblc, le pays qui doir

~rre

le théatre de la

gtterrc;

favoir les fecours qu'on en pourra tirer pour

la fubfi·

flance des troupes

&

pour les fourrages

&

les inrom–

modltés qui p<mrronr

en

réfu lter pour l'ennemi . E nfin

ce o'tfl pas allez d'allembler une armée,

íl

faur

lavoir

aupnravanr ou elle agira,

&

comment elle

le

fera .

Lorfqu'on e(l une fois corté en campagnc,

il ne doit

plus €tre queflion de

délib~rer,

mais d' enramer ave

e

vivacité les opérarioos qu'on s'efl

propoíi~

d'exécuter.

M.

de Folard dir quelque part fur ce fujet,, que les

"

leots

&

les eogourdis

a

la

grurre

auront auffi peu

" de part

a

la gloire de ce monde ' que les

riedes

a

, celle do ciel.

,

11

ne faut pas toiijours regler

l' étal de

la

gflerre

fur le nombre

&

la qualité des forces que l'on vcut

, oppofer

a

l'ennemi, qui fera pe1lr-etre plus-fon.

11

y

, a cerraios pays olí le plus foible peul paroltre

&

~gir contre le plus forr, ou la cavalerie

efl

de moin-

dre fervice que l'infanterie, qui fouvenr fupplée

1l

l'au–

"

tte par

fa

valeur . L'habileté d'uo géoéral cíl

tou–

" jours plus avantageufe que la fupérioriré du oombre,

, &

les avaorages d'un pays . Un Turenne regle l'é–

"

tar de la

grurre

fur la graodeur de fes coonoiífances,

, de fon courage,

&

de fa bardieífe. Un géoéral qui

ne luí reífemble en ríen , malhabile, peu entreprenanr,

quelque fupérieur qu'il foir, craiot wujours,

&

n'efl

,

¡amais alkz. forr.,.

Comment. Jttr Pol}be,

par

M.

le chevalier Folard,

tome V. page

347·

On doir rofiJOUrs commencer la

gr~erre

par quelque

aélion d'éclar,

&

ne point fe laiil'er prévenir par l'eo–

ne·