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GUE

que les homrnes daos tous les terns font toftjoors tes

mémes.

On

fe

fair un plaifir fecret

&

comme un mérite d'e–

xaminer, de criliquer,

&

de condamner la conduite des

généraux,

&

l'on ne

s'apper~oir

pas qo'en cela on pe–

che vifiblement

&

centre le bon-fens

&

cootre l'équi–

té : contre le bon-fens; car quoi de plus abfurde

&

de

plus ridicule que de voir des gens fans aucune connoif–

fonce de la

gu<rr.

&

fans aucune expérience , s' ériger

en cenfeurs des plus habiles généraux,

&

prononcer d'on

ton de maitre fur Jeurs aétion<? contre l'éqnité; car les

pJUS experts meme n' en peo•ent JUger fainement s' iJs

ne font fur les lieux; la rnoindre circonflance du tems,

du lieu'

&

de la difpolition des troupes' des ordres me–

me fecrets qui ne font pas conoos, poovant changer ab–

folument les regles ordinaires. Mais il ne faut pas efpé–

rer qu'oo fe' corrige de ce défaut, qui a fa fource daos

h

curiofité

&

daos

la vanité naturelle

a

l'hommc ;

&

les généraux,

a

l'exemple de Paul-Emile, font fagement

de méprifer ces bruits de ville,

&

ces rumeurs de gens

oififs fans occupation

&

fouvent fans Jugement.

Hift.

rom. tome

1/111. pag.

I

19.

Outre les

diff~renres

gutrru

précédentes, il

y

en a

une particuliere qui fe fuit avec peu de troupes par des

détachemens ou des partís.

a

Jaquel le on donne le nom

de

petite guerre;

ceux qui comrnandent ces petits corps

de troupes l'ont appellés

partifam.

lis lerven t

a

menre le pays ennemi

a

contribution ;

a

épier, pour ainli dire, toutes les démarch<s du gé–

néral ennemi : pour cet effet ,

ils rodent coorinuelle–

rnent autuur de

fon camp, ils

y

font des prifonniers

qui dounent fouvent des Jumieres fur fes detleins ; on

s'inflrui1 par ce moyen de

tour ce que fait

l'ennemi,

des d;fférentes troupes qu'il envoye

a

la

guu-.,

&

des

fourrages qu'il ordonne. En un mor cene

;;u<rre

etl

.:~bfolument

nécdfnire oon-feulement pour incommoder

&

harceler J'em>emi dans 10u1es fes opérations , mais

pour en infvrmer le général; ce qui le met en état de

n'etre point furpris. R ien De contribue plus

a

la '"re–

té d'une armée que le

partis, lorfqu'ils font comman–

dés par des officiers habdes

&

imelli~ens

.

Voyez

P

A R-

r

J

,

pAR T l S A N S,

&

/'art;d< fuivant.

Jufqu 'ici naos n'avons parlé que de la

gucrre

de ter–

re :

l-a

gturrc

navale ou la

grurr~

de mer dt'manderoit

bea\lC(lUp

plus de

détail~;

m:1is nous uous contcoteroas

d'obfcrver que cette

grurre

peut

heureufeumcnt

fecon–

der celle de terre, daos les pay> ou les royaumes foot

4

portée de la mer.

Les armées navales afsOrenr les c(ltes , elles peu–

vent difpenfer d'employer un grnnd nombre de troupes

poor les garder .

,. Jc penfe, dit M. de Santa-Crux

fur ce luje!, qu' il faut q)le vos armées navales fa.ent

,

fupérieuu~

,

(.1\]

o·en poinl avoir

du~tout,

a

l'cxce–

ption de quelques galeres qoi

fervent

toí\1ours

foit

pour garder le

c€lle> conu e les cor fnires, foit pour

,

les fecour< _ Un prince puitlant fur mer évire la dé-

penfe de beaucoop de troopes, il

fe rend fans oppo–

fitioo maitre des i tes des ennemis, en leur coupant

,

par fes

vaifleau~

taos

les

fecnu•~

de

terre-fc_rme; il

ruine le commerce de fes ennem1s,

&

reod l1bre ce–

tui de fes état; , en faifant efcmter par des vailTeaux

de

guur.

ceux des marchands, qui paycnt au-dela

de l'efcorte.

, Celui qui cfl fupérieur fur mer fait avec les prio–

ces neutres

!OUS

le

tra•tés de Commcrce aum avan-

::

tngeux qu'il veur; il rient daos le rel'peél les pays les

plus éloigné's , qui poor n·a,•oir pas eu

rous les é–

gards convenables, ont lieu de craindre un débarque–

ment ou un bombardement. Qoand mC:me les en–

oemis, pour garder leors cOtes , feroiem forcés

d~

,

faire la dépenfe d'entretenir beaocoup de troupes; h

la frontiere de mer efl longue, ils ne fauroient vous

,.

emp~cher

de prendre terre,

&

de piller une partie de

,. Jeur pnys, ou de furprendrc quelquc place, paree que

,

votr e flotte qui menace un endroit, pourra au pre-

mier veot favorable, arriver inlinimenr plOtót _;

u~

,. aune que ne fauroieot faire les régimens ennem1s qut

avoietn accouru

~

J'endroit ou V<Hre armée navale

le

appelloit d'abord ;

&

chacun comprend aifé'!'enr

, qo'il ell impoffible que les enoemi_s nyeot cent h;ues

de elites de mer alJez bien garmes

&

retr~nchees

,

fans qu' il foit néceiTaire pour empécher un dc!bar–

quement , 'que les

troupes d' un

aur~c poll~

accou-

"

rent pour foOtenir celles du pofle ou fe

fa11

la de–

fcente

" .

Les forces navales foot en effer

fi

import~ntes

, qu'

elles ne doivent Jnmais o!tre négligées. , La mer,

d.ir

Tome !7Il.

GUE

859

, un grand mioiftre , efl celui de

taos

les héritaieg

fur

lequel

tous

les

fouverains prétendcnt plus de

, part,

&

ccpendnnr c'efl celui lur lequel les drnilS d'un

cbacun font moins éclairci.: l'empire de cet élément

ne fut Jamais bien afsOré

il

perfonnc; il a ét¿ lujet

a

divors changemens,

felon l'inc<>nflance de fa na-

"

HHe.

Les

vieux tirres

de

cene::

dom·naciou

foot

la

force

&

non la ra•fon; il faut etre puitlant pour pré–

"

tendre

a

cet héritage. Jnmois un grand état ne doit

erre daos le cas de recevoir une inJure, fans pou–

"

voir en prendre revanche

,

;

&

l'on ne

le peur

i

l'égard dos puiUances rnnri1imes, que par les forces na–

vales .

Daos l'établitremenr d'une puilfance navale , il faut

, évirer, dit

l\1.

le roorquis de Saota-Crux, de rifquer

,

par le fort d'un combar votre marine nailfanre ,

&

, de tenir vos vailfeau• daos des ports ou les ennemis

, pourroient les

détru~re

.

,

ll faut bien pnyer les naturels du pays qui fréquen–

"

teot les elites eonemies,

&

q01

''OUS

donnent des

, avis prornpts

&

sOr> de l'armement

&

de

voyages

, de leurs efcadres; alfembler fecretement vos vailfeaux

pour attaquer une efcadre des enncmis inférieure,

&

,. qui fe feroit fépnrée des nutre ;

li

les ennemis font

,

en mer avcc une groffe armée na vale, ne f:.ure cet·

te aonée daos In Marine, que la dépenfe ablol ument

nécelfaire pour bien eotretenir dans des ports

sOrs

vos gros vailfeau•

&

quelques frégates fur mer , afio

,

que votre nadan ne

cdf~

pas entierement de s"exer–

cer daos

la navigation,

&

qu'elle puitfe traverfer un

,. peu le

comrn~rce

des ennemis, qui efl toOjours con–

" fidérable

~

proportion de leurs armées navales, .

Cer auteur donne diffe rens confeiis qui peuvent con–

tribuer

a

la sOreté des corfaires qui courcnt fur

l'en–

oemi.

,

11

faut, dit-il, qo'ils ayenr daos les ports

,, marchands des correfpondances avec. divers patrons

,. de

felouques

&

d'autres legers

bftnmens neutres ,

puur leur donner a.vis du rems que les

b~timens

eo–

nemis doiveot Cortir des ports fans efcorte;

&

li

leurs

navires gardes-cOtes en font fonis pour clltoyer , ou

:: s'ils 0111 Jellé l'ancre . Ces patrnns doivem é1re d'une

,. fidélité (econnue

&

de beaucoup de

fecre t , pour

, pouvoir kur confier fur quelle cOte

o~

for

que~

cap

ils ren·cantreroo t chacun d< vos corfa1res, dep01s un

::

tel tems

JUfqu'~

tcl nutre : vos

corfair~s

convien·

,. droot a•ec eux des

fi.~naox

de

reconnmlfa1!ce '· de

,.

peur qu'ils nc

cra1gnent

d't!n

a~tprocher

,, .

Rijltxt01U

m;lit. de

M. 1<> marquis de Sama- Crux ,

tome 11/.

ch.x .( Q_)

G

u

E R R E ;

tn."'UD)'tr

J

la

guerrt. al/e't'

a

la

g tttr ...

re,

fe dit d'on détachemenr du111

le_général de l'armée

donne

le comrnandemenc

~

un

o~ier

de coo6ance

,

poor inveflir une place , pour couvnr ou auaquer un

convoi , pour

reconnoiue

l'ennetni ,

entreprendre

fur

les quaniers , fur les gardes oo fur

les potles avancés,

enlever des 6tages, étahlir des cootributions ,

&

fou–

vent pour

marc~cr

en·avant, reconnoitre un camp

&

couvrir un

fqurrage ou quelque

autre manceuvre de

l'armée.

Les détachemens de guerre réguliers fom comman –

dés 3 ·l'ordre, les officiers principaux

y

font nommés;

l'état ma¡or ae l'armée commande

felon leur ancien–

neté, les brigadiers , les colonels ,

&

les

lieutennns–

colonels; les brigades qui doivent fournir

les troupes

foot nommées

:i

l'ordre; les maJors de brigade com–

mandenr les capitaino>

a

mnrcher,

&

prennem ce fer–

vice par la téte , comme fervice d'honneur

Chaque

troupe eO de cinquante hommes; quelquefois on mer

doubles oftic1ers

a

chaque troupe ;

les compagnies de

greoadiers qui doivent

y

marcher font nOIIJffiécS

a

J'or–

dre.

Ces détnchemens s'nlfemhlenr 3 l'heure

&

au rende'L–

vous marqués fur l'ordre: le commnndanl aprcs avoir

re1f0 du général

it>

intlruélinns

&

fou ordre,

fe met

en marche puur fa detlination ; il envoye des nauvel–

les au ¡;énéral ; mefure qu 'il découvre quelque chofe

d'iotérelfant ;

il

s'appliqoe a bieo exécuter la commi[–

fion dom il efl chargé ,

&

avec J'intelligence

&

la ra–

pacité qu'on efl en droit d'exiger d'un officier que le

roi a déJa honoré d'un grade fupérieur.

Quelqoefois le général de l'armée commande des dé–

tach<mens dont

il

vcut dérober la connoiiTance aur

1ransfuges

&

aux efpions qui pourroient étre dans

fon

armée: on prend alors toutes les précaurions néceffai–

res pour que rien ne tranfpire jufqu'ao mumeot ou l'on

fait marcher

les troupes que chaquc ma)Or de brigade

Qqqq q

z.

com-