GUE
,.
Coa
fcrvice, il n'a garde de les brider. Centre ceux–
" ci, Dieu n'dl pas 10G¡ours pour les gro> b>taillons.
,. M. de Turenne
a
fait voir mille fois que ccttc ma–
" sime étoit faulfe,
&
elle l'ell en etfet
a
l'égard des
, grands capitaines
&
des officiers c!périmentés.
Comm.
,
fur Polybe,
lib.
V.
chop. xij.
Lorfqu'on veut empecher l'enncmi de pénétrer dans
un pays fermé de montagnes
&
de défilés, il ell bien
difficile de s'af;Orer de les garder tous ¿galement; car
comme l'eonemi peot donner de la jaloufie de plufiéurs
c6tés,
il
vous oblige par-la de parrager vos forces; ce
qui fait qu'on ne fe trouve pas en état de réfifler daos
Je lieu ou
il
fait
fes plus grands effom. Daos les cas
de ccue efpece,
&
lorfqu'on ell a·peu-pres égal en for–
ce a l'eonemi. il faodroit s'auachcr a le meure lui·me–
me fur
la
défenfive; c'ell le mayeo de déranger fes
projets,
&
de l'occuper de la confervation de fon pays.
Si l'on peur réuffir, on éloigne la
grurre
de fes fron–
tieres ; mais
(j
l'enrreprife paroir rrop difficile, il faut
faire enforte que l'ennemi ne rrouve aucone fubfillaoce
dans les lieu1 ou il aura pénérré, qu'il s'y rrouve gené
&
a
J'étroit par UD bon corps d'armée qoi OCCUpe un
camp sOr
&
avanrageux,
&
qu'il u
e
lui permeue pas
de pouvoir aller en-avant
o
e·
ell un principe cenain.
que le panage des forces
les diminue,
&
qu'en vou–
lant
fe défendre de tous cllrés, on fe trouve trop foi–
ble par-tour: c'dl pourquoi le parti le plus sOr dans les
occafions ou l'on craint pour plufieurs endroits a-la-fois,
cll de réunir fO<
fore<s eufemble, de maniere que s'il
ell nécefl3irc de combanrc, on le fa(Je avec tout l'ef–
fort dont ou ell cnpable. C'ell par cerre raifon qu'on
général habile qui a des lignes d'une gronde éteodue
a
garder, truuve plus avanrageux d'aller au devaot de l'en–
nemi, pour
le
combaure avec routes fes forcrs, qoe de
fe voir forcé dans de• reuanchemens.
Voy.
L
1
GN
1!.
D, la
grurr.
4<
(nourJ.
Un prince fecoun fes voi–
fins
a
caoli: des alliauce$ uu des rrairés qu'il a fairs avec
cux; il
le fair aul!i fouvenr pour les empecher de fuc–
comber fous la puiffance d'un prioce ambilieux que
la
prodeoce demande qu'on arrete de bonoe heure: car'
comme le dir tres- Jodicieufemenr le chevalier de Vil–
le, on ne doit pas reller rraoquille lorfque le fe u ell
anx
maifoos voifioes; autremeot on
en
feotira bieu-t6t les
effers.
Lor!qu'on donne do
fccours
a
un prioce en venu
des traltc!s,
la ¡uflice
&
l'équiré exigeot qo'on lui rien–
ne exaélement tout ce qu'ou lui a promís, foit pour
lui foornir un certain nombre: de rroupes,
foíc
pour at–
taquer foi •
m~me
l'ennenH
de foo
allié,
li l'on ell
a
porrée de le faire.
Si l'oo donne des fecoors
a
un prince poor l'empe·
cher d'erre opprimé par une puiffance form idable qui
veur envahir fon pays, la prudence demande
q~'avant
de le faire, on prenne roures les surerés conveoables pour
que le prioce atraqué ne fa(J'e pas la paix a votre pré·
jodice
&
fans vorre participarían.
Pour cer effer,
on
doit exiger quelques places de
fíl.
relé qui puifTcnt garantir
la
fidéliré du prince auqoel on
doooe do fecours .
, Que
li,
comme
il
arrive fouvent, dit M. de Feu–
" quieres , la ¡aloulie que
1'
oo aura fojet de prendre
, d'uo prince inqu1e1
&
ambirieoi, a formé les allian–
" ces dans lefquelles on ell entré,
&
qu'on fe lrouve
, hors de ponée de joindre fes rroopes a celles de l'é·
,
tar atraqué, il faot en ce cas-I
a
le fecourir oo par
, argenr qu'on lui fournira, ou par des diverfions daos
"
le pays de
1'
atraquant. qui
le forcent
a
divifer fes
, armée;,
&
qui l'empechent de pÓu!Ter fes cooquétes
,, avec rrop de rapidité,.
Lorfqo'on prince envoye un corps de troopes au fe–
cours d'un autre prince, ,
le généra
1
de fes uoupes doir
" erre fage
&
prévoyanr' poor mainreuir la difcipline
,, daos fon corps, de maniere que le prioce allié ne faiTe
, point de plainres cnnrre lui,
&
prévoyant, pour que
,
fes
troupes ne tombent daos oucoo befoin pour les
fubli!lances,
&
qu'elles ne foient expofées au péril de
" la
guerrc
qu'avec proponían de fes forces a celles do
,, prioce allié,
&
entia pour qu'il oe fe paffe rien
a
,
fon
insCr dans le
ca~inet
du prince allié, qui puiiTc
,, é1re préjudiciable
~
loo maltrc ., .
MimoireJ d•
M.
de Feuqoieres,
tome ll. pog.
32.
&
Juiv.
De la
.grurre da filgu.
Qooique oous ayoos expo–
fé
fort brievement ce qui concerne les
guerreJ
ptécé–
deotes , nous feroos encare plus fuccinrs fur celle des
fiéges.
Nous obferverons feulement qu'on oe doit eotrepren–
irc
aucua fié¡e que lorfqu'oo
a
acqais quelquc fupé·
GUE
riorité fur l'enncmi par le gain d'une baraille ou d'un
combat, ou bien lorlqu'on efl en érar en
1~
metuor de
bonne heure en compagne, de tinir le fiége a• anr que
l'eonemi ait eu le tcms d'alfemblcr une ormée pnur
s'y
oppofer .
Une
armée qui fau un fiége s'affoibht tutijours
beaucoup: par conféquenr
G
elle ell de pare1lle force
que celle de l'ennemi, elle devient alors iutérieure; c'efl
poorquoi pour évirer rout inconvénient
3
cet é¡prd,
il
ne faot
fe livrer
a
ces Cortes d'cnlreprifcs, que lurfqu'
on peot préfumer que l'ennrmi oe pourra
emp~cher
de
les termmer heureufemeot .
11
y a des place1 dont
la
difp<>lirion du rerrein des en••irons ell fi
favorable pour
une armée d'obfervarion, qu'il ell difficile
a
1'
cnnemi,
lorfqu'on y rfl une fois établi, de vous
y
ouaquer avec
avantage. Mais comme ces firuations ne fonr pas ordi–
naires' les habiles généraui penfenr qu'il fa u! etre mai–
tre de la campagne, pour iaire un fiége tranquillemcnt .
On doit nvoir pour ob¡et principnl
a
la
grurre,
ce–
luí de poufier
foo ennemi
&
de l'empécher
d~
parol–
tre; lorfqu' on y ell pnrvenu,
les fiéges
fe fout fans
d1fficufré
&
fans ioquiétude:
a
l'égard des différeotel
O·
pérarions du fiége,
voya.
A
T T A
Q
u
E
DEs
P LA–
CES, INVESTJSSE MfNT, CrRCOHVALLA–
TION, Dt'FENSE, SrE'GE, TRANCIIE'E
,&c.
Avanr de finir cet article,
obfervon~
que les fue ces
a
la
guerre
dépendent non-feu lemeur du général' mais
encere des officiers géoéraux qui
loor
fous fes ordres,
&
de ceux qui fom chargés du détail des fubfi!lJnces:
fi le généra1 n'ell pas bien fecondé, les prOJC!I les mieox
penfés
&
les mieus entendus peuvent manqoer daos l'e–
xécurion, fans qo'il
y
ait aucune faure de fa parr: on
veut cepeodant le reodre refpoofable de rout ;
&
ce qoi
ell encere plus fingulier, tour le monde vcut s'ingérer
de JUger de fa conduite,
&
chacun s'eo croit capable.
Ce11e manie n'ell pas noovelle.
,
11
y a des gens, difi>it Paul-Emile, qui daos les
cercles
&
les converfarions,
&
méme au milieu des
,
repas, conduifent ks armées, reglent les d¿marches
, du confui ,
&
prefcrivent toutes les opérations de la
, campagoe: ils favent mieox que le général qui efl
,
for les lieux, ou il faut carnper
&
de quel polle il
" faot fe faifir. ou il ell a-propos d'établir des greoiers
&
des magafins; par ou, foit par terre foit par mer,
oo peut fa•re venir des vivres · quand
iJ
faut en ve–
,
nir
aui
mains avec
l'ennemi,
&.
quanci
i!
faut
re
te:
oir en repos:
&
non-feulement
1ls
prefcnvent
ce
qo
::
il
y
a de meilleur
a
faire; mais poor peu qu'on
s'é'–
" carte de leur plon, ils en foot un crime au eoníul,
" &
il< le cireot
a
leur tribunal.
, Sachez, Romaios, que cette liceo ce qu'on fe don·
, ne
3
Rome apporre un grand obflacle au íucces de
, vos armées
&
ao bien public. Tous vos générau:<
n'ont pas la fermeté
&
la
conflance de Fabms, qoi
, aima mieux voír fon aotorité infolrée par la réméri–
" té d'une mulrirude indifcrette
&
tmprudenre, que de
,
ruiner
les affaires de
la répoblique en
fe piquant
:1
, coorre-rem• de bravoure pour faire ceffer des bruits
, populaires.
,
]e
fuis bien éloigné de croire que les gént!'raux n'a–
" yent pas befoin de recevoir des avis; Je penfe au con–
" rraire que quicooque veur feul tour conduire par fes
feules lumieres
&
fans confuher, marque plus de
, préfomprion que de fagclfe . Que peut-on done exi–
" ger raifoooablement? c'ell que perfonne ne s'ir.gere
, de donoer des
JI
Vis
a
vos généraux, que ceux pre-
mieremcnt qui fonr habiles dans le métier de la
grur–
". &
a qui l'expérience a appris ce que c'ell que de
,. commander;
&
fecondement ceux qui foot fur
les
,
lieux, qui connoiffent l'ennemi, qui font en érat de
,. ¡uger des différeores conJonélures,
&
qui fe trouvant
, embarqués comme daos un méme vaiiTeau, parragent
,. ave e naos tous les dangcrs. Si done quelqu'un fe
,, Hane de pouvoir m'aider de fes confeils dans la
gt~<r"
r.
dont vous m'avez cbargé, qo'il ne refufe point
de reodre ce fervice
a
la république,
&
qo'il vienne
avec moi en Macédoine; galere, chevaui, tenres,
,. vivres, je le défrayerai de rour. Mais
li
l'on ne veut
pas prendre ceue peine,
&
qo'oo préfere le dou¡ loífir
, de la ville aox daogers
&
aox fatigues do camp, qo'
on oe s' avife pas de vooloír tenir le gouvernail en
, demeorant tranquille daos
le port : s' ils ont une
li
, grande demaogeaifon de parlcr, la ville par elle-m€–
" me leor fooroit aífez d'aorres matieres; celle-ci n'efl
, poior de leur compérence , .
L'abos dont fe plaínr Paul- Emile daos
ce
difcours
diélé par le bon
feos
&
la raifoo, nous momre , dit
M.
Rollio, qui
le
rapporte
daos
fon
h/}loir~
romaitJt,
que